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théories mathématiques aussi remarquables par l’élégance que par la rigueur. Newton était d’une patience infatigable : comme on lui demandait comment il avait fait ses grandes découvertes, il répondit : « on y pensant toujours. » Ses principaux ouvrages sont : les Principes mathématiques de la philosophie naturelle, en latin (Philosophiæ naturalis principia mathematica), publiés pour la 1re fois en 1687 ; réimpr. à Genève en 1739, avec un commentaire estimé de Leseur et Jacquier ; trad. en franç. par Mme Du Chastelet, 1759, avec des notes qu’on attribue Clairaut (c’est là que se trouve exposé le système du monde) ; l’Optique, publiée en 1704 en anglais, trad. en latin par Clarke, 1706, en franç. par Coste, 1722, et par Marat, 1787 ; Analysis per qvantitatum series, fluxriones, etc., 1711 (cette dissertation, composée vers 1665, contenait le germe du calcul infinitésimal). On a en outre de lui un Système de chronologie (the Chronology of ancient kingdoms amended), publié après sa mort, 1728, trad. par l’abbé Granet, 1728, et réfuté par Fréret ; et des Observations sur les prophéties, particulièrement sur Daniel et l’Apocalypse, imprimées après sa mort : on y trouve les interprétations les plus étranges. Samson Horsley a donné une édition des Œuvres de Newton, Londres, 1779-1785, 5 vol. in-4 ; Castillon a publié séparément les Opuscula mathematica, pkitosophica, philologica, Lausanne, 1744, 3 vol. in-4. On a de Fontanelle un Éloge de Newton, et de Brewster une Vie de Newton fort estimée.

NEW-YORK, v. de l’Amérique du N., v. princip. de l’État de ce nom, à la pointe S. de l’île Manhattan, au confluent de l’Hudson et de la Rivière de l’Est, au fond d’une grande baie, par 76° 18′ long. O., 40° 41′ lat. N. ; 815 000 h., y compris les faubourgs de Brooklyn et Williamsburg (on n’en comptait que 4302 en 1697). Siège du gouvt de l’État, évêchés catholique et anglican ; tribunaux. Très-beau port ; forts et batteries. Rues étroites dans les vieux quartiers, fort belles ailleurs, souvent bordées de peupliers (celle de Broadway a 4 kil. de long et 26m de large) ; elles sont presque toutes droites et parallèles. Cathédrale catholique ; églises St-Jean et St-Paul, la Trinité ; hôtel de ville (City-Hall), presque tout en marbre blanc ; bourse, brûlée en 1835, et reconstruite en marbre ; hôpital général et autres, hospices. 2 arsenaux (l’un de l’État de New-York, l’autre de l’Union), douane, 2 théâtres (City-Gaol et Penitentiary) ; banques, musée. Sociétés littéraire et philosophique, linnéenne, d’agriculture, d’histoire, de médecine ; académie des beaux-arts ; deux écoles supérieures (Columbia college et University), école de médecine, avec jardin botanique ; séminaire théologique, institut de sourds-muets, etc. ; 2 bibliothèques, établissement typographique de la Société biblique américaine. Très-grand commerce, le plus important de l’Amérique ; industrie très active : librairie, raffineries, brosseries, distilleries, tanneries, carrosserie, horlogerie, bijouterie, chapellerie, etc. New-York entretient des communications régulières par paquebot avec Liverpool, Londres et le Havre. — Les fondements de cette ville furent jetés en 1621 par des Hollandais, qui l’appelèrent Nouvelle-Amsterdam ; elle tomba en 1664 au pouvoir des Anglais et prit son nom actuel du duc d’York (depuis Jacques II), à qui cette colonie avait été concédée. Reprise en 1673 par les Hollandais, elle retourna dès l’année suivante à l’Angleterre. Les Américains l’enlevèrent à la métropole en 1783 ; le 1er congrès de l’Union s’y assembla en 1785. Sa population va toujours croissant, quoique plusieurs fois décimée par la fièvre jaune.

NEW-YORK (État de), un des États-Unis de l’Amérique du Nord, borné au N. par le lac Ontario, le St-Laurent et le Bas-Canada ; à l’E. par le lac Champlain, les États de Vermont, Massachusetts et Connecticut ; au S. par l’Océan, le New-Jersey et la Pensylvanie ; à l’O. par le lac Érié et le Niagara : 460 k. de long sur 480 ; 3 900 000 hab Ville principale, New-York ; autres villes, Albany, Schénectady, Troy, Hudson. L’État est arrosé par l’Hudson, le Mohawk, la Delaware, la Susquehannah, la St-Laurent et par plusieurs canaux, et bordé par les lacs Ontario, Érié, Champlain. Sol montagneux, mais généralement fertile en céréales, grains et légumes. Industrie et commerce immenses. — Ce pays a été exploré pour la 1re fois en 1609 par Henri Hudson, navigateur anglais au service des Hollandais. Colonisé par ces derniers, il tomba en 1664 au pouvoir des Anglais. Il fut un des premiers à lever l’étendard de l’indépendance. Il adopta en 1788 la Constitution des États-Unis. Sa constitution intérieure actuelle date de 1846.

NEXON, ch.-l. de c. (Hte-Vienno), à 21 kil. N. de Saint-Yrieix ; 2445 hab.

NEY (Michel), maréchal de l’Empire, né à Sarre-Louis en 1769, était fils d’un tonnelier. 11 s’engagea à 18 ans (1787), fit les deux premières campagnes de la Révolution comme aide de camp, se distingua sous Kléber, devint général de brigade en 1706, général de division en 1799, servit dans les armées du Danube et du Rhin, prit part à la journée de Hohenlinden, fut nommé ambassadeur en Suisse on 1801, et créé maréchal en 1804. Il remporta en 1805 la victoire d’Elchingen, qui détermina la prise d’Ulm, passa de là dans le Tyrol, se signala, dans les campagnes contre la Prusse et la Russie (1806 et 1807), par la capitulation d’Erfurt et de Magdebourg, par le passage de la Vistule, la prise de Thorn, et par sa belle conduite à la journée d’Amskerdorf ; soumit, en Espagne, la Galice et les Asturies (1308), prit, en Portugal, Castel-Rodrigo, fit capituler Almeida, sauva l’armée française par la belle retraite qu’il lui fit opérer de Lisbonne à Miranda de Douro ; mit le comble à sa gloire dans la campagne de Russie en 1812, au combat de Liady, à la prise de Smolensk, à la bataille de la Moskowa, mais plus encore pendant la désastreuse retraite : c’est lui qui commandait l’arrière-garde et qui fit effectuer le passage de la Bérésina. En 1813, il eut part aux vict. de Lutzen, de Bautzen, mais fut battu à Dennewitz ; en 1814 il paya également de sa personne à Brienne, Champ-Aubert, Montmirail. Toutefois, il fut un de ceux qui pressèrent le plus énergiquement Napoléon d’abdiquer. Louis XVIII lui fit bon accueil, le nomma pair de France, et lui confia, lorsque Bonaparte revint de l’île d’Elbe, en mars 1815, le commandement du corps principal chargé de le combattre ; mais, arrivé à Lons-le-Saulnier, Ney se prononça on faveur de son ancien maître, et, à Auxerre, il se joignit à lui avec ses troupes. La convention militaire du 3 juillet entre les alliés et le gouvernement provisoire lui garantissait le pardon de sa conduite ; cependant il fut arrêté le 5 août, traduit devant la cour des pairs et condamné à mort, malgré la belle défense de MM. Berryer et Dupin : il fut fusillé le 7 déc. près de L’Observatoire ; un monument expiatoire lui a été érigé en 1853 dans ce lieu même. Napoléon avait fait Ney duc d’Elchingen en 1807, et prince de la Moskowa en 1812. Ce général se faisait surtout remarquer par un courage bouillant et impétueux ; ses compagnons d’armes l’avaient surnommé le brave des braves. Il a rédigé des Mémoires, qui ont été publiés en 1833. — Ney laissa 4 fils : Napoléon, qui hérita du titre de prince de la Moskowa ; né en 1803, pair de France en 1831, m. en 1857, il s’était fait un nom comme compositeur de musique ; — Michel, duc d’Elchingen, général de brigade, enlevé par le choléra en 1854, au début de l’expédition de Crimée ; — Eugène, qui suivit la carrière des consulats, — et Edgar, né en 1812, général de division, aide de camp de l’empereur Napoléon III et sénateur, qui, à la mort de son frère aîné, a été substitué au titre de duc de la Moskowa.

NÉZIB, l’anc. Nisibis, v. de la Turquie d’Asie (Al-djézireh), ch.-l. de livah, à 200 k. N. O. de Mossoul 1000 hab. V. NISIBIS.

NÉZIB, bg et plaine de Syrie, entre Alep et Marach, non loin de l’Euphrate. Ibrahim, fils de Méhémet-