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au maréchal Berthier, qui prit de là le titre de prince de Neufchâtel. En 1814, il retourna à la Prusse, tout en étant compris dans les cantons suisses. Il se rendit indépendant de la Prusse en 1848, ce qui faillit allumer la guerre ; cependant son indépendance fut reconnue en 1857 par le roi de Prusse, grâce à la médiation de la France.

NEUFCHÂTEL (Lac de), dit quelquefois lac d’Yverdun, entre les cantons de Neufchâtel (qu'il borne à l'E.), Vaud, Berne, et Fribourg, a 30 kil. sur 8 et baigne les villes de Neufchâtel, Granson et Yverdun. Il est très-poissonneux et offre des sites charmants.

NEUHAUS, village de l'Autriche propre (cercle inférieur de Wienerwald), près et au S. O. de Vienne. Superbe manufacture de glaces.

NEUHAUSEL, v. de Hongrie, comitat et à 37 kil. S. de Neitra, sur la Neitra; 6700 hab. Prise par les Turcs en 1663, reprise par les Impériaux en 1686, démantelée en 1724.

NEUHOF (Théodore, baron de), célèbre aventurier, né à Metz vers 1690, m. en 1756, fut d'abord page de la duchesse d'Orléans, puis lieutenant, passa au service de la Suède, et fut employé par le baron de Gœrtz dans une tentative de restauration des Stuarts. De retour en France, il spécula sur les effets de Law, mais ne fit que des dettes : il prit la fuite, erra longtemps, et finit par se faire nommer résident de l'emp. Charles VI à Florence. S'étant rendu en Corse, il sut persuader aux habitants, révoltés contre Gênes, qu'il pouvait intéresser à leur cause de grandes puissances, et se fit proclamer roi sous le nom de Théodore I (15 avril 1736); mais il fut forcé de s'enfuir au bout de huit mois. Il fit en 1738 et 1742, mais sans succès, quelques efforts pour reconquérir l'île, et se retira à Londres. Atteint dans cette ville par ses créanciers, il fut retenu sept ans en prison.

NEUILLÉ-PONT-PIERRE, ch.-l. de cant. (Indre-et-Loire) , à 21 kil. N. E. de Tours; 1538 hab.

NEUILLY, ch.-l. de cant. (Seine), sur la Seine, r. dr., aux portes de Paris, au N. O., attenant au bois de Boulogne; 13 216 hab. Beau pont de pierre (construit par Peronet), anc. château royal, résidence de Louis-Philippe; dévasté en 1848, puis morcelé et vendu. Distilleries, raffineries, faïenceries, produits chimiques. — Neuilly doit son origine à un port jadis situé sur l'emplacement actuel du pont, et qu'on appelait Portus de Lugliaco ou Lulliacum, d'où est venu, par corruption, le nom moderne. En 1815 il y eut au pont de Neuilly de très-vifs engagements avec les Anglais. Le roi Louis-Philippe, après son abdication, prit le titre de comte de Neuilly.

Quatre autres Neuilly sont ch.-l. de cant., savoir : 1° Neuilly-en-Thelle (Oise), à 22 kil. O. de Senlis; 906 hab.; — 2° N.-le-Réal (Allier), à 17 kil. S. E. de Moulins; 1449 hab.; — 3° N.-lès-Langres ou N.-l’Évêque (Hte-Marne), à 15 k. N. E. de Langres; 1174 h.; — 4° N.-St-Front (Aisne), à 13 kil. N. O. de Château-Thierry; 1730 hab.

NEUMANN (Gaspard), pasteur et professeur de théologie et d'hébreu, né à Breslau en 1648, m. en 1715, avait des idées originales, notamment sur les langues, comme en témoignent sa Genesis linguæ sanctæ, Nuremberg, 1696, et son Exodus linguæ sanctæ, 1697. Son Noyau ou Formulaire de toutes les prières a eu plus de 20 édit. en allemand, et a été traduit dans presque toutes les langues de l'Europe.

NEUMARKT, ville des États prussiens (Silésie), à 33 kil. N. O. de Breslau; 3800 hab. Trib., arsenal de la landwehr, hospice. Draps et brasseries. Victoire des Prussiens sur les Autrichiens en 1757.

NEUNG-SUR-BEUVRON, ch.-l. de cant. (Loir-et-Cher), à 19 kil. N. de Romorantin; 1115 hab.

NEUS, V. NEUSS et NYON.

NEUSALZ, v. des États prussiens (Silésie), sur l'Oder, à 70 kil. N. N. E. de Liegnitz; 2800 h. Association de Frères Moraves; fabrication de quincaillerie; lainages, toiles, etc.; entrepôt de sel.

NEUSATZ, v. de Hongrie (Bacs), sur le Danube, vis-à-vis de Peterwardin, à 90 kil. S. de Theresienstadt; 20 000 h. Évêché grec orthodoxe, gymnase catholique et grec. Antiquités romaines. Grand commerce avec la Turquie : vins, miel, cires, laines, bois.

NEUSIEDEL, bourg de Hongrie (Wieselburg), à 31 kil. S. O. de Presbourg, sur la rive sept. du lac qui prend son nom ; 1800 h. — Le lac de Neusiedel, entre les comitats de Wieselburg et d'Œdenburg, a 35 k. sur 15. Il est sujet à des débordements. Très-poissonneux. Eaux jeaunâtres, chargées d'alcali.

NEUSOHL, v. de Hongrie , ch.-l. du comitat de Sohl, à 35 kil. N. E. de Schemnitz; 10 000 h. Siège d'un évêché catholique, d'une surintendance de la confession d'Augsbourg; direction des mines. Château fort, églises, collège, gymnase, hôpital. Manuf. d'armes blanches; forges, fonderies de cuivre.

NEUSS, Novesium, v. forte des États prussiens (prov. Rhénane), ch.-l. de cercle, au confluent de l'Erft et de la Kruse, à 6 kil. S. O. de Dusseldorf ; 9000 h. Jadis évêché. Belle cathédrale de St-Quirin. Siamoises, grains, bois, draps, huiles, etc. — Cette ville était jadis sur le Rhin, qui a depuis le XIIe s. changé de lit. Florissante au IVe s., elle fut ravagée par Attila en 451, par les Normands au IXe siècle. L'empereur Philippe de Souabe s'en empara en 1206 et la donna à l'archevêque de Cologne. Charles le Téméraire l'assiégea vainement en 1475 ; mais le duc de Parme la prit pour les Espagnols en 1586. Les Français s'en emparèrent en 1642 et en 1794, et y battirent les Russes en 1813.

NEUSTADT, c-à-d. ville neuve, nom de plusieurs villes d'Allemagne dont les principales sont : 1° Wienerisch-Neustadt, dans la Basse-Autriche, au confluent de la Fischa et du Kehrbach, à 53 kil. S. de Vienne ; 7000 hab. (plus la garnison). Château, école de cadets, école d'équitation, etc.; ancienne abbaye de Bénédictins. Velours , étoffes de soie, ustensiles de fer, poterie, etc.; — 2° Mæhrisch-N., en Moravie (Olmutz), à 21 kil. N. d'Olmutz; 3600 hab. – 3° Neustadt-an-der-Metau, en Bohême, à 24 kil. N. E. de Kœnigrætz; 5000. Évêché, château. Sel gemme; — 4° Neustadt, ou Nagy-Banya et Uj-Varos, en Hongrie (cercle au delà de la Theiss), à 77 k. S. E. de Szathmar ; ch.-l. des 4 arrond. miniers de Hongrie. Aux environs, or, argent, cuivre, eau minérale; 5200 h.; — 5° N.-an-der-Hardt, en Bavière (Rhin), au pied du Hardt, sur la Rehbach, à 26 kil. N. O. de Spire. Château. Armes, produits chimiques; — 6° N.-Eberswalde, en Prusse (Brandebourg), sur la Schwarza et le canal de Finow, à 16 kil. S. O. d'Oderberg; 4500 hab.; académie royale forestière, école forestière; drap, faïence, fer, cuivre jaune, ébène. Eaux minérales, usines à fer et à cuivre; — 7° N.-an-der-Dosse, vge des États prussiens (Brandebourg), à 72 kil. O. N. O. de Berlin; 1000h. Belle manuf. de glaces fondée en 1696; haras royal établi en 1787.

NEUSTÆDTL, v. de l'Illyrie autrichienne, ch.-l. de cercle, près de la Gurck, à 53 kil. S. E. de Laybach, 2000 hab. Gymnase ; à 4 kil. de là sont les trois sources minérales de Tœplitz. — Le cercle, entre la Croatie à l'E. et au S., la Styrie au N., le cercle de Laybach à l'O., a 90 kil. sur 75 et env. 200 000 h.

NEUSTRIE (mot qu'on dérive tantôt de l'allemand Neuest reich, nouveau royaume, tantôt de Ne oster reich, pays non oriental, c-à-d. État de l'Ouest), un des trois grands royaumes francs, désignait la Gaule du N. O., et avait à peu près pour bornes à l'O. la Bretagne, au S la Loire, à l'E. une ligne passant en Champagne et laissant Reims à l'E., au N. la Meuse; il répondait ainsi aux deux anciens roy. de Soissons et de Paris, tandis que l'Austrasie représentait celui de Metz, et la Bourgogne celui d'Orléans. Le nom de Neustrie commence à paraître après la mort de Caribert, pendant les guerres de Chilpéric contre Sigebert. Le triomphe de Clotaire II (613) fut celui de la Neustrie, à laquelle parut alors plus particulièrement annexée l'Aquitaine. Mais après la mort de Clotaire III, la Neustrie reçut un roi imposé par les