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Phrygie, près du Méandre, au N. de Laodicée. Beau temple d’Apollon et Diane, pillé en 54 av. J.-C. par Crassus. Patrie d’Épictète.

HIÉROCLÈS, juge à Nicomédie, fut un des principaux instigateurs de la persécution exercée par Dioclétien contre les Chrétiens (303), et fut, en récompense de son zèle, fait par ce prince gouverneur d’Alexandrie. Il tenta de détourner les fidèles de leur religion et de les convaincre d’erreur en leur adressant un livre intitulé l’Ami de la vérité, qui fut réfuté par Eusèbe et Lactance. C’est cet Hiéroclès que Chateaubriand introduit dans ses Martyrs.

HIÉROCLÈS, philosophe platonicien, enseignait à Alexandrie au commencement du Ve siècle. On lui attribue des Commentaires sur les vers dorés de Pythagore, qui nous ont été conservés (publiés pour la 1re fois à Padoue en 1474, et dont Mullach a donné une bonne édit., Berlin, 1853), et un Traité de la Providence et du libre arbitre, dont il ne reste que des fragments (publ. à Londres en 1673, avec trad. latine). Les Commentaires sur Pythagore ont été trad. en français par Dacier, 1706. — Un autre Hiéroclès, fort postérieur, a formé, sous le titre de Philogelos, un recueil grec de facéties, publié par Freher, 1605, par Coray, 1812, par Boissonade, 1848, et complété par les découvertes de Minoïde Mynas (1844).

HIÉROGLYPHES (du grec hiéros, sacré, et glypho, sculpter), caractères employés par les anciens Égyptiens pour écrire, et dont on trouve encore des restes nombreux sur les monuments de l’Égypte. Cette écriture consiste en figures gravées ou sculptées qui forment 3 classes : les unes représentent les objets mêmes, les autres ne font que les rappeler symboliquement ou conventionnellement ; d’autres enfin sont employés comme signes phonétiques, c.-à-d. pour représenter, non plus les choses, mais les sons des mots. La signification des hiéroglyphes se perdit sans doute dès le temps où les Grecs se furent rendue maîtres de l’Égypte, et elle est restée ignorée pendant deux mille ans. De nos jours, un Français, Champollion, eut la gloire de retrouver la clef de cette écriture énigmatique.

HIÉROMAX, auj. l’Yermouk ou le Chériat-el-Mandhur, riv. torrentueuse de Palestine, sortait de l’Auranitide, traversait la demi-tribu orient. de Manassé, et se jetait dans le Jourdain, par la r. g., un peu au S. du lac de Génésareth.

HIÉRON I, roi ou tyran de Géla et de Syracuse, succéda à son frère Gélon vers 478 av. J.-C., régna onze ans, soumit Agrigente et secourut la ville de Cumes contre les Étrusques. Il s’était d’abord rendu odieux par sa cruauté, et avait essayé de faire périr Polyzèle, son frère, le soupçonnant d’aspirer à la royauté ; mais ensuite il changea de conduite, se réconcilia sincèrement avec son frère, rendit son peuple heureux et fit fleurir les sciences et les arts. Il appela à sa cour les poëtes Bacchylide, Épicharme, Simonide, Pindare, Eschyle, et remporta lui-même plusieurs couronnes dans les jeux de la Grèce : c’est lui que chante Pindare dans ses Olympiques.

HIÉRON II, descendant de Gélon, fut proclamé roi de Syracuse, après une victoire qu’il venait de remporter sur les Mamertins, 269 av. J.-C. Dans la suite, les Mamertins ayant imploré le secours des Romains, Hiéron, trop faible pour résister seul à ces nouveaux ennemis, fit alliance avec les Carthaginois (265) : ce fut là l’origine de la 1re guerre punique. Hiéron, malgré son courage, se vit battu, ainsi que ses alliés, par App. Claudius, et fut bientôt assiégé dans Syracuse même (264). Il fit alors la paix, et depuis il resta l’allié fidèle de Rome pendant 50 ans qu’il régna. Il mourut l’an 215 av. J.-C., âgé de 95 ans. Hiéron était courageux, ami des sciences, très-instruit lui-même. Il fut le protecteur d’Archimède.

HIÉRONYME, Hieronymus, petit-fils d’Hiéron II, roi de Syracuse, lui succéda l’an 215 av. J.-C. Il rompit l’alliance qu’Hiéron avait faite avec les Romains et se rendit odieux par ses débauches et ses cruautés. Il périt au bout de 15 mois avec toute sa famille, victime d’une conspiration.

HIÉRONYMITES, religieux qui se proposaient pour modèle la vie que S. Jérôme (Hieronymus) menait dans la solitude de Bethléem. On distingue : 1° les H. d’Espagne, fondés en 1370 par Thomas de Sienne, du tiers ordre de St-François : ils s’occupaient d’éducation ; le couvent de l’Escurial leur appartenait ; — 2° les ermites de St-Jérôme, fondés en 1380 dans l’Ombrie par Pierre de Pise, et dont l’austérité était telle qu’ils passaient pour sorciers ; — 3° les H. de l’Observance, institués en Lombardie vers 1424 par Loup d’Olmédo, qui réforma la règle de Thomas.

HIÉROPHANTE, c.-à-d. révélateur des choses sacrées. On nommait ainsi en Grèce et en Égypte tout pontife chargé d’instruire ceux qui aspiraient à l’initiation, et plus spécialement le grand prêtre de Cérès Éleusine, qui découvrait les mystères aux initiés Cette dignité, une des plus honorables d’Athènes, était réservée à la famille des Eumolpides, qui la conserva pendant 1200 ans. L’Hiérophante d’Éleusis ceignait un diadème et portait une robe parsemée d’étoiles d’or. Il ne pouvait se marier.

HIEROSOLYMA, nom latin de JÉRUSALEM.

HIERZAC, ch.-l. de c. (Charente), à 14 kil. N. O d’Angoulême ; 680 hab. Bons vins.

HIGHLANDS, c.-à-d. hautes terres. On désigne ordinairement sous ce nom la partie septentrionale et montagneuse de l’Écosse, pour la distinguer des Lowlands ou basses-terres, qui forment l’Écosse méridionale. — Les Highlanders, habitants des Highlands, renfermés dans un pays presque inaccessible, ont conservé longtemps la vie et les mœurs patriarcales ; ils vivaient séparés par familles ou clans, sous la conduite d’un chef appelé laird ou chieftain. Longtemps fidèles à la cause des Stuarts, ils jouèrent un rôle important dans les efforts tentés par ces princes pour reconquérir la couronne d’Angleterre ; mais, après les insurrections de 1715 et 1745, le gouvernement anglais prit des mesures pour introduire la civilisation dans les Highlands : de larges routes percées à travers les montagnes mirent un terme à l’isolement où vivaient les montagnards ; depuis lors, leurs mœurs se sont sensiblement modifiées.

HILAIRE (S.), Hilarius, docteur de l’Église, évêque de Poitiers, né dans cette ville vers 300, de parents nobles et païens, embrassa la religion chrétienne après l’avoir profondément étudiée, fut élevé à l’épiscopat par ses concitoyens vers 350 et se montra bientôt un des plus éloquents défenseurs du Christianisme : il se fit surtout remarquer au concile de Milan (355), ainsi qu’à celui de Béziers (356). Les Ariens, qu’il combattait, le firent exiler en Phrygie ; mais il reparut au concile de Séleucie (359) pour combattre les mêmes adversaires, et revint ensuite dans son évêché, où il mourut vers 367. Ses œuvres, écrites en latin, se composent de 12 livres sur la Trinité, d’un Traité des synodes, de Commentaires sur S. Mathieu, sur les Épîtres de S. Paul, et sur les Psaumes, de 3 écrits adressés à l’empereur Constance, et de Poésies chrétiennes. Elles ont eu plusieurs éditions : la meilleure est celle de dom Coustant, Paris, 1693, in-f., réimp. à Wurtzbourg, 1781-88, 4 vol. in-8. Le Commentaire sur S. Paul, récemment retrouvé, a été publié dans le Spicilegium de P. Pitra en 1852. S. Hilaire est véhément, impétueux, mais quelquefois obscur et enflé ; S. Jérôme l’appelle le Rhône de l’éloquence latine. On le fête le 14 janvier.

HILAIRE (S.), évêque d’Arles, né en 401, m. en 449, fut élevé par S. Honorat, abbé de Lérins, et le remplaça en 429 sur le siège d’Arles. Il combattit les erreurs des semi-Pélagiens. Il avait écrit plusieurs ouvrages ; on a seulement de lui quelques Homélies, une Explication du Symbole et la Vie de S. Honorat. On le fête le 5 mai.

HILAIRE (S.), pape de 461 à 467, originaire de Sardaigne, soutint, dans le 2e concile d’Éphèse, Fla-