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liques à celles du nord, mais ne put triompher de rivalités provinciales qui aidèrent Alexandre Farnèse à ramener les premières à l’Espagne ; il put du moins former l’Union d’Utrecht, origine de la République des Provinces-Unies (1579). Sa tête ayant été mise à prix par Philippe II, il périt assassiné à Delft par Balthazar Gérard (1584). Guillaume était gendre de Coligny. L’hist. de G. de Nassau a été écrite par Amelot de la Houssaye.

NASSAU (Maurice de), fils du précédent, né en 1567, m. en 1625, étudiait à Leyde quand son père fut tué (1584). Il fut aussitôt élu président du conseil d’État de l’Union, et, deux ans après, quoique à peine âgé de 20 ans, fut nommé, par l’influence de Barneveldt, capitaine général et amiral des provinces de Hollande et de Zélande ; il obtint les mêmes titres de celles de Gueldre, d’Utrecht, d’Over-Yssel, en 1589 et 90. Il justifia cette confiance par les brillantes campagnes de 1590, 91, 92, contre les troupes espagnoles et conclut en 1596 avec la France et l’Angleterre l’alliance offensive et défensive dite de La Haye. Par les victoires de Turnhout (1597), de Nieuport (1600), par la prise de Rheinberg (1597 et 1601), de Grave et de l’Écluse (1601 et 1604), il contribua puissamment, malgré quelques avantages obtenus par l’Espagne, au triomphe de l’indépendance hollandaise, mais il fut arrêté dans ses succès par la trêve d’Anvers (1609), conclue à l’instigation de Barneveldt. Maurice aspira dès lors au pouvoir absolu : malgré la vive résistance de Barneveldt et de Grotius, il fit sanctionner, par le synode de Dordrecht (1618), toutes les mesures favorables à son ambition, et condamner à la mort, à l’exil ou à la perte de leurs biens les chefs de l’opposition (1619), entre autres Barneveldt, qui périt sur l’échafaud. Il reprit en 1621 la guerre avec l’Espagne, mais ne put ni faire lever le blocus de Bréda par Spinola (1624), ni prendre Anvers (1625). Maurice, était un des premiers capitaines de son époque, mais il a laissé la réputation d’un ambitieux froid et cruel.

nassau (H. Frédéric de), prince d’Orange, frère du préc., né en 1584, lui succéda en 1625 comme stathouder, capitaine et amiral général de l’Union, s’empara de Bois-le-Duc en 1629, échoua dans une tentative sur Dunkerque (1631), mais prit Maestricht (1632), Skink (1636), Bréda (1637), Gennep, Sas-de-Gand (1640), Hulst (1645, et mourut en 1647, après avoir accéléré la reconnaissance par l’Espagne elle-même de l’indépendance des Provinces-Unies (1648). Égal à son frère pour les talents militaires, il le surpassa en prudence et en pénétration.

nassau (Guillaume II de), prince d’Orange, fils du préc., né en 1626, succéda à son père en 1647, et vit l’indépendance des Provinces-Unies reconnues par l’Europe au traité de Westphalie. Il se fît donner par les États généraux, à 4 voix contre 3, une autorité dictatoriale, mais il fut bientôt obligé de la déposer par suite du triomphe momentané du parti républicain. Il se lia ensuite avec Louis XIV pour partager les Pays-Bas catholiques avec la France, mais il mourut en 1650, avant que ce plan eût pu être mis à exécution. Après lui, le stathoudérat cessa pour quelque temps d’appartenir à la maison de Nassau. Ce prince avait épousé une fille du roi d’Angleterre Charles I et fut père de Guillaume III.

nassau (Guillaume III de), prince d’Orange. V. GUILLAUME III, roi d’Angleterre.

nassau (Guillaume IV et V de), stathouders de Hollande (1747-51 et 1751-1795). V. HOLLANDE.

nassau-siegen (Jean-Maurice, prince de), né en 1604, capitaine général des possessions hollandaises au Brésil en 1636, enleva pendant son séjour au Brésil beaucoup de places aux Portugais. Il a laissé 2 vol. in-fol. représentant les animaux remarquables de l’Amérique du Sud, dessinés et enluminés de sa main. Ces deux vol. sont à la Bibliothèque impér. de Paris.

nassau-siegen (Ch. H. Othon, prince de), né en 1745, m. en 1805, vint en France sous le titre de


prince de Nassau, entra au service de Louis XV, fit avec Bougainville le voyage autour du monde (1766), et fut à son retour promu colonel d’infanterie. Il se mit à la solde de l’Espagne lors du siège de Gibraltar (1782), et reçut pour prix de son courage, outre une riche dotation, la grandesse et le grade de major général. Il passa ensuite au service de la Russie, reçut le titre d’amiral, détruisit la flotte turque (1788) près d’Otchakov et battit les Suédois à Svenksund (1789) et à Borgo (1790), mais il se retira du service après avoir subi un échec naval devant Viborg (1790). On contesta à ce seigneur le droit de porter le titre de prince de Nassau, parce que son père, Maximilien-Guillaume, était fils adultérin.

NASSER-LEDINILLAH, 34e calife abbasside (1180-1225), établit à Bagdad une excellente police, fonda des mosquées et des collèges, recula les frontières de son empire et laissa d’immenses richesses. Il eut à lutter contre Mohammed, sultan de Kharizm, et reconnut Saladin comme sultan d’Égypte.

NASSER-MOHAMMED (Mélik-al-), 9e sultan mamelouk d’Égypte, de la dynastie des Baharites (1293-1341), vit pendant plusieurs années son règne troublé par les usurpations de Ketbogha, de Ladjyn (1295-1299) et de Bibars (1309), eut aussi à soutenir des guerres sanglantes à l’extérieur ; mais triompha de tous ses ennemis, et étendit sa domination jusqu’à Malatiah et Anah sur l’Euphrate. Ce prince couvrit l’Égypte de digues, de routes, de canaux, de beaux monuments, et encouragea l’agriculture et les arts. Il institua en 1318 des courses de chevaux et rédigea un Traité d’hippiatrique, qui a été publ. et trad. en français par le Dr Perron, 1853.

NASSIRABAD, v. de l’Inde. V. DAROUAR.

NASSIR-EDDYN, dit Al-Thoussi, parce qu’il était de Thous, célèbre astronome persan, né en 1201, m. en 1274. Il avait étudié toutes les sciences, mais il fut surtout un astronome et un mathématicien du premier ordre, ce qui le fit comparer par les Arabes à Ptolémée. Il perfectionna plusieurs instruments de mathématiques et composa les Tables ilkhaniennes, qui renferment le résultat de ses observations astronomiques et de celles qui avaient été faites avant lui. De cet ouvrage a été tirée la Table des longitudes et des latitudes publiée en latin par Greaves, Lond., 1652.

NATAL, v. forte du Brésil, ch.-l. de la prov. de Rio-Grande, sur le Rio-Grande, à 3 kil. de son emb. ; 10 000 hab. Port de commerce très-actif.

NATAL (Côte de), partie de l’Afrique orientale qui s’étend de 32° 15’à 28° 45’lat. S., tire son nom d’une rivière qui se jette dans la mer des Indes, et près de l’emb. de laquelle est Port-Natal (V. ce nom). Ce pays, colonisé en 1824 par les Boers, hollandais d’origine, est depuis 1844 sous la domination anglaise.

NATALIS COMES. V. CONTI (Noël).

NATCHEZ, peuplade indigène des bords du Bas-Mississipi, jadis puissante, fut presque anéantie en 1730 par les Français, désireux de venger le massacre de leurs colons. Chateaubriand a immortalisé cette peuplade dans son poëme des Natchez. — Elle a donné son nom à une ville des États-Unis (Mississipi), située sur la r. g. du Mississipi, à 200 kil. N. O. de la Nouv-Orléans ; 9000 hab. Évêché catholique, grande école publique ; grand entrepôt de cotons.

NATHAN, prophète juif, reprocha à David son adultère et le meurtre d’Urie, et lui prédit qu’en punition de son crime, l’honneur de construire le temple serait réservé à son fils Salomon.

NATHANAEL, un des 72 disciples de J.-C. On le croit le même que S. Barthélémy. V. BARTHÉLEMY.

NATIVITÉ. L’Église célèbre le 25 déc la Nativité de J.-C., vulgairement Noël ; — le 8 sept., celle de la Ste Vierge ; — le 24 juin, celle de S. Jean-Baptiste.

NATOIRE (Charles), peintre, élève de Lemoine, né à Nîmes en 1700, m. en 1777, fut élu membre de l’Académie de peinture en 1734 et dirigea l’Académie de France à Rome pendant 20 ans, C’est de son école que sortit Vien. Ses peintures les plus estimées or-