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toute la faveur de Pierre le Grand et de ses descendants. Alexandre N., mort à Paris en 1826, fut l’ami de l’empereur Paul Ier, qui l’appelait son oncle ; il réunit les fonctions de grand chambellan, de chancelier et de grand maréchal de la noblesse. Longtemps chargé de la direction des théâtres, il attira à St-Pétersbourg les premiers artistes de l’Europe, surtout les artistes français.

NARNI, Narnia, v. d’Italie, dans les anciens États romains (Spolète), sur la Nera (jadis Nar), à 65 kil. N. de Rome ; 3500 hab. Évêché, cathédrale ; ruines d’un pont romain ; aqueduc. Patrie de Nerva.

NARSÈS, général byzantin, natif de Perse. D’abord chargé, comme eunuque, des plus humbles fonctions dans le palais, il devint chambellan, puis trésorier de Justinien I ; remplit avec succès plusieurs missions diplomatiques, et alla en 540 seconder ou surveiller Bélisaire dans la guerre contre les Goths. Il contribua à faire débloquer Ariminum, mais, en se séparant de Bélisaire, il causa la perte de Milan. En 552, il revint en Italie avec le titre de général en chef, remporta sur Totila, à Tagina (552), puis sur Teïa, à Nocera (553), deux victoires décisives ; battit aussi Leutharis et Bucelin, chefs des Germains qui étaient venus au secours des Goths, et resta maître de l’Italie, dont le gouvernement lui fut confié (554). Il réorganisa l’administration, rétablit l’ordre, releva des villes, mais se fit haïr par ses mesures fiscales. Rappelé avec insulte par Sophie, femme de Justin II, et remplacé par Longin, il s’en vengea, dit-on, en attirant les Lombards en Italie. Cependant le pape Jean III l’avait fait consentir à reprendre les armes contre les barbares, quand il mourut à Rome, en 568.

NARSÈS, roi sassanide de Perse de 296 à 303, battit Maximien Galère en 301 et s’empara de la Mésopotamie ; mais il fut défait à son tour l’année suivante, et dut céder à l’empire romain, outre la Mésopotamie, cinq provinces au delà du Tigre.

NARUSCEWICZ (Stanislas), historien et poète polonais, né en 1733 en Lithuanie, mort en 1796, était jésuite et professa l’éloquence à l’académie de Vilna. Il plut au roi Poniatowski, qui, après la suppression des Jésuites, le nomma grand notaire de Lithuanie, coadjuteur de Smolensk, enfin évêque de Luck (Volhynie). On lui doit une excellente Histoire de la nation polonaise (17 vol.), qui s’arrête en 1386 ; une Hist. des Tartares de la Crimée, 1797 ; une Traduction de Tacite, et des Poésies, des Fables, etc.

NARVA, v. forte et port de Russie d’Europe (St-Pétersbourg), sur la Narva, à 13 kil. de l’emb. de cette rivière dans le golfe de Finlande, et à 140 kil. S. O. de St-Pétersbourg ; 6000 hab. Cuirs, chanvre, in, bois, grains. — Brûlée en 1659 et en 1773. En 1700 Charles XII, avec 9000 Suédois, y battit 60 000 Russes. La v. fut prise d’assaut en 1704 par Pierre le Grand. — La Narva sort du lac Peipous, et se jette dans le golfe de Finlande après un cours de 100 k. Cascades.

NASAMONS, peuple nomade de la Libye, au s. de la grande Syrte, résidait tantôt sur les côtes, tantôt dans le désert, et servait d’intermédiaire au commerce entre Carthage et l’Égypte. Il fut soumis par les Romains en même temps que la Cyrénaïque, et fit nominalement partie de l’empire.

NASBINALS, ch.-l. de cant. (Lozère), à 27 kil. N. O. de Marvejols ; 1195 hab. Serges, fromages.

NASEBY, vge d’Angleterre (Northampton), à l’O. de Rothwell. Les troupes du parlement, commandées par Fairfax et Cromwell, y remportèrent une victoire décisive sur Charles I le 14 juin 1645.

NASER (ABOUL HAÇAN), 3e prince de la dynastie des Samanides en Perse, succéda, à l’âge de huit ans à son père Ahmed, assassiné (914 de J.-C.) ; fut affermi sur le trône par son vizir Abou-Abdallah-Mohammed et son général Hamouyah, et sut, par sa clémence, sa justice, sa libéralité, son amour pour les lettres et les sciences, mériter d’être placé au rang des plus grands monarques. Il mourut en 943.

NASHVILLE. v. des États-Unis, capit. de l’État


de Tennessee, sur le Cumberland, à 260 kil. O. de Lexington ; 20 000 h. Évêché catholique, musée, bibliothèque, université ; maison pénitentiaire.

NASIUM, v. de. Gaule, chez les Leuci, à l’O. est auj. Naix (Meuse). On a cru à tort que c’était Nancy.

NASSAU, v. de l’Empire allemand (Prusse), sur la Lahn, à 35 kil. N. E. de Wiesbaden ; 1600 hab. Aux env., ruines du château de Nassauberg, berceau des comtes de Nassau.

nassau (Duché de), autrefois État de la Confédération germanique, auj. province de la Prusse (depuis les agrandissements de cette puissance en 1866) : 105 kil. du N. au S. sur 75 de l’E. à l’O. ; 431 549 h. ; capit., Wiesbaden. Il est traversé par la chaîne du Westerwald, et arrosé par la Lahn, le Main, le Sieg, le Rhin. Industrie peu développée. Mines de fer, plomb, cuivre, argent ; sources minérales, vastes forêts. Avant son annexion à la Prusse, ce duché avait une voix partagée avec le duché de Brunswick aux diètes ordinaires et 2 pour lui seul à l’assemblée générale. — Le pays de Nassau, occupé d’abord par les Alemani, puis par les Francs, fit partie de l’empire franc, ensuite du royaume de Germanie. La maison de Nassau fait remonter son origine à un frère de Conrad I, de Franconie, roi de Germanie en 911. Walram I (mort en 1020) et Walram II (m. en 1068) commencent à proprement parler la famille souveraine de Nassau. À la mort d’Henri le Riche (1254), elle se divisa en deux lignes, la Walramienne et l’Ottonienne. Celle-ci, qui règne auj. sur la Hollande, hérita en 1530 de la principauté d’Orange qui appartenait à la maison de Challon, et depuis ce temps les princes de cette branche ont porté le titre de princes d’Orange (V. ce nom). La ligne Walramienne, après avoir fourni un empereur, Adolphe de Nassau (1293-1298), se subdivisa en branchés nombreuses, qui toutes se réduisirent à une seule, en 1605, sous Louis II. Cette dernière se fractionna de nouveau en Nassau-Saarbruck, N.-Idstein, N.-Weilbourg. La 2e cessa en 1721 ; de la 1re sortirent deux rameaux, dits Saarbruck et Saarbruck-Usingen, qui s’éteignirent en 1797 et 1816. La 3e branche, Nassau-Weilbourg, représente donc depuis 1816 toute la ligne Walramienne, et en réunit toutes les possessions. — Les ducs de Nassau s’agrandirent beaucoup sous les Hohenstaufen. Walram I et Robert II suivirent Frédéric I à la 3e croisade ; l’empereur Adolphe de Nassau acheta les margraviats de Misnie et de Lusace ; mais il s’attira par là des querelles qui finirent par lui coûter l’empire et la vie. Ses descendants durent à des mariages les comtés de Saarbruck et Saarwerden et de nombreuses seigneuries. Un d’eux fut créé par Charles IV prince d’empire, titre qui leur fut confirmé en 1688 et en 1737. En 1806, les deux Nassau régnants alors (Nassau-Usingen et Nassau-Weilbourg) furent des premiers à signer la Confédération du Rhin. En 1814, ils obtinrent voix et séance à la diète. Depuis 1866, le Nassau, réuni à la Prusse, y forme le district de Wiesbaden.

NASSAU (Adolphe de), empereur. V. ADOLPHE.

nassau (Guillaume I de), le Taciturne, fils du comte de Nassau Guillaume le Vieux, naquit en 1533, eut de l’héritage paternel les Pays-Bas, et y joignit la principauté d’Orange (1544), dont il hérita par la mort de son oncle René de Nassau. Il se distingua comme stathouder de Hollande de Zélande et d’Utrecht soit à l’armée soit dans diverses missions ; fomenta en secret les troubles provoqués par les mesures impolitiques de Philippe II, et fut le véritable auteur du compromis de la noblesse, en 1565. Il se démit de ses charges en 1567, à l’approche du duc d’Albe, se retira à Dillenbourg, se déclara protestant, se mit à la tête des Hollandais révoltés et envahit la Frise : il organisa les Gueux de mer, qui formèrent une marine redoutable (1572) ; prit Middelbourg, et fut nommé par les insurgés comte de Hollande et de Zélande (1574). Il fut un instant sur le point d’unir les provinces méridionales ou catho-