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rent la République parthénopéenne ; mais, le cardinal Ruffo y rentra dès le 13 juin de la même année. En 1806, elle reçut comme roi Joseph Bonaparte. En 1820 éclata à Naples une révolution qui pour un instant lui donna une constitution, mais qui fut comprimée dès 1821 par l’Autriche. En 1860, la seule présence du général Garibaldi, entré sans armes dans la ville, fit écrouler le trône du roi Ferdinand VI.

NAPLES (Royaume de), une des deux grandes divisions de la ci-devant monarchie des Deux-Siciles, occupe la partie méridionale de la péninsule italique, entre les mers Adriatique, Ionienne et Tyrrhénienne ; elle est bornée au N. O. par les États de l’Église et séparée de la Sicile au S. par le détroit de Messine ; elle s’étend entre 37° 50′-42° 54′ lat. N. et 10° 30′-16° 9′ long. E., ayant 580 kil. du N. O. au S. E., sur une largeur d’env. 200 kil., et compte près de 7 millions d’hab. ; capitale, Naples. Ce royaume était divisé en 15 intendances ou provinces :

Intendances. Chefs-lieux.
Naples, Naples (Napoli).
Terre de Labour, Caserta.
Principauté Citérieure, Salerne.
— Ultérieure, Avellino.
Molise ou Sannio, Campobasso.
Abruzze Citérieure, Chieti.
— Ultérieure Ire, Teramo.
— Ultérieure IIe, Aquila.
Capitanate, Foggia.
Bari, Bari.
Terre d’Otrante, Lecce.
Basilicate, Potenza.
Calabre Citérieure, Cosenza.
— Ultérieure Ire, Reggio.
— Ultérieure IIe, Catanzaro.

Ce pays est traversé dans toute sa longueur par la portion méridionale des Apennins, à laquelle appartiennent le Monte-Corno, le Gargana et le volcan du Vésuve ; il est très-sujet aux tremblements de terre, qui y ont causé de terribles ravages et renversé des villes entières. Rivières principales : le Basiento, le Garigliano, l’Ofanto, le Crati, la Pescara et le Volturno (tous peu navigables) ; lacs, l’Agnano, l’Averno, et le lac Fucin ou Celano. Air sain, quoique très-chaud ; sol extrêmement fertile, mais mal cultivé. Fruits exquis, surtout les oranges ; huiles, vins excellents, riz, chanvre, lin, coton, manne et safran très-estimés ; alun, vitriol, soufre, cristal de roche, minéraux, carrières de marbre ; bétail abondant et donnant une laine fine, petits chevaux très-recherchés, mulets, buffles, etc. ; lynx et porcs-épics dans les Apennins. L’industrie consiste surtout en tissus de soie et de coton, étoffes et cordonnets d’or et d’argent, mousselines, chapeaux, vernis, savon, cuirs, cordes d’instruments, fleurs artificielles, faïence, etc. — Le roy. de Naples correspond à la Grande-Grèce des anciens (Apulie, Lucanie, Messapie et Brutium), augmentée de la Campanie et du Samnium. Ce pays subjugué par les Romains de 327 à 290 av. J.-C., appartint successivement, dans le Ve s. aux Hérules, aux Ostrogoths, sur lesquels il fut repris par Bélisaire et Narsès, puis fut envahi par les Lombards, qui n’y formèrent que les duchés de Capoue, de Salerne et de Bénévent. Il fut enlevé aux Grecs par les Normands à la fin du XIe s. C’est sous ces derniers maîtres qu’a prit le nom de Royaume de Naples. Il fut dès le XIIe s. réuni à la Sicile, et, dès lors, bien que depuis il en ait été plusieurs fois séparé, notamment sous les princes français de la maison d’Anjou, de 1282 à 1442, et sous l’Empire français, de 1806 à 1815, son histoire se confond avec celle de la Sicile. V. SICILES (Roy. des DEUX-).

NAPLES (Prov. ou intendance de), division de l’anc. roy. de Naples, auj. l’une des provinces de l’Italie, entre la Terre de Labour au N. et au N. E., la principauté Citérieure à l’E. et au S. E., et la mer Tyrrhénienne à l’O. : 53 kil. sur 13 ; 868 000 h. ; ch.-l., Naples. Elle est divisée en 4 districts : Naples, Pouzzoles, Casorla, Castel-a-Mare.


naples (Golfe de), Crater sinus, enfoncement de la mer Tyrrhénienne dans la côte S. O. de la prov. de Naples, entre les caps Misène au N. O. et della Campanella au S. E. ; 31 kil. sur 22. Aspect imposant et pittoresque. Vers l’entrée sont au N. O. les îles d’Ischia et de Procida, au S. E. celle de Capri. Sur la côte S. E. s’élève le mont Vésuve.

NAPLOUSE d’abord Sichem ou Mabartha, puis Neapolis, v. de Syrie (Damas), sur le flanc E. du mont Garizim, à 55 kil. N. de Jérusalem ; 8000 h. On y montre les prétendues grottes sépulcrales de Josué et de Joseph, et le puits de Jacob, près du quel J.-C. conversa avec la Samaritaine. Cette ville devint la capitale des Samaritains après la ruine de Samarie par Salmanasar. — Environs délicieux, vues magnifiques.

NAPO (Rio-), riv. de la Nouv.-Grenade, naît dans les Andes, coule à l’E., puis au S. E. et tombe dans l’Amazone par 3° 34’ lat. S, Cours : 1100 kil.

NAPOLÉON (S.), un des grands d’Alexandrie, subit le martyre sous Dioclèlien. On l’hon. le 15 août.

NAPOLÉON I (Napoléon Bonaparte), surnommé Le Grand, empereur des Français, né à Ajaccio le 15 août 1769, était le 2e fils de Charles Bonaparte, noble Corse, peu fortuné et chargé de famille, et de Letizia Ramolino. Par la protection, du comte de Marbeuf, gouverneur militaire de la Corse, il entra en 1779 à l’école de Brienne, d’où en 1784 il passa à l’École militaire de Paris ; il fut nommé dès 1785 sous-lieutenant d’artillerie et employé en Corse. Proscrit, en 1792 par Paoli, alors maître du pays et allié des Anglais, il vécut assez longtemps à Nice, puis à Marseille, avec sa mère et ses sœurs, dans une gêne extrême. Il fut fait capitaine en 1793 et bientôt après chargé par le général Carteaux de réduire les Marseillais fédéralistes, mission dans laquelle il réussit. Nommé la même année adjudant général au siège de Toulon, ville qui était alors au pouvoir des Anglais, il décida la reddition de la place en emportant le fort de l’Éguillette, et fut aussitôt récompensé par le grade de général de brigade. Chargé en 1794 de commander l’artillerie de l’armée d’Italie, il avait déjà obtenu de brillants succès lorsqu’il fut suspendu comme suspect, après le 9 thermidor, à cause de ses rapports avec les terroristes Robespierre le jeune et Ricord. Détenu un instant, puis mandé à Paris, il finit par être rayé des listes d’activité. Sans ressources en cet instant, il songeait à passer en Turquie pour y organiser l’artillerie du sultan, lorsque Pontécoulant l’attacha aux bureaux de la guerre. L’insurrection parisienne du 13 vendémiaire (5 oct. 1795) contre la Convention changea sa situation : choisi pour second par Barras, il réduisit les insurgés en les mitraillant devant St-Roch ; il obtint en récompense le grade de général de division, avec le commandement en chef de l’armée de l’intérieur. L’année suivante, il épousa Joséphine, veuve du vicomte de Beauharnais. Au même moment il recevait, sur la désignation de Carnot, le commandement en chef de l’armée d’Italie, alors battue, désorganisée et sans argent (2 mars 1796). En un an il mit en pleine déroute ou détruisit 5 armées, chacune plus forte que la sienne, savoir l’armée piémontaise à Mondovi, et 4 armées autrichiennes : celle de Beaulieu à Cairo, Montenotte, Millesimo, Dego et au pont de Lodi ; celle de Wurmser à Castiglione, Roveredo, Bassano ; celle d’Alvinzi à Arcole, à Rivoli, et sous Mantoue, que rendit Wurmser enfin celle du prince Charles, qu’il poursuivit en Allemagne et sur la route de Vienne jusqu’à Léoben, où fut signé un armistice (29 avril 1797). Le roi de Sardaigne, le pape, les ducs de Parme, de Modène, de Toscane, avaient déjà signé ou imploraient la paix ; l’empereur d’Autriche la demanda aussi, et, par le traité de Campo-Formio (17 oct. 1797), il céda à la France, en échange des États de Venise, qu’il avait occupés chemin faisant, les Pays-Bas autrichiens, avec toute la rive gauche du Rhin, et le Milanais, qui devint alors la république Cisalpine. De si prodigieux succès excitèrent l’enthousiasme public pour le jeune général,