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pu obtenir de l’emp. Léopold I la dignité de palatin, il conspira : des papiers découverts en 1671 firent reconnaître sa complicité dans plusieurs complots, et il fut exécuté. On a de lui : Mausoleum regni… hungarici, Nuremberg, 1664, et Cynosura juristarum, 1668 : c’est un recueil des lois de la Hongrie.

NADIR-CHAH, dit aussi thamasp-kouli-khan, roi de Perse, né en 1688 à Mesched dans le Khoraçan, fut d’abord conducteur de chameaux, ensuite brigand. A la faveur des troubles qui suivirent la chute de Hussein en 1722, il s’appropria le Khoraçan, puis il entra avec sa bande au service de Thamasp (fils de Hussein), 1726, prit Ispahan, 1729 ; et mit les affaires du prince dans l’état le plus florissant, mais ne tarda pas à s’emparer de tout le pouvoir, bien qu’il s’intitulât Thamasp-Kouli-Khan, c-à-d. chef des serviteurs de Thamasp. Battu plusieurs fois par les Turcs Ottomans, Thamasp leur avait cédé la rive gauche de l’Aras : Nadir s’opposa à l’exécution du traité, battit les Turcs, fit déposer Thamasp, le remplaça par un enfant, Abbas III, âgé de 8 mois, sous le nom duquel il régna, et termina heureusement la guerre contre les Turcs (1734-36). A la mort d’Abbas III, 1736, Nadir se fait proclamer chah de Perse : il marche aussitôt contre les Afghans rebelles, s’empare de Kandahar, attaque l’empire du Grand-Mogol dans l’Hindoustan (1738), prend la ville de Delhi, 1739, soumet le Caboul et rapporte de ses conquêtes un butin immense, évalué à plusieurs milliards (1740). Mais la Perse opprimée, épuisée, le détestait : il fut tué par ses propres généraux dans une expédition contre les Kourdes en 1747.

NÆFELS, bourg de Suisse (Glaris), près de la r. g. de la Linth, à 8 kil. N. de Glaris ; 2 000 hab. Célèbre victoire remportée par une poignée de Suisses sur les Autrichiens, 1388. Les Catholiques du canton tinrent jusqu’en 1836 leurs assemblées à Næfels.

NAERDEN. V. naarden.

NÆVIUS (Ch.), poëte latin, natif de Campanie, mort vers 202 av. J.-C, avait, dit-on, servi dans la 1re guerre punique. Quelques traits satiriques lancés dans ses pièces contre les grands l’avaient obligé de s’exiler de Rome : il se retira en Afrique et mourut à Utique. Ses ouvrages consistaient en tragédies imitées des Grecs, en drames nationaux dont un avait pour titre Alimoniæ Remi et Romuli, et en un poëme épique sur la 1re guerre entre Rome et Carthage. Il ne reste de ce poëme que des fragments, qui ont été réunis par Spangenberg, Leipzig, 1825, in-8o ; on a aussi quelques fragments de ses œuvres dramatiques insérés dans les Poetæ scenici de Bothe, Halberstadt, 1823-28, et dans les Tragicorum latinorum reliquiæ de Ribbeck, Leips., 1854. E. Klussmann a donné une édition des fragments de Nævius, Iéna, 1843.

NAGARA-BOUROUN, cap de la Turquie d’Asie (livah de Biga), à l’endroit le plus resserré des Dardanelles, est hérissé de batteries qui, jointes à celles de la côte européenne, dominent le détroit et garantissent Constantinople d’une invasion par le sud.

NAGASAKI, ville du Japon. V. nagasaki.

NAGPOUR, v. de l’Inde anglaise, capitale du roy. de Nagpour, chez les Mahrattes orientaux, à 500 kil. N. E. d’Haïder-Abad ; 125 000 hab. Ville moderne (elle date de 1740), mais laide. - Le roy. de Nagpour, situé dans le Gandouana, par 17° 30’-23° lat., N. 76°-81° long. E., a 500 kil. sur 450 et env. 4 000 000 d’hab. ; il était jadis célèbre par ses mines de diamants. — Fondé au milieu du xiiie siècle, ce royaume s’engagea en 1803 dans la coalition contre les Anglais, et n’obtint la paix qu’en leur cédant le district de Kattak et se reconnaissant leur vassal. Les Anglais ont hérité de cet État en 1853 et l’ont annexé à la présidence de Calcutta.

NAGY, mot hongrois qui veut dire grand, entre dans la composition d’un grand nombre de mots géographiques. Cherchez le mot qui suit Nagy.

NAHE, riv. qui prend sa source dans la pté de Birkenfeld (Prov. Rhénane), coule à l’E. N. E. et tombe dans le Rhin près de Bingen, après 115 k. de cours.


NAHR-EL-ARDEN, nom arabe du Jourdain.

nahr-el-kébir, Eleutheros, riv. de Syrie (Beyrouth), naît dans le Liban, coule à l’O. et tombe dans la Méditerranée, après 140 kil. de cours.

NAHR-EL-KELB, Lycus, riv. de Syrie (Acre), se jette dans la Méditerranée à 13 k. N. E. de Baïrout.

NAHUM, le 7e des petits prophètes juifs, vécut sous Achab ou Manassé, et prédit la 2e ruine de Ninive (accomplie par Nabopolassar en 625 av. J.-C.).

NAÏADES (du grec Naiein, couler), nymphes qui présidaient aux rivières et aux sources. On les représente couronnées de roseaux et penchées sur une urne qui verse de l’eau.

NAIGEON (J. André), écrivain, né à Paris en 1738, mort en 1810, disciple et ami de d’Holbach et de Diderot, a laissé la réputation d’un athée fanatique et intolérant, et d’un écrivain tranchant, diffus et lourd. On a de lui : le Militaire philosophe, Londres (Amsterdam), 1768 ; le Dictionnaire de philosophie ancienne et moderne, dans l’Encyclopédie méthodique, 1791-94, 3 v. in-8 ; des Notes sur la traduction de Sénèque, par Lagrange ; des Mémoires sur Diderot (posth., publiés par Brière, 1823, dans son édition de Diderot), etc. Il a en outre donné une collection des Moralistes anciens et a publié plusieurs opuscules de d’Holbach. On doit à M. Damiron un savant Mémoire sur Naigeon, 1857.

NAILLOUX, ch. l. de cant. (H.-Garonne), à 9 kil. S. O. de Villefranche ; 1210 hab.

NAIM, v. de Galilée (tribu d’Issachar), au S. E. de Nazareth, près du mont Thabor et du torrent de Cison. Jésus ressuscita le fils d’une veuve de cette ville.

NAIRN, v. et port d’Écosse, ch.-l. d’un comté de même nom, sur le Nairn, à son embouchure, à 250 kil. N. O. d’Édimbourg ; 3266 hab. Armements pour la pêche de la baleine. - Le comté, situé sur le golfe de Murray, est borné à l’E. et au S. par le comté de Murray, à l’O. par celui d’Inverness ; il a 35 kil. sur 13 et compte 10 000 hab.

NAISSE, Naïssus, auj. Nissa ou Nisch, v. de la Mésie supérieure, au S. Constantin y naquit ; Claude II y battit les Goths, 269.

NAIX, Nasium, vge du dép. de la Meuse, à 22 kil. S. E. de Bar-le-Duc ; 400 hab. Forges, hauts fourneaux. Ruines nombreuses. - Jadis important. Fondé sous le règne de Constance par des barbares d’outre-Rhin et fortifié dans la suite, il fût pris en 612 par Thierry, roi de Bourgogne, sur Théodebert, roi d’Austrasie. On y a trouvé une grande quantité de médailles, des bijoux antiques et d’effets curieux.

NAJAC, ch.-l. de c (Aveyron), sur l’Aveyron, à 16 kil. S. O. de Villefranche ; 2000 h. Station. Toiles grossières, serges ; jambons renommés.

NAJERA, v. d’Espagne (Burgos), sur la Nagerilla (affluent de l’Èbre), à 24k. S. O. de Logrono ; 3 600 hab. Église Ste-Marie, où se trouvent les tombeaux de plusieurs rois et princes de Navarre. - Anc. résidence des rois de Navarre. Pierre le Cruel, aidé du Prince-Noir, remporta en 1367 entre Najera et Navarette une vict. sur Henri de Transtamaret son frère, et sur les Français : Duguesclin y fut pris.

NAKCHIVAN, Naxuana, v. de l’Arménie russe (Érivan), sur l’Aras, à 140 k. S. E. d’Érivan ; env. 5000 hab. (elle en a compté jusqu’à 200 000). Archevêché catholique, école arménienne. Ville très ancienne ; elle fut florissante jusqu’à Abbas I, qui en transporta les habitants dans l’intérieur de la Perse. Nakchivan a beaucoup souffert pendant les guerres entre les Perses et les Russes : ces derniers ont fini par se la faire céder (1828). Tremblement de terre en 1840.

NAKHITCHEVAN, v. de la Russie d’Europe (Iékatérinoslav), sur la r. dr. du Don, à 10 kil. N. E. de Rostov et à 112 k. E. de Taganrog ; 13 000 hab. (Arméniens pour la plupart). Tissus de soie et de coton. - Fondée en 1780 par des Arméniens de Crimée.

NAMAQUAS, peuple hottentot qui habite le S. de l’Afrique, depuis l’Océan Atlantique au S. jusqu’à la riv. Orange. Mines d’or et de cuivre.