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à l’élégie ; Calliope, à l’épopée ; Uranie, à l’astronomie ; Polymnie, à l’éloquence et à la poésie lyrique ; Terpsichore, à la danse ; Euterpe, à la musique. Apollon présidait à leurs réunions. Elles habitaient avec lui le Parnasse, le Pinde, l’Hélicon ou le mont Piérius. Le Permesse, les fontaines de Castalie et d’Hippocrène, leur étaient consacrés, ainsi que le cheval Pégase, symbole de l’essor poétique. Les Muses étaient vierges ; on les représente jeunes, belles, modestes, vêtues simplement, la tête ornée d’une couronne. En outre, chacune porte les attributs qui lui sont propres. V. le nom de chacune d’elles.

MUSGRAVE (Guillaume), médecin et antiquaire anglais, né en 1657 à Carlton-Musgrave (Somerset), m. en 1721, était membre du collége des médecins de Londres et de la Société royale, dont il devint le secrétaire. On a de lui : De aquilis romanis, 1713 ; Geta britanicus, 1716 ; Belgium britannicum, 1719. — Son petit-fils, Samuel M., mort en 1782, pratiqua la médecine à Exeter, sa ville natale, et cultiva la philologie. Il a laissé : Exercitationes in Euripidem, Leyde, 1762 ; Animadversiones in Sophoclem, Oxford, 1800 ; et a concouru à l’édition d’Euripide, publiée a Oxford, 1778, 4 vol. in-4. On a en outre de lui deux dissertations sur la Mythologie des Grecs et sur la Chronologie des Olympiades, en anglais, 1782.

MUSKAU, V. PUCKLER-MUSKAU.

MUSONE, riv. d’Italie (Macerata), naît à 7 kil. S. O. de Cingoli, coule au N. E., et se jette dans l’Adriatique à 5 k. N. E. de Lorette, après 55 kil. de cours. Sous le roy. français d’Italie, elle avait donné son nom à un dép. qui avait pour ch.-l. Macerata.

MUSONIUS RUFUS, stoïcien, né sous Tibère à Volsinium, était chevalier romain. Il ouvrit à Rome une école de philosophie qui fut très-fréquentée. Compromis dans la conjuration de Pison contre Néron, il fut exilé dans l’île de Gyare. Rappelé par Vitellius, il se fit tellement estimer que Vespasien l’excepta seul lorsqu’il chassa de Rome les philosophes. On a de lui quelques fragments, publiés sous le titre de Reliquiæ, par Peerlkamp, Harlem, 1822.

MUSSATO (Albertin), historien et poëte, né à Padoue en 1261, m. en 1329, remplit plusieurs missions près de l’empereur Henri VII et commanda les troupes de Padoue dans les guerres contre l’empire et contre Vicence. Il n’en fut pas moins banni par ses ingrats concitoyens et mourut en exil. Il a laissé : De gestis Henrici VII imperatoris ; De gestis Italorum post Henricum, et des tragédies latines. C’est un historien véridique et un bon écrivain. Ses Œuvres ont été publiées in-fol., Venise, 1636.

MUSSCHENBROEK (Pierre VAN), physicien, né à Leyde en 1692, mort dans la même ville en 1761, exerça d’abord la médecine, puis fut successivement professeur de philosophie, de mathématiques et de médecine à Duisbourg, à Utrecht, et enfin à Leyde, 1740. Il était l’élève et l’ami de S’Gravesande. Il contribua puissamment par ses leçons, ses découvertes et ses ouvrages à introduire en Hollande la philosophie expérimentale et le newtonianisme ; on estime surtout ses recherches sur l’électricité, la cohérence des corps, le magnétisme, la capillarité, le pyromètre ; il eut part à la célèbre expérience de la bouteille de Leyde. On a de lui un discours De certa methodo philosophiæ experimentalis, 1723 ; des Éléments de physique, en latin, 1726, réimprimés après sa mort sous le titre de Introductio ad philosophiam naturalem, 1762 (trad. en français par Sigaud Lafond) ; Dissertationes physicæ et geometriæ, 1729 ; De methodo instituendi experimenta physices, 1730. Il était correspondant des académies des sciences de Paris, Berlin, St-Pétersbourg, Londres, etc.

MUSSELBURG, v. d’Écosse (Édimbourg), à 9 kil. E. d’Édimbourg ; 9000 hab. Chemin de fer. On y fait beaucoup de sel. — Cette ville appartint successivt à l’abbaye de Dunfermline, au comte de Lauderdale, à la duchesse de Monmouth. Marie Stuart et Bothwell furent défaits près de là en 1568.

MUSSET (Alfred de), poëte, né à Paris en 1810, mort en 1857, était fils de Musset-Pathay, chef de bureau au ministère de la guerre, auteur d’une Histoire estimée de J. J. Rousseau. Condisciple du duc de Chartres (depuis duc d’Orléans) au collége Henri IV, il devint l’ami de ce prince. Après avoir essayé de diverses carrières, médecine, droit, banque, peinture, il ne sentit de goût que pour les lettres. Il embrassa d’abord avec ardeur les doctrines de l’école romantique : il publia dès 1831 des Poésies diverses qui révélèrent son talent, composa, à partir de 1833, de charmants Proverbes, dont plusieurs ont été joués avec succès (un Caprice, Il ne faut jurer de rien, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, le Chandelier) ; donna en 1835 Un spectacle dans un fauteuil, nouveau recueil de vers qui reçut aussi le meilleur accueil ; publia en 1836 les Confessions d’un enfant du siècle, roman qui paraît être sa propre histoire ; composa dans les années suivantes des Nouvelles et des Contes remarquables par le style comme par l’intérêt (les Deux maîtresses, Frédéric et Bernerette, Histoire d’un merle blanc), et donna en 1850 un dernier recueil de poésies, qui mit le sceau à sa réputation. L’Académie française l’admit dans son sein en 1852. Il avait dû à l’amitié du duc d’Orléans la place de bibliothécaire au ministère de l’intérieur ; il fut nommé par le gouvernement impérial bibliothécaire du ministère de l’instruction publique. Néanmoins, sans fortune personnelle et aimant la dépense, il vécut toujours dans la gêne. Ardent au plaisir et incapable de maîtriser ses penchants, il abrégea sa vie par ses excès et s’éteignit dans une vieillesse prématurée. A. de Musset résume les passions et les inquiétudes qui de son temps troublaient les esprits : ses œuvres, qui se ressentent de l’imitation de Byron, offrent un mélangé d’ironie et de lyrisme, de profondeur et de frivolité. Matérialiste audacieux dans ses premiers écrits, on le voit plus tard hésiter entre un scepticisme railleur et un enthousiasme vrai : ses dernières productions sont empreintes d’une grâce mélancolique et témoignent de certaines aspirations morales ; on remarque en ce genre l’Espoir en Dieu. Après avoir été un des plus aventureux champions du romantisme, il en railla les écarts dans ses Lettres de Dupuis et Cotonnet, et le désavoua même dans son Discours de réception à l’Académie. Ses vers, quelquefois incorrects, sont en général remarquables par l’aisance du rhythme et par le coloris ; sa prose rappelle la netteté de Voltaire. Le talent de cet écrivain a été parfaitement apprécié par M. D. Nisard, dans sa Réponse au discours de réception d’A. de Musset, et par M. Lamartine, dans ses Entretiens de littérature : ce dernier l’appelle le poëte de la jeunesse, mais de la jeunesse licencieuse et voltairienne. Une édition de ses Poésies complètes a paru en 1857. — Son frère aîné, {{M.|[[w:Paul}} de Musset|Paul de Musset]], né en 1804, s’est aussi fait un nom comme écrivain : on lui doit de bons romans, et un recueil des Lettres d’Alfred de M.

MUSSIDAN, ch.-l. de cant. (Dordogne), à 27 kil. S. de Ribérac ; 1660 hab. Forges, mines de fer. Station. Pris par les Calvinistes en 1568, repris et saccagé par les Catholiques en 1569, démantelé sous Louis XIII. Enorme dolmen sur un coteau voisin.

MUSSY-L’ÉVÊQUE ou MUSSY-SUR-SEINE, ch.-l. de cant. (Aube), à 22 kil. S. S. E. de Bar-sur-Seine près d’une belle forêt ; 1800 hab. Beau marbre, vins, eau-de-vie. Patrie de Boursault. Anc. château des évêques de Langres. — V. GUENEAU DE MUSSY.

MUSTAGH (mont de glace), chaîne de montagnes d’Asie, entre l’Himalaya et l’Altaï, est la continuation occidentale du Thian-chan, et s’étend de 69° 30′ à 78° 10′ long. E., sur une longueur d’env. 1200 kil.

MUSTAPHA I, sultan ottoman, succéda en 1617 à son frère Achmet, fut détrôné quatre mois après par les Janissaires, qui placèrent sur le trône Osman II, fut rappelé en 1622 et fit périr Osman ; mais au bout d’un an, il fut déposé de nouveau et étranglé (1623). — II, fils de Mahomet IV, succéda en 1695 à Achmet II,