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tait faite sur un échafaudage où il travaillait. Parmi ses œuvres, on remarque la Mort de Ste Claire, S. Jacques distribuant les aumônes (au cloître St-François à Séville), S. Thomas distribuant ses biens aux pauvres, à Séville, une Ste-Élisabeth, l’Enfant prodigue. Le Louvre possède de ce maître, entre autres tableaux, deux Assomption, la Conception de la Vierge (achetée par le gouvt français 600 000 fr. à la vente du maréchal Soult), Jésus sur la montagne des Oliviers, la Cuisine des Anges. Ses chefs-d'œuvre furent exécutés entre les années 1670 et 1680. Murillo offre dans toute sa pureté le caractère de l'école espagnole : il brille surtout par le sentiment, la noblesse, l'art de la composition, la science anatomique et la fidèle imitation de la nature, ainsi que par la suavité, l'éclat, la fraîcheur et l'harmonie du coloris. Du talent le plus flexible, il réussissait dans le paysage, les fleurs, les marines, aussi bien que dans l'histoire.

MURO, Numistro, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Basilicate), à 36 kil. S. O. de Melfi; 7000 hab. Évêché. C'est là que Jeanne I, reine de Naples, fut étouffée en 1332. — Bourg de France, ch.-l. de c. (Corse), dans l'arr. et à 9 k. de Calvi; 1290 hab.

MURPHY (Arthur), auteur dramatique irlandais, né en 1727 à Clooniquin (Roscommon), m. en 1805, fut tour à tour acteur, journaliste, auteur, avocat, et obtint dans ses dernières années un emploi important à la Banque de Londres. La plupart de ses comédies sont restées au théâtre, entre autres : Connaissez-vous vous-même (Know your own mind), l'École des tuteurs, Tout le monde a tort, le Bourgeois, la Vieille fille, le Mariage clandestin, le Moyen de fixer, l'Île déserte, etc. Parmi ses tragédies, on remarque Alzuma, Zénobie, Arminius, l'Orpheline de la Chine, empruntées pour la plupart à ces auteurs français, qu'il n'en dénigre pas moins. — Murphy a lui-même recueilli ses Œuvres, 7 vol. in-S, Londres, 1786.

MURR (Théophile de), né à Nuremberg en 1733, m. en 1811, s'est rendu célèbre par l'étendue de ses connaissances dans les langues, la bibliographie et les antiquités. Il a publié un nombre prodigieux d'ouvrages, les uns en français ou en latin, les autres en allemand. Les plus importants sont : Bibliothèque de peinture, de sculpture et de gravure, Francfort, 1770; Memorabilia bibliothecarum publicarum Norimbergensium et universitatis Altdorfinæ, 1786-91; Antiquités d'Herculanum, 1777-93; Mémoires pour la littérature arabe, 1803. Il a en outre publié : Journal pour l'histoire des arts et de la littérature, Nuremberg, 1776-89; Nouveau Journal pour l'hist. de la littérature et des arts, Leipsick, 1798-1800. Il avait publié en 1804, sous le titre Conspectus bibliothecæ glotticæ universalis, le prospectus d'un ouvrage immense qui l'occupa toute sa vie, et dont les matériaux passèrent entre les mains du professeur J. S. Vater.

MURRAY, comté d’Écosse. V. ELGIN.

MURRAY (Golfe de), golfe formé par la mer du Nord, sur la côte orient. de l’Écosse, entre les comtés de Nairn, d'Aberdeen, de Banff et d'Elgin ou Murray au S., celui de Ross à l'O., et ceux de Sutherland et de Caithness au N., a 110 kil. de profondeur sur une largeur qui varie de 3 kil. à 100.

MURRAY (Jacques, comte de), fils naturel de Jacques V, roi d’Écosse, et frère aîné de Marie Stuart, né vers 1531, fut le plus crue! ennemi de sa sœur. Aspirant au trône, il fit tout ce qui était en son pouvoir pour perdre Marie, se mit à la tête du parti protestant en Écosse; se fit l'espion et l'agent du roi d'Angleterre Édouard VI, puis d’Élisabeth; fut, à ce qu'on croit, l'instigateur du meurtre d'Henri Darnley, 2e époux de Marie Stuart; la força, pour l'avilir, à épouser le comte de Bothwell, assassin de Henri; puis souleva le peuple contre elle, la fit enfermer à Lochleven et se fit nommer régent du royaume (1567). Marie s'étant échappée de sa prison, il battit ses troupes à Langside et la réduisit à se réfugier en Angleterre entre les mains d’Élisabeth, son ennemie jurée. Pendant la captivité de Marie, il dénonça à Élisabeth le projet qu'avait conçu le duc de Norfolk de la délivrer. Il périt en 1570, à Linlithgow, assassiné par un gentilhomme écossais, dont il avait outragé la sœur.

MURRAY (LINDLEY), grammairien américain, né en Pensylvanie en 1745, m. en 1826, suivit d'abord le barreau de New-York, puis abandonna la profession d'avocat pour se livrer au commerce, et, ayant amassé une honnête fortune, se retira en Angleterre, où il se fit connaître par d'utiles écrits. Il publia en 1795 une Grammaire anglaise, qui devint bientôt classique, et qu'il compléta par des Exercices et une Clef. On lui doit aussi un livre de lecture, The english spelling book, généralement employé dans les écoles.

MURSA, auj. Eszek, v. de la B.-Pannonie, sur la Drave, près de son confluent avec le Danube. L'empereur Constance y remporta en 351 une victoire signalée sur Magnence, son compétiteur.

MURTZUPHLE. V. ALEXIS I.

MURVIEDRO, Muri veteres, v. d'Espagne (Valence), sur le Murviedro, à 5 kil. de la mer et à 26 kil. N. E. de Valence, près de l'anc. Sagonte; 6000 hab. Vieux château fort. Ruines romaines et mauresques aux environs. Cette ville, bâtie sur les ruines de l'anc. Sagonte, fut de nouveau ruinée lors de l'invasion des Goths, et relevée sous le nom de Murviter (d'où, par corruption, son nom actuel). Les Arabes s'en emparèrent en 713; les Espagnols la leur reprirent en 1238.

MURVIEL, ch.-l. de c. (Hérault), à 13 kil. N. O. de Béziers; 1400 hab. Eau-de-vie.

MUSA. V. ANTONIUS MUSA et MOUÇA.

MUSÆUS (J. Ch. Aug.), écrivain allemand, né à Iéna en 1735, m. en 1788, fut pasteur à Eisenach, puis précepteur des pages du duc de Saxe-Weimar et professeur au gymnase de Weimar. Il a publié des romans, des contes et des écrits satiriques, pleins de verve et écrits avec pureté. On remarque le Second Grandisson (1760-62 (il y ridiculise le célèbre roman de Grandisson, de Richardson); Voyages physiognomoniques (satire contre Lavater), 1778-79; Contes populaires, Gotha, 1782; Plumes d'autruche, 1787-97. Kotzebue, son neveu, a publié ses Œuvres posthumes, Leipsick, 1791, in-8.

MUSÉE, Musæus, ancien poëte grec, natif d'Athènes, disciple ou fils d'Orphée, et père d'Eumolpe, vivait vers le XIIIe ou le XIVe s. av. J.-C. Il avait écrit des poèmes sur les Mystères, les Préceptes, la Théogonie, des Hymnes, etc.; ils sont tous perdus. — On a sous le nom de Musée un petit poëme intitulé Héro et Léandre, mais il est d'un auteur beaucoup plus récent, probablement du IVe ou du Ve siècle après J.-C. Ce poëme est rempli de vers heureux et de descriptions élégantes. On le trouve dans le Corpus poetarum græcorum et dans la Bibliothèque grecque de Didot, à la suite d'Hésiode. Il a été publié séparément par Heinrich, Hanovre, 1793, par Schœffer, Leips., 1825; il a été traduit en français par Laporte-Dutheil, 1784, Gail, 1796, et mis en vers par Clément Marot, Mollevaut, Girodet, Denne-Baron, etc.

MUSÉE, Musæum, édifice d'Alexandrie où les Ptolémées rassemblaient, en les entretenant aux frais de l'État, les savants les plus distingués, pour qu'ils s'y livrassent à loisir à la culture et à l'enseignement des lettres et des sciences. On en attribue la fondation à Ptolémée I. Dans cette espèce d'académie, on remarque, parmi les savants, Euclide, Érasistrate, Diophante; parmi les poëtes, Théocrite, Aratus, Apollonius, Lycophron, Callimaque; parmi les critiques, Aristarque; parmi les philosophes, Ammonius-Saccas, père de l'éclectisme alexandrin. Le Musée dura jusqu'au règne d'Aurélien, sous lequel il fut détruit par un incendie. — On a depuis donné le nom de Musée, soit à des réunions semblables de savants, soit à des collections d'objets d'arts ou d'antiquités.

MUSES, Musæ, Camœnæ, déesses des sciences et des arts, étaient filles de Jupiter et de Mnémosyne, déesse de la mémoire. On en comptait neuf : Clio, qui présidait à l'histoire; Thalie, à la comédie; Melpomène, à la tragédie; Érato, à la poésie légère et