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du gouvt. archevêché catholique, cour suprême d’assises, université catholique (elle avait été à Landshut jusqu’en 1826), lycée, école des Beaux-Arts, académie militaire, école polytechnique, institut royal des études, école vétérinaire, école forestière, école de topographie, institut des sourds-muets ; académie royale des sciences, académie des arts. Munich est une des plus belles villes d’Allemagne : belles rues, place d’armes, place Maximilien, ancien palais royal, nouveau palais, palais de Maximilien, des États ; nombreux hôtels, maisons élégantes, églises Notre-Dame, des Théatins, de St-Miohel, de St-Étienne, de St-Boniface ; hôpitaux, hôtel de ville, Nouv.-Monnaie, douane, arsenal ; Nouveau-Théâtre, Odéon ; nombreux musées : glyptothèque, pinacothèque ; magnifiques collections de médecine, estampes, miniatures, antiquités ; galerie Maximilienne, bibliothèque (de 400 000 v. et 8500 manuscrits), observatoire. Presse très-active ; grands ateliers lithographiques (c’est à Munich que la lithographie fut inventée), institut géographique (fondé par le libraire Cotta). Tapis de haute lissé, soieries, cotonnades, lainages, cartes à jouer, tabac, cordes d’instruments, passementerie, gants, meubles, porcelaine, peinture sur verre ; tanneries, dentelles, brasseries ; fonderie royale de canons. Chemins de fer pour Vienne, Augsbourg, etc. — Munich fut bâtie en 962 par Henri de Saxe sur un terrain qui appartenait aux moines du couvent de Schæffelaren (d’où son nom). Elle eut à souffrir de grands incendies en 1327 et en 1448. Elle a été prise cinq fois : par les Suédois en 1632, par les Autrichiens en 1704, 1741, et 1743 ; par les Français en 1800.

MUNICH ou MUNNICH (Christophe BURCHARD, comte de), général au service de la Russie, né en 1683 dans le comté d’Oldenbourg, se distingua d’abord comme ingénieur, servit sous le prince Eugène dans la guerre de la Succession ; puis passa au service de Pierre le Grand qui lui confia l’exécution du canal de Ladoga, fut, après avoir achevé avec succès cette grande entreprise, nommé par l’impératrice Anne Iwanowna feld-maréchal et conseiller privé. Mis à la tête des troupes russes, il battit les Polonais et les Turcs (1736), s’empara de Pérékop, d’Otchakof, de Chokzim et d’Iassy. Enfin, il devint premier ministre ; mais sa faveur et ses succès avaient excité la jalousie de Biren ; il parvint une 1re fois à triompher de ce rival et le fit exiler en Sibérie ; mais il fut renversé lui-même par une intrigue de cour à l’avénement d’Élisabeth, fut banni à son tour, 1742, et alla remplacer Biren dans son exil, où il resta 20 ans. Il fut rappelé par Pierre III, qui lui rendit ses titres et le combla de faveurs : il avait alors 82 ans. Il mourut en 1767. Halem a écrit sa Vie, Paris, 1807.

MUNICIPES ou Villes municipales, Municipia. Les Romains donnaient ce nom à celles des villes soumises à leur domination dont les habitants avaient obtenu de jouir des privilèges de citoyen romain, et qui néanmoins se gouvernaient par leurs propres lois ; elles différaient en cela des colonies, qui restaient dans une étroite dépendance de la métropole. On distingua longtemps deux sortes de villes municipales : celles qui avaient le droit de suffrage et d’honneurs, et celles qui en étaient privées ; dans la suite cette ligne de démarcation disparut.

MUNKACS, v. de Hongrie (Beregh), à 100 kil. N. E. de Tokay ; 5000 hab. Évêché grec-uni. Place d’armes de Ragotzkv, pendant sa guerre contre l’Autriche (1703-11). À 2 kil. de ce lieu, célèbre forteresse (auj. prison d’État), où la femme de Tékély soutint un siége glorieux (1685-88).

MUNNICH (le général). V. MUNICH.

MUNOZ (Gilles de), anti-pape sous le nom de Clément VIII, était chanoine de Barcelone ; il fut élu par les cardinaux dissidents après la mort de l’anti-pape Benoît XIII (1424) et installé à Peniscola. La réconciliation du roi d’Aragon Alphonse V avec le pape Martin V mit fin à sa vaine puissance : invité par Alphonse à se démettre, il abdiqua et termina ainsi le schisme qui désolait l’église depuis 51 ans (1429). Il reçut en compensation l’évêché de Majorque.

MUNOZ (Sébastien), peintre espagnol, né en 1654, fut élève de Coëllo et marcha sur les traces de son maître ; on lui reproche cependant d’avoir introduit en Espagne le mauvais goût qui, de son temps, régnait dans l’école italienne. Charles II le nomma son peintre. Il mourut en 1690, d’une chute qu’il fit en réparant, dans l’église d’Atocha, une voûte peinte par Herrera. Son chef-d’œuvre est le Martyre de St-Sébastien ; on cite encore sa composition de Psyché et l’Amour, et les sujets tirés de la Vie de S. Éloi.

MUNSTER ou MOMONIE, une des 4 divisions de l’Irlande, au S. O., entre le Connaught au N., le Leinster à l’E., l’Atlantique au S. et à l’O., formait jadis un roy. indépendant. Elle comprend 6 comtés : Clare, Cork, Kerry, Limerik, Tipperary et Waterford.

MUNSTER, Monasterium, v. des États prussiens, capit. de la prov. de Westphalie et de la régence de Munster, sur l’Aa et le canal de Munster ; 25 000 hab. Évêché (formant autrefois un État indépendant, médiatisé en 1802) ; cour d’appel ; division militaire ; université catholique (transférée à Landshut en 1818, rétablie en 1825) ; 3 gymnases ; écoles de médecine, école normale primaire. Nombreuses maisons à portiques, cathédrale, église gothique de St-Lambert avec une tour au haut de laquelle sont suspendues 3 cages de fer, où furent enfermés Jean de Leyde et deux de ses complices ; hôtel de ville, palais épiscopal, 3 gymnases, bibliothèque, jardin botanique ; beaux jardins sur l’emplacement des anciennes fortifications. Industrie : toile, jambons de Westphalie, bière.— Munster était le ch.-l. d’un évêché souverain : c’était jadis une place très-forte, possédant une citadelle, qui fut démantelée en 1765. Jean de Leyde, chef des Anabaptistes, dit le roi de Münster, en fit le centre de sa puissance en 1535. Le traité de Westphalie, dit aussi de Münster, y fut signé (V. WESTPHALIE). Cette ville passa en 1806 au pouvoir des Français ; elle fut comprise en 1809 dans le grand duché de Berg, devint en 1810 le ch.-l. du dép. français de la Lippe, et fut donnée à la Prusse en 1815. — La régence de Münster, située entre les Pays-Bas au N., la régence de Minden à l’E., celle d’Arensberg au S., et la Prov. Rhénane au S. O., a 133 kil. sur 95, et 412 000 hab.

MUNSTER (Évêché de), anc. État souverain de l’empire germanique, dans le cercle de Westphalie, s’étendait de la Lippe au S. jusqu’à l’embouchure de l’Ems au N., était borné à l’O. par les Provinces-Unies, à l’E. par les comtés de Ravensberg, de Tecklenbourg, de Lingen et de Diepholz, et avait pour villes principales Munster, Ahlen, Werne, Ahaus, Borcheim, Kœsfeld et Meppen. — L’évêché avait été fondé par Charlemagne vers la fin du VIIIe siècle, et l’évêque avait obtenu de l’empereur Frédéric II la dignité de prince de l’Empire. L’évêché fut sécularisé en 1802. — Après diverses vicissitudes il fut cédé presque en entier à la Prusse en 1815 ; le reste fut partagé entre le roy. de Hanovre et le grand-duché d’Oldenbourg.

MUNSTER, ville d’Alsace-Lorraine, sur la Fecht, à 20 kil. O. de Colmar, dans la belle vallée de St-Grégoire ; 3904 hab. Papeteries, filatures de toiles peintes et d’indiennes. — Munster doit son origine à un monastère fondé en 660 sous l’invocation de S. Grégoire, puis réuni à la congrégation des Bénédictins de St-Vannes. Cette ville devint au XIVe s. ville impériale. Louis XIV la prit et la démantela.

MUNSTER (Sébastien), savant hébraïsant, né à Ingelheim en 1489, mort en 1652, était cordelier dans un couvent de Tubingue, lorsqu’il embrassa avec ardeur les opinions de Luther. Il fut appelé a Bâle en 1529 pour y enseigner l’hébreu et la théologie. On a de lui des Traductions d’Elias Lévita, de Jossiphon (Gorionidès), de Ptolémée, une Grammaire et un Dictionnaire hébraïques, une Bible hébraïque (avec les commentaires rabbiniques), Bâle, 1534-35, 2 v. in-f., et divers ouvrages de théologie.

MUNTANER (Ramon), chroniqueur catalan du XIIIe