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par ce prince, et mourut en 1567. C'est lui qui fonda l'Université de Marbourg.

HESSE (Guillaume, landgrave de), le Sage, fils du précéd., né en 1522, mort en 1592, succéda à son père en 1567. Il protégea les lettres, les arts et les sciences, et cultiva lui-même l'astronomie. On a de lui des observations astronomiques, publiées sous le titre de Cœli et siderum in eo errantium observationes Hassiacæ, Leyde, 1628.

HESSE-CASSEL (George-Guill., d'abord landgrave, puis électeur de), né en 1743, était feld-maréchal au service de la Prusse. Comte de Hanau dès 1764, il régna sur tout le landgraviat à partir de 1785. Entré dans la coalition contre la France en 1792, il fit la campagne de 1793, mais il traita en 1795 avec la République. En 1803, il changea son titre de landgrave contre celui d'électeur de l'empire germanique. S'étant associé de nouveau en 1806 aux projets de la Prusse contre la France, il fut, après la bataille d'Iéna (1806), privé par Napoléon de sa souveraineté. Il la recouvra en 1813 et mourut en 1821.

HÉSUS, c.-à-d. le Terrible en celtique, dieu des Gaulois, présidait aux combats, ainsi qu'aux chants des Bardes. C'est surtout par l'effusion du sang humain qu'on l'honorait. On le représente armé d'une hache. Des savants modernes le regardent comme un conquérant venu de l'Orient, et lui attribuent l'introduction du Druidisme dans la Gaule.

HÉSYCHIUS, écrivain grec d'Alexandrie, qu'on place au IIIe siècle de J.-C., a laissé un lexique dans lequel il explique les mots les moins usités que l'on trouve dans les auteurs grecs; cet ouvrage est d'un grand secours pour faciliter la lecture des poëtes, des historiens, des philosophes et même des auteurs sacrés. On ne connaît qu'un manuscrit du Lexique d'Hésychius; il fut découvert par Musurus et publié à Venise en 1514, in-fol. Les meilleures éditions de ce lexique sont celles de J. Alberti et Ruhnkenius, Leyde, 1746-66, de Schow, Leipsick, 1792 ; de Schmidt, Iéna, 1859. — Un autre Hésychius, de Milet, qui vivait au VIe s. et qui était chrétien, a laissé un Abrégé des vies des philosophes et des fragments sur l’Origine de Constantinople, publiés par J. Meursius, Leyde, 1613, par Orellius, Leipsick, 1820, et dans les Historic. græc. fragm. de la Bibliothèque grecque de Didot.

HÉTÉRIE (du grec hetæria, association, fraternité). On a donné ce nom à deux sociétés qui furent fondées au commencement de ce siècle dans l'intérêt des Grecs. La première, l’Hétérie des Philomuses ou des Amis des muses, fut fondée à Vienne par Capo d'Istria, dans un but tout philanthropique : elle se proposait de répandre les lumières en Grèce en y créant des écoles, en y relevant la religion, et devait en même temps s'occuper de la recherche et de la conservation des monuments de l'antiquité. Soutenue par les princes, les ministres et les savants de tous les pays de l'Europe, elle obtint par souscription des sommes considérables. Elle avait son siège à Athènes. — La deuxième, toute politique, se proposa l'affranchissement de la Grèce. Elle resta à l'état de société secrète jusqu'au moment de l'insurrection générale (1821). On en attribue la première idée au poëte patriote Rhigas, qui fut livré au supplice par le gouvernement turc en 1798; elle fut renouvelée en 1814, et eut son siége d'abord à Odessa, puis à Kichenef en Bessarabie. Se confondant bientôt avec la première hétérie, elle se répandit rapidement dans toute la Grèce et prépara activement l'insurrection générale. En 1820 1'hétérie choisit pour chef Alexandre Ypsilanti. Le rôle de cette association finit dès que la guerre fut ouvertement déclarée.

HÉTHÉENS, peuple chananéen, habitait les montagnes d'Hébron. Après la conquête, il fut compris dans la tribu de Juda.

HETMAN ou ATTAMAN, nom que porte le chef des Cosaques. Cette dignité fut créée en 1576 par Étienne Bathori, roi de Pologne, en faveur de Bogdan Rozynski. Les insignes étaient un drapeau, une queue de cheval, un bâton de commandement et un miroir. Les hetmans étaient toujours choisis parmi les chefs les plus distingués des Cosaques; cependant l'empereur Nicolas conféra cette dignité à l'héritier de la couronne, le grand-duc Alexandre (auj. empereur). — Dans l'ancien royaume de Pologne il y avait deux grands hetmans : le grand hetman de la couronne et le grand hetman de Lithuanie. Ces grands dignitaires parvinrent à une très-haute autorité : par la constitution de 1768 ils prirent place parmi les ministres d'État, et l'un d'eux devait toujours avoir le portefeuille de la guerre.

HETZEL (J. G. Fréd.), orientaliste, né en 1754 à Kœnigsberg en Franconie, mort en 1829, enseigna les langues orientales dans l'Université de Giessen, puis dans celle de Dorpat, et donna, outre des livres élémentaires pour l'étude de l'hébreu, du chaldéen, du syriaque et de l'arabe, une traduction allemande de la Bible, avec notes explicatives, 10 vol. in-8, Lemgo, 1780-91, et un Dictionnaire de la Bible, 3 vol. in-8, Leipsick, 1783-85.

HEUCHIN, ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), à 10 k. N. O. de St-Pol ; 600 hab.

HEUMANN (Ch. Aug.), professeur à Gœttingue, né dans le duché de Saxe-Weimar en 1681, m. en 1764. On a de lui un Dictionnaire des Anonymes et des Pseudonymes, en latin, Iéna, 1711 ; Conspectus reipublicæ litterariæ, 1718, et 12 vol. de Comment. sur le N. Testament, 1750-63. — Jean HEUMANN, professeur de jurisprudence à Altdorf, né en 1711, m. en 1760, a écrit entre autres ouvrages : De re diplomatica imperii ac regni germanici inde a Caroli Magni temporibus, 1745; Initia juris Germanici, 1757; Esprit des lois allemandes, 1759.

HEURES (LES), filles de Jupiter et de Thémis, habitaient l'Olympe; elles remplissaient les fonctions de ministres du soleil et ouvraient les portes du ciel. Tantôt elles présidaient aux divisions du jour et alors on en comptait 10, chez les Grecs, ou 12, chez les Romains; tantôt on les faisait présider aux saisons, et alors on n'en admettait que cinq : Dicé, Irène et Eunomie, qui présidaient chacune à une saison, le printemps, l'été et l'hiver; puis Carpo et Thalatie, qui présidaient ensemble à l'automne. On les représentait jeunes, belles, parfumées, formant des chœurs et des danses avec les Grâces, Hébé, Harmonie et Vénus, tandis que les Muses chantaient. — Pour la division des heures du jour chez les anciens, V. notre Dict. univ. des Sciences.

HEURNIUS (Jean), Van Heurn, médecin d'Utrecht, 1543-1601, professa la médecine à Leyde, fut le premier à démontrer dans cette ville l'anatomie sur des cadavres humains, devint médecin de Maurice de Nassau et fit des cures merveilleuses. On a de lui, en latin : Maladies de la tête, Leyde, 1602 ; Institutions de médecine, 1606; Commentaires sur Hippocrate, 1609. Ses ouvrages ont été réunis à Leyde, 1658, in-fol. — Son fils, Othon Heurnius, 1577-1650, enseigna la philosophie et la médecine à Leyde. Il a laissé : Antiquitates philosophiæ barbaricæ, Leyde, 1600; Babylonica, ægyptiaca, indica, etc., philosophiæ primordia, 1619.

HEURTELOUP (Nic., baron), chirurgien militaire, né à Tours en 1750, m. en 1812, devint chirurgien en chef de l'armée sous le Consulat, remplaça Percy en 1808 à l'armée d'Allemagne et montra un dévouement sans bornes. — Son fils, Ch. Heurteloup, né en 1793, s'est illustré par les perfectionnements qu'il a apportés à l'art de la Lithotritie (qu'il préférait appeler Lilhotripsie), et a obtenu en 1828 un prix de 5000 fr. de l'Académie des sciences. M. en 1872

HEURTIER (J. Franç.), architecte, né à Paris en 1739, m. en 1823, obtint le grand prix d'architecture en 1764, passa 4 années à Rome, devint à son retour architecte du roi, inspecteur des bâtiments de la couronne, membre de l'Académie royale et du conseil des bâtiments. Il a restauré les monuments de Versailles, construit la salle de spectacle de la même ville, et élevé à Paris de l781 à 1783, le théâ-