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MOY, ch.-l. de cant. (Aisne), sur l’Oise, à 12 kil. S. S. E. de St-Quentin ; 1400 hab. Toiles.

MOYA (Pierre de), peintre d’histoire et de genre, né en 1610 à Grenade, m. en 1666, avait étudié à Séville. Il quitta les pinceaux pour l’épée et alla servir en Flandre ; mais la vue des chefs-d’œuvre qu’il rencontra dans ce pays réveilla son goût pour la peinture : il se transporta à Londres pour y recevoir les leçons de Van Dyck et se fit une manière mixte qui, à son retour en Espagne, frappa ses compatriotes et Murillo lui-même. Comme les peintres flamands, Moya est un réaliste, qui prend la nature et l’observation, pour guides exclusifs. Séville et Grenade renferment ses principales toiles.

MOYEN ÂGE, nom donné, en histoire, à la période qui s’étend entre les temps anciens et les temps modernes. V. l’article MOYEN ÂGE dans notre Dict. univ. des Sciences.

MOYENNEVILLE, ch.-l. de cant. (Somme), à 8 kil. S. O. d’Abbevilie ; 1200 hab.

MOYENVIC, ch.-l. de cant. (Meurthe), sur la Seille, à 6 kil. S. E. de Château-Salins, à 2 kil. E. de Vic ; 1500 hab. Salines considérables. Jadis place forte.

MOYEUVRE-LA-GRANDE, bourg de France (Moselle), au confluent du Conroy et de l’Ornes, à 15 kil. S. O. de Thionville ; 2000 hab. Hauts fourneaux à l’anglaise, cylindres à cannelure, feux d’affinerie, aciérerie, machines à vapeur, etc.

MOYOBAMBA, v. du Pérou (Livertad), sur le Moyobamba, à 400 kil. E. N. E. de Truxillo, 4000 hab. Fabrique de tucoyas (étoffe de coton grossière). — Le Moyobamba coule à l’E. et tombe dans le Huallaga après 400 kil. de cours.

MOZABITES ou BÉNI-MZAB, peuple de l’Algérie, dans le Belad-el-Djérid, à l’entrée du désert, à 20 journées au S. E. d’Alger, a pour ville principale Gardaïa. Ils ont une langue à part et une religion particulière, issue de l’Islamisme, mais plus rigoureuse. Ils émigrent en grand nombre à Alger et dans les autres villes de l’Algérie, et y forment une corporation qui a le monopole des bains maures ; ils exercent aussi le métier de boucher, font le commerce, et sont les intermédiaires entre Alger et l’intérieur de l’Afrique.

MOZAMBIQUE, contrée de l’Afrique orientale, qui donne son nom à une capitainerie générale des Portugais, s’étend de 10° 15′ à 25° 15′ lat. S., du cap Del Gado au N. à la baie de Lorenzo-Marquez au S. ; env. 280 000 h. Elle est subdivisée en sept capitaineries : Mozambique, Querimbe, Quilimane, Sena, Sofala, Inbambane, Bahia-de-Lorenzo-Marquez, et a pour ch.-l. général la ville de Mozambique. Vastes forêts pleines d’éléphants (d’où un grand commerce d’ivoire). Climat malsain. Nombreuses mines d’or, surtout à Zumbo. Sol très-fertile (riz, millet, fruits, etc.). La souveraineté du Portugal sur ces contrées est presque vaine : les peuplades qui les habitent sont gouvernées par leurs propres chefs.

MOZAMBIQUE, capitale de la capitainerie général de Mozambique, sur une petite île de même nom, par 38° 20′ long. E., 15° 1′ lat. S. ; env. 8000 hab. Port et citadelle ; palais du capitaine général ; évêché. Commerce actif en ivoire, écaille, piment, médicaments, baume, ambre gris, gomme, peaux de tigre, etc. ; on y faisait, il y a peu de temps encore, un grand commerce d’esclaves. — Vasco de Gama aborda sur la côte de Mozambique en 1498, mais il fut obligé de fuir : ce n’est qu’en 1508 que les Portugais, conduits par Albukerque, y bâtirent un fort et y établirent un comptoir.

MOZAMBIQUE (Canal de), grand bras de la mer des Indes, entre la côte orientale d’Afrique à l’O. et l’île de Madagascar à l’E., côtoie l’État de Mozambique et a 900 k. de long. Navigation dangereuse.

MOZARABES (c.-à-d. Arabes mélangés), nom que donnèrent les Maures aux chrétiens d’Espagne qui consentirent à vivre sous leur domination, tout en conservant leur religion et leurs lois. — On appelait rit mozarabique la liturgie en usage chez ces chrétiens ; cette liturgie avait été arrangée au VIe s. par S. Léandre, archevêque de Séville,, et complétée par S. Isidore. Ce rit fut remplacé en 1056 par le rit romain.

MOZART (Wolfgang), grand compositeur allemand, né à Saltzbourg en 1756, mort en 1791, avait pour père Léopold Mozart, habile violoniste, 2e maître de chapelle de la cour de Saltzbourg. Prodige de précocité, le jeune W. Mozart n’avait pas encore 8 ans quand il toucha l’orgue à la chapelle de Versailles : il se montra, dès lors, l’égal des grands maîtres. Il fit successivement l’admiration de l’Angleterre, des Pays-Bas, de la Hollande et de l’Italie. Après avoir fait quelque séjour à Paris, il quitta la France mécontent du goût des Français, et s’attacha à l’empereur Joseph II, Il n’avait pas 36 ans, lorsqu’il succomba à la phthisie, épuisé par le travail. Mozart a composé dans tous les_ genres et excellé dans chacun d’eux ; il était aussi supérieur comme exécutant que comme compositeur : il a créé une école de pianistes. Il excella surtout dans la musique dramatique : ses opéras sont presque tous des chefs-d’œuvre. Les principaux sont : Mithridate, 1770 ; Lucio Silla, 1773 ; la Finta Giardiniera, 1774 ; Idominée, 1781 ; l’Enlèvement du Sérail, 1782 ; les Noces de Figaro, 1786 ; Don Juan, 1787 ; la Flûte enchantée, 1791 ; la Clémence de Titus, 1791. On n’admire pas moins ses symphonies et sa musique d’église, notamment son Requiem, qui fut pour lui le chant du cygne : il se persuada, en composant cet admirable morceau, qu’il travaillait pour ses propres funérailles, et cette idée fixe hâta, dit-on, sa mort. Ce grand artiste avait une force de conception prodigieuse et une facilité non moins étonnante : il composait de mémoire et jamais au piano ; quand il avait mûri ses idées, il les jetait sur le papier avec une sorte de fougue. Mozart se distinguait par une sensibilité exaltée et par une piété vive. Sa Biographie a été écrite en allemand, par Nissen, Leips., 1828, et d’une manière plus complète par Otto Jahn, 1858-60. M. l’abbé Goschler a donné en français : Mozart, Vie d’un artiste chrétien au XVIIIe siècle, extraite de sa correspondance authentique, Paris, 1857. Une statue en bronze, œuvre de Schwanthaler, lui a été érigée dans sa ville natale en 1841.

MOZDOK, v. de la Russie méridionale (Caucase), sur le Terek, à 225 kil. S. E. de Stavropol ; 4000 hab. Elle termine la ligne militaire formée le long du Caucase. Maroquins, eau-de-vie, vers à soie.

MQUINWARI ou KAZBEK, un des plus hauts sommets du Caucase, sur la limite des gouvts de Tiflis et de Stavropol, à 115 kil. N. O. de Tiflis, par 12° 28′ lat. N. et 41° 55′ long. E., a 5045m de hauteur.

MUCIEN, M. Licinius Crassus Mucianus, général et ami de Vespasien, aida puissamment ce prince à renverser Vitellius et à monter sur le trône. Vespasien lui laissa en reconnaissance une grande autorité dans Rome, mais il en abusa quelquefois. Il fut plusieurs fois consul, en 52, 70, 74 après J.-C.

MUCIUS (famille des), illustre maison plébéienne de Rome, dont les membres portaient le surnom de Scævola en mémoire du fameux guerrier Mucius Scævola, est célèbre surtout par les habiles jurisconsultes qu’elle produisit. V. SCÆVOLA.

MUCY-L’ÉVÊQUE. V. MUSSY.

MUFTI, nom donné dans la religion musulmane aux docteurs de la loi, à tous ceux qui sont de droit les interprètes du texte et des pensées du Coran. Le Grand mufti, dit Cheik-ul-lslam, réside à Constantinople. Il est à la fois le chef suprême des gens de loi et des ulémas (prêtres) ; ses ordonnances, appelées fetfas, sont aveuglément exécutées. C’est le mufti qui ceint l’épée au sultan à son avènement. — Outre ce chef suprême, chaque ville a son mufti particulier.

MUGRON, ch.-l. de c. (Landes), près de la r. g. de l’Adour, à 17 k. O. de St-Sever ; 694 h. Vin, eau-de-vie.

MUHL, riv. de l’archiduché d’Autriche (Pays au-dessus de l’Ens), naît sur les frontières de la Bavière et de la Bohême, et se jette dans le Danube près de Neuhaus, après un cours de 60 kil. — Elle a donné