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d’après Raphaël ; des Vierges d’André del Sarto et du Titien ; la Cène de Léonard de Vinci, l’Aurore du Guide ; le Parnasse de R. Mengs, etc. Cet artiste se distingue par la finesse, l’harmonie et le charme de l’exécution, mais il manque de vigueur. R. Morghen était associé de l’Institut de France.

MORHOF (Dan. George), philologue, né en 1639 à Wismar (Mecklembourg), m. en 1691, fut dès 1660 professeur de poésie latine à Rostock, devint en 1665 professeur de belles-lettres à l’Université de Kiel, en 1673 professeur d’histoire, et en 1680 bibliothécaire à Kiel. Son principal titre est le Polyhistor, sive Notitia auctorum et rerum, Lubeck, 1688-92, 3 part, in-4, réimprimé en 1695, œuvre d’une érudition immense, dans lequel il traite de l’histoire littéraire, du choix des livres, des méthodes, et des meilleurs ouvrages sur la grammaire, la rhétorique, la poésie, la philosophie, les mathématiques et l’histoire. Parmi ses autres écrits on remarque un savant traité de la langue et de la poésie allemande, 1682 (en all.), des Poésies latines et des Harangues.

MORIALE (FRA), condottiere. V. MONTRÉAL.

MORIGIA (Jacq. Ant.), l’Ancien, l’un des fondateurs de la congrégation des Barnabites, né à Milan vers 1493, m. en 1545, avait eu une jeunesse dissipée. Il fut nommé en 1536 prévôt de la nouvelle congrégation. — Le cardinal Jacq. Ant. M., de la même famille que le préc., et, comme lui, barnabite, né à Milan en 1632, m. en 1708, se fit une grande réputation comme prédicateur. Le grand-duc de Toscane lui confia l’éducation de son fils et l’éleva aux évêchés de San-Miniato, de Florence, et enfin de Pavie. Il refusa l’archevêché de Milan. On a de lui des Oraisons funèbres et des Lettres pastorales.

MORIGNY-CHAMPIGNY, bg du dép. de Seine-et-Oise, à 3 kil. N. E. d’Étampes, dans la vallée de la Juine ; 1000 hab. Ruines d’un célèbre château de Brunehaut ; château moderne, bâti sur l’emplacement d’une ancienne abbaye de Bénédictins ; magnifique château de Jeures, avec vaste parc et aqueduc.

MORILLO (don Pablo), comte de Carthagène, général espagnol, né en 1777 à Fuenta de Malva (Toro), m. en 1839 servit d’abord en Espagne dans la guerre contre les Français. Envoyé en 1814 par Ferdinand VII en Amérique contre les insurgés du Venezuela et de la Nouv.-Grenade, il prit Carthagène et Sta-Fé, où il se signala par ses rigueurs. Bolivar ayant recommencé la guerre en 1817, Morillo, qui avait d’abord obtenu d’éclatants succès, perdit en 1819 la bataille décisive de Boyaca, et fut forcé de retourner en Espagne. En 1823, il joua un rôle équivoque : chargé par les Cortès du commandement de la Galice, il favorisa les royalistes, laissa échapper le corps du comte d’Amarante, destitua Quiroga et entrava les efforts de Robert Wilson. Mal récompensé par Ferdinand, il se retira en France, où il mourut. Il a laissé des Mémoires, qui ont été trad. par E. de Blosseville 1826.

MORIMOND, abbaye considérable de l’ordre de Cîteaux, était située en Champagne (Bassigny), dans le diocèse de Langres, à 37 k. N. E. de cette ville. Elle avait été fondée en 1115 par un seigneur de Choiseul, et était une des quatre filles de l’ordre de Cîteaux (V. CÎTEAUX). Elle avait plus de cent monastères sous sa dépendance, et en outre les cinq ordres militaires d’Espagne et de Portugal : ceux de Calatrava, d’Alcantara, de Montesa, d’Avis et du Christ.

MORIN (le GRAND) riv. de France, naît à l’O. de Sézanna (Marne), passe à La Ferté-Gaucher, Coulommiers, Crécy, et se jette dans la Marne à Condé, à 6 k. S. O. de Meaux, après un cours de 100 kil. — Le PETIT MORIN, prend sa source près d’Écury (Marne), passe à Montmirail, et se jette dans la Marne au-dessous de Le Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) ; cours, 65 kil.

MORIN (Jean), oratorien, né à Blois en 1591, de parents protestants, m. à Paris en 1659, fut converti un Catholicisme par le cardinal Duperron et entra à l’Oratoire en 1618. Il acquit une connaissance profonde des langues hébraïque et samaritaine, ainsi que de tout ce qui a rapport à la discipline des premiers temps de l’Église, et publia sur ces matières des ouvrages qui font encore autorité, entre autres, des commentaires sur la Bible et des traités De disciplina in administratione sacramenti pœnitentiæ, 1651 : De Ecclesiæ ordinationibus, 1655.

MORIN (J. B. Michel), astrologue, né en 1583 à Villefranche en Beaujolais, m. en 1656, était aussi mathématicien et médecin. Il fit plusieurs prédictions qui se vérifièrent, obtint une pension de Mazarin et fut chargé de tirer l’horoscope de Louis XIV. Il proposa le premier d’employer les observations de la lune à la détermination des longitudes en mer. Il fut un des contradicteurs les plus opiniâtres du système de Copernic et de Galilée. On a de lui : Famosi problematis de telluris motu LEctenus optata solutio, Paris, 1631 ; Longitudinum terrestrium et cœlestium nova scientia, 1634 ; Astrologia gallica, 1661, ouvrage auquel il avait travaillé 30 ans et qui ne fut publié qu’après sa mort : la reine de Pologne Louis-Marie de Gonzague en fit les frais.

MORIN (Simon), visionnaire, né en 1623 à Richemont (Seine-Inf.), était un pauvre écrivain copiste. Affilié à une secte d’illuminés. Il débita qu’il était le fils de l’homme, qu’il venait remplacer J.-C., que le roi devait se soumettre à sa puissance, et autres folies de ce genre. Enfermé à la Bastille, il se rétracta, mais, ayant renouvelé ses erreurs, il fut repris et brûlé vif, en 1663 ; ce malheureux ne méritait que les Petites-Maisons.

MORINI, peuple de la Gaule (Belgique 2e), le Fretum Gallicum, au N. des Ambiani et des Atrebates, au S. et à l’O. de la Germanique 2e. Ils s’étendaient à l’O. jusqu’à la mer : d’où leur nom (Morini, dérivé du celtique mor, mer, veut dire peuple maritime). Ils avaient pour villes princip. : Terruana (Thérouanne), Gesoriacum (Boulogne), Portus Ilius (Calais ?), Morinorum castellum (Cassel). Leur pays correspond aux arrondissements actuels de Boulogne et de St-Omer, et à une partie de ceux de St-Pol et de Montreuil (Pas-de-Calais). Cette contrée était, au temps de César, couverte de forêts et de marécages ; elle fut soumise par Labiécus. — Le nom de Morinie est encore auj. usité pour désigner ce pays.

MORISON (Robert), botaniste, né en 1620 à Aberdeen en Écosse, m. en 1683, fut dix ans directeur du jardin de Blois, appartenant à Gaston, duc d’Orléans, puis médecin de Charles II et surintendant de ses jardins, enfin professeur de botanique à l’Université d’Oxford. Morison a été un des premiers à classer les plantes d’après leurs fruits et leurs organes principaux. On a de lui : Hortus Blesensis, Londres, 1669 ; Plantarum umbelliferarum distributio nova, Oxford, 1672 ; Histoire universelle des plantes, 1680, in-fol.

MORLAAS, ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), à 9 k. N. E. de Pau ; 1700 h. Anc. capitale du Béarn, elle fut la résidence des vicomtes jusqu’au XIIIe s., et posséda jusqu’au XVe un atelier monétaire.

MORLAIX, en breton Montroules, ch.-l. d’arr. (Finistère), sur les flancs de deux montagnes très-rapprochées, au confl. du Jarlot et du Kerlent, qui y forment un port, à 99 kil. N. de Quimper, à 516 k. N. de Paris ; 9740 h. Rade sûre et commode, défendue par le fort du Taureau, élevé par François Ier ; bon port. Trib. de 1re inst. et de comm., collége, école d’hydrographie, manuf. de tabacs. Sociétés d’agriculture et vétérinaire, Entrepôt considérable de marchandises venant de l’étranger. Promenades, quais, aqueducs, viaduc du ch. de fer ; église St-Martin, hôtel de ville, hôpital. Commerce actif : grains, beurre, graines oléagineuses, porc salé, suif, miel, cire, cuirs, toiles, fil, lin, chanvre, papier, chevaux, plomb, litharge, armements pour la pêche de la morue. Moreau naquit à Morlaix. — Ville très-ancienne, nommé d’abord Julia, puis Saliocan, et on latin moderne Mons relaxus, Morlæum. Longtemps disputée par les princes de Léon et les ducs de Bretagne ; prise en 1374 par les Anglais, rendue en