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MONTREUIL-BELLAY, ch.-l. de c. (Maine-et-Loire), sur le Thouet, à 16 kil. S. O. de Saumur; 1700 hab. Jadis ville forte ; démantelée au XVe s.

MONTREUIL-SOUS-BOIS, vge du dép. de la Seine, à 8 k. E. de Paris, près de Vincennes; 3546 hab. Château. Beaux fruits, pêches renommées, ce qui le fait appeler vulgairement Montreuil-les-Pêches.

MONTREUIL-SUR-MER, Bragum monasterium, ch.-l. d'arr. (Pas-de-Calais), à 39 kil. S. de Boulogne, sur la Canche, à 15 kil. de son embouchure; 3867 hab. Station. Place de guerre de 2e classe, citadelle. Trib. de 1re inst., collége. Toiles, raffineries de sel; pâtés de bécasses renommés. Patrie de Lambin. — Cette ville était sous les Romains un poste militaire. Elle avait au IXe siècle ses comtes particuliers; elle reçut une charte de commune en 1188. Philippe le Bel et Édouard I y signèrent la paix en 1299. Elle fut souvent assiégée au moyen âge. Le traité de Brétigny, 1360, la donna aux Anglais; Duguesclin la reprit en 1370; les Impériaux s'en emparèrent en 1537, après un siége célèbre, mais la restituèrent peu après. Henri IV en augmenta les fortifications.

MONTREUIL (Eudes de), architecte et statuaire, né vers 1220, m. en 1289, accompagna S. Louis en Palestine, y construisit la citadelle de Jaffa, fortifia St-Jean d'Acre, et bâtit depuis à Paris l'hospice et l'église des Quinze-vingts, les églises des Chartreux, de Ste-Croix de la Bretonnerie, de l'Hôtel-Dieu, des Blancs-Manteaux, édifices détruits pour la plupart.

MONTREUIL (Mathieu de), abbé, né à Paris en 1611, m. en 1691, écrivit des lettres galantes dans le genre de Voiture, et fit paraître dans les recueils du temps de petits vers badins qui lui firent encourir la censure de Boileau (7e satire). Il publia ses Œuvres en 1611.

MONTREVAULT, ch.-l. de c. (Maine-et-Loire), à 11 kil. N. O. de Beaupréau; 600 hab.

MONTREVEL, ch.-l. de c. (Ain), sur la Reyssouse, à 17 kil. N. O. de Bourg; 1200 hab.

MONTREVEL (Aug. de LA BAUME, marquis de), maréchal de France, né en 1646, d'une noble et anc. famille de Bresse, m. en 1716, se distingua au passage du Rhin (1672), à Senef, à Cassel, à Fleurus, au siége de Namur, et fut fait maréchal en 1703. Envoyé en Languedoc pour y réduire les Camisards, il leur fit une guerre acharnée; cependant il refusa de tout dévaster, ce qui le fit rappeler comme trop modéré.

MONTRICHARD, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher), sur le Cher, à 21 kil. S. O. de Blois; 2700 h. Serges, tanneries. Ville jadis forte : ruines du château.

MONTROSE, v. et port d’Écosse (Forfar), à 60 k. S. d'Aberdeen, sur l'Esk mérid., près de son emb. dans la mer du Nord; 18 000 h. Bon port, deux phares ; joli collége. Toiles fines et à voiles, tanneries, etc; pêche du saumon; armements pour la pêche de la baleine. — C'est dans cette ville que Baliol céda la couronne d’Écosse à Édouard Ier, en 1296.

MONTROSE (J. GRAHAM, comte, puis duc de), l'un des plus intrépides défenseurs de Charles I, né à Édimbourg en 1612, s'était d'abord jeté dans le parti des Covenantaires, opposé à la cour; mais, ayant été chargé d'une mission auprès de Charles I, il se laissa séduire par les manières affables de ce prince, et dès ce moment se voua à son service. Il se mit en 1645 à la tête des royalistes d’Écosse et d'Irlande, battit en plusieurs rencontres les généraux de Cromwell, et ne posa les armes que sur l'ordre du roi, après que ce prince se fut imprudemment remis entre les mains des Écossais. Il alla offrir ses services à l'empereur d'Allemagne, se distingua dans la guerre de Trente ans et fut fait maréchal de l'Empire. Après l'exécution de Charles I, il s'arma pour son fils, et ayant obtenu quelques secours du roi de Danemark, de la reine Christine de Suède et du prince d'Orange, il débarqua dans les Orcades, puis pénétra en Écosse (1650); mais il fut vaincu par David Lesley et livré par un traître. Il fut condamnera être pendu, puis écartelé. Il a laissé des Mémoires, qui ont été traduits par Gaudin. Walter-Scott a mis ce personnage en scène dans son Officier de fortune.

MONTROUGE, vge du dép. de la Seine, à 5 k. S. de Paris, à 7 kil. N. de Sceaux. Fort, élevé en 1841. Carrières de pierres de taille, pépinières; fabrique de bougies, savons, colle-forte, couleurs, vernis, produits chimiques; imprimerie des frères Migne. La partie la plus voisine de Paris s'appelle Petit-Montrouge, et est auj. comprise dans la capitale. On y voit l'entrée des Catacombes. Il y avait à Montrouge, avant 1830, un célèbre établissement de Jésuites.

MONTS, ch.-l. de c. (Vienne), à 15 kil. S. E. de Loudun; 700 hab. Commerce de blé, vin, laine.

MONT-ST-JEAN, vge de Belgique (Brabant méridional), à 17 kil. S. de Bruxelles et à 2 k. S. E. de Waterloo. Près de là se livra, le 18 juin 1815, la célèbre bataille plus connue sous le nom de Waterloo.

MONT-ST-MICHEL, mont, et vge de France (Manche), à 18 k. S. O. d'Avranches et à 5 k. de la côte. Le village est bâti au pied d'un mont rocailleux qui à la marée haute forme une île. Au sommet du roc se trouve un château fort qui a servi jusqu'en 1864 de prison d'État et de maison de correction : c'est une anc. abbaye, fondée au VIIIe s. C'est là que Louis XI institua l'ordre de St-Michel; c'est là aussi que cet ordre tenait son chapitre annuellement. Antique église, chef-d'œuvre d'architecture gothique. Le château fut inutilement assiégé par les Anglais en 1417 et 1423.

MONT-ST-VINCENT, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 33 kil. O. de Chalon-sur-Saône; 800 hab.

MONTSALVY, ch.-l. de c. (Cantal), à 30 kil. S. d'Aurillac ; 800 h. Belle église gothique.

MONTSAUCHE, ch.-l. de c. (Nièvre), à 25 kil. N. de Château-Chinon; 1300 hab.

MONTSERRAT, Mons Edulius ou Serratus, mont. de Catalogne, à 40 kil. O. de Barcelone, ainsi nommée de ce que ses côtés sont dentelés en forme de scie (serra en latin) ; hauteur, 1312m. A mi-côte, célèbre abbaye où l'on va en pèlerinage.

MONTSERRAT, une des Antilles anglaises, à 60 kil. N. O. de la Guadeloupe : 13 kil. sur 10; 8000 h. (dont 6000 noirs); ch.-l., Plymouth. Rhum, sucre. Découverte par Colomb en 1493; elle appartient aux Anglais depuis 1528.

MONTSOREAU, bg de Maine-et-Loire, sur la Loire, à 11 kil. S. E. de Saumur et à l'extrémité E. du dép.; 800 h. Jadis ch.-l. de baronnie, puis de comté. Ruines d'un château bâti au XVe siècle. Un comte de Montsoreau dirigea dans l'Anjou les massacres de la St-Barthélemy.

MONTSURS, ch.-l. de c. (Mayenne), à 23 kil. N. E. de Laval; 1100 hab. Toiles, grains.

MONT-TERRIBLE ou mieux TERRI, mont. de Suisse, entre Porentruy et le Doubs, a 747m de hauteur. Elle donna son nom à un dép. français formé de l'évêché de Bâle, d'une partie de la principauté de Montbéliard, et qui avait pour ch.-l. Porentruy. En 1801 ce dép. fut compris dans celui du Ht-Rhin. En 1814 il fut partagé entre la Suisse (canton de Berne) et la France, où il forme l'arr. de Montbéliard (Doubs).

MONT-TONNERRE, mons Jovis, montagne de Bavière (cercle du Rhin), a donné son nom sous l'Empire à un dép. français qui avait pour ch.-l. Mayence. La plus grande partie de ce dép. forme auj. la Bavière rhénane; le reste appartient à la Hesse-Darmstadt.

MONTUCLA (J. Étienne), savant mathématicien, né à Lyon en 1725, mort en 1799, était fils d'un négociant. Il étudia chez les Jésuites de Lyon, vint jeune à Paris où il se lia avec d'Alembert, et publia en 1758 l’Histoire des mathématiques, 2 vol. in-4, ouvrage aussi remarquable par la clarté de l'exposition que par l'étendue et la profondeur des recherches. Il fut nommé en 1761 secrétaire de l'intendance, à Grenoble; accompagna en 1764 Turgot, chargé de l'établissement d'une colonie à Cayenne, fit dans ce voyage d'utiles observations, et fut à son retour nommé premier commis des bâtiments de la couronne et censeur royal, ce qui le fixa à Paris. Il employa ses der-