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khan du Turkestan, et Zayd, petit-fils de Hussein, fils d'Ali, qui avait été proclamé calife à Koufa.

HESCHAM I (ABOUL-WALID), calife de Cordoue, surn. Al-Radhy, c.-à-d. le Bon, succéda l'an 788 à son père Abdérame I, eut d'abord à combattre ses frères qui s'étaient révoltés, les défit et leur pardonna; puis tourna ses armes contre les Chrétiens : il ravagea la Galice, franchit les Pyrénées, prit Narbonne et Girone (794), mais il fut à son retour vaincu dans la Galice par Alphonse II. Il mourut en 796. Hescham I contribua beaucoup à l'embellissement de Cordoue et acheva la grande mosquée.

HESCHAM II (AL-MOWAIED-BILLAH), calife de Cordoue, n'avait que 11 ans à la mort de son père Al-Hakem (976). Almanzor fut nommé régent pendant sa minorité, et remporta de grandes victoires sur les Chrétiens (V. ALMANZOR). Mais après la mort de cet habile ministre, le faible Hescham fut détrôné par Mohammed-al-Madhi, qui le jeta dans les fers (1006). Il fut tiré de captivité en 1012 par une nouvelle révolution et replacé sur le trône; mais 3 ans après, il périt assassiné dans une sédition (1015).

HESCHAM III (ABOU-BEKR), dernier calife de Cordoue, fut proclamé, malgré ses refus, après la mort de Yahiah-al-Motali (1027). Il tenta vainement de résister aux Chrétiens et d'apaiser les troubles intérieurs, et fut forcé d'abdiquer en 1031. Après lui le califat fut démembré.

HESCHAM, chérif du Maroc. V. HASCHEM.

HESDIN, Helena vicus ? ch.-l. de cant. (Pas-de-Calais), sur la Canche, à 25 kil. S. E. de Montreuil; 3450 hab. Bas de fil, savon, tanneries. Patrie de l'abbé Prévost et du voyageur Jacquemont. — La ville actuelle a été fondée par Charles-Quint en 1554, à quelque distance d'Hesdin le Vieux, que Philibert Emmanuel, duc de Savoie, général de l'empereur, avait pris l'année précédente sur les Français et qu'il avait fait détruire. Le maréchal de La Mailleraye s'empara du nouvel Hesdin en 1639. Le traité des Pyrénées (1659) l'assura définitivement à la France.

HÉSEBON, v. lévitique de la Palestine, dans la tribu de Rubin. Elle eut dans les premiers siècles un évêché, qui donne encore son titre à un évêché in partibus.

HÉSIODE, célèbre poëte didactique grec, originaire de Cumes en Éolie, naquit ou du moins vécut dans le bourg d'Ascra en Béotie, d'où il est nommé Ascræus poeta. On croit, sur l'autorité d'Hérodote, qu'il était contemporain d'Homère, et vivait au commencement de IXe siècle av. J.-C.; les Alexandrins le placent plus d'un siècle après Homère; du reste on ne sait rien de certain sur sa vie. Il avait composé un grand nombre de poëmes; on n'en a conservé que trois : Les Travaux et les Jours, où il traite surtout de l'agriculture; on y admire l'épisode de Pandore : ce poëme paraît avoir inspiré les Géorgiques de Virgile; la Théogonie, ou généalogie des dieux, source précieuse pour la connaissance de la mythologie; le Bouclier d'Hercule, imité par Virgile dans la description du bouclier d'Énée. Ces poëmes brillent par la simplicité et l'élégance plutôt que par le génie. Ils ont été commentés par Aristarque, par Proclus, Jean Tzetzès, Moschopule. Quelques savants croient que c'est à tort que l'on attribue à Hésiode tous les ouvrages que nous avons sous son nom; il serait tout au plus l'auteur des Travaux; la Théogonie et surtout le Bouclier seraient d'une époque plus récente. Parmi les nombreuses éditions d'Hésiode, on distingue celles de H. Étienne, Paris, 1566, in-fol.; de Heinsius, 1603; de Th. Robinson, Oxford, 1734; de Lœsner, Leipsick, 1778; de Th. Gaisford, Oxford, 1814, et Leipsick, 1823; de Boissonade, Paris, 1824; de Gœttling, Gotha, 1831 et 1844; de F. S. Lehrs, dans la Bibl. grecq. de Didot, 1841; de Van Lennep, Amst., 1848-54. Il a été traduit en français par Bergier, 1767; Gin, 1785; Coupé, 1796; J. Chenu; 1844; et mis en vers par Baïf, 1574, et par Fresse-Montval, 1843.

HÉSIONE, fille de Laomédon, roi de Troie, et sœur de Priam. Neptune irrité contre Laomédon, qui avait manqué à la parole donnée, envoya un monstre marin qui désolait les campagnes. L'oracle consulté désigna Hésione pour victime expiatoire. Hercule la délivra au moment où elle allait être dévorée par le monstre; mais, n'ayant pas non plus obtenu de Laomédon la récompense promise, il enleva Hésione et la fit épouser à son ami Télamon. Cet enlèvement devint le prétexte de l'enlèvement d'Hélène par un prince troyen. Danchet a fait un opéra d’Hésione.

HESNAULT (J.), poëte du XVIIe siècle, fils d'un boulanger de Paris, était un des protégés de Fouquet, et fut le maître de Mme Deshoulières. Il publia en 1670 un vol. d’Œuvres diverses, qui contient des sonnets (entre autres un sonnet fameux contre le ministre Colbert), et quelques pièces en prose, où règne la philosophie épicurienne. Il avait commencé à traduire Lucrèce en vers; mais il supprima son travail par scrupule religieux; on a cependant conservé l’Invocation à Vénus, qui est estimée.

HESPER (c.-à-d. le soir, le couchant), fils de Japet et frère d'Atlas, fut père d'Hespéris, la mère des Hespérides. Chassé d'Afrique par son frère Atlas, il vint, dit-on, dans l'Italie, qui prit de lui le nom d'Hespérie. Selon une autre tradition, ce prince, recommandable par sa justice et sa bonté, étant un jour monté au sommet du mont Atlas pour observer les astres, fut subitement emporté par un vent impétueux. Le peuple, qui le regrettait, donna son nom à la plus brillante des planètes, à celle que nous appelons Vénus, l’Étoile du berger ou l’É. du soir, parce qu'elle parait le soir à l'occident.

HESPÉRIDES, c.-à-d. Occidentales, filles d'Atlas et d'Hespéris, étaient au nombre de trois : Églé, Aréthuse, et Hyperéthuse. Elles possédaient un beau jardin rempli de fruits de toute espèce, surtout de pommes d'or (oranges), et placé sous la garde d'un dragon à cent têtes, fils de la Terre. Hercule, par l'ordre d'Eurysthée, se transporta dans le jardin des Hespérides, tua le dragon, rapporta les pommes d'or, et accomplit ainsi le douzième de ses travaux. On n'est nullement d'accord sur le lieu qu'habitaient les Hespérides : le plus grand nombre des traditions le placent dans la Mauritaine, au pied de l'Atlas ; d'autres dans la Cyrénaïque, où l'on trouve une ville d'Hespéris (depuis Bérénice), ou en Espagne près de Gades(Cadix), ou même dans les îles Fortunées (ou Canaries), qu'on nommait îles des Hespérides.

HESPÉRIE, Hesperia, c.-à-d. l'Occidentale, nom donné d'abord par les Grecs à l'Italie, fut ensuite appliqué par eux à l'Hispanie, quand leurs connaissances en géographie s'étendirent plus à l'ouest.

HESS (J. J.), théologien protestant, né à Zurich en 1741, m. en 1828, se distingua comme prédicateur et devint doyen du clergé dans sa ville natale. On a de lui : Histoire des trois dernières années de la vie de J.-C., Zurich, 1772; Hist. des Apôtres, 1775 ; Hist. des Israélites, 1776-86.

HESSE, en allemand Hessen, région de l'Allemagne, comprise entre le Rhin, le Mein et le Weser, habitée jadis par les Hassii, branche de la nation des Cattes, a donné son nom à une maison souveraine, sortie elle-même de celle de Thuringe. Dès le temps de Charlemagne, on trouve des seigneurs ou comtes de Hesse héréditaires, appelés presque tous Werner ou Gison. L'héritière de Gison IV porta en 1130 ses domaines dans la maison de Thuringe; mais en 1263, ils en furent détachés, avec le titre de landgraviat, en faveur de Henri I (V. ci-après HESSE-CASSEL). En 1567, à la mort de Philippe le Magnanime, les landgraves de Hesse se partagèrent en plusieurs branches, dont deux, celles de Hesse-Cassel et de Hesse-Darmstadt, existent encore. De cette dernière se détacha en 1596 la branche de Hesse-Hombourg, également souveraine aujourd'hui. D'autres lignes cadettes apanagées, mais non souveraines, sont encore issues de la maison de Hesse. Les deux principales, sorties toutes deux de la branche de Cassel, sous