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gomery, entre autres une ville de l'Alabama, capit. de cet État depuis 1847, sur la r. g. de l'Alabama et à 1000 k. S. de Washington; 10 000 hab. Chemins de fer. C'est dans cette ville que se réunit, le 9 févr. 1861, la convention qui proclama la séparation des États du Sud et qui élut pour président de la nouvelle Confédération Jefferson Davis.

MONTGOMERY, anc. famille dont l'illustration remonte à Roger de Montgomery, gentilhomme normand, qui accompagna Guillaume le Bâtard à la conquête de l'Angleterre et eut un commandement important à la bataille d'Hastings. — Robert, fils de ce Roger, jouit également de la faveur de Guillaume; mais, ayant embrassé le parti de Robert Courte Cuisse contre son frère Henri I, il fut banni d'Angleterre par le nouveau roi et se réfugia en Écosse où sa famille joua un rôle important. — Un de ses descendants, Hugues de M., fut créé en 1502, par Jacques IV, comte d'Egland ou d'Eglintoun. — La famille française de Lorges prétendait descendre des Montgomery d’Écosse; et elle prit même ce nom après que le capitaine Jacques de Lorges eut acquis en 1543 le comté de Montgomery en Normandie. V. LORGES.

MONTGOMERY (Gabriel de), fils de Jacques de Lorges, 1er sire de Montgomery, était capitaine de la garde écossaise de Henri II et vivait dans la familiarité de ce prince. Invité par le roi à rompre une lance avec lui dans un tournoi, en 1559, il le frappa si rudement qu'il lui traversa la tête avec le tronçon de sa lance, et fut ainsi la cause involontaire de sa mort. Après ce malheur, il se retira de la cour, emportant la haine de la reine Catherine de Médicis, et se réfugia en Angleterre. Dans sa retraite, il embrassa la Réforme, et, lorsque éclatèrent les guerres de religion (1562), il devint un des chefs les plus redoutables des Protestants : il défendit Rouen contre l'armée royale, mais il ne put empêcher le duc de Guise de prendre la ville. En 1567, il remporta plusieurs avantages sur les Catholiques, notamment dans le Béarn et s'empara d'Orthez. Il fut condamné à mort en son absence par le parlement de Paris et exécuté en effigie; mais il fut gracié lors de la paix de St-Germain. Il échappa par une prompte fuite au massacre de la St-Barthélemy (1572), alla secourir La Rochelle (1573), et fit des prodiges de valeur en Normandie; mais, attaqué dans le château de Domfront par le maréchal Matignon avec des forces bien supérieures, il fut forcé de se rendre et stipula qu'il aurait la vie sauve. Au mépris de cette capitulation, Catherine de Médicis, alors régente, le fit juger par des commissaires qui le condamnèrent à mort. Il fut exécuté à Paris sur la place de Grève et subit le supplice avec courage, 1574. Une tour de la Conciergerie où il avait été enfermé a conservé son nom.

MONTGOMERY (Richard), général américain, né en Irlande en 1737, avait d'abord seisvi dans les troupes anglaises pendant la guerre du Canada contre les Français (1756). Il s'établit ensuite à New-York, et lors de la déclaration de l'indépendance prit parti pour les Américains. Il osa tenter de chasser les Anglais du Canada; il avait déjà enlevé plusieurs places importantes, Chambly, St-Jean, Montréal, lorsqu'il fut tué au siège de Québec (1775).

MONTGOMERY (James), poëte écossais, né en 1771 à Irvine (comté d'Ayr), m. en 1854, était fils d'un pasteur Morave. Il fit des vers dès l'âge de 14 ans, vint à Londres en 1790, y fut d'abord commis de librairie, puis se fixa à Sheffield, y rédigea de 1794 à 1825 The Iris, journal radical, et fit en même temps des Lectures sur la littérature anglaise. Ses poésies se distinguent par des inspirations honnêtes et touchantes et par l'harmonie du style; les principales sont : Prison amusements, The Wanderer, The West Indies, The World before the flood, Original hymns. Elles ont été plusieurs fois réunies, notamment en 1851. — Un autre poète de même nom, Robert M., né à Bath en 1807, m. en 1855, s'est surtout exercé dans la poésie religieuse : on estime particulièrement son poëme sur l’Omniprésence de la Divinité (1828). On a aussi de lui une Prière universelle, Satan, le Messie, la Femme, ange de la vie, Luther, la Lyre chrétienne. Un recueil de ses poésies a paru en 1853.

MONTGUYON, ch.-l. de cant. (Charente-Infér.), à 35 kil. S. E. de Jonzac; 500 hab.

MONTHENAULT D'ÉGLY. V. ÉGLY.

MONTHERMÉ, ch.-l. de cant. (Ardennes), sur la r. g. de la Meuse, à 14 kil. N. de Mezières; 1800 hab. Ardoisières ; poterie, briqueteries, forges.

MONTHOIS, ch.-l. de cant. (Ardennes), à 12 kil. S. de Vouziers; 650 hab.

MONTHOLON (François de), garde des sceaux, s'était d'abord fait une grande réputation comme avocat, et avait été chargé en 1522 de la cause du duc de Bourbon contre François I et la reine mère. Il n'en fut pas moins nommé avocat général en 1532 et devint garde des sceaux en 1542. Il mourut l'année suivante. — Son fils, nommé aussi François, et son petit-fils, Jacques, furent également des avocats distingués; François II fut aussi garde des sceaux (1588). Ce dernier prononça, en 1611, un discours célèbre en faveur des Jésuites, attaqués par l'Université.

MONTHOLON (Ch. Tristan, comte de), issu de la famille des préc., né à Paris en 1783, m. en 1853, entra de bonne heure dans la marine, fit partie de l'expédition de l'amiral Truguet contre la Sardaigne, prit du service dans la cavalerie en 1797, et était chef d'escadron au 18 brumaire : dans cette journée, il fut utile à Bonaparte, qui se l'attacha. Après s'être signalé par sa brillante conduite en Italie, à Austerlitz, à Iéna, à Friedland, et surtout à Wagram, où il reçut 5 blessures, il reçut en 1809 le titre de chambellan de l'Empereur, fut chargé de plusieurs missions diplomatiques où il montra beaucoup de sagacité, et fut nommé général de brigade en 1814. Aide de camp de Napoléon Ier pendant les Cent-Jours, il obtint de l'accompagner à Ste-Hélène, demeura près de l'illustre captif jusqu'à sa mort, fut un de ses exécuteurs testamentaires et le dépositaire de ses manuscrits. De retour en Europe, il publia, en commun avec le général Gourgaud, les Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Ste-Hélène sous sa dictée, Paris, 1823, 8 vol. in-8. Il accompagna le prince Louis-Napoléon (l'empereur Napoléon III) dans sa descente à Boulogne (1840), et partagea aussi sa captivité au château de Ham; mais il fut gracié après l'évasion du prince.

MONTHOUMET, ch.-l. de cant. (Aude), à 31 kil. S. E. de Carcassonne; 400 hab.

MONTHUREUX, ch.-l. de cant. (Vosges) sur la Saône, à 40 k. S. O. de Mirecourt, et au S. O. de Darnay; 1200 hab.

MONTHYON. V. MONTYON.

MONTI (Vincent), poëte italien, né en 1754 à Fusignano près de Ferrare, mort en 1828, fut dans sa jeunesse secrétaire du prince Braschi, neveu de Pie VI, puis se livra tout entier à la poésie. Voulant d'abord rivaliser avec Alfieri, il donna les tragédies de Caïus Gracchus, d’Aristodème, de Manfredi; puis il composa divers poëmes à l'imitation du Dante : Prométhée et la Basvigliana : dans ce poëme, composé à l'occasion de l'assassinat de Basville, consul français à Rome, il déchirait les Français; mais, après nos triomphes en Italie, il chanta la palinodie et devint un des adulateurs de Napoléon. Il fut alors nommé professeur d'éloquence à Pavie, de belles-lettres à Milan, et historiographe du nouveau royaume d'Italie. Il célébra la gloire de l'Empire dans des odes qui furent admirées, entre autres : le Barde de la Forêt-Noire; la Vision; l'Épée du grand Frédéric. A la chute de l'Empereur, il se mit aux gages de l'Autriche, et composa pour cette nouvelle puissance le Retour d'Astrée. Malgré le mérite de sa poésie, pleine d'élégance et d'harmonie, sa versatilité lui fit perdre l'estime de ses concitoyens. Outre les ouvrages que nous avons cités, Monti a composé une traduction de l’Iliade, qui est un de ses plus beaux ti-