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produisit successivement un grand nombre de tableaux qui furent remarqués : Achille livrant Briséis aux hérauts d’Agamemnon, Atala s’empoisonnant dans les bras de Chactas, la mort de Bichat, Daphnis et Chloé, Las Cases soigné par des sauvages, le Passage du pont de Landshut, Louis XVI distribuant des secours au peuple, l’Abdication de Gustave Wasa : ce dernier, son chef-d’œuvre, a été détruit en 1848 dans le sac du Palais-Royal. Hersent excellait aussi dans le portrait. Il fut admis à l’Académie des beaux-arts en 1822. Ses œuvres sont empreintes d’un sentiment délicat et vrai ; la peinture en est finie, mais sans largeur. La plupart ont été gravées. — Mme Hersent, Dlle L. Mauduit, née en 1784, s’est aussi distinguée dans la peinture d’histoire et le portrait.

HERSERANGE, vge du dép. de la Moselle, à 40 k. de Briey ; 600 hab. Hauts fourneaux, forges, fonderies.

HERSFELD, v. de Prusse (Cassel), ch.-l. de cercle, sur la Fulde, à 41 kil. N. E. de Fulde ; 7000 hab. Château ; anc. abbaye de Bénédictins.

HERTFORD, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté de même nom, sur la Lea, à 34 kil. N. de Londres ; 6000 hab. Anc. château fort, où furent détenus David, roi d’Écosse, et Jean le Bon, roi de France. École élémentaire de 500 enfants dépendant de l’hôpital Christ-Church ; collége des Indes orientales pour l’instruction des jeunes gens qui se destinent au service des Indes. — Le comté, situé dans l’intérieur, au S. de ceux de Cambridge et de Bedford, a 40 kil. sur 24, et 160 000 hab. Sol aride, culture bien entendue et productive à force d’engrais. Grand commerce avec la capitale, peu d’industrie.

HERTZBERG. V. HERZBERG.

HERTHA, divinité des Germains, était la déesse de la Terre (Erde en allemand). On conservait dans une île de la Baltique (Rugen ?) un char qui lui était consacré, et sur lequel on la promenait à certaines époques. Son culte était répandu dans toute la Germanie et surtout dans la forêt Hercynienne ; il se conserva longtemps en Suède, où il fut détruit au XIIe siècle par Waldemar I.

HÉRULES, peuple germain, qu’on croit originaire de la Sarmatie, apparaît pour la première fois dans l’histoire au IIIe siècle. Ils habitaient alors, avec les Goths, les rivages septentrionaux de la mer Noire. Soumis par Hermanaric, roi des Goths, ils devinrent avec ce peuple la proie des Huns ; mais, après la mort d’Attila (453), on les voit recouvrer leur indépendance et fonder un empire puissant sur les bords du Danube, au N. de la Thrace. Au Ve siècle, les Hérules, unis aux Rugiens et autres peuplades scythes, et conduits par leur roi Odoacre, envahirent l’Italie, prirent Rome et portèrent le coup mortel à l’empire romain d’Occident (476) ; mais leur puissance fut de peu de durée : dès 493 ils furent complètement défaits par les Ostrogoths, qui les chassèrent d’Italie. Ils allèrent chercher un asile, les uns chez les Gépides, les autres dans l’empire d’Orient, où l’empereur Anastase leur assigna des terres en Illyrie. Chassés de l’empire au VIIe siècle à cause de leurs brigandages, ils se retirèrent en Germanie. Depuis cette époque, ils disparaissent de l’histoire. Les Hérules étaient regardés comme les plus féroces des Barbares ; ils se refusèrent toujours à embrasser le Christianisme.

HERVAGIUS, imprimeur. V. HERWAGEN.

HERVAS (le P. Laurent), savant jésuite espagnol, né en 1735 à Horcajo dans la Manche, mort en 1809, séjourna longtemps dans les Missions de l’Amérique, fit une étude approfondie des idiomes des naturels, vint en Italie quand son ordre eut été banni des États espagnols, se fixa d’abord à Césène, puis fut appelé à Rome par Pie VII et nommé préfet de la bibliothèque Quirinale. Sous le titre d’Idea dell' universo, il publia en italien, de 1778 à 1787, un vaste ouvrage en 21 vol. in-4 (qu’il traduisit lui-même en espagnol) : il y traçait l’histoire de l’homme, de la société, des langues, la description du globe terrestre et des corps célestes ; on y remarque ses travaux de linguistique, notamment un Catalogue des langues connues, avec des notices sur leurs affinités ; un Vocabulaire polyglotte, comprenant 150 langues, avec l’Oraison dominicale en 307 langues ou dialectes.

HERVEY (J.), écrivain anglais, né en 1714, à Hardingstone (Northampton), mort en 1758, était curé de Weston-Favel. Prédicateur éloquent, ecclésiastique plein de charité, il est surtout connu par deux ouvrages dans le genre de ceux d’Young, où l’on trouve un style élégant, harmonieux, joint à une sensibilité douce et mélancolique : les Méditations au milieu des tombeaux, 1746, et les Contemplations sur la nuit et les cieux étoilés, 1747, tous deux en prose. Ils ont été trad. par Letourneur, 1770, et par Mme d’Arconville, 1771. Baour-Lormian en a mis en vers plusieurs morceaux.

HERVILLY (Louis Ch., comte d'), était en 1791 commandant de la garde constitutionnelle à pied de Louis XVI ; il défendit le château des Tuileries au 20 juin et au 10 août 1792. Il passa en Angleterre en 1793, fit, à la tête d’un corps de royalistes, une descente en Bretagne (juin 1795), mais fut repoussé par Hoche et blessé grièvement à Quiberon ; on le transporta à Londres, où il mourut de ses blessures.

HERWAGEN (J.), Hervagius, imprimeur de Bâle au XVIe siècle, mort en 1564, était ami d’Érasme. Il a publié des éditions estimées de Démosthène, de Procope, et les Scriptores rerum Germanicarum, 1532.

HÉRY, vge du dép. de l’Yonne, à 13 kil. N. E. d’Auxerre ; 1600 hab. Beau château. Anc. couvent de Bénédictins, où se tint en l015 un concile national pour traiter de la paix, entre le roi Robert et Othon-Guillaume, qui prétendait à la succession de Hugues I, duc de Bourgogne, son beau-père.

HERZBERG (Fréd., comte de), ministre de Frédéric II, roi de Prusse, né en 1725 en Poméranie, mort en 1795, fut chargé pendant 30 ans du département des affaires étrangères. Il était en outre conservateur des archives secrètes, et put ainsi puiser à leur source les plus précieux documents sur l’histoire de son pays. Il négocia le traité de paix de la Prusse avec la Russie et la Suède en 1762, la paix de Hubertsbourg en 1763, eut une grande part au premier partage de la Pologne, signa le traité de Teschen, pacifia la Belgique et la Hollande, et conclut en 1790 le traité de Reicheobach. On a de lui : Mémoire sur la population primitive de la Marche de Brandebourg, couronné par l’Académie de Berlin en 1752 ; Histoire du l’ancienne puissance maritime de Frédéric-Guillaume ; Recueil de manifestes, déclarations, traités, rédigés par la cour de Prusse, 3 vol. in-8, 1789-95.

HERZÉGOVINE ou HERSEK, contrée presque indépendante de l’Empire ottoman, bornée au N. par la Croatie, au S. par le Monténégro, à l’E. par la Bosnie, au S. O. par la Dalmatie : env. 300 000 hab. (esclavons et catholiques grecs) ; ch.-l., Trébigne ; autre ville principale, Mostar. Pays montagneux, couvert par des ramifications des Alpes dinariques. — Avant le XIVe siècle, l’Herzégovine faisait partie du royaume de Croatie. Incorporée à la Bosnie en 1326, elle fut, au milieu du siècle suivant, érigée en duché par l’empereur Frédéric III sous le nom de Ste-Sabe (ducatus Stæ-Sabæ). En 1699, par la paix de Carlowitz, l’Herzégovine fut assurée au sultan, qui venait de s’en emparer. Depuis, elle a formé un livah de la Turquie, compris dans l’eyalet de Bosnie. Il faut cependant en excepter la ville de Castel-Nuovo et quelques districts environnants, qui étaient possédés depuis 1682 par les Vénitiens, et qui appartiennent auj. au royaume autrichien de Dalmatie. Ce pays s’est insurgé en 1861 contre la domination turque.

HESBAYE ou HASBAIN, partie de l’anc. principauté de Liège, s’étendait sur la r. g. de la Meuse depuis Liège jusqu’à Huy, et renfermait, outre Liège, St-Trond, Tongres, Héristal, Landen, Huy. Ce pays est le berceau des Carlovingiens.

HESCHAM, 10e calife ommiade, succéda à son frère Yézid, et régna à Damas de 724 à 743. Il défit le