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réputation que l’on disait que l’âme de Galien était passée dans son corps. Charles-Quint et François I voulurent l’attirer à leurcour ; mais il résista à leurs instances. On a de lui une traduction d’Aétius, Venise, 1534, des commentaires sur Galien, sur Razès, et Avicenne, un recueil intitulé Medicina universa, publié d’après ses leçons, Francf., 1587, et des Opuscula varia, Bâle, 1558, encore bons à consulter aujourd’hui pour les détails anatomiques.

MONTARGIS, ch.-l. d’arr. (Loiret), sur le Loing, à la jonction des canaux de Briare, d’Orléans et du Loing, à 71 kil. E. N. E. d’Orléans, et à 111 k. S. de Paris ; 7757 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce, collége ; belle église de la Madeleine. Chemin de fer. Filatures de coton, manuf. de serge et de drap commun, tanneries, corroieries. Commerce de grains, cire, miel, cuir, laine, safran, etc. Patrie de Mme Guyon, de Girodet, de Manuel, procureur de la Commune. — Ville jadis forte ; anc. capit. du Gâtinais. Vainement assiégée par les Anglais en 1427 (elle était défendue par Lahire et Dunois) ; ils la prirent par trahison en 1431, et la possédèrent jusqu’en 1438. Montargis eut longtemps des comtes particuliers : le comté fut aliéné en 1528 en faveur de Renée de France, duchesse de Ferrare, puis passa à la famille d’Orléans (1626). Le prince de Condé s’empara de la ville pendant la Fronde. Le château, construit par Charles V et souvent habité par les rois de France, fut détruit en 1809 ; il n’en reste que quelques vestiges. C’est près de Montargis qu’on place l’assassinat d’Aubry de Montdidier. V. AUBRY.

MONT-ARMANCE. V. SAINT-FLORENTIN.

MONTASTRUC, ch.-l. de c. (H.-Garonne), à 20 k. N. E. de Toulouse ; 800 hab.

MONTATAIRE, vge du dép. de l’Oise, sur le Thérain, à 14 kil. N. O. de Senlis, et à 4 k. O. de Creil ; 3370 hab. Importantes forges et fonderies ; scieries de bois de placage ; fabriques de boutons et de papier.

MONTAUBAN, Mons Albanus, ch.-l. du dép. de Tarn-et-Garonne, sur le Tarn, à 639 kil. S. de Paris, par la route, et 784 par le chemin de fer ; 27 054 h. Évêché suffragant de Toulouse, érigé en 1317 par Jean XXII ; église et faculté de théologie calviniste ; trib. de 1re inst. et de commerce ; lycée, école normale ; bibliothèque, sociétés des sciences et belles-lettres. Ville propre et bien bâtie. On y remarque le faubourg de la Ville-Bourbon, la cathédrale (élevée en 1739), l’hôtel de ville, d’élégantes portes de ville ; un pont soutenu par 7 arches en ogive, le jardin public et de belles promenades, d’où la vue s’étend jusqu’aux Pyrénées. Drap, cadis, bonneterie, serges, savon, teintureries, distilleries, etc. Commerce de ces objets et d’amidon, de minoterie, de plumes d’oie, cuirs, eaux-de-vie. — Montauban fut fondée en 1114 par le comte de Toulouse Alphonse, au pied du mont Alban, et peuplée par les habitants du bourg de Mont-Auriol (Tarn), ce qui l’a fait quelquefois appeler Mons Auriolus. Elle embrassa avec ardeur les erreurs des Albigeois et plus tard le Calvinisme (1558) et fut une des principales places de sûreté des Protestants. Vainement assiégée par Louis XIII en 1621, elle fut prise en 1623 par Richelieu, qui en fit raser les fortifications. Sous Louis XIV, elle souffrit beaucoup des dragonnades. Patrie de Cahusac, de Lefranc de Pompignan, de Guibert, d’Olympe de Gouges, d’Ingres.

MONTAUBAN, ch.-l. de canton (Ille-et-Vilaine), à 6 kil. N. O. de Montfort ; 800 hab.

MONTAUBAN, fameux flibustier français, né vers 1650, m. à Bordeaux en 1700, fit une guerre acharnée aux Espagnols et aux Anglais, surtout sur les côtes de Guinée et d’Angola (1691-95), se signala par des coups d’une hardiesse incroyable et fit éprouver à l’ennemi les pertes les plus sensibles.

MONTAUBAN (Renaud de). V. AYMON.

MONTAUSIER (Ch. DE STE-MAURE, duc de), d’une anc. famille de Touraine, né en 1610, m. en 1690, servit avec distinction en Italie et en Allemagne, obtint à 28 ans le grade de maréchal de camp, fut successivement gouverneur de l’Alsace, de la Saintonge ; de la Normandie ; se fit partout estimer pour son intégrité, et resta fidèle au roi pendant la Fronde. Louis XIV le nomma en 1664 duc et pair et le choisit en 1668 pour remplir les fonctions de gouverneur du Dauphin ; il s’adjoignit Bossuet et Huet comme précepteurs, et fit faire pour l’usage du prince les éditions connues sous le nom d’Ad usum Delphini. Il déploya dans ses fonctions de gouverneur une grande sévérité, et se fit remarquer à la cour par son caractère austère et son amour pour la vérité, ce qui le fit regarder comme l’original du Misanthrope de Molière. Montausier était né dans la religion protestante : il l’abjura en 1645, pour épouser la belle Julie d’Angennes, dont il sollicitait la main depuis quatorze ans. Fléchier a écrit son Oraison funèbre ; c’est un de ses meilleurs morceaux. Garat composa en 1781 un Éloge de Montausier, qui fut couronné par l’Académie française. Am. Roux a donné en 1860 : Montausier et son temps.

MONTAUSIER (Julie d’ANGENNES DE RAMBOUILLET, duchesse de), dite Arténice, femme du précéd., née en 1607, morte en 1671, était fille du marquis de Rambouillet et de Catherine de Vivonne. Également remarquable par sa beauté, par son esprit et ses vertus, elle fut recherchée de tous les grands seigneurs de la cour, et, après de longs retards, fit choix de Montausier (V. l’art, préc ). Elle fut nommée par Louis XIV gouvernante des enfants de France, et chargée en 1661 de l’éducation du Dauphin jusqu’au moment où il passa entre les mains de son mari. Le duc de Montausier lui avait adressé avant son mariage, sous le nom de Guirlande de Julie, une offrande poétique composée de fleurs dessinées par le peintre Robert et de madrigaux composés par les meilleurs poëtes de l’époque et transcrits par le calligraphe Jarry. Le manuscrit de cette fameuse Guirlande, après avoir été entre les mains de l’abbé de Rothelin et de M. Rose, fut acheté par le duc de La Vallière, dont l’arrière-petit-fils, le duc d’Uzès, le possède encore aujourd’hui. Une copie en a été publiée en 1784 à Paris par Didot et en 1824 à Montpellier par Amoreux.

MONTAUT (Philippe de). V. NAVAILLES.

MONTAZET (Ant. MALVIN de), né en 1712, dans l’Agénois, mort en 1788, fut nommé évêque d’Autun en 1748, puis archevêque de Lyon en 1758. Favorable aux Jansénistes, il prit parti pour eux, dans les querelles religieuses de l’époque, contre le clergé même, et supprima, en sa qualité de primat des Gaules, l’obligation de signer le formulaire ; en outre, il changea les livres liturgiques de son diocèse. Il fit rédiger par le P. Valla, de l’Oratoire, plusieurs ouvrages élémentaires, entre autres la Philosophie et la Théologie dites de Lyon (en latin), qui eurent de la vogue ; mais ces ouvrages respiraient le jansénisme : la Théologie fut condamnée à Rome. Ce prélat était du reste un homme d’esprit et de talent : il écrivait avec élégance et facilité, ce qui le fit admettre à l’Académie française (1757).

MONTBARD (pour Mont des Bardes), ch.-l. de cant. (Côte-d’Or), à 18 kil. N. de Semur, sur la Brenne et le canal de Bourgogne, et sur le chemin de fer de Paris à Lyon ; 2123 h. Montbard avait autrefois titre de comté et possédait un château, qui fut souvent la résidence des ducs de Bourgogne. Patrie de Buffon, de Daubenton. Aux env., célèbre bergerie.

MONBARREY, ch.-l. de cant. (Jura), à 12 kil. S. E. de Dôle ; 1000 hab.

MONTBARS, l’Exterminateur, chef de flibustiers au XVIIe siècle, né en Languedoc, d’une famille honorable, s’enflamma de haine contre les Espagnols en lisant les cruautés qu’ils commettaient dans le Nouveau-Monde, s’embarqua au Havre en 1667 pour aller les combattre, les attaqua dans les Antilles et sur les côtes de l’État de Honduras, leur fit éprouver des pertes considérables et en fit un carnage affreux. Il s’empara de la Vera-Cruz en 1683 et de Carthagène en 1697.