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tiens d’Arménie, remporta quelques avantages sur Soliman, sultan d’Icomum, et fit lever le siége de St-Jean d’Acre au sultan de Damas. Il engagea en 1228 le pape à rompre une trêve conclue avec les Musulmans ; mais il refusa de se joindre à l’armée des Latins parce qu’elle était commandée par un prince excommunié, l’empereur Frédéric II. Il mourut en 1230. — Gilles de M., son arrière-petit-neveu, fut d’abord évêque de Térouanne, assista en 1356 à la bataille de Poitiers, suivit le roi Jean en Angleterre avec le titre de chancelier, devint cardinal en 1361, et fut un des commissaires chargés par Urbain V de réformer l’Université de Paris. Il mourut à Avignon en 1378.

MONTAIGU (Gilles AYCELIN de), né en Auvergne, de la même famille que les préc., fut nommé archevêque de Narbonne en 1290, de Rouen en 1311 ; soutint Philippe le Bel contre Boniface VIII, eut part à la condamnation des Templiers, et fut, en récompense, élevé à la dignité de chancelier. Il mourut en 1318. Il avait fondé en 1314 à Paris le collége de Montaigu (rue des Sept-Voies), démoli en 1844.

MONTAIGU (Jean de), vidame du Laonnais, fut sous Charles VI surintendant des finances et grand maître de France (1408) ; mais il s’était fait de puissants ennemis par son orgueil et son avidité, et, lors de la démence de Charles VI, le duc de Bourgogne et le roi de Navarre s’unirent pour le perdre : ils réussirent à le faire condamner par des commissaires comme coupable de sortilège et de malversation (1409). Il fut décapité aux halles de Paris et son corps fut attaché au gibet de Monfaucon. Sa mémoire fut réhabilitée trois ans après. Ce seigneur avait fait bâtir à Marcoussis un magnifique château. M. Merlet a donné en 1852 la Biographie de J. de Montaigu.

MONTAIGUS (les), famille de Vérone ennemie des Capulets. V. CAPULETS.

MONTAIGUT, ch.-l. de c. (Tarn-et-Garonne), à 20 k. N. de Moissac, sur la Seune ; 764 hab.

MONTAIGUT EN COMBRAILLES, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 50 kil. N. O. de Riom, au sommet d’une montagne ; 1315 hab.

MONTALCINO, Mons Alcinus, v. d’Italie (Toscane), à 40 kil. S. E. de Sienne ; 6200 hab. Évêché.

MONTALEMBERT (André de), sire d’Essé, vaillant capitaine, né en 1483, dans le Poitou, d’une famille connue depuis le XIIe s., fut le compagnon de François I, défendit avec succès Landrecies contre Charles-Quint en 1543, secourut les Écossais contre les Anglais, amena Marie Stuart d’Écosse en France et se fit tuer sur la brèche en défendant Térouanne, 1558.

MONTALEMBERT (Marc René de), marquis de), général et ingénieur, né à Angoulême en 1714, m. en 1800, servit avec distinction dans la guerre de Sept ans, et introduisit d’importants perfectionnements dans l’art des fortifications, malgré l’opposition du corps des ingénieurs. Pendant la Révolution, il mit ses talents au service de la République et aida Carnot de ses lumières. On a de lui Mémoires historiques sur la fonte des canons, 1758, la Fortification perpendiculaire ou l’Art défensif supérieur à l’offensif, 1776-96, 11 vol. in-4, ouvrage capital, dont les frais absorbèrent presque toute sa fortune, et des Mémoires sur ses campagnes. Il avait été admis à l’Académie des sciences dès 1747. Montalembert a imaginé des tracés entièrement différents de ceux de Vauban : c’est à lui qu’est emprunté pour la plus grande partie le nouveau système suivi par les ingénieurs d’outre-Rhin ; les forts de Coblentz sont exécutés d’après le tracé polygonal, à plusieurs étages de batteries casematées, dont il est l’auteur.

MONTALEMBERT (Marc René, comte de), neveu du précéd., né en 1777, m. en 1831, servit d’abord dans un corps d’émigrés, prit, en 1799, du service dans l’armée anglaise, rentra en France à la Restauration, fut élevé à la pairie en 1819, et fut, de 1820 à 1830, ministre plénipotentiaire en Suède. — Son fils, le comte Ch. de Montalembert (1810-1870), pair de France sous L. Philippe, représentant du peuple après 1848, se fit un grand nom comme orateur en défendant les intérêts du catholicisme, et en soutenant l’alliance de la religion et de la liberté. Il a laissé une Vie de sainte Élisabeth de Hongrie (1836), et une Hist. des Moines d’Occident (1860 et suiv.). Il était de l’Académie française.

MONTAUVET (J. P. BACHASSON, comte de), homme d’État, né à Neukirch près de Sarreguemines en 1766, d’une famille noble originaire du Dauphiné, m. en 1823, suivit d’abord la carrière de la magistrature, et fut dès l’âge de 19 ans conseiller au parlement de Grenoble. Ayant perdu sa charge à la Révolution, il s’engagea comme volontaire. À son retour de l’armée, il fut nommé maire de Valence (an III). Sous le Consulat et l’Empire il devint successivement préfet de la Manche, puis de Seine-et-Oise, directeur des ponts et chaussées (1806), et enfin ministre de l’intérieur (1809-14). Dévoué à Napoléon, il seconda habilement ses vues. Appelé en 1819 à la Chambre des Pairs, il y prit rang parmi les constitutionnels. — Son fils, Camille de M., né en 1801, pair de France par hérédité, fut, sous le roi Louis-Philippe, ministre de l’intérieur, puis intendant général de la liste civile : il fit preuve, dans ces divers postes, d’une haute intelligence et d’un inaltérable dévouement.

MONTALTE, Montalto, Mons altus en latin, v. du roy. d’Italie, à 15 kil. N. E. d’Ascoli ; 2500 h. Évêché. Patrie de Sixte-Quint. — Pseudonyme. V. PASCAL.

MONTALVAN (Jean Perez de), écrivain espagnol, né à Madrid en 1602, m. dès 1638, était fils d’un libraire et jouit de l’amitié de Lope de Véga. Il fit dès l’âge de 17 ans des comédies dont plusieurs, bien que fort inférieures à celles de Lope, obtinrent du succès ; mais il réussit surtout dans les Nouvelles. On a aussi de lui, sous le titre d’Exemples moreaux, un recueil de biographies. Ses comédies ont été imprimées partie à Alcala, 1628, partie à Madrid, 1639. Ses Nouvelles, dont un 1er recueil parut à Madrid en 1624, ont été trad. en français par Rampalle, Paris, 1644.

MONTAN, hérésiarque. V. MONTANUS.

MONTANER, ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), à 35 kil. E. N. E. de Pau ; 800 h. Château en ruines.

MONTANO, médecin. V. MONTANUS.

MONTANSIER (Marguerite BRUNET, dite Mlle), née à Bayonne en 1730, m. en 1820, fit d’abord partie d’une troupe de comédiens qui jouait dans les colonies. Revenue en France avec quelque fortune, elle dirigea divers théâtres, au Havre, à Nantes, à Rouen, à Versailles, puis vint se fixer à Paris, et acheta en 1789 au Palais-Royal la salle dite Beaujolais, qui a reçu d’elle le nom de Salle Montansier ; enfin, elle fit construire à ses frais, sur la place Louvois et en face de la Bibliothèque, le beau théâtre où l’on établit depuis l’Opéra ; mais, à peine ce théâtre était-il terminé (1793) que le gouvernement d’alors s’en empara, prétendant qu’il n’avait été construit que pour incendier la Bibliothèque nationale : elle ne put obtenir d’indemnité qu’en 1812. Elle releva sa fortune en s’associant au théâtre des Variétés, qui sous son habile direction obtint un grand succès.

MONTANUS, hérésiarque du IIe siècle, né en Phrygie, se fit passer pour prophète et réussit, à la faveur de prédictions, de guérisons et de prétendus miracles, à se faire un grand nombre de partisans : il compta dans le nombre deux dames phrygiennes, Priscille et Maximille, Sabellius et même le célèbre Tertullien, qui cependant finit par se séparer de lui. Il mourut, à ce qu’on croit, sous Caracalla, en 212. Les Montanistes prétendaient régénérer l’Église et établir une loi plus parfaite ; ils proscrivaient les secondes noces, et s’imposaient des jeûnes extraordinaires. Condamnés par les évêques d’Asie, ils n’en firent pas moins de grands progrès, remplirent presque la Phrygie, se répandirent dans la Galatie, à Constantinople, et jusqu’en Afrique.

MONTANUS ou MONTANO (J. B.), médecin, né à Vérone en 1488, m. en 1551, fut nommé en 1539 professeur de médecine à Padoue et se fit une si grande