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Oranges et jambons renommés, sources sulfureuses, bains fréquentés. — La Sierra de Monchique sépare l’Algarve de l’Alentéjo occidental, puis court au S. O. jusqu’au cap St-Vincent.

MONCHY, vge du dép. du Pas-de-Calais, à 15 kil. S. O. d’Arras ; 1200 hab. Il a donné son nom à la maison de Monchy, d’où sort celle de Hocquincourt.

MONCLAR, ch.-l. de c. (Tarn-et-Garonne), à 22 k. S. E. de Montauban ; 1000 hab. — Ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), à 17 kil. N. O. de Villeneuve, 2173 hab. V. RIPERT-MONCLAR.

MONCLOVA, v. du Mexique. V. MONTELOVEZ.

MONCONTOUR, ch.-l. de c. (Vienne), sur la Dive, à 18 kil. S. O. de Loudun ; 750 hab. Henri III (alors duc d’Anjou), y battit l’amiral Coligny en 1569. — Autre ch.-l. de c. (Côtes-du-Nord), à 25 kil. S. E. de St-Brieuc ; 1400 hab. Toiles.

MONÇON ou MONZON, v. d’Espagne (Huesca) dans l’anc. Aragon, sur la r. g. de là Cinca, à 56 kil. S. E. de Huesca ; 3500 h. Enlevée aux Maures par le roi d’Aragon Sanchez-Ramirez en 1063. Célèbre par un traité signé, le 6 mars 1626, entre la France et l’Espagne, au sujet de la Valteline.

MONCOUTANT, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), à 26 k. N. O. de Parthenay ; 1900 hab. Grand entrepôt de breluches (étoffes de laine sur fil).

MONCRIF (Paradis de), écrivain, né à Paris en 1687, m. en 1770, obtint de bonne heure des succès dans le monde par sa figure, son esprit et ses talents ; il était à la fois poëte, musicien, et jouait agréablement la comédie. Il fut d’abord secrétaire du comte d’Argenson, puis du comte-abbé de Clermont, prince du sang, et devint en 1734 lecteur de la reine Marie Leczinska. Il avait été reçu à l’Académie en 1733. On a de lui : Essais sur la nécessité et les moyens de plaire, 1738 ; une Histoire des chats, ouvrage frivole écrit sous forme sérieuse et qui l’exposa à bien des sarcasmes ; quelques romans, des poésies chrétiennes, des poésies fugitives et des chansons : il excellait surtout dans la romance. Ses œuvres complètes ont été imprimées en 1751, 1768 et 1801.

MONDA, v. d’Espagne (Malaga), à 31 kil. O. de Malaga ; 10 250 h. Antiquités romaines. On a cru à tort que c’était l’anc. Munda. V. ce nom.

MONDEGO, Munda, riv. du Portugal (Beira), sort de la Sierra d’Estrello, coule au N., puis à l’O., et au S. O. ; arrose Coïmbre, Montemor-o-Velho, et tombe dans l’Océan après un cours de 180 kil. Elle charrie des paillettes d’or. Ses rives furent le théâtre de la guerre entre les Anglais et les Français en 1810 et 1811.

MONDINO, en lat. Mundinus, le restaurateur de l’anatomie, né vers 1260 à Milan ou à Florence, m. en 1326 à Bologne, professa à l’université de cette dernière ville à partir de 1316. Il passe pour être le premier des modernes qui ait disséqué des cadavres humains. On lui doit un traité d’anatomie intitulé : Anatome omnium humani corporis interiorum membrorum, qui fit longtemps autorité et qui a eu beaucoup d’éditions : Pavie, 1478 ; Venise, 1580 ; Padoue, 1584, avec commentaires de Bérenger de Carpy, etc.

MONDKY, vge de l’Inde, à 30 k. S. de Firozpour, près de la r. g. du Setledge. Les Sycks y livrèrent les 18 et 22 décembre 1845 des combats meurtriers aux Anglais, qui restèrent vainqueurs.

MONDONEDO, Mindonia, v. d’Espagne (Galice), à 48 kil. N. E. de Lugo, jadis ch.-l. de prov., auj. dans la prov. de Lugo ; 8000 hab. Évêché.

MONDONVILLE (CASSANEA de), instrumentiste et compositeur, né à Narbonne en 1715, m. en 1772, se fit remarquer par un talent précoce sur le violon, vint se fixer en 1737 à Paris, composa des motets, de oratorios, des sonates, des trios, des concertos et des opérasv qui obtinrent un grand succès, et fut nommé maître de chapelle à Versailles. Ses opéras du Carnaval du Parnasse, de Tilhon et l’Aurore, de Daphnis et Alcimadure, eurent la vogue.

MONDOUBLEAU, ch.-l. de c. (Loir-et-Cher), près de la Graisne, à 33 kil. N. O. de Vendôme ; 1800 hab. Serges, cotonnades, tanneries, chevaux, bestiaux. Jadis seigneurie ; ruines d’une forteresse féodale.

MONDOVI, ville d’Italie, ch.-l. de prov. (Coni), à 50 kil. S. E. de Turin ; 22 600 hab. Évêché, école de médecine, collége. Citadelle, ateliers de construction militaire. Draps, chapeaux, cotonnades, filatures de soie, etc. — Fondée en 1232 ; d’abord indépendante, elle fut soumise aux ducs de Savoie en 1396. Aux environs, Bonaparte vainquit les Piémontais, 22 avril 1796 ; Soult y dispersa 40 000 paysans insurgés, 1799. Patrie du physicien Beccaria. — La prov., entre celles d’Alba au N., de Saluces au N. O., de Coni à l’O., de Nice au S., et de Gênes à l’E., a 150 000 hab.

MONDRAGON, v. d’Espagne (Guipuzcoa), à 22 k. S. O. de Placencia ; 2500 h. Fabrique roy. d’armes ; forges, martinets, armes, forage de canons.

MONEIN ou MONEINS, Monesi, ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), à 20 k. N. d’Oloron ; 5500 h. Bons vins rouges.

MONEINS (Tristan de), gouverneur de la Guyenne sous Henri II, fut en 1548 assiégé dans le Château-Trompette par les Bordelais qui s’étaient insurgés à l’occasion de l’impôt de la gabelle, et fut massacré par eux après s’être rendu. Ce meurtre fut vengé la même année par le connétable de Montmorency : on prétend qu’il força les Bordelais à déterrer le corps de Tristan avec leurs ongles.

MONEMBASIE, nom grec de la ville qu’on appelle vulgairement Nauplie de Malvoisie. V. ce nom.

MONESTIER (LE), ch.-l. de c. (H.-Alpes), près de la Guisane, à 15 kil. N. O. de Briançon ; 1250 h. Eaux thermales ; graphite ou plombagine, houille, cuivre. Antiquités romaines.

MONESTIER-DE-CLERMONT (LE), ch.-l. de c. (Isère), à 33 kil. S. de Grenoble ; 600 hab. Anc. baronnie, qui fut érigée en comté en 1547, et qui a donné son nom à la famille de Clermont-Tonnerre.

MONESTIÈS, ch.-l. de c. (Tarn), sur le Céron, à 23 kil. N. O. d’Alby ; 1300 hab.

MONFLANQUIN, ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), sur la Lède, à 20 kil. de Villeneuve-d’Agen ; 1300 h. Vins.

MONGATCH. V. MUNKACS.

MONGAULT (l’abbé), né à Paris en 1674, m. en 1746, entra à l’Oratoire, enseigna les humanités au collége de Vendôme, fut quelque temps attaché à l’archevêque de Toulouse, Colbert ; fut chargé en 1710 de l’éducation du fils aîné du duc d’Orléans, depuis régent, et entra à l’Académie en 1718. On a de lui des traductions estimées d’Hérodien, 1700, et des Lettres de Cicéron à Atticus, 1714 : ces Lettres ont été reproduites dans la traduction de Cicéron par M. V. Le Clerc

MONGE (Gaspard), géomètre, né à Beaune en 1746, m. en 1818, était fils d’un pauvre marchand forain. Après avoir étudié chez les Oratoriens, il fut quelque temps chargé d’enseigner les mathématiques et la physique à l’école du génie établie à Mézières. Pendant son séjour dans cette ville, il créa la géométrie descriptive ; mais il ne lui fut pas permis de divulguer ses nouvelles méthodes de construction pour que l’étranger ne pût pas s’en servir contre nous. Il fut nommé en 1780 membre de l’Académie des sciences, en 1783 examinateur de la marine, et vint alors se fixer à Paris. Il embrassa avec ardeur les doctrines de la Révolution, devint après le 10 août 1792 ministre de la marine, quitta quelques mois après ce poste qui lui convenait peu et consacra pendant les guerres de la république toute sa science à fournir à la patrie des moyens de défense : c’est à cette époque qu’il rédigea son Art de fabriquer les canons. Il fut nommé professeur à l’École normale dès sa création et fut un des fondateurs de l’École polytechnique. Il accompagna Bonaparte en Égypte et devint président de l’Institut au Caire. Devenu empereur, Napoléon le nomma sénateur, comte de Péluse, et le combla d’honneurs ; mais il perdit tout à la Restauration, et fut même rayé de l’Institut. On a de Monge : Traité élémentaire de Statique, 1786 et 1813 ; Géométrie descriptive, suivie d’une Théorie des ombres et de la perspective, an III, et 1813 ; Application de l’analyse à la géométrie des