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or. — La prov. de Mompox est une des quatre qui ont été formées du dép. colombien de Magdalena.

MOMUS, dieu de la raillerie et des bons mots, fils du Soleil et de la Nuit, selon Hésiode, tournait en ridicule les hommes et même les dieux. On le représente levant son masque d'une main et tenant de l'autre une marotte, symbole de folie.

MONA, île de l'Océan atlantique, auj. ´Anglesey.

MONABIA, île de l'Océan atlantique, auj. Man.

MONACO (jadis en français Mourges), Herculis Monæci portus, ch.-l. de la principauté de Monaco, sur un rocher qui s'avance dans la mer, à 12 kil. E. N. E. de Nice; 1200 hab. Port, rade (où mouillent les petits navires). Château, citadelle. Tribunal (dont la cour d'appel siége à Paris). Distillerie d'essences : pêche assez active. Patrie du statuaire Bosio et du compositeur Langlé. — La principauté, bornée au S. par la Méditerranée et enveloppée des autres côtés par le dép. français des Alpes maritimes, possédait avant 1848, outre Monaco, les villes de Menton et Roquebrune; elle se réduit auj. à la petite ville de Monaco et à son territoire. Climat délicieux. Le sol produit en abondance des citrons, des oranges, des caroubes. Fabriques de chapeaux de paille. — La principauté de Monaco, située dans l'anc. Ligurie, fut d'abord une simple seigneurie, qui dès l'an 968 appartint aux Grimaldi, une des plus puissantes familles de Gênes. Au XVIe, le titulaire avait le titre de prince. En 1605 le tuteur d'Honoré II mit la principauté sous la protection espagnole; Honoré II se plaça en 1641 sous la protection de la France, ce qui lui fit perdre les fiefs qu'il avait en Espagne. La France l'indemnisa par la cession du duché de Valentinois et d'autres fiefs importants. La maison de Grimaldi s'éteignit dans les mâles en 1731; l'héritière porta alors la principauté dans celle de Matignon, qui prit dès lors le nom de Grimaldi. Honoré V, m. en 1841, eut pour successeur son frère Florestan I, mort lui-même en 1856, et remplacé par son fils Charles-Honoré, qui prit le nom de Charles III. En vertu des traités de 1815, l'État de Monaco était sous la protection du roi de Sardaigne, qui mettait garnison au chef-lieu. En 1848, les villes de Menton et de Roquebrune réussirent à se soustraire à l'autorité du prince de Monaco; l'année suivante, Charles-Albert les occupa malgré les protestations du prince Florestan, et il les fit gouverner depuis comme partie intégrante des États Sardes. Par un traité du 2 févr. 1861 le prince de Monaco céda à la France ses droits sur Menton et Roquebrune moyennant une indemnité de 4 millions; elles font auj. partie du dép. des Alpes maritimes.

MONAGHAN, v. d'Irlande, ch.-l. du comté de même nom, à 100 kil. N. de Dublin. — Le comté, situé dans le S. E. de l'Ulster, est entre ceux de Tyrone, Armagh, Louth, East-Meath; il a 1140 kil. carr. et 240 000 hab. Sol assez fertile. Faible industrie.

MONALDESCHI (Jean de), d'une famille noble d'Orvieto, dans l'État romain, entra jeune au service de Christine, reine de Suède, devint son grand écuyer, l'accompagna dans ses voyages après son abdication, et vécut avec elle dans une étroite intimité. Pendant son séjour en France Christine l'accusa de trahison et le fit assassiner au château de Fontainebleau (1657) : on attribua ce crime à la jalousie; selon quelques-uns, M. avait composé un libelle contre sa bienfaitrice.

MONASTIER (LE), ch.-l. de cant. (Hte-Loire) sur la Gazeille, à 19 kil. S. E. du Puy; 1900 hab.

MONASTIR ou BITOLIA, Octolophum, v. de Turquie (Roumélie), ch.-l. de livah, à 180 kil. S. O. de Salonique; 15000 h. Pillée en 1806 par Ali-Pacha.

MONASTIR, v. forte et port de l'État de Tunis, sur la Méditerranée, à 22 kil. S. E. de Sousa; 12 000 h. Étoffes de laine, burnous.

MONBARREY, MONBAIENS, etc. V. MONT.....

MONBODDO (Jacq. BURNETT, lord), philosophe écossais, né en 1714 à Monboddo (Kincardine), suivit d'abord le barreau d’Édimbourg, fut en 1767 nommé juge dans cette ville, et conserva ces fonctions jusqu'à sa mort (1799). Vif admirateur de la philosophie grecque, il s'est livré à des recherches curieuses sur l'antiquité, mais trop souvent il s'est laissé entraîner au paradoxe. On a de lui un traité de l’Origine et des progrès du langage, en anglais, 6 vol. in-8, 1773-92, et la Métaphysique des anciens, 6 v. in-4, 1779-99.

MONCADE (Hugues de), capitaine espagnol, se mit successivement au service de Charles VIII, roi de France, qu'il suivit en Italie, de César Borgia, de Gonsalve de Cordoue; prit parti pour les Colonna contre le pape Clément VII, s'empara en 1527 du Vatican, qu'il livra au pillage, se fit nommer peu après vice-roi de Naples, et périt en 1528 dans un combat naval en défendant Naples contre Lautrec et André Doria.

MONCADE (Franç. de), comte d'Ossone, marquis d'Aytona, de la même famille que le préc., né à Valence en 1586, mort en 1635. Généralissime des troupes espagnoles dans les Pays-Bas en 1633, il réussit à calmer les esprits et à faire échouer les tentatives du prince d'Orange sur la Meuse. Il a publié en 1623 une Hist. de l'expédition des Catalans et des Aragonais contre les Turcs et les Grecs, ouvrage réputé classique.

MONCALIERI, v. du Piémont sur le Pô, a 8 kil.. S. de Turin; 7500 h. Château royal, où Charles-Emmanuel III, duc de Savoie, enferma en 1730 son père, qui y mourut en 1732.

MONCAYO, Caunus, pic de la chaîne Ibérique (Espagne), sur la limite des provinces de Soria, de Calatayud et de Saragosse.

MONCEY (Adrien), duc de Conégliano, maréchal de France, né en 1754 à Moncey, près de Besançon, m. en 1842, était fils d'un avocat au parlement de Franche-Comté. Il s'engagea à quinze ans, et était capitaine en 1791. Envoyé en 1793 dans les Pyrénées à la tête des chasseurs cantabres, il s'y distingua tellement qu'il fut fait en peu de temps général de brigade, puis général de division. Nommé, malgré ses refus, général en chef de l'armée des Pyrénées-Occidentales (1795), il prit Fontarabie, le port du Passage, St-Sébastien, soumit le Bastan, la vallée de Roncevaux, où il détruisit une pyramide qui consacrait un souvenir injurieux pour la France, et força l'Espagne à demander la paix (1796). Dans la 2e campagne d'Italie (1800), il franchit le St-Gothard, s'empara de Bellinzona, de Plaisance, se distingua au combat de Roverdo et occupa la Valteline. Inspecteur général de la gendarmerie en 1801, il déjoua les plans des conspirateurs; aussi fut-il en 1804 compris dans la première promotion de maréchaux; il reçut peu après le titre de duc de Conégliano. Lorsque éclata la guerre d'Espagne, Moncey, envoyé de nouveau dans ce pays, battit les insurgés de Valence au défilé d'Almanza (1808), et contribua à la prise de Saragosse (1809). Major général de la garde nationale en 1814, il tenta de défendre les murs de Paris (30 mars), et ne déposa les armes que quand la capitulation eut été signée. Après les Cent-jours, il refusa de présider un conseil de guerre chargé de juger le maréchal Ney, et se vit, pour ce refus généreux, enfermé au fort de Ham et destitué de tous ses emplois. Néanmoins, en 1823, lors de l'intervention en Espagne, on eut recours à sa vieille expérience, et le commandement du 4e corps lui fut confié. Il s'empara promptement de Puycerda, de Rosas, de Figuières, et força Barcelone, Tarragone et Hostalrich à se rendre. Appelé dans ses dernières années au gouvernement de l'hôtel des Invalides, il y reçut en 1840 les cendres de Napoléon. Moncey n'était pas moins remarquable par son noble caractère que par ses talents guerriers : plein de modération, il resta pur de tout excès au milieu des régimes si divers sous lesquels il vécut. Un Éloge historique de Moncey, par M. de Chénier, a été couronné par l'Académie de Besançon. — Après sa mort, le titre de duc de Conégliano a été reporté, faute d'héritiers directs, sur la tête de son gendre, le baron de Gillevoisin.

MONCHIQUE, v. de Portugal (Algarve), à 23 kil. N. de Lagos,au pied de la Sierra de Monchique; 2700 h.