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reur mongol de l'Hindostan, monta sur le trône en 1717. Sous son règne, Nadir-Chah, usurpateur du trône de Perse, envahit l'Hindostan et se fit céder toutes les provinces à l'O. de l'Indus. Mohammed mourut en 1747, et eut pour successeur son fils Ahmed-Chah.

MOHAMMED-BEN-THAHER, dernier prince de la dynastie des Thahérides, qui régna sur le Khoraçan de 820 à 872, monta sur le trône en 862, eut à combattre plusieurs compétiteurs, entre autres Yacoub-ben-Laïth, de la dynastie des Soffarides, et fut renversé après dix ans d'un règne orageux (872).

MOHAMMED-HAÇAN-KHAN, fondateur de la dynastie des Kadjars, actuellement régnante en Perse, était fils d'un gouverneur du Mazandéran. Il commanda d'abord plusieurs corps ce troupes et fut gouverneur d'Astérabad sous Nadir et son successeur Adel-Chah; à la mort du dernier (1748) il fut un des premiers à se déclarer indépendant : il s'empara du Mazandéran, du Khoraçan, du Ghilan, prit Ispahan et fut sur le point de se rendre maître de toute la Perse; mais il finit par tomber au pouvoir de Kérim-Khan, son compétiteur, qui lui fit trancher la tête (1758). — Son fils, Mohammed-Aga, tomba avec lui entre les mains de Kérim, qui le fit eunuque et le retint prisonnier; mais il s'évada en 1779, reprit les provinces que son père avait possédées, devint maître de toute la Perse et fit avec succès la guerre aux Géorgiens. Il périt assassiné en 1797 et eut pour successeur son neveu, Baba-Khan (Feth-Ali-Chah).

MOHAMMED-CHAH, roi de Perse de 1834 à 1848, né en 1810, succéda à son père Abbas-Mirza, battit, avec l'aide des Anglais, plusieurs compétiteurs, prit Hérat, qui refusait de reconnaître sa suzeraineté, dompta les Kourdes, et rétablit, par de sévères châtiments, l'ordre dans les finances et les autres services publics. Il eut pour successeur son fils Nereddin-Chah.

MOHAMMED-BEY, souverain de l’Égypte, avait été acheté par Ali-Bey comme esclave. Il entra dans le corps des Mamelouks, devint le gendre d'Ali et son meilleur général; mais il se révolta bientôt contre son bienfaiteur, le chassa du Caire, s'empara de toute l’Égypte (1773), et se fit nommer par le sultan de Constantinople pacha du Caire. Chargé par lui de faire la guerre à Dhaher en Syrie, il prit Gaza, Jaffa et St-Jean-d'Acre, mais il mourut de la peste en 1776, devant St-Jean-d'Acre.

MOHAMMED-BEN-ABD-EL-WAHAB. V. WAHABITES.

Pour les autres personnages de ce nom, V. MAHOMET, MÉHÉMET, MAHMOUD ou leurs surnoms.

MOHAWK, riv. des États-Unis (New-York), liée par un canal aux lacs Oneida et Ontario, a sa source à 8 kil. O. de Trenton, arrose Rome, Utica, Schenectady, et se jette dans le fleuve Hudson, près de Waterford après un cours de 200 k. Belle cataracte de 25m de haut, près de son embouchure.

MOHAWKS, peuplade indigène de l'Amérique sept., une des 5 nations que comprenait la confédération des Iroquois, habite partie dans le Ht-Canada, partie dans l'État de New-York.

MOHICANS, Indiens des États-Unis, formaient jadis une nation puissante; mais on n'en trouve plus que quelques restes dans la partie S. E. de l'État de Connecticut.

MOHILEV, v. de Russie, ch.-l. du gouvt de Mohilev, sur la r. dr. du Dniepr, à 800 kil. S. de St-Pétersbourg ; 24 000 hab. Archevêchés russe et catholique; cour d'appel. Château fort; remparts en terre; assez belle place. Commerce de cuirs de Russie. Cette ville fut réunie à la Russie en 1772. Davoust y battit Bagration en 1812. — Le gouvt de M., entre ceux de Vitebsk au N., de Tchernigov et Smolensk à l'E., de Minsk à l'O., a 370 kil. sur S48 et 900 000 hab. Beaucoup de rivières (Dnieper, Soj, Ipout, etc.); marais, forêts.

MOHILEV, autre v. de Russie (Podolie), sur la r. g. du Dniester, à 200 kil. S. E. de Kaminiec; 10 000 hab. Évêché arménien.

MOHRUNGEN, v. des États prussiens (Prusse), à 100 kil. S. O. de Kœnigsberg; 2000 hab. Bernadotte y battit les Russes en 1807.

MOINES (du grec monos, seul). C'étaient dans l'origine des solitaires laïques qui, après avoir fait aux pauvres l'abandon de leurs biens, se séparaient volontairement du commerce des hommes, pour partager leur temps entre la prière et le travail. Un grand nombre de solitaires s'étaient déjà établis en Égypte, dans la Thébaïde, lorsque S. Antoine, au IIIe s. et S. Pacôme au IVe, en réunirent quelques-uns en communautés monastiques. L’Éthiopie, la Syrie, le Pont, la Cappadoce, virent bientôt se former de pareilles associations, qui pour la plupart adoptèrent la règle de S.-Basile. Les moines ne tardèrent pas non plus à se répandre en Occident : les premiers parurent à Rome en 341, à la suite de S. Athanase; S. Martin fonda en Gaule le monastère de Marmoutier en 375, S. Honorat celui de Lérins en 391; l'Espagne, l'Angleterre et l'Irlande reçurent bientôt de nombreuses colonies de religieux; au VIe s., S. Benoît donna au monastère qu'il avait fondé au Mont-Cassin une règle qui fut adoptée par la plupart des moines de l'Occident et qui constitua le clergé régulier. Néanmoins quelques moines restèrent tout à fait solitaires : tels étaient les anachorètes ou ascètes, qui vivaient seuls dans les déserts, et les sarabaïtes, qui habitaient deux ou trois ensemble une case ou cellule; mais la plupart se réunirent en communautés, sous le nom de cénobites, et sous la direction d'un supérieur appelé abbé : c'est ce qui a donné naissance aux divers ordres religieux (V. les noms de chacun de ces ordres). — La Réformation supprima les couvents de moines dans les pays protestants. Ces couvents, où s'étaient introduits de graves abus, furent fréquemment réformés par l'autorité ecclésiastique elle-même; ils finirent par être supprimés dans plusieurs États catholiques, notamment en Autriche, sous Joseph II, en Espagne, sous la reine Isabelle; en France, pendant la Révolution : un décret de l'Assemblée constituante, du 17 fév. 1790, abolit les ordres monastiques, et déclara les biens des couvents propriétés nationales. Depuis, plusieurs maisons se sont rouvertes en France; mais la loi n'y reconnaît pas les vœux perpétuels. — On doit au P. Hélyot l’Hist. des Ordres monastiques, 1714, et à M. de Montalembert les Moines d'Occident, 3 vol. in-8, 1860-67.

MOINGT, Mediolanum Segusiavorum, Mediodunum, bg du dép. de la Loire, à 2 kil. S. S. E. de Montbrison; 950 hab. Aux env. ruines d'un antique édifice appelé Palais des Sarrasins, mais qui peut n'être qu'un monument gaulois; sources minérales.

MOIRA (Fr. de), marquis d'Hastings. K.HASTINGS.

MOIRANS, ch.-l. de c. (Isère), sur la Morge, à 20 k. N. E. de St-Marcellin; 4000 hab. Station. Chapeaux de paille façon de Florence, moulins à huile, forges.

MOIS, division de l'année chez les différents peuples. V. ce mot dans notre Dictionn. univ. des Sciences.

MOISDON-LA-RIVIÈRE, ch.-l. de c. (Loire-Inf.), sur le Don, à 11 kil. S. de Châteaubriant; 2400 hab. Ardoisières, forges.

MOÏSE, chef et législateur du peuple hébreu, né en Égypte vers l'an 1705 av. J.-C., était fils du lévite Amram et de Jochabed. Il fut exposé sur le Nil en vertu des ordres de Pharaon qui voulait faire périr tous les enfants mâles des Hébreux, mais fut sauvé par la fille même du roi (d'où son nom, qui signifie sauvé des eaux); il fut élevé dans le palais par cette princesse et instruit dans toutes les sciences des Égyptiens. Informé plus tard de sa naissance, il quitta la cour de Pharaon à l'âge de 40 ans pour aller vivre avec les Hébreux, et, ayant vu un Égyptien qui maltraitait l'un d'eux, il le tua de sa propre main. Craignant d'être puni pour ce meurtre, il alla se réfugier dans le désert de Madian et y épousa Séphora, fille d'un prêtre du pays nommé Jéthro. Dans sa retraite, Dieu lui apparut sur le mont Horeb, au milieu d'un buisson ardent, et lui ordonna de délivrer les Israélites de l'oppression