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dépendant en 1709 et se maintint contre les troupes envoyées par la cour d'Ispahan. Il mourut en 1715.

MIRZA, prince de Perse. V. ABBAS-MIRZA.

MIRZAPOUR, v. de l'Inde anglaise (Bengale), ch.-l. de district, sur la r. dr. du Gange, à 52 k. O. S. O. de Bénarès et à 90 kil. S. E. d'Allababad; plus de 100 000 hab. Beaucoup de pagodes. Tapis, forges; opium, indigo. Très-grand commerce (c'est l'entrepôt des soies et des cotons de l'Inde anglaise). — Le district est très-fertile et compte 1 000 000 d'hab.

MISCHNA (la), collection des lois civiles et des traditions rabbiniques des Hébreux. Les Juifs prétendent que Moïse, en recevant sur le mont Sinaï, les tables du Décalogue, reçut de Dieu d'autres lois, que les docteurs de la synagogue conservèrent par tradition, jusqu'à ce que le rabbin Judas, dit le Saint, craignant de voir la tradition s'altérer par l'effet de la dispersion des Juifs, les écrivit et en fit un code. La Mischna paraît avoir été écrite au IIe s. de J.-C. à Tibériade; elle forme la 1re partie du Talmud.

MISÈNE, Misenus mons, en italien Miseno, montagne située sur la côte O. de l'Italie, à 15 kil. S. O. de Naples, forme l'extrémité du golfe de Naples et fait saillie vis-à-vis de l'île de Procida. Selon Virgile, ce lieu tirait son nom d'un compagnon d'Énée, qui y avait été enseveli. La ville de Misène, située en ce lieu, servit de station à une flotte d'Auguste. Ruines de l'ancien port.

MISITHÉE, beau-père de l'emp. Gordien III, fut préfet du prétoire pendant le règne de ce jeune prince, gouverna avec sagesse, repoussa les Parthes et mérita d'être surnommé le Gardien de la République. Il mourut en 243 : on soupçonna Philippe l'Arabe, qui le remplaça dans ses fonctions de préfet du prétoire, d'avoir abrégé ses jours.

MISITRA. V. MISTRA.

MISIVRI, Mesembria, v. et port de la Turquie d'Europe (Bulgarie), à 28 kil. N. E. de Bourgas. Évêché du rit. grec. C'est là que mouillaient les flottes byzantines.

MISKOLCZ, v. des États autrichiens (Hongrie), ch.-l. du comitat de Borschod, à 135 kil. N. E. de Bude ; 30 000 hab. Gymnase catholique dit des Franciscains; gymnase réformé. Vins très-recherchés.

MISNIE, Meissen en allemand, un des cinq anciens cercles du roy. de Saxe, est bornée au N. et à l'E. par les États prussiens, au S. E. par la Bohême, au S. O. et à l'O. par les cercles de l'Erzgebirge et de Leipsick : 70 kil. de l'E. à l'O., 144 du N. au S.; 336 000 hab.; ch.-l., Dresde (capitale de tout le roy.); autres places principales, Meissen, Pillnitz, Pyrna, Grossenhayn, Schandau. Sol très-varié : montueux au S., plat ailleurs; très-fertile aux environs de Meissen, aride sur quelques points. Manufactures de draps, lainages, chapeaux, papier, faïence, porcelaine, etc. Mines de fer, houille, vitriol, étain, etc. — La Misnie, dont le nom vient de Meissen, sa capitale primitive, a été originairement un margraviat particulier, et ensuite une des parties intégrantes des possessions de l'électeur de Saxe. Ses limites ont beaucoup varié, et il fut un temps où elle comprenait l'Osterland et la Thuringe. Dans les trois derniers siècles, elle formait à peu près la totalité du roy. actuel de Saxe et quelques districts de la prov. prussienne de même nom. — Le margraviat de Misnie remonte à 980. En 1127 commença la dynastie des margraves héréditaires : c'est alors que cette maison, appelée d'abord Maison de Wettin, d'un comté qu'elle possédait, reçut le nom de Maison de Misnie. Elle changea ce titre pour celui de Maison de Saxe lorsque, à l'extinction de la branche albertine, issue de la ligne puînée de la maison d'Ascanie, l'électorat de Saxe devint vacant (1422). V. SAXE.

MISRAIM ou MESRAÏM, fils de Cham et petit-fils de Noé, régna vers l'an 2200 av. J.-C. sur l’Égypte, qui dans l'Écriture porte le nom de Terre de Misraïm.

MISSERGHIN, vge de l'Algérie, à 15 kil. O. d'Oran, au bord de la Sebkha. Colonie établie en 1845; orphelinat dirigé par le P. Abram; établissement du Bon-Pasteur pour les filles repenties.

MISSI DOMINICI (c.-à-d. Envoyés du maître), hauts commissaires qui étaient envoyés dans les provinces pour inspecter la conduite des ducs et des comtes, et pour juger en dernier ressort des cas d'appel dévolus au roi. Ces commissaires avaient été institués et organisés par Charlemagne. L'Empire était divisé en circonscriptions appelées Missatica (au nombre de 10 sous Charlemagne, de 12 sous Charles le Chauve); chacune était visitée en janvier, avril, juillet et octobre par deux Missi (un comte et un évêque ou abbé) qui représentaient l'empereur. Ce puissant moyen d'administration fut abandonné sous les derniers successeurs de Charlemagne. On doit à Fr. de Roye une dissertation De Missis dominicis, Angers, 1672.

MISSIESSY (le comte BURGUES de), marin français, né en 1754 à Quiès (Var), m. en 1832, se distingua dans la guerre de l'indépendance américaine, publia des ouvrages estimés sur les signaux des armées navales, fut nommé contre-amiral en 1793, commanda en 1800 l'escadre de Rochefort, porta secours aux possessions françaises d'Amérique, débloqua St-Domingue, mit à contribution la Dominique et St-Christophe et organisa l'escadre de l'Escaut en 1808.

MISSINIPI, riv. de l'Amérique du Nord, dans la Nouv.-Bretagne, sort du lac Methy, traverse les lacs Buffalo et de l'Ours, coule à l'E., puis au N. E., et tombe dans la baie d'Hudson, par 54° lat. N., à Port-Churchill, après un cours d'env. 1000 kil.

MISSION (Prêtres de la). V. LAZARISTES.

MISSIONNAIRES, zélés prédicateurs qui, à l'exemple des apôtres, vont répandre la foi parmi les infidèles ou les hérétiques. En 1622, Grégoire XV, voulant régulariser les travaux des missionnaires, qui jusqu'alors avaient agi isolément, fonda à Rome la congrégation de la Propagande, Peu après, deux établissements furent formés en France dans le même but : en 1625, celui des Prêtres de la Mission, dits Lazaristes (V. ce mot), en 1663 celui des Missions étrangères. Ce dernier, fondé à Paris par le P. Bernard de Ste-Thérèse, recevait des religieux de tous les ordres pour les préparer aux travaux apostoliques : c'est de là que sortirent les PP. J. B. Régis, Parennin, Charlevoix et les Jésuites fondateurs du Paraguay. L'Inde, la Chine, le Japon, la Cochinchine et le Tonquin, le Nouveau-Monde et les îles de l'Océanie, offrirent à leurs travaux un vaste champ; et, bien que souvent leur zèle leur ait coûté la vie, leurs efforts furent plus d'une fois couronnés de succès. En 1822 fut fondée à Lyon l’Association pour la propagation de la foi, qui ranima le zèle des missionnaires. — Les Protestants, surtout en Angleterre, ont voulu avoir aussi leurs missionnaires; mais ceux-ci n'ont jamais approché du zèle et du dévouement des missionnaires catholiques : leur tâche consiste principalement à distribuer la Bible et à la traduire; ils joignent le plus souvent à leur mission religieuse des soins politiques et commerciaux. Un bill de 1647 autorisa en Angleterre la première société de missionnaires protestants. Les États-Unis d'Amérique ont, depuis 1810, rivalisé avec les missionnaires anglais. Les Frères Moraves se sont également signalés dans cette carrière, surtout par leurs efforts pour convertir les noirs.

MISSIONS, nom donné particulièrement à des établissements coloniaux formés par les missionnaires catholiques de l'Amérique, sur les confins des pays vraiment soumis aux Européens et des contrées indépendantes. On doit ces Missions à 4 congrégations différentes : les Franciscains, les Dominicains, les Jésuites et les Prêtres des Missions étrangères. Les plus célèbres ont été : 1° les Sept-Missions de la province de San-Pedro au Brésil (XVIIIe siècle) : elles soumirent beaucoup de tribus de Guaranis au protectorat du Portugal; 2° le Dictrict des Missions ou Réductions du Paraguay, à la droite du Parana : il comprit tout le Paraguay actuel; les Jésuites y étaient