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date que du XIIe siècle; elle eut le titre d'évêché pendant 13 ans (1561-74). Prise aux Espagnols par les confédérés en 1574; par les Français en 1795. Comprise d'abord dans le dép. français de l'Escaut, elle devint ensuite le ch.-l. de celui des Bouches-de-l'Escaut. Les Anglais l'occupèrent un instant en 1809. Depuis, les fortifications ont été démolies.

MIDDLESEX, comté d'Angleterre, entre ceux d'Hertford au N., d'Essex à l'E., de Buckingham à l'O. et de Surrey au S., a pour ch.-l. Londres et pour autres lieux Uxbridge et Staine; 1 576 616 h. (non compris Londres). Quelques petites collines; plusieurs rivières : Tamise, Brent, Colne; sol argileux ou maigre, mais bien cultivé; jardins maraîchers d'un immense produit; nombreuses maisons de campagne. Industrie extraordinairement active.

MIDDLETON (CONYERS), écrivain anglais, né à Richmond en 1683, m. en 1760, embrassa l'état ecclésiastique, devint en 1717 docteur de l'Université de Cambridge et en 1723 bibliothécaire de cette université. Il eut de vifs démêlés avec Bentley, ainsi qu'avec plusieurs autres théologiens de son temps. Son principal ouvrage est une Vie de Cicéron, 1741, qui a obtenu un succès mérité, et qui a été trad. en français par l'abbé Prévost. On a de lui plusieurs autres écrits qui l'ont fait soupçonner d'incrédulité, Lettre de Rome, 1729 (il veut y démontrer la conformité du Catholicisme et du Paganisme); Libres recherches sur le don des miracles, 1748; Examen d'un discours de Sherlock sur les prophéties, 1750.

MIDDLETOWN, v. des États-Unis (Connecticut), sur le Connecticut, à 24 kil. S. d'Hartford ; 6000 hab. Université (wesleyenne), fondée en 1831 et dirigée par les Méthodistes. Lainages, armes blanches et à feu, moulins à papier et à poudre, distilleries, etc.

MIDÉE, v. de la Grèce anc. (Argolide), au N. E. de Tirynthe. Les Spartiates y remportèrent sur les Arcadiens et les Argiens la victoire sans larmes, ainsi appelée parce qu'elle ne coûta pas un homme aux vainqueurs (367 av. J.-C.).

MIDI (Canal du), dit aussi Canal du Languedoc ou des Deux-Mers, canal qui, faisant suite à la Garonne, traverse tout le midi de la France et fait ainsi communiquer l'Atlantique avec la Méditerranée. Il commence dans le dép. de la Hte-Garonne, sur la r. dr. de la Garonne, à 2 kil. au-dessous de Toulouse; se dirige au S. E., entre dans le dép. de l'Aude, et, se portant ensuite à l'E., débouche près d'Agde dans l'étang de Thau (Hérault), qui communique avec la Méditerranée. Son développement est de 240 kil.; sa largeur est de 20m et sa profondeur de 2m; on y compte 100 écluses. — Ce canal est de la plus haute importance pour le commerce de la France méridionale. Le projet en fut formé sous François I et les premières études eurent lieu sous Henri IV; mais il ne fut exécuté que sous Louis XIV, grâce à l'appui de Colbert, au génie et au dévouement de Riquet et d'Andréossi. Décrété en 1666, le canal fut ouvert en 1681.

MIDI (Pic du), montagne de la chaîne des Pyrénées (B.-Pyrénées), à 40 kil. S. d'Oloron; 2880m de haut. Elle donne naissance au gave d'Ossau. — Autre montagne des Pyrénées, à 13 kil. S. de Bagnères de Bigorre, a env. 3000m de haut.

MIDIE, anc. royaume d'Irlande, réuni depuis à la Lagénie (Leinster), répond aux 2 comtés de Meath.

MID-LOTHIAN. V. LOTHIAN (MID-).

MIDOUZE, riv. de France, se forme à Mont-de-Marsan (Landes) par la réunion du Midou et de la Douze, et tombe dans l'Adour au-dessous de Tartas.

MIÉCISLAS I, duc de Pologne de 962 à 992, de la race des Piasts, se convertit en 965, à la persuasion de sa femme Dombrowska, fille de Boleslas I, roi de Bohême, et proscrivit l'idolâtrie dans ses États. Il fit hommage à l'emp. Othon pour ses provinces situées entre l'Elbe et l'Oder. — II, fils de Boleslas Chrobry et petit-fils du précéd., succéda à son père en 1025, perdit une partie des conquêtes faites par lui, et laissa établir aux dépens de ses possessions les principautés de Mecklembourg, de Brandebourg, de Holstein, de Lubeck, etc. Il tomba en démence par suite de ses débauches, et mourut en 1037.

MIEL (Jean), peintre flamand. V. MEEL.

MIÉLAN, ch.-l. de cant. (Gers), à 13 kil. S. de Mirande; 2000 h. Commerce de moutons; vins.

MIEREVELT ou MIRVELT (Michel), peintre hollandais, né à Delft en 1567, m. en 1641, était fils d'un riche orfèvre et fut d'abord graveur. Après avoir cultivé le genre de l'histoire, il se consacra au portrait et se plaça au 1er rang dans ce genre. Quoiqu'il n'égale ni Van Dyck, ni le Titien, il jouit d'une brillante réputation et il la mérite : il observait finement la nature, peignait avec vigueur et rendait très-bien les caractères. Le Louvre possède de cet artiste 2 portraits d'homme et un portrait de femme.

MIÉRIS, famille de peintres hollandais très-distingués. — François M., né à Delft en 1635, m. en 1681, étudia sous Gérard Dow et ne tarda pas à devenir la meilleur élève de cet artiste; mais il abrégea ses jours en se livrant aux excès du vin. François est surtout remarquable par l'extrême fini de ses ouvrages : il reproduisait habilement le velours, le satin et les fourrures; son coloris est brillant, énergique, et sa touche moelleuse. Le nombre de ses tableaux est très-considérable. Le musée du Louvre possède de lui : une Femme à sa toilette, servie par une négresse; Deux Dames prenant le thé dans un salon, etc. — Guillaume M., fils du précédent, né à Leyde en 1662, m. en 1747, fut élève de son père, et annonça dès l'enfance le talent d'un maître. Après s'être livré au genre dans lequel son père s'était acquis tant de renommée, il étudia le genre de l'histoire et amassa une fortune considérable. Il savait avec une égale supériorité peindre le paysage, modeler en terre et en cire; mais il copiait trop mécaniquement la nature. On peut voir au Louvre 3 de ses tableaux: un Jeune Garçon faisant des bulles de savon; le Marchand de gibier; une Cuisinière accrochant une volaille à sa fenêtre. Parmi ses tableaux d'histoire, on cite : une Ste Famille, un Triomphe de Bacchus et un Jugement de Pâris. On connaît aussi de lui quatre Vases, sur lesquels il avait modelé des Bacchanales. — François M., dit le Jeune, fils et élève de Guillaume, né à Leyde en 1689, m. en 1763, a peint des intérieurs de ménage, des boutiques de fruitières et des magasins, où se trouvent de petites figures en harmonie avec les lieux; le dessin en est pur, le coloris agréable, et l'exécution fort soignée. Il a fait aussi de petits tableaux d'histoire et des portraits. Au talent de la peinture, il joignait la science de l'antiquaire et du numismate : il forma une collection considérable des archives et des chartes nationales. Il a donné, en hollandais : Monnaies et Sceaux des évêques d'Utrecht, Leyde, 1726; Hist. des princes des Pays-Bas, 1732-35 (c'est l'histoire métallique de ce pays); Mémoire sur la féodalité du comité de Hollande, 1743; Grand Recueil des Chartes de Hollande, de Zélande et de Frise, 1753-56; Description et histoire de la ville de Leyde, 1762-70.

MIGNARD (Nicolas), peintre et graveur, né en 1608, à Troyes en Champagne, mort en 1668, visita l'Italie, puis s'établit à Avignon, où il peignit pour un amateur les Amours de Théagène et de Chariclée, et où il se maria, ce qui le fait surnommer Mignard d'Avignon. Appelé à Paris par Mazarin, il fut chargé par Louis XIV de décorer plusieurs appartements du rez-de-chaussée des Tuileries. Il fut reçu à l'Académie en 1663 et en devint recteur. Ses compositions sont ingénieuses, ses attitudes gracieuses et son coloris brillant. Il a laissé cinq planches gravées d'après les peintures faites par Annibal Carrache pour la galerie Farnèse. — Pierre Mignard, frère du précéd., plus célèbre que lui, né à Troyes en 1610, mort en 1695, est nommé le Romain parce qu'il séjourna longtemps à Rome. Il fut rappelé d'Italie en France par Louis XIV, et peignit a fresque la coupole du Val-de-Grâce, ainsi que la petite ga-