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Nantes; il la suivit en Italie après sa sortie de Blaye. Il a laissé des Souvenirs, publiés en 1844.

MESNIL-SUR-L'ESTRÉE (Le), vge du dép. de l'Eure, à 35 kil. N. N. E. d'Évreux; 600 h. Papeterie.

MESNIL ST-FIRMIN (le), bg du dép. de l'Oise, à 10 k. E. de Breteuil; 300 h. Institut agricole, orphelinat.

MÉSOPOTAMIE, Mesopotamia (c.-à-d. entre les fleuves), auj. l’Aldjézireh, moins le livah de Diarbékeir; contrée de l'Asie anc., entre l'Euphrate à l'O. et le Tigre à l'E., était bornée au N. par les monts Masius et l'Arménie, au S. par la Babylonie et la Chaldée, et se divisait en M. supérieure, au N., s'étendant du Mygdonius jusqu'au Tigre, et en M. inférieure, dite aussi Arabia Transeuphratensis, au S. de l'Euphrate. Dans la Ire, qui était fertile et peuplée, on distinguait la Syrie des Rivières (s'étendant de l'Euphrate jusqu'au Chaboras), et la Mygdonie (du Chaboras au Tigre); on y comptait, entre autres villes, Nisibis, Édesse, Haran ou Carrhes, Amid. La 2e, en grande partie stérile et presque déserte, était parcourue par des Arabes nomades et pillards; ville princip., Cunaxa. — La Mésopotamie ne semble pas avoir été une division officielle en usage chez les Orientaux. Au IVe siècle, il y eut dans l'empire romain une Mésopotamie, prov. du diocèse d'Orient (ch.-l., Amid), mais qui ne comprenait que le N. O. de la Mésopotamie supérieurs : le N. E. de cette même Mésopotamie formait l'Osroène (ch.-l., Édesse); la Mésopotamie inférieure était possédée par des hordes arabes ou relevait des Sassanides. — La Mésopotamie n'a pas d'histoire propre. Ce pays figure fréquemment dans la Bible : c'est là qu'étaient nés Nachor, Tharé, et plusieurs autres patriarches. Elle fut successivement soumise aux rois d'Assyrie, de Babylone, de Perse, de Macédoine, aux Séleucides, aux Parthes, enfin aux Romains. Lucullus et Pompée en commencèrent la conquête; mais ce pays fut sans cesse disputé par les Parthes, et les empereurs finirent par y renoncer, acceptant l'Euphrate pour limite à leurs États d'Orient.

MESSALA, branche de la famille romaine Valeria qui a fourni a la république plusieurs personnages consulaires, eut pour chef M. Valérius, consul en 262 av. J. C., qui prit Messana (Messine), d'où son surnom.

MESSALA (M. VALÉRIUS CORVINUS), orateur, suivit d'abord le parti de Brutus, et fut proscrit par les triumvirs l'an 43 av. J.-C.; mais, après la bataille de Philippes, voyant le parti républicain anéanti, il s'attacha à Octave, qui le prit pour collègue dans le consulat (31 av. J.-C), le chargea de réduire l'Aquitaine (27) et le créa préfet de Rome (26). Messala cultivait les lettres; il avait composé des Declamationes, dont Quintilien fait l'éloge ; il fut le protecteur et l'ami de Tibulle. Quoiqu'il n'ait vécu que 70 ans, il avait perdu entièrement la mémoire deux ans avant sa mort.

MESSALINE (VALÉRIE), impératrice romaine, fameuse par ses débauches, était issue de la noble famille des Messala et était arrière-petite-fille d'Octavie, sœur d'Auguste. Épouse de l'empereur Claude, dont elle eut Octavie et Britannicus, et sur lequel elle exerça longtemps un empire absolu, elle souilla le trôné en donnant l'exemple de l'adultère et en s'abandonnant à la luxure la plus effrénée : elle alla jusqu'à épouser publiquement, et du vivant de son époux, le jeune Silius, qu'elle aimait éperdument. Claude, à cette nouvelle, la fit mettre à mort avec ses complices (48). A l'impudicité, Messaline joignait l'avarice et la cruauté : elle sacrifia à sa jalousie et à ses vengeances Julie, fille de Germanicus, Valérius Asiaticus, Poppée, mère de l'impératrice de ce nom, Appius Silanus, et plusieurs autres Romains distingués.

MESSALINE (STATILIE), petite-fille du consul Statilius Taurus, se signala aussi par ses galanteries; elle n'en plut pas moins à Néron, qui l'épousa en 65. Elle survécut à ce prince, et passa le reste de sa vie dans le commerce des lettres.

MESSANE, Messana, d'abord Zanclé, anc. v. de Sicile, à l'extrémité N. E., est auj. Messine.

MESSAPIE, Messapia, auj. Terre d'Otrante, contrée de l'Italie anc., au. S. E., sur la mer Adriatique, entre l'Italie et l'Iapygie, faisait partie de la Grande-Grèce et avait pour habitants, au N. les Peucètes, au S. les Calabres et les Messapes proprement dits. Achérontie, Sturnes, Matéoles, en étaient les villes principales. Les colonies grecques de Brindes et Tarente, géographiquement contenues dans cette province, en étaient indépendantes. — La Messapie fut comprise sous Auguste dans la 2e région de l'Italie.

MESSÈNE, auj. Mavromati, v. du Péloponèse, capit. de la Messénie, vers le centre, au S. du mont Ithome, près et à l'O. du Pamise, fut fondée ou plutôt relevée par Épaminondas l'an 370 av. J.-C., après la victoire de Leuctres. Surprise par le tyran Nabis, elle fut sauvée par Philopémen (202). Messène était la plus grande ville du Péloponèse : on peut suivre encore sa vaste enceinte sur une étendue de 16 kil. Ruines nombreuses. Les Éléens et les Achéens, alliés des Romains, battirent près de là Philippe V, de Macédoine.

MESSÉNIE, Messenia, contrée du Péloponése, bornée au N. par la Triphylie et l'Areadie, à l'E. par la Laconie, au S. et à l'O. par la mer, était une des plus pittoresques et des plus fertiles de la Grèce. Elle avait env. 67 kil. sur 53, était traversée par la chaîne de l'Ithome, et arrosée par le Pamisus et la Néda; v. princip. : Pylos (Navarin), Méthone (Modon), Corone (Coron), Messène (Mavromati), Stényclaros (Nisi), Ira. Occupée anciennement par les Héraclides, la Messénie, formait un petit royaume qui, au retour des Héraclides, échut à Cresphonte (1190 av. J.-C.), lequel s'établit à Stényclaros. Son fils Épytus fit donner le nom d’Épytides à toute la dynastie. La Messénie eut à soutenir contre Sparte 3 guerres terribles. La 1re commença en 744 av. J.-C. : elle dura 19 ans et finit par la prise d'Ithome. Malgré le dévouement d'Aristodème, qui, pour obéir à un oracle, sacrifia sa propre fille, les Messéniens durent se soumettre : le vainqueur leur imposa l'obligation délivrer chaque année la moitié de leurs récoltes. La 2e guerre eut lieu de 684 à 668. Les Messéniens reprirent les armes à l'instigation d'Aristomène et furent d'abord vainqueurs. Les Spartiates consultèrent alors l'oracle de Delphes, qui leur enjoignit de demander un général aux Athéniens; ceux-ci, par dérision, leur envoyèrent un poëte boiteux, Tyrtée; mais bientôt les chants du poëte réussirent à ranimer leur courage et à ramener la victoire dans leurs rangs. Vaincus en bataille rangée par la trahison d'Aristocrate, roi d'Arcadie, les Messéniens, se renfermèrent dans la citadelle d'Ira, où ils se défendirent pendant 11 ans. A la suite de cette guerre, ils furent tous réduits en esclavage. Ils se révoltèrent de nouveau l'an 465 av. J.-C., à la suite d'un tremblement de terre qui avait ruiné Sparte; mais, après avoir résisté 9 ans dans la forteresse du mont Ithome, ils se virent encore forcés de se soumettre (457) : cette fois on les laissa sortir librement du Péloponèse; les Athéniens leur donnèrent asile dans Naupacte. En 370 av. J.-C., Épaminondas vainqueur des Lacédémoniens à Leuctres, rappela les Messéniens et les remit en possession de leurs terres. Plus tard, ils entrèrent dans la Ligue achéenne; mais ils s'en séparèrent bientôt (V. DINOCRATE). Ils passèrent avec le reste de la Grèce sous la domination romaine. — Une partie des Messéniens épargnés par les vainqueurs après la 2e guerre avait trouvé un refuge en Sicile, où ils agrandirent Zanclé, qu'ils nommèrent Messine. — Dans le roy. actuel de Grèce, on a donné le nom de Messénie à l'une des Nomarchie ou gouvts; ch.-l., Calamata.

MESSÉNIE (Golfe de), auj. golfe de Calamata, dans la Méditerranée, sur la côte méridionale du Péloponèse, entre la Messénie et la Laconie, s'étendait du promontoire Acritas au promontoire Ténare.

MESSEY, ch.-l. de cant. (Orne), à 17 kil. N. de Domfront; 1520 hab.

MESSIE (de l'hébreu meschiah, oint), en grec Christos, le Christ, l’Oint du Seigneur. Sous ce nom