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gea d'écrire l'histoire de cette ville. Il a rendu de grands services aux lettres par ses publications des auteurs anciens, et par ses corrections. On lui doit la 1re édition de Martial, Venise, 1470-72, des Rei rusticæ Scriptores, 1472, et des Comédies de Plaute, 1482, ainsi que des traductions latines d'auteurs grecs, entre autres de Xiphilin. On a de lui : Bellum Scodrense, Venise, 1474; Antiquitatis vicecomitum mediolanensium libri X, in-fol., etc.

MÉRULA (Paul), né à Dordrecht en 1558, mort à Rostock en 1607, voyagea en France, en Italie, en Angleterre, et y visita les principales universités, exerça quelques années la profession d'avocat à La Haye, puis alla à Leyde remplacer Juste-Lipse dans la chaire d'histoire de cette université, chaire qu'il occupa 15 ans. On a de lui : Cosmographia generalis et Geographia particularis, Leyde, 1605; Urbis Romæ delineatio, 1599; Histoire ecclésiastique et politique universelle, en hollandais, rédigée par lui jusqu'à l'an 1200, continuée par son fils jusqu'en 1614.

MERVEILLES (les SEPT) DU MONDE, nom donné par les anciens à des ouvrages admirables d'architecture ou de sculpture, sur l'énumération desquels on n'est nullement d'accord. On nomme communément : 1° les jardins suspendus et les murs de Babylone; 2° les pyramides de l’Égypte; 3° le Phare d'Alexandrie; 4° le colosse de Rhodes; 5° le Jupiter Olympien de Phidias; 6° le temple de Diane à Éphèse; 7° le tombeau de Mausole. V., pour plus de détails, notre Dict. univ. des Sciences.

MERVILLE, ch.-l. de cant. (Nord), à 12 kil. S. E. d'Hazebrouck, sur la r. g. de la Lys, à sa jonction avec le canal de la Bourre; 3181 hab. Toiles, linge de table, velours.

MERVILLE (Michel GUYOT de), auteur dramatique, né à Versailles en 1696, m. en 1755, composa des tragédies qui ne purent être représentées, et des comédies qui eurent quelque succès : la meilleure est le Consentement forcé (1738), en prose. S'étant brouillé avec les comédiens, qui ne voulurent plus jouer ses pièces, il tomba dans la misère et mit fin à ses jours. Son Théâtre a été publié en 1766.

MERVILLE (François CAMUS, dit), né à Pontoise en 1783, m. en 1853, étudia d'abord la médecine, puis se fit comédien, et quitta la scène pour se livrer aux lettres. Ses principaux ouvrages sont : la Famille Glinet, ou les Premiers temps de la Ligue, en 5 actes et en vers, 1818, comédie dirigée contre l'esprit de parti, qui obtint un très-grand succès (on prétendit que le roi Louis XVIII avait eu part à sa rédaction); l’Homme poli, en 5 act. et en vers, 1850; les Quatre âges, en 5 actes, en vers, 1822. Les comédies de Merville sont presque toujours le développement d'une pensée philosophique : on y trouve une fidèle et judicieuse observation des mœurs; mais la versification en est faible et négligée. On lui doit en outre quelques romans, dont l'un, les Deux Apprentis, obtint un prix Montyon.

MERWAN I, calife Ommiade, avait été secrétaire d'Othman. Il se fit élire à La Mecque en 684, battit Abdallah, son compétiteur, et soumit toute la Syrie. Quoiqu'il eût promis de remettre le califat à Khaled, fils du dernier calife, il désigna pour successeur son propre fils Abd-el-Mélek; mais la mère de Khaled, qu'il avait épousée, le fit mourir en l'étouffant pendant son sommeil, 685. — Merwan II, dernier calife Ommiade d'Orient, petit-fils du préc., se fit proclamer en 744 à Harran, et vainquit plusieurs compétiteurs; mais il fut vaincu à son tour et renversé par Aboul-Abbas, chef des Abbassides, 750.

MÉRY (S.). V. MERRY.

MÉRY-SUR-SEINE, ch.-l. de cant. (Aube), à 19 kil. O. S. O. d'Arcis; 1400 h. Bonneterie. Bataille sanglante livrée le 22 février 1814 aux Prussiens, qui furent repoussés; la ville fut-presque incendiée. Quelques-uns placent dans le voisinage de cette ville la grande défaite d'Attila en 451.

MÉSA (Julie), sœur de l'impératrice Julie Domna, femme de Septime Sévère, fut mariée à Julius Avitus, consul en 209, et eut de lui Julie Soœmis, qui fut mère d'Héliogabale, et Julie Mammée, mère d'Alexandre Sévère. Elle fit proclamer Héliogabale empereur à Émèse, l'amena à Rome et gouverna quelque temps sous son nom. Elle retarda par de sages conseils la chute de ce prince et lui fit adopter son cousin Alexandre Sévère. Néanmoins, elle fut massacrée avec son petit-fils par les soldats.

MESCHACÉBÉ. V. MISSISSIPI.

MESCHED ou MECHED (c.-à-d. tombeau), v. de Perse, capit. du Khoraçan persan, à 264 k. N. O. d'Hérat; 50 000 hab. Beaucoup de mosquées, de medressehs, de bazars, etc.; superbes mausolées de l'imam Réza, d'Aroun-al-Raschid et de Nadir-Chah. Fabriques de velours et de pelisses. Grand commerce par caravanes. Patrie de l'astronome Nassir-Eddyn. Ferdoucy naquit dans le voisinage. Près de là se voient les ruines de Thous.

MESCHED-ALI ou IMAM-ALI, Alexandria ou Hira, v. de la Turquie d'Asie (Irak-Arabi), près d'un bras de l'Euphrate, dans l'eyalet et à 133 kil. S. de Bagdad; 7000 hab. Murs flanqués de tours; tombeau d'Ali (gendre de Mahomet), où se rendent de nombreux pèlerins. On y montre aussi un monument qui passe pour le tombeau d'Ézéchiel. — Fondée par Alexandre, dont elle porta longtemps le nom; puis capit. d'une principauté arabe sous le nom d'Hira; possédée ensuite par des Chrétiens jusqu'en 632, et enfin par les Sarrasins. Prise en 1806 par les Wahabites, que ses habitants parvinrent bientôt à chasser : à cette époque, les richesses qui ornaient le tombeau d'Ali ont été transportées à Imam-Mouça.

MESCHED-HOSSEIN, dite aussi IMAM-HOSSEIN et KERBELA, Vologesia ou Bogalasus des anc., v. de la Turquie d'Asie (Bagdad), sur un bras de l'Euphrate, à 98 kil. S. O. de Bagdad; 8000 hab. Tombeau de l'imam Hossein, fils d'Ali, tué en ce lieu : ce tombeau attire un grand concours de pèlerins chyites.

MESEMBRIA, auj. Misivri, nom de deux villes de Thrace, l'une sur le Pont-Euxin, au S. de l'Hæmus et au N. d'Apollonie; l'autre sur la mer Égée, entre Maronée et le lac de Stentor.

MÉSÈNE, contrée d'Asie, située entre le Tigre et l'Euphrate, près de leur confluent, s'étendait aussi depuis les frontières de la Babylonie jusqu'à la mer, C'est auj. l’Irak-Araby. La Mésène dépendit successivement des empires de Ninive, de Babylone, des Perses, des Macédoniens, fut quelque temps indépendante après le démembrement de l'empire des Séleucides, puis tomba sous la domination des Parthes et des nouveaux rois Perses, et fut enfin englobée dans le califat de Bagdad. On doit à M. Reinaud, de l'Institut, un savant Mémoire sur la Mésène et la Kharacène, 1862.

MÉSENGUY (Philippe), né à Beauvais en 1677, mort en 1763, reçut les ordres mineurs et occupa divers emplois au collége dit de Beauvais à Paris, où il fut le collaborateur et l'ami de Rollin et de Coffin. Ardent janséniste, il fit de l'opposition à la bulle Unigenitus, et fut par suite forcé a quitter son collége. On a de lui : Abrégé de l'Histoire et de la Morale de l'Ancien Testament, 1728; Vies des Saints, 1730; Abrégé de l'Hist. de l'Anc. Test. avec éclaircissements, 1735-53; Exposition de la Doctrine chrétienne, 1744; une traduction du Nouveau-Testament (rééditée par S. de Sacy, 3 vol. in-16, 1858). Ses ouvrages, approuvés de Rollin, ont eu de nombreuses éditions. Son Expos. de la Doctr. chrét. a été mise à l'index.

MÉSIE, Mœsia (partie de la Bosnie, de la Servie et de la Bulgarie actuelles), grande région de l'Europe anc., comprise entre la Save et le Danube au N., les monts Scardus, Orbelus, Hæmus au S., le Drin septentrional à l'O., le Post-Euxin à l'E., était beaucoup plus large que longue (elle avait env. 900 kil. sur 200). Son nom voulait dire marécages, et en effet le Danube y formait de très-vastes marais. Ses peuples les plus connus étaient les Mèses, les Dardanes, les Scordisques, auxquels se mêlaient beau-