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1630 à Tonningen (Holstein), m. en 1711 à Utrecht, se fit d'abord connaître par d'intéressantes recherches sur la musique des anciens; séjourna quelque temps à la cour de Christine, puis en Danemark, où il fut bibliothécaire de Frédéric III, et enfin à Amsterdam, où il professa les belles-lettres. On a de lui: Antiquæ musicæ auctores, grec-latin, Amst., 1652, 2 vol. in-4; une édition estimée de Diogène Laërce, Amst., 1692; des Recherches sur les trirèmes des anciens, — sur la poésie des Hébreux, etc.

MEIGRET (Louis), grammairien, né à Lyon vers 1510, vint en 1540 se fixer à Paris et y publia plusieurs ouvrages qui avaient pour but de réformer l'orthographe, savoir : Traité touchant le commun usage de l'écriture, etc., 1542; Trètté de la Grammère françoèse (sic), 1550, où il proposait des réformes dont plusieurs ont été adoptées depuis. On lui doit aussi la traduction des VIIe et VIIIe livres de Pline.

MEI-KONG, dit aussi Ménam-kong, grand fleuve de l'Inde Transgangétique, naît dans la province thibétaine de Kam sous le nom de Dza-Tchou, à peu de distance des sources de l'Yang-tsé-Kiang; traverse le Yun-Nan sous le nom de Lan-Thsan-Kiang; baigne le Laos, traverse le Cambodge, arrose Cambodge, et se jette dans la mer de Chine, par plusieurs bouches, à l'E. du golfe de Siam, sous le nom de rivière de Cambodge, après un cours d'environ 2600 kil.

MEILHAN, ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), à 14 k. O. de Marmande; 3500 hab. — V. SENAC DE MEILHAN.

MEILLERAYE (La). V. LA MEILLERAYE.

MEILLERIE, vge de France (Hte-Savoie), dans l'anc. Chablais, à 19 kil. N. E. de Thonon, sur le bord S. du lac de Genève. Pierre à bâtir. Près de là sont de beaux rochers célébrés par J. J. Rousseau.

MEIN, en all. Main, en lat. Manus, Maganus, riv. d'Allemagne, formée du Mein rouge et du Mein blanc, qui prennent leur source en Bavière, coule à l'O., en faisant beaucoup de détours, arrose Bayreuth, Wurtzbourg, Francfort, et tombe dans le Rhin par la r. g. vis-à-vis de Mayence : cours, 448 kil. — Avant 1837, le Mein donnait son nom à 2 cercles de la Bavière : le Haut-Mein, ch.-l., Bayreuth, qui est auj. le cercle de la Haute-Franconie; le Bas-Mein, ch.-l., Wurtzbourg, remplacé par celui de la Basse-Franconie.

MEIN-ET-TAUBER (cercle de), un des anc. cercles du grand-duché de Bade, à l'E. du cercle du Neckar, entre la Bavière et le Wurtemberg; ch.-l., Wertheim.

MEÏNAM ou Rivière de Siam, grand fleuve d'Asie, naît dans la prov. chinoise d'Yunnan, au S. E.; traverse l'empire Siamois du N. au S., passe à Siam et à Bankok, et se jette dans le golfe de Siam par 13° 30' lat. N. et 99° long. E. après un cours de 1400 k.

MEINDER (BUIUK-), l'anc. Méandre. V. ce nom

MEINDER (KUTCHUK-), l'anc. Caystre. V. ce nom.

MEINERS (Christophe), philosophe et historien, né en 1747 à Warstade près d'Otterndorf (Hanovre), mort en 1810, se forma presque seul, par la lecture; devint en 1771 professeur de philosophie à l'Université de Gœttingue, puis y remplit les fonctions de prorecteur. Admis à l'Académie de Gœttingue, il fut un des membres les plus laborieux de cette compagnie. Ses principaux ouvrages sont : Histoire du vrai Dieu, en lat., 1780; Hist. des progrès et de la décadence des Sciences chez les Grecs et les Romains, 1781 (trad. par Laveaux, 1799); Hist. de la Religion des plus anciens peuples, 1775, complétée en 1806 par son Hist. critique de toutes les Religions; Hist. de l'Humanité, 1786 et 1811; Hist. de la décadence des mœurs et des institutions politiques chez les Romains, 1782 (trad. par Binet, 1796); Tableau comparatif des siècles du moyen âge et du nôtre, 1793; Hist. des universités de l'Europe, 1802; Hist. des doctrines morales, 1801 : il y attaque la philosophie de Kant. On a en outre de lui : une Histoire et une Théorie des beaux-arts, des Éléments d'esthétique, des Principes de morale, et un grand nombre de dissertations dans les Mémoires de Gœttingue, entre autres, De realium et nominalium initiis, 1793. Meiners est plus remarquable comme érudit et comme critique que comme philosophe original : il peut être rangé parmi les éclectiques.

MEININGEN, capit. du duché de Saxe-Meiningen, entre deux bras de la Werra, à 75 kil. S. O. de Gotha; 6000 hab. Deux beaux châteaux. Bibliothèques, collections d'art, gymnase. Drap, futaines. V. SAXE.

MÉIS, Telmissus, v. de la Turquie d'Asie (Anatolie), ch.-l. de livah, sur le golfe de Macri, à 270 kil. S. E. de Smyrne. Bon port. Commerce actif avec l’Égypte et Rhodes (bois, goudron, sel, etc.). Ruines.

MEISSEN, v. murée du roy. de Saxe (Misnie), anc. capit. de la Misnie, sur la r. g. de l'Elbe, à 23 kil. N. O. de Dresde; 10 000 h. Cathédrale du XIIIe siècle, château remarquable. Ancienne résidence des princes saxons; gymnase, bibliothèque, collections diverses. Belle manufacture de porcelaine, fondée en 1710: c'est la 1re qui ait existé en Europe. Draps, chapeaux, bonneterie, fabriques de couleurs et de cartes à jouer, coloriage pour les livres, fabriques de tabatières, etc. Patrie d'Élie Schlegel et d'Hahnemann.

MEISSENHEIM, v. de l'anc. landgr. de Hesse-Hombourg, sur le Glan, à 85 k. S. O. de Hombdurg; 2500 h. Verrerie, usines diverses. Aux env., mercure, houille. — Cette ville est le ch.-l. de la seigneurie de Meissenheim, enclavée entre la principauté de Birkenfeld (au duc d'Oldenbourg), celle de Lichtenberg (à la Saxe), la Bavière et la Prusse Rhénane. V. HESSE-HOMBOURG.

MEISSNER (Aug. Théophile), littérateur, né en 1753 à Bautzen en Lusace, mort en 1807, fut successivt employé aux archives de Dresde, professeur d'esthétique à Prague, enfin directeur de l'enseignement supérieur à Fulde. Il a composé des romans, des histoires, des contes, dans lesquels on trouve de l'esprit, de l'imagination, un style agréable, une composition habile, et qui eurent un grand succès. Ses principaux ouvrages sont : Jean de Souabe, drame, 1780; Alcibiade, 1781-1788, 4 vol., Masaniello, 1784; Bianca Capello, 1785; Épaminondas, 1798; Vie de Jules César, 1799 (achevée par Haken, 1812). Il a donné un Destouches allemand, 1779, un Molière allemand, 1780, et a publié de 1783 à 1795 une Revue trimestrielle de la littérature. La plupart de ses ouvrages ont été traduits en français par Lieutaud.

MEISTER (Léonard), écrivain suisse, né en 1741 à Neftenbach (Zurich), m. en 1811, fut nommé en 1773 professeur d'histoire et de morale à l'école de Zurich, exerça depuis 1795 jusqu'à sa mort les fonctions évangéliques et fut quelque temps pensionné du Directoire helvétique à Zurich. Ses principaux écrits, tous en allemand, sont : Essais sur l'histoire de la langue et de la littérature allemande; Mémoires sur l'hist. des arts et métiers; les Hommes célèbres de l'Helvétie; Hist. de Zurich; Hist. de la Suisse depuis César; Dictionnaire historique et géographique de la Suisse, 1796. Il a aussi composé des poésies, mais elles ne s'élèvent pas au-dessus du médiocre. — Jacq. Henri M., son cousin, né à Zurich en 1744, m. en 1826, vint à Paris en 1770 pour y diriger une éducation particulière, s'y lia avec Diderot et Grimm, fournit de nombreux articles à la Correspondance de ce dernier, et publia lui-même plusieurs écrits philosophiques ou littéraires, la plupart en français : la Morale naturelle, Lettres sur l'Imagination, Études sur l'Homme, Traité sur la Physionomie, Euthanasie, ou Entretiens sur l'immortalité de l'âme, etc.

MEISTERSÆNGERS (c.-à-d. Maîtres-chanteurs), corporation de poëtes et de musiciens allemands qui remplacèrent les Minnesingers au XIVe siècle; ils étaient pour la plupart gens de métier. Le plus célèbre est Hans Sachs. En 1378 l'emp. Charles IV leur donna des lettres de franchise et des armes particulières.

MEKHITAR (Pierre), fondateur des Mékhitaristes, né en 1676 à Sébaste en Cappadoce, mort en 1749, visita les principaux couvents de l'Arménie, de la Syrie et de Chypre, se rendit à Constantinople en 1700, et s'efforça de réunir les Arméniens de cette ville, divisés alors en deux partis; n'ayant pu y réussir, il se tourna vers l'église romaine, prêcha la soumission