Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pæstum, revint en France en 1819, fut nommé inspecteur des bâtiments et membredu conseil des bâtiments civils, et chargé de restaurer l'archevêché de Reims pour le sacre de Charles X. On a de lui les Ruines de Pompéi, 4 vol. gr. in-fol-, ouvrage capital, avec un savant texte rédigé par lui-même, publié de 1813 à 1838 (achevé par M. Gau) ; le Palais de Scaurus à Rome (1819, 1 vol. in-8 avec planc.), ouvrage fictif, qui fait parfaitement connaître l'intérieur d'une maison romaine.

MAZOVIE, Masau en allemand, Massovia en latin, un des 12 palatinats de la Grande-Pologne et le plus grand de tous, se composait de 10 cantons, appelés du nom de leurs chefs-lieux, Varsovie, Czersk, Wyszograd, Zakroczyn, Ciechanow, Lomza, Wizka, Rozan, Nur et Liw. Très agrandie aujourd'hui, la Mazovie forme une des 8 vayvodies de la Pologne russe (au S. de celle d'Augustowo, au N. de celles de Sandomir et de Kalisz); Varsovie en est le ch.-l. Elle compte env. 800 000 hab. et se divise en 7 obvodies, Varsovie, Stanislawow, Lowicz, Rawa, Lenczy, Kutno et Wrotlawec. — La Mazovie a été de 1138 à 1529 un duché particulier, appartenant à une ligne de la maison royale des Piast, et le plus souvent vassal de la Pologne (de 1329 à 1370 il le fut de la Bohême). Cette ligne s'étant éteinte en 1529, Sigismond I, roi de Pologne, réunit la Mazovie à la couronne. Étienne Bathori l'érigea en palatinat, 1576.

MAZURE (F. A. J.), littérateur, né en 1776 à Paris, mort en 1828, fut attaché dès 1796 à l'école centrale de Niort, devint inspecteur de l'Académie d'Angers, puis inspecteur général des études, et censeur des journaux. Il a écrit une Vie de Voltaire, 1821, et une Hist. de la Révolution de 1688 en Angleterre, 1825.

MAZZARA, Masaris, v. de Sicile (Trapani), sur la côte S. O., à 44 kil. S. de Trapani; 8400 hab. Évêché. Bon port. Château fort. Vins, eau-de-vie, huile, soude, etc. — Cette ville était le ch.-l. du Val di Mazzara, la plus occidentale des trois anciennes prov. de la Sicile. Cette prov. en a depuis formé trois : Palerme, Trapani, Girgenti.

MAZZUCHELLI (Jean Marie, comte de), biographe, né à Brescia en 1707, mort en 1765, entreprit de rédiger par ordre alphabétique la vie de tous les écrivains de l'Italie depuis les temps les plus reculés : il en publia 6 volumes in-fol. (Gli scrittori d'Italia, Brescia, 1753-63); mais ne put l'achever. Ce recueil estimé ne contient malheureusement que les 2 premières lettres de l'alphabet. Mazzuchelli était : aussi un numismate distingué : il possédait un riche cabinet de médailles, dont le seul catalogue remplit 2 vol. in-fol., Venise, 1761-63.

MAZZUOLI (Franç.), dit le Parmesan, peintre italien, né à Parme en 1503, mort en 1540, se forma par l'étude des chefs-d'œuvre du Corrége, de Jules Romain, de Michel-Ange et de Raphaël; mais sut, en faisant des emprunts à ces grands maîtres, se créer un genre à part, dont le principal caractère est la grâce dans le dessin et la douceur dans le coloris. Parmi ses tableaux on distingue : la Circoncision et le Mariage de Ste Catherine, à Rome; S. Roch, à Bologne; Moïse, à Parme; la Vierge au long cou, à Florence; la Mort de Lucrèce, son chef d'œuvre, à Naples. Le Parmesan fut aussi un des plus habiles graveurs de son temps; il passe même pour l'inventeur de la gravure à l'eau forte; il est du moins le 1er qui ait employé ce procédé en Italie. Ce maître donna dans la folie de l'alchimie : il s'y ruina, ce qui le fit tomber dans la mélancolie et abrégea ses jours.

MÉACO ou MIACO, v. forte du Japon, la 2e de l'empire, dans l'île de Niphon, sur la côte S., à 300 kil. S. O. de Yédo ; 600 000 hab. Résidence du daïri ou mikado, souverain spirituel du Japon. La ville a 30 kil. de long sur 15 de large; citadelle; 600 temples en l'honneur de Bouddha et de Sinto. — Méaco est le centre de la littérature et des sciences de l'empire du Japon : grande bibliothèque, académie chargée de rédiger les annales du pays. Imprimeries, manufactures d'étoffes et de porcelaines, ouvrages de verreries et de placage. Grand commerce.

MEAD (Richard), médecin anglais, né près de Londres en 1673, mort en 1754, médecin de Georges II, vice-président de la Société royale, fut un des premiers à pratiquer l'inoculation de la petite vérole. On lui doit de savantes recherches sur les poisons et les maladies pestilentielles; il croyait à la contagion et recommandait un isolement absolu. Ses Œuvres ont été trad. en français, Paris, 1774.

MÉANDRE, auj. le Buiuk-Meinder, riv. de l'Asie-Mineure, naissait en Phrygie, coulait vers l'O., arrosait les villes d'Apamée, de Colosses, d'Antioche, de Pyrrha, de Milet, etc., et se perdait dans la mer Égée entre Héraclée et Priène, vis-à-vis de Samos, après un cours d'env. 270 kil. Ce fleuve est célèbre par les sinuosités de son cours et par la beauté des cygnes qui habitaient ses bords.

MEARNS, comté d'Écosse. V. KINCARDINE.

MEATH (EAST), c.-à-d. Meath oriental, comté d'Irlande (Leinster, sur la mer d'Irlande), entre ceux de Cavan au N., de Kildare au S., de Louth à l'E. et de West-Meath à l'O. et au S. O. ; 70 k. sur 58; 2450 kil. carr. ; 185 000 hab. ; ch.-l., Trim. Sol fertile, bons pâturages; fabriques de toiles.

MEATH (WEST-), c.-à-d. Meath occidental, comté d'Irlande (Leinster), borné au N. E. et à l'E. par le préc., au S. par le King's county, et à l'O. par les comtés de Roscommon et de Longford; 49 kil. sur 38 : 1500 kil. carr.; 180 000 hab.; ch.-l. Mullingar. Beaucoup de blé, qu'on exporte.

MEAUX, Meldi ou Jatinum, ch.-l. d'arr. (Seine-et-Marne), sur la Marne et le chemin de fer de l'E., près du canal de l'Ourcq, à 56 kil. N. de Melun, à 44 kil. N. E. de Paris; 8688 hab. Évêché (fondé en 375 et illustré par Bossuet); église calviniste; collége, bibliothèque. Société d'agriculture, sciences et arts; soc. biblique protestante. Tissus de coton, etc. Belle cathédrale de St-Étienne, édifice gothique, commencé au XIIIe siècle et achevé au XVIe : on y voit le tombeau de Bossuet. Commerce de grains, farines, bestiaux et fromages de Brie; dessiccation de légumes. — Ville très-ancienne, jadis capitale des Meldi; sous les Romains, elle fit partie de la Gaule Belgique, puis de la Gaule Lyonnaise. Les Normands la brûlèrent au IXe siècle. Meaux était la capit. de la Brie; elle appartint dès le Xe siècle aux comtes de Champagne qui s'appelaient aussi comtes de Meaux; elle obtint une charte de commune dès 1179. Elle revint à la couronne sous Philippe le Bel, fut possédée par les Anglais de 1421 à 1438, fut reprise par le connétable de Richemont et réunie définitivement alors à la couronne. Meaux compta au commencement du XVIe siècle de nombreux protestants; mais l'hérésie y fut bientôt étouffée; cette ville entra même dans la Ligue en 1587. Toutefois elle fut des premières à se soumettre à Henri IV. Il fut signé à Meaux en 1229 un traité qui mit fin à la guerre des Albigeois en mariant une fille de Raymond VII, comte de Toulouse, avec un frère du roi Louis IX, et en ajoutant au domaine royal les comtés de Carcassonne, Béziers, Nîmes, Narbonne, Agde, Maguelone.

MÉCÈNE, C. Cilnius Mecænas, favori d'Auguste, né à Arretium, d'une famille issue des anciens Lucumons ou rois d'Étrurie. Il s'était lié avec Octave pendant qu'il étudiait en Grèce; il l'accompagna dans toutes ses guerres; lorsque Octave fut devenu empereur, il se contenta d'être son ami et refusa les honneurs publics. Cependant il fut souvent chargé de l'administration de l'empire en son absence. Mécène préférait la monarchie à la république, et il détermina Auguste à conserver le souverain pouvoir qu'il voulait abdiquer. Il ne se servit de son crédit que pour porter l'empereur à la clémence et pour favoriser les gens de lettres : Virgile, Horace, Varius, Properce étaient ses amis et ses protégés. Il mourut l'an 9 av. J.-C. Il avait épousé Terentia, femme d'une