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mort, à Pise, 1823-32, avec de magnifiques planches : c'est un des plus beaux ouvrages de ce genre.

MASCALUCIA, v. de Sicile, à 7 kil. N. de Catane ; 1800 h. Presque détruite par l'éruption de l'Etna en 1669 et par le tremblement de terre de 1818.

MASCARA, Victoria, v. forte de l'Algérie (prov. d'Oran), ch.-l. d'une subdiv. militaire et d'un district civil, à 90 k. S. S. E. d'Oran ; env. 7000 hab. Palais des beys, plusieurs mosquées ; fabriques de burnous noirs et de tapis. Prise par les Français après un combat sanglant en 1835; cédée à Abd-el-Kader par le traité de la Tafna en 1837, et occupée de nouveau on 1841. — L'anc. prov. de Mascara, auj. province d'Oran, la plus occid. de l'Algérie, entre la Méditerranée au N., le Maroc à l'O., le Biledulgérid au S., la prov. d'Alger à l'E., avait 380 kil. sur 190.

MASCAREIGNES (îles). On donne ce nom à plusieurs îles de la mer des Indes situées à l'E. de Madagascar (îles de France ou Maurice, Bourbon ou de la Réunion, Rodriguez, etc.), et plus spécialement à l'île Bourbon. Ce nom vient du Portugais Mascarenhas qui découvrit cette dernière île en 1545.

MASCARON (Jules), célèbre prédicateur, né à Marseille en 1034, m. en 1703, entra en 1650 dans la congrégation de l'Oratoire, débuta en 1663 à Angers dans la carrière de la prédication, et s'y fit aussitôt une brillante réputation. Plusieurs grandes villes voulurent l'entendre ; il prêcha devant la cour l'avent de 1666, ainsi que le carême de 1669 ; il plut extrêmement à Louis XIV, malgré la franchise avec laquelle il reprochait aux grands et au roi lui-même leurs mœurs corrompues. En 1670, il fut chargé de l'oraison funèbre de Henriette d'Angleterre et de celle du duc de Beaufort ; il fut nommé en 1671 évêque de Tulle. En 1675, il prononça l'oraison funébre de Turenne, qui est son chef-d'œuvre. Transféré en 1679 à l'évêché d'Agen, où l'on comptait 30 000 calvinistes, il en convertit un grand nombre par sa douceur et par son éloquence, et fut, à sa mort, pleuré de tout son diocèse. Comme prédicateur, Mascaron se distingue par la force, la rapidité, le mouvement ; mais on lui reproche des hyperboles outrées, des rapprochements bizarres, un fatigant mélange de subtilité métaphysique et d'enflure. Le recueil de ses Oraisons funèbres a été publié en 1704, en 1 vol. in-12; on les trouve ordinairement réunies à celles de Bossuet et de Fléchier.

MASCATE, Moscha, v. forte d'Arabie, capit. de l'imamat de Mascate, sur le golfe d'Oman, à 2000 k. E. de La Mecque, par 59° 20' long. E., et par 33° 38' lat N.; 60 000 h. Port sûr et fortifié. C'est l'entrepôt de toutes les marchandises qui de l'Inde sont amenées dans le golfe Persique, et le centre du grand commerce des perles d'Ormuz. Consulats français, anglais et américain. — Prise par Albuquerque en 1507 et possédée par les Portugais jusqu'en 1648.

MASCATE (Imamat de), un des principaux États de l'Arabie, dans l'Oman, s'étend sur la côte O. du golfe Persique entre 53°-57° 50' long. E., et par 22°-27° lat. N., a 540 kil. sur 280 ; env. 1 600 000 hab., dont un tiers esclaves : ch.-l., Mascate (cependant l'imam réside à Zanzibar). Ce pays est gouverné par un imam, qui réunit les pouvoirs spirituel et temporel et qui a le monopole du commerce. Il possède, outre l'imamat, une partie du Farsistan et du Kerman, sur la côte de Perse, et les îles de Kischm et d'Ormuz, sous la suzeraineté de la Perse, plus l'île de Zanzibar et toute la côte E. d'Afrique, du cap Gardafui à Quérimbe, étendant ainsi son autorité sur plusieurs millions d'hommes. Le climat de l'imamat est brûlant, cependant le sol est bon et les côtes poissonneuses. — De 1507 à 1648. l'imamat de Mascate appartint aux Portugais ; une révolution les en chassa. En 1803, les Wahabites mirent son indépendance en péril ; mais l'intervention anglaise le préserva.

MASCHERONI (Laurent), poëte et mathématicien, né en 1750 à Bergame, m. en 1808, s'appliqua d'abord à l'étude des lettres, puis s'attacha à celle des mathématiques et les enseigna successivement à Bergame et à Pavie. Le plus célèbre de ses écrits mathématiques est la Géométrie du compas, Milan, 1795 (trad. en français par Carette. 1798), où il réduit au seul usage du compas la solution des problèmes de géométrie élémentaire. Il vint en France en 1798, comme membre de la commission italienne du nouveau système des poids et mesures.

MASCLEF (Fr.), hébraïsant, né en 1663 à Amiens, m. en 1738, était chanoine d'Amiens. Il est connu par le système de lecture de l'hébreu sans points-voyelles, à l'appui duquel il publia : Grammatica hebraica, a punclis aliisque inventis massoreticis libera, Paris, 1716, système qu'il appliqua aux langues chaldéenne, syrienne et samaritaine dans une grammaire de ces langues, imprimée à Paris, 1731. Sa méthode a été vivement attaquée.

MAS-D'AGÉNOIS (LE), ch.-l. de cant. (Lot-et-Garonne), sur la r. g. de la Garonne, à 13 kil. S. E. de Marmande ; 2600 hab.

MAS D'AZIL (LE), Asulum, ch.-l. de c. (Ariége), sur l'Arize, à 12 k. S. O. de Pamiers ; 2900 h. Église calviniste. Ville autrefois fortifiée, vainement assiégée par les Catholiques en 1625. Caverne où s'engouffrent les eaux de l'Arize.

MASENIUS (Jacob), jésuite, né en 1606 à Dalen (duché de Juliers), m. en 1681, professa les belles-lettres à Cologne. Il a composé un grand nombre d'ouvrages ascétiques, historiques ou littéraires ; le plus connu est un poëme latin intitulé : Sarcothea (c.-à-d. la chair), divisé en cinq livres, et renfermant l'histoire de la désobéissance d'Adam et d'Eve, de leur expulsion du paradis terrestre, et des malheurs du genre humain causés par l'orgueil. William Lauder, critique écossais, prétendit faussement que Milton y avait puisé l'idée du Paradis perdu, et en avait imité les plus beaux passages. Ce poëme, qui offre des beautés et dont la latinité est assez pure, a été imprimé par Barbou, Paris, 1771, et traduit en français par Dinouart, 1757.

MASEYCK. V. MAESEYCK.

MASHAM (Abigaïl HILL, lady), favorite de la reine Anne, était fille d'un marchand de Londres et fut placée auprès de la princesse en qualité de femme de chambre par lady Marlborough, sa cousine germaine. Elle supplanta sa protectrice, obtint une grande influence et dirigea en 1714 les négociations secrètes entamées avec la France du consentement de la reine, pour faire remonter le prétendant sur le trône. Elle épousa en 1707 Masham, jeune officier inconnu, et réussit à le faire nommer baron et pair d'Angleterre : c'est cette faveur qui excita la jalousie de lady Marlborough et qui amena la brouillerie des deux cousines et par suite la chute de Marlborough, A la mort de la reine, elle se retira de la cour ; elle mourut oubliée.

MASINISSA, roi des Massyliens en Numidie, suivit d'abord le parti des Carthaginois et combattit les Romains en Espagne. Scipion lui ayant renvoyé sans rançon un de ses neveux (212 av. J.-C.), il fut tellement touché de cette générosité qu'il s'attacha désormais aux Romains. Il resta toujours depuis leur allié fidèle, et les aida puissamment à battre et à prendre Syphax, roi des Massésyliens (203). Il avait, après la victoire, épousé Sophonisbe, femme du roi vaincu ; mais Scipion ayant désapprouvé ce mariage parce qu'il voulait faire paraître Sophonisbe à son triomphe à Rome, Masinissa, pour épargner cette honte à la princesse numide, lui envoya du poison. Il n'en resta pas moins attaché à la cause des Romains et contribua beaucoup au gain de la bataille de Zama (202); il reçut en récompense les États de Syphax et une partie du territoire de Carthage. Ce prince introduisit la civilisation chez les Numides. Il mourut en 149, dans une extrême vieillesse, laissant un grand nombre de fils, entre autres Micipsa, Gulussa et Manastabal, entre lesquels ses États furent partagés.

MASIUS MONS, auj. le Karadja-dagh, chaîne de