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MARTAINVILLE (Alph.), homme de lettres, né en 1777 à Cadix, de parents français, mort en 1830, fut traduit dès l'âge de 17 ans comme suspect devant le tribunal révolutionnaire, et n'échappa qu'avec peine à une condamnation capitale. Sous l'Empire, il travailla surtout pour le théâtre. Il accueillit avec empressement le retour des Bourbons, soutint leur cause dans plusieurs journaux (le Journal de Paris, la Gazette, la Quotidienne), et fonda le Drapeau blanc, qui se signala par l'exagération de son royalisme : aussi eut-il de violents démêlés avec les partisans de l'opinion opposée. Martainville a fait représenter sur les théâtres secondaires un grand nombre de pièces, notamment les Suspects et les Fédéralistes; le Pied de mouton; la Queue du diable; Monsieur Crédule; Pataquès, Taconnet. Le Pied de mouton, mélodrame-féerie-comique, représenté pour la 1re fois en 1806, a été repris plusieurs fois et a toujours attiré la foule, malgré l'absurdité de la fable.

MARTEL, ch.-l. de cant. (Lot), à 26 kil. E. de Gourdon; 3000 h. Anc. église, dont on attribue la fondation à Charles Martel.

MARTÈNE (dom Edmond), savant Bénédictin de la congrégation de St-Maur, né en 1654, à Saint-Jean-de-Lône, mort en 1739, étudia la Diplomatique, d'après les conseils de Mabillon, visita les archives de la France et des pays voisins et y recueillit une foule de précieux documents relatifs à l'histoire de France. On lui doit : De antiquis monachorum ritibus, Lyon, 1690, 2 vol. in-4; De antiquis ecclesiæ ritibus, Rouen, 1700-02, 3 vol. in-4; De antiqua ecclesiæ disciplina in divinis celebrandis officiis, Lyon, 1706, in-4; Thesaurus novus anecdotorum, avec dom Ursin Durand, Paris, 1717, 5 v. in-fol.; Veterum scriptorum et monumentorum historicocum, dogmaticorum et moralium collectio, Paris, 1724-29-33, 9 vol. in-fol. Il a donné en français : Voyage littéraire de deux Bénédictins, 1724.

MARTENS (Thierry), imprimeur belge, l’Alde des Pays-Bas, né en 1454, à Alost, près de Bruxelles, mort en 1534, était aussi érudit qu'habile typographe. Il fonda à Alost vers 1473 le 1er établissement typographique qu'ait eu les Pays-Bas, et se fit remarquer par ses belles éditions, notamment d'auteurs grecs. Sa marque est un double écusson renfermant les lettres initiales T. M., et suspendu à un arbre soutenu par 2 lions; quelquefois c'est la double ancre. Alost lui a érigé une statue.

MARTENS (Guill. Fréd. de), diplomate, né à Hambourg en 1756, mort en 1821, fut professeur de droit public à Gœttingue, conseiller du royaume français de Westphalie (1809), puis (1814) ministre du roi de Hanovre qu'il représenta près la diète germanique. On lui doit plusieurs ouvrages estimés, qui sont indispensables au diplomate : Précis du droit des gens de l'Europe, Gœtt., 1789, et Paris, 1831; Recueil des principaux traités de paix depuis 1761, Paris, 1791-1800, ouvrage complétant le recueil de Dumont et Rousset, et suivi d'un Supplément publié par lui-même de 1802 à 1818, puis par son fils, le baron Ch. de Martens (en tout 28 vol. in-8). — Son fils, né en 1790, a publié un Manuel diplomatique, Leipsick, 1823 et 1832 (refondu sous le titre de Guide diplomatique, avec améliorations, par Hoffmann, Paris, 1837); les Causes célèbres du Droit des gens, Leips., 1827, et un Recueil manuel des traités, Leips., 1845.

MARTHE (Ste), sœur de Lazare et de Marie de Béthanie, recevait Jésus lorsqu'il venait à Béthanie. Un jour qu'elle se donnait bien de la peine pour préparer les choses nécessaires, elle fut jalouse de ce que sa sœur Marie, qui était aux pieds de Notre-Seigneur, n'était occupée qu'à l'écouter au lieu d'aider aux soins du ménage. Elle s'en plaignit au Sauveur, qui lui répondit que Marie avait choisi la meilleure part. Après la mort de Lazare, elle alla au-devant du Sauveur pour le prier de le ressusciter. Les légendes la font aborder dans la suite en Provence avec Lazare et Marie. On la fête, avec Ste Marie et Lazare, le 17 déc.

MARTHE (Anne BIGET, dite Sœur), née en 1748 à Thoraise près de Besançon, morte en 1824, s'établit à Besançon, et s'y dévoua au soulagement des malheureux. Pendant les guerres de l'Empire, elle secourut une foule de prisonniers et de blessés, sans distinction de nation ni de religion, et mérita d'être décorée de la Légion d'honneur et de plusieurs ordres étrangers.

MARTIAL, M. Valerius Martialis, poëte latin, né à Bilbilis en Espagne vers l'an 43 de J.-C., vint à Rome vers l'âge de 23 ans, s'y fit remarquer par son talent poétique, obtint par ses flatteries les bonnes grâces de Titus et surtout de Domitien, et compta au nombre de ses amis Pline le Jeune, Quintilien, Juvénal. Après un séjour de 35 ans à Rome, il retourna dans sa patrie et y mourut vers l'an 103. On a de Martial 15 livres d’Épigrammes (petites pièces fugitives sur toutes sortes de sujets); le Ier intitulé : Des spectacles, est consacré à célébrer les spectacles magnifiques donnés par Titus en 80. On trouve dans les poésies de Martial beaucoup d'esprit, de finesse et de mordant, mais souvent aussi une licence excessive et une basse adulation. On y recueille beaucoup de faits et de traits de mœurs de l'époque. L'auteur en a porté lui-même ce jugement :

Sunt bona, sunt quædam mediocria, sunt mala plura.

Les meilleures éditions de Martial sont celles de Schrevelius, Cum notis Variorum, Leyde, 1670; de Vinc. Collesson, Ad usum Delphini, Paris, 1680; de V. Parisot. dans la collection Lemaire, 1825; de Schneidewin, Grimma, 1842. Il a été traduit par l'abbé de Marolles, 1655, par E. T. Simon, 1819, avec le texte latin et les imitations; par Verger, Dubois et Mangeart, dans la collect. Panckoucke, 1834; par Ch. Nisard, dans la collect. Nisard, 1842; par M. Beau, 1842 (les Épigrammes y sont distribuées dans un ordre nouveau); il a été mis en vers franç. par C. Dubos, avec un Essai sur Martial, de J. Janin, 1841. Le P. Jouvency a donné en 1693 un Martial expurgé.

MARTIAL (S.), premier évêque de Limoges, vivait vers la fin du Ie siècle. On le fête le 30 juin.

MARTIAL D'AUVERGNE, procureur au parlement et notaire au Châtelet de Paris, né à Paris vers 1440, d'une famille originaire d'Auvergne, m. en 1504. On a de lui : les Arrêts d'amour, piquant badinage, où il recueille et commente les arrêts rendus par les cours d'amour; les Vigiles de la mort du roi Charles VII', poëme de 6 ou 7000 vers, où l'auteur emprunte les formes de la liturgie; les Dévotes louanges à la Vierge Marie. Ses poésies, qui eurent beaucoup de vogue de son temps, ont été recueillies en 1724, 2 vol. in-8.

MARTIALE (Loi), MARTIALES (Cours). V. ces mots dans notre Dictionnaire univ. des Sciences.

MARTIANAY (Dom Jean), Bénédictin de la congrégation de St-Maur, né en 1647, dans le diocèse d'Aire, m. en 1717, à l'abbaye de St-Germain des Prés, à Paris, s'attacha particulièrement à l'étude des langues orientales et de l'Écriture sainte. Il a laissé plusieurs ouvrages, qui prouvent plus d'érudition que de critique : Défense du texte hébreu et de la chronologie de la Vulgate contre l'Antiquité du temps rétablie (par Pezron), Paris, 1689, in-12; Traité de la connaissance et de la vérité de l'Écriture sainte, 1694 et suiv., 4 vol. in-12. On lui doit en outre une édition estimée de S. Jérôme, 1693-1706, 5 vol. in-fol.; une Vie de S. Jérôme, 1706; et une traduction du Nouveau Testament, 1709.

MARTIANUS CAPELLA. V. CAPELLA.

MARTIAUX (Jeux), jeux institués à Rome par l'empereur Auguste, l'an de Rome 752 (2 av. J.-C.), en l'honneur de Mars Vengeur. Ils se célébraient tous les ans le 5 des ides de mai (11 mai) et duraient un jour; ils consistaient en courses équestres et en chasses données dans le grand Cirque.

MARTIGNAC (Ét. ALGAY de), fécond traducteur,