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dres, et mourut en 1846, dans un état voisin de la misère. On lui doit un procédé célèbre, qui permet de reconnaître sûrement la présence de l'arsenic : il consiste à diriger sur une assiette de porcelaine l'arsenic à l'état de gaz (hydrogène arseniqué), après l'avoir enflammé : le poison s'y dépose sous forme de taches noires. C'est en 1836 qu'il fit connaître son procédé, qui a été perfectionné depuis.

MARSHAM (Thomas), érudit anglais, né à Londres en 1602, m. en 1685, fut quelque temps secrétaire de la chancellerie, et perdit cette place à cause de son attachement à Charles I. On a de lui, sous le titre de Canon chronicus ægyptiacus, hebraïcus, græcus, Londres, 1662, un savant ouvrage où il réduit de beaucoup l'antiquité que s'attribuaient les Égyptiens : il suppose que les dynasties de leurs rois sont contemporaines et non successives. Il prétendait aussi que les rites judaïques sont empruntés aux Égyptiens, ce qui l'entraîna dans de vives disputes avec Hencke, Prideaux et le P. Noël Alexandre.

MARSICO-NUOVO, v. du roy. d'Italie (Principauté citer.), à 46 kil. N. E. de Policastro; 5600 hab. Évêché. — MARSICO-VETERE, Abellinum marsicum, v. de la Basilicate, à 31 kil. S. O. de Potenza; 3100 h.

MARSIGLI (L. Ferdinand, comte de), géographe et naturaliste, né à Bologne en 1658, m. en 1730, se mit au service de l'Autriche, fit avec distinction plusieurs campagnes contre les Turcs, fut pris par eux au passage de Raab en 1683, recouvra sa liberté l'année suivante, fut chargé en 1703 de défendre Brisach, mais laissa prendre cette place par le duc de Bourgogne et fut, par une sentence d'une sévérité extrême, condamné à la dégradation. Il trouva une consolation dans les sciences, fit de riches collections qu'il légua à l'institut de Bologne, et publia plusieurs ouvrages estimés, entre autres une Histoire de la mer, en Italien, Venise, 1711 ; un traité De generatione fungorum, 1714; une Description géographique et historique du Danube, en latin, 1726, et l’État militaire de l'Empire ottoman, en français, 1732. Il était associé de l'Académie des sciences de Paris et de la Société royale de Londres. Fontenelle a écrit son Éloge.

MARSILLAC (le prince de). V. LAROCHEFOUCAULD.

MARSILLARGUES, bg du dép. de l'Hérault, à 28 k. E. N. E. de Montpellier, sur la riv. dr. de la Vidourle; 3304 hab. Église calviniste.

MARSILLE, nom donné dans les chroniques au général musulman Abdel-Mélek-ben-Omar. V. ce nom.

MARSIN (Ferdinand, comte de), né en 1656 dans le pays de Liége, m. en 1706, entra au service de la France, fut nommé en 1686 brigadier de cavalerie, servit en Flandre, fut blessé à la bataille de Fleurus (1690), se trouva à celle de Nerwinde et à la prise de Charleroi, puis passa en Italie, où il obtint le grade de lieutenant général, et reçut le bâton de maréchal en 1703, après la prise de Spire. Il fut défait avec Tallard à Hochstædt, 1704, et périt au siége de Turin. C'était un bon officier, mais un général médiocre.

MARSIQUE (Guerre). V. SOCIALE (guerre).

MARS-LA-TOUR, vge près de Metz, où se livra un des combats du siége (août 1870).

MARSOLLIER (Jacques), chanoine régulier de Ste-Geneviève, né à Paris en 1647, m. à Uzès en 1724, a laissé, entre autres ouvrages : Histoire de l'origine des dîmes et autres biens temporels de l'Église, 1689; — du cardinal Ximénès, 1693; — de Henri VIII, roi d'Angleterre, 1697; — de l'Inquisition et de son origine, 1693; Vie de S. François de Sales, 1700; — de l'abbé de Rancé, 1703 ; — de Mme de Chantal, 1715 ; — de H. de La Tour-d'Auvergne, duc de Bouillon, 1718.

MARSOLLIER DES VIVETIÈRES (Benoît Joseph), littérateur et auteur dramatique, né à Paris en 1750, m. en 1817, était fils d'un riche marchand d'étoffes et acheta une charge de payeur de rentes de l'hôtel de ville. Il a composé les paroles de plusieurs charmants opéras comiques, dont la musique est due à Méhul, à Gaveaux et à Dalayrac : Nina ou la Folle par amour, 1786 ; les Deux petits Savoyards, 1789 ; Camille ou le souterrain, 1791; Cange, 1795; la Pauvre Femme, 1796; Alexis ou l'erreur d'un bon père, 1798; Adolphe et Clara, 1799; Jean de Paris, 1812; et quelques comédies en prose, le Trompeur trompé, l'Officieux, le Connaisseur, etc. Marsollier entend bien la scène; il a de l'esprit, de la grâce, de la délicatesse, mais il travaillait trop légèrement. Ses Œuvres choisies ont été réunies en 3 vol. in-8, Paris, 1825.

MARSON, ch.-l. de c. (Marne), à 15 kil. E. de Châlons-sur-Marne; 500 hab.

MARSTON-MOOR, lieu du comté d'York, au N. O, d'York, près de Tockwith, est célèbre par la bataille qui s'y livra en 1644 entre les troupes de Charles I, commandées par le prince Rupert, et celles du Long Parlement conduites par le comte de Manchester, lord Fairfax et Leslie : ces dernières furent victorieuses.

MARSY (Balthazar et Gaspard), habiles sculpteurs du XVIIe siècle, originaires de Cambrai, étaient frères. Ils se distinguèrent surtout dans les travaux qu'ils furent chargés d'exécuter pour le palais de Versailles : on leur doit les figures en bronze qui décorent les bassins du Dragon, de Bacchus, et de Latone, les deux Tritons abreuvant les chevaux du soleil, au bassin d'Apollon. Balthazar, né à Cambrai en 1624, mourut en 1674, professeur à l'Académie de peinture; Gaspard, né en 1628, mourut en 1681.

MARSY (Franç. Marie, abbé de), littérateur, né à Paris en 1713, m. en 1763, entra chez les Jésuites et se fit connaître par deux poëmes latins sur la tragédie et sur la peinture. Rentré dans le monde, il fut forcé par le défaut de fortune de se mettre aux gages des libraires, et publia plusieurs ouvrages qui n'ajoutèrent rien à sa réputation. Un de ses écrits : l'Analyse de Bayle (1755), qui contenait des attaques contre la religion, le fit enfermer à la Bastille et condamner à Rome. Outre cet ouvrage, on a de lui : Templum tragœdiæ, carmen, 1734; Pictura, carmen, 1736; Histoire de Marie Stuart, 1742; Dictionnaire abrégé de peinture et d'architecture, 1746; Histoire moderne des Chinois et des Japonais, 1754-78, 30 vol. in-12 (dont les 12 premiers seulement sont de lui); le Rabelais moderne, édition de Rabelais dans laquelle il a rajeuni le style de cet écrivain, au risque de lui faire perdre sa naïveté.

MARSY (Claude SAUTEREAU de), né à Paris en 1740, mort en 1815, publia de 1765 à 1793 l’Almanach des Muses, et donna diverses collections utiles, entre autres les Annales poétiques (avec Imbert), 1778-88, 40 vol. in-12; les Tablettes d'un Curieux, 1789, et les Lettres choisies de Mme de Maintenon, 1806.

MARSYAS, riv. de Phrygie, tombait près de Gélènes dans le Méandre. Elle avait reçu son nom du Phrygien Marsyas.

MARSYAS, Phrygien, natif de Célènes, habile à jouer de la flûte, osa défier Apollon sur cet instrument; le dieu, l'ayant vaincu, l'écorcha vif pour le punir de sa témérité. On le représente tantôt sous la figure d'un Silène, tantôt sous celle d'un Satyre. Il avait à Rome, sous cette dernière forme, sur le Forum, près des Rostres, une statue qui était le rendez-vous des gens d'affaires.

MARTABAN, v. de l'empire birman, capit. du Martaban, sur le Salouen, à 54 kil. de son embouchure, à 163 kil. S. E. de Pégou. Ville jadis très florissante, auj. réduite à 6000 hab.; très grande pagode. — Le Martaban, situé entre l'empire de Siam, le royaume birman proprement dit, la prov. d'Yé et le golfe de Martaban, était jadis un roy. indépendant. Il fut conquis en 1745 par les Birmans; les Anglais leur en ont enlevé la plus grande partie en 1852. La province birmane a pour ch.-l. Martaban (jadis capit. de tout le roy.); le ch.-l. du Martaban anglais est Amherst-Town. Climat salubre : montagnes au N. et à l'E.; sol très-fertile. Étoffes de soie et de coton. — On appelle Golfe de Martaban la partie du golfe du Bengale comprise entre le cap Negrais à l'O. et la prov. d'Yé à l'E.