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MACRI, v. de Turquie. V. MAKRI.

MACRIEN, M. Fulvius Macrianus, un des 30 tyrans qui prirent la pourpre sous Gallien, s'était élevé par son mérite aux premiers rangs de la milice, et avait été chargé par Valérien de l'administration de la Syrie pendant l'expédition de cet empereur contre les Perses. A la nouvelle de la captivité de Valérien, il prit la pourpre en Syrie (260), passa la mer et s'avança jusqu'en Illyrie; mais là il fut battu par Auréole (261) et se fit tuer par ses officiers. Il s'était associé ses deux fils, Macrien le jeune et Quiétus : le premier périt avec lui; le deuxième fut tué dans Émèse où l'assiégeait Odénat. La Vie de Macrien et de ses deux fils a été écrite par Trebellius Pollio.

MACRIN, M. Opilius Macrinus, empereur romain, né en 164 à Césarée en Numidie, était préfet du prétoire sous Caracalla. Proclamé par l'armée quelques jours après l'assassinat de Caracalla, dans lequel on le soupçonne d'avoir trempé (217), il signala son avènement par de sages mesures; mais son extrême sévérité souleva bientôt contre lui une partie des soldats. Une légion d'Émèse salua Héliogabale empereur, et Macrin fut tué par ses propres soldats près d'Archélaïde, en Cappadoce, 218. Il s'était associé Diaduménien, son fils, qui périt avec lui.

MACROBE, Ambrosius Aurelius Theodosius Macrobius, écrivain Latin du Ve siècle, était en 422 grand maître de la garde-robe (præfectus cubiculi) de Théodose le Jeune : c'est tout ce que l'on sait sur sa vie. On a de lui un Commentaire sur le Songe de Scipion de Cicéron, et les Saturnales, en 7 livres, qui offrent, sous forme d'entretiens, un mélange curieux de science littéraire, de philosophie et d'antiquités. Un troisième ouvrage de Macrobe : Des différences et des analogies des mots grecs et latins, ne nous est pas parvenu tel qu'il l'avait composé : on n'en a qu'un abrégé. La latinité de Macrobe est médiocre; il copie souvent Sénèque et d'autres auteurs; mais son livre des Saturnales est utile par les particularités qu'il nous apprend sur les Romains. Comme philosophe, il appartient à l'école platonicienne : on trouve dans ses écrits de nombreux emprunts faits à Plotin. Les meilleures éditions de cet auteur sont celles de Leyde, 1670; Variorum, Leips., 1774 (due à Gronovius); de L. Janus, Leips., 1848-52. Ses œuvres ont été traduites par Ch. de Rozoy, 1827, et se trouvent, avec de nouvelles traductions, dans les collections Panckoucke et Nisard.

MACROBIENS (c-à-d. Qui a une longue vie), peuple fabuleux qui vivait, disait-on, jusqu'à mille ans. On les place tantôt dans l'île de Méroé, tantôt en Éthiopie sur les bords de la mer.

MACRON, Nævius Sertorius Macro, favori de Tibère, présida à l'arrestation et au supplice de Séjan, et fut récompensé par la dignité de préfet du prétoire. Lorsque Tibère approcha de sa fin, Macron engagea Caligula à prendre possession du gouvernement pendant l'agonie même de l'empereur; voyant que Tibère revenait à la vie, il le fit étouffer. Son crédit ne fut pas de longue durée : dès l'année suivante, Caligula l'impliqua dans une conspiration et l'obligea, ainsi que sa femme, à se donner la mort, l'an 38 de J.-C.

MACTA (la), c.-à-d. le gué, cours d'eau de l'Algérie (prov. d'Oran), formé par la réunion de l'Habrah, du Sig et de l'Hammann, se jette dans la Méditerranée entre Arzew et Mostaganem. Le général Trézel, combattant Abd-el-Kader, subit un échec près de son embouchure (28 juin 1835).

MADAGASCAR, Menuthias? grande île de la mer des Indes, à 600 k. de la côte orient. de l'Afrique australe, dont elle est séparée par le canal de Mozambique; 1700 k. du N. E. au S. O. sur 580 de large; env. 5 000 000 d'h. Lieux princip.; Tananarive, capit.; Tamatave, Tintingue, Foulpointe. Les monts Amhostémènes et Bétanimènes la parcourent du N. au S. et s'élèvent à 3000 et 4000m. Beaucoup de rivières. Climat beau, très-chaud, mais meurtrier pour les Européens sur les côtes. Sol d'une fertilité admirable, et qui donne des produits particuliers à l'île, mais très mal cultivé; mines de cuivre, plomb, étain, mercure, fer, etc. (non exploitées, sauf celles de fer). Les habitants, les Madécasses ou Malgaches, sont divisés en peuplades et tribus nombreuses : les Ovas, les Séclaves, les Antavars, les Betimsaras, les Antacimes, les Bétanimènes sont les principales. On les croit de race malaise. Leur langue est riche et douce, leur culte très-simple. Bien que noirs, ils ont de beaux traits. — Connue des anciens, citée au XIIIe siècle par Marco Polo, Madagascar fut visitée en 1506 par le Portugais Lorenzo d'Almeida. Elle attira dès la fin du XVIe siècle l'attention de la France : Henri IV y fit construire un fort dans l'anse Dauphine; les Français y eurent quelques comptoirs depuis 1642 et un édit de 1686 déclara l'île une dépendance de la couronne. Le comte Beniowski y fut envoyé en 1774; mais, ayant voulu se rendre indépendant, il fut combattu par la France même, et son établissement détruit, 1786. Depuis 1815, les Français ont occupé de nouveau quelques points (Tintingue, Tamatave, Foulpointe), mais ils les ont abandonnés en 1831, après une guerre malheureuse contre les Ovas, suscitée par les Anglais. Longtemps divisée en une foule de petits États, Madagascar, au commencement du XIXe siècle, est devenue à peu près un royaume unique, grâce au génie du chef Radama : le pays d'Anossi et quelques districts échappèrent seuls à sa domination; il fit de Tananarive sa résidence. Sa veuve Ranavalo, qui lui succéda en 1828, signala son règne par la haine de l'étranger et par des persécutions contre nos missionnaires. Son fils Radama II, parvenu au trône en 1861, s'était rapproché des Européens, mais il fut assassiné dès 1863. — Macé-Descartes a donné l’Hist. de Madagascar, 1846.

MADAME, titre que l'on donnait jadis en France à l'aînée des filles du roi, ou à la princesse du sang la plus rapprochée du trône, sans ajouter à ce titre le nom propre. On connaît surtout sous ce nom Henriette-Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans, fille de Charles I, roi d'Angleterre, et petite-fille de Henri IV, dont Bossuet prononça l'oraison funèbre, et Marie-Thérèse, fille de Louis XVI, et femme du duc d'Angoulême.

MADAPOLLAM, v. de l'Inde anglaise (Madras), dans le pays des Circars sept., à 49 kil. N. E. de Masulipatnam, et à l'O. des bouches du Godavery. Étoffes de laine, étoffes de coton, connues sous le nom de madapollam : elles sont plus fermes et plus lisses que le calicot ordinaire.

MADAURE, Madaurus, v. d'Afrique propre, au centre, sur le Bagradas. Patrie d'Apulée.

MADDALONI, Suessula, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Terre de Labour), à 16 kil. S. O. da Capoue; 11 000 h. Collége. Aux env., bel aqueduc.

MADÉCASSES, habitants de MADAGASCAR.

MADEIRA (la), riv. de l'Amérique du Sud, le plus grand affluent de l'Amazone, se forme en Bolivie de la réunion du Guaporé et du Mamoré, coule d'abord au N., entre dans le Brésil, tourne vers le N. E., reçoit le Guapey, le Sara, le Jamary, le Jeuparana, l'Axia, le Capana, et se joint à l'Amazone par plusieurs branches. Cours, 1780 kil.

MADELEINE (Ste MARIE), Maria Magdalena, femme galiléenne, née à Magdalum, sur les bords du lac de Génésareth, avait longtemps vécu dans le désordre; mais, à la vue des miracles de Jésus, elle se repentit de ses péchés, se convertit et obtint son pardon. Depuis cette époque, elle suivit assidûment Jésus : elle assista à sa passion et à son ensevelissement; elle apprit sa résurrection au moment où elle portait des parfums pour embaumer son corps, et l'annonça à S. Pierre et à S. Jean. On croit en Provence qu'elle finit sa vie à la Ste-Baume. On la fête le 22 juillet.

MADELEINE DE PAZZI (Ste), carmélite, née à Florence en 1566, de l'illustre famille des Pazzi, morte en 1607, se distingua par son humilité, ses mortifications et son ardent amour pour Dieu. Elle a laissé des Œuvres spirituelles qui ont été recueillies par le P. Salvi, Venise, 1739. On l'honore le 25 mai. Sa