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ton, sur le Merrimack, près d'une chute qui alimente un grand nombre d'usines; 45 000 hab. Grandes filatures de coton et autres manufactures : ce qui l'a fait nommer le Manchester de l'Union. Chemin de fer pour Boston. Cette ville ne date que de 1813; elle a pris son nom d'un des négociants qui ont les premiers établi des manufactures de coton aux États-Unis.

LOWENDAHL (Woldemar, comte de), maréchal de France, issu d'un fils naturel de Frédéric III, roi de Danemark, né à Hambourg en 1700, m. en 1755, servit successivement en Autriche, en Pologne, en Russie et en France, se signala dans les armées impériales, à la bataille de Peterwaradin et aux siéges de Temeswar et de Belgrade; dans les armées polonaises, à la défense de Cracovie en 1733 et pendant les campagnes de 1734 et 1735 sur le Rhin; dans les armées russes, au siége d'Otchakof et à la bataille de Choczim; enfin, dans les armées françaises, à la bat. de Fontenoy et au siége de Berg-op-Zoom : il prit d'assaut, en 1747, cette ville qui était réputée imprenable, ce qui lui valut le bâton de maréchal de France. Depuis, il assiégea Maëstricht avec le maréchal de Saxe. Lowendahl était fort instruit : l'Académie des Sciences l'admit au nombre de ses membres honoraires.

LOWESTEIN. V. LŒWESTEIN.

LOWESTOFT, v. d'Angleterre (Suffolk), à l'extrémité E., sur la mer du Nord; 4238 h. Deux fanaux. Les Anglais y battirent sur mer les Hollandais, 1665.

LOWITZ (Tobie), marin et chimiste, né à Gœttingue en 1757, m. en 1804, était fils d'un prof. de Gœttingue, astronome distingué. Il fut professeur à St-Pétersbourg, et membre de l'Académie impériale de cette ville. On lui doit la découverte du pouvoir décolorant que possède la poudre de charbon végétal. Il a donné plusieurs Mémoires sur ce sujet, et a fait des recherches sur le vinaigre, l'épuration de l'eau, la conservation en mer de l'eau potable, le titane, etc. (dans les Annales de chimie, les Annales chimiques de Crell, et le recueil de l'Académie de St-Pétersbourg).

LOWLANDS (c.-à-d. basses terres), nom que l'on donne à l’Écosse méridionale, par opposition aux Highlands (hautes terres). V. ce mot.

LOWOSITZ, vge de Bohême (Leitmeritz), à 5 kil. S. O. de Leitmeritz; 800 hab. Vict. de Frédéric II, roi de Prusse, sur les Autrichiens en 1756.

LOWTH (le Dr Robert), critique anglais, né en 1710, à Winchester (Hampshire), m. en 1787, était fils du chanoine W. Lowth, savant théologien. Il suivit la carrière ecclésiastique, fut nommé en 1741 professeur de poésie à Oxford, devint successivement évêque de St-David, d'Oxford et de Londres, et refusa l'archevêché de Cantorbéry. On a de lui : De sacra poesi Hebræorum prœlectiones, Oxford, 1753, ouvrage classique sur cette matière, et dans lequel le mérite littéraire des Écritures est parfaitement apprécié; il a été traduit en français par Sicard, Lyon, 1812, et par Roger, de l'Académie française, Paris, 1813. Lowth a aussi composé une Introduction à la grammaire anglaise (1762), et une traduction d'Isaïe, avec des commentaires estimés (1778).

LOXA, v. d'Espagne et d'Amérique. V. LOJA.

LOYALISTES, nom donné par les Anglais à ceux qui, après l'expulsion des Stuarts, se montrèrent dévoués à la nouvelle dynastie, ainsi qu'à ceux qui, dans la guerre de l'indépendance américaine, prirent parti pour le gouvernement britannique contre les insurgés.

LOYOLA, vge et monastère d'Espagne (Guipuscoa), à 22 kil. S. O. de St-Sébastien; anc. collége de Jésuites. Château où naquit Ignace de Loyola. V. IGNACE.

LOYSEAU (Ch.), jurisconsulte, né en 1566 à Nogent-le-Roi, m. à Paris en 1627, a laissé plusieurs ouvrages de jurisprudence très-estimés (Lyon, 1701, in-fol.), entre autres: Des Offices et Seigneuries; Des Ordres de la noblesse; Du Déguerpissement, etc.

LOYSEAU de Mauléon (Alex.), avocat au parlement de Paris, né en 1728, m. en 1771, se fit une réputation par son éloquence, son humanité et son désintéressement; fut lié avec J. J. Rousseau et Voltaire, et concourut à faire réhabiliter Calas. On a publié ses Plaidoyers (1760), et ses Mémoires (1781).

LOYSEAU (Jean Simon), jurisconsulte, né en Franche-Comté vers 1776, m. à Paris en 1822, était avocat à la cour de cassation. Il a publié, entre autres ouvrages : Jurisprudence du Code civil (avec Bavoux), ouvrage périodique, 1804-1812, 19 v. in-8; Dictionnaire des Arrêts modernes, 1809, 2 vol. in-8; Traité des Enfants naturels, 1811, etc.

LOZÈRE (mont), Lesura mons, montagnes des Cévennes, dans le dép. qui prend son nom, au S. E. de Mende, est haute d'env. 1530m.

LOZÈRE (dép. de la), dép. situé entre ceux de la Hte-Loire au N., du Gard au S., de l'Aveyron, du Cantal à l'O., de l'Ardèche à l'E.; 5094 kil. carr. ; 137 367 h.; ch.-l., Mende. Il est formé de l'anc. Gévaudan, partie du Languedoc. Il est traversé par les Cévennes, dont fait partie le mont Lozère. Ces montagnes y donnent naissance à beaucoup de rivières, et forment le partage des eaux entre la Garonne, la Loire et le Rhône. Climat humide et froid. Argent, cuivre, plomb, antimoine, etc. Fertilité médiocre : peu de grains, très-peu de vin; châtaignes, lin, chanvre. Moutons et mulets. Peu d'industrie: cadis, serges, soies, cuirs, papier, etc. Émigrations annuelles. — Ce dép. a 3 arr. (Mende, Marvejols, Florac), 24 cantons, 190 communes; il appartient à la 8e division militaire , dépend de la cour de Nîmes, et a un évêché à Mende.

LUBECK, Lubeca, Lubecum, v. libre d'Allemagne, une des 4 républiques de l'Empire allemand, sur la rive gauche de la Trave, à 15 kil. de la Baltique, à 71 k. N. E. de Hambourg et à 844 k. N. E. de Paris; 30 000 h., professant la religion réformée. Travemünde lui sert de port. Évêché luthérien, cour d'appel pour les 4 républiques; nombreux établissements d'instruction et de bienfaisance. Lubeck offre beaucoup de traces de l'architecture du moyen âge : on y remarque la cathédrale, l'église Ste-Marie, avec 2 tours très-élevées, contenant une horloge astronomique et des peintures de la Danse des Morts; l'hôtel de ville, la Bourse, l'Opéra, la machine hydraulique, etc. La ville est entourée de remparts, qui ont été convertis en promenades; chemin de fer. Industrie active : savon, chapeaux, toile à voiles, objets en ambre, velours et soieries, cuirs façon Cordoue, raffineries de sucre, etc. Grand commerce, surtout avec Hambourg, les pays Scandinaves, le Portugal, la France et l'Angleterre. Bateaux à vapeur pour Copenhague, Christiania, Stockholm, Riga et St-Pétersbourg. — Lubeck fut fondée en 1144 par Adolphe de Holstein sur les ruines d'une autre ville de même nom, détruite par les Rugiens. Elle fut possédée, à partir de 1148, par les ducs de Saxe; Henri le Lion l'agrandit, lui donna un code connu sous le nom de Règlement de Lubeck et en fit le siège de l'évêché d'Oldenbourg. Conquise en 1192 par Alphonse de Holstein, en 1203 par Woldemar, duc de Sleswig, elle se mit sous la protection de l'emp. Frédéric II, qui la déclara ville libre et impériale en 1226. De plus en plus florissante par son immense commerce, elle devint en 1241 la capitale de la Ligue hanséatique. Elle se soutint encore après le déclin de la Hanse (XVIe siècle), mais elle déclina au XVIIe, ayant eu beaucoup à souffrir de ses guerres avec les Danois et pendant la guerre de Trente ans. Un traité de paix y fut signé en 1629 entre Christian IV, roi de Danemark, et l'empereur Ferdinand II. En 1806, les Français battirent les Prussiens à Lubeck, s'emparèrent de. la ville et en rasèrent les murs. De 1810 à 1814, elle fit partie de l'Empire français et fut un des ch.-l. d'arr. du dép. des Bouches-de-l'Elbe, le plus septentrional de tous ceux de l'Empire. Jungius, Mosheim, Meibomius, Kneller, Van Ostade naquirent à Lubeck. — Le territoire de la république n'a que 380 kil. carr. : il est borné au N. E. par la mer Baltique, à l'E. par le Mecklembourg, au S., à l'O. et au N. par le duché de Holstein, et compte env. 65 000 hab. Son gouvernement est démocratique; la bourgeoisie et un sénat de 30 membres s'y