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pour précepteur Bossuet, mais n’en fut pas moins un prince médiocre. Cependant il se signala en 1688 à l’armée du Rhin et en 1694 en Flandre. Depuis, il vécut dans une espèce de retraite à Meudon, n’ayant aucune influence politique. Il eut trois fils : Louis, duc de Bourgogne (V. BOURGOGNE) ; Philippe, duc d’Anjou (roi d’Espagne depuis), et Charles, duc de Berry. C’est pour lui que fut entreprise la belle collection d’auteurs latins dite Ad usum Delphini.

LOUIS, Dauphin, fils de Louis XV et de Marie Leczinska, né en 1729, m. en 1765, était un homme instruit et éclairé. Honteux des désordres de la cour, il vécut solitaire, livré à l’étude et aux exercices de piété. Il fut le père de Louis XVI, L. XVIII et Charles X.

LOUIS, roi de Hollande. V. BONAPARTE (Louis).

III. Rois et princes étrangers.

LOUIS I, le Grand, roi de Hongrie et de Pologne, fils et successeur de Charobert, né en 1326, monta sur le trône de Hongrie en 1342, fit la guerre avec succès aux Transylvaniens, aux Croates, aux Valaques et aux Vénitiens, auxquels il enleva la Dalmatie ; vengea le meurtre d’André, son frère, roi de Naples, mis à mort en 1346 par Jeanne, sa femme, et par Louis de Tarente, et fut élu roi de Pologne après Casimir III, son oncle (1370). Il m. en 1382, laissant 2 filles, Marie et Hedwige, qui portèrent l’une la Hongrie à Sigismond, l’autre la Pologne à Jagellon.

LOUIS II, roi de Hongrie et de Bohême, succéda à Ladislas VI, son père, en 1516, perdit la bataille de Mohacz contre Soliman II (1526) et se noya dans un marais en fuyant. Il était beau-frère de Charles-Quint.

LOUIS D’ARAGON (don), roi de Sicile, né en 1337, fils de Pierre II, fut reconnu roi en 1342 sous la tutelle de son oncle le duc de Randazzo, qui gouverna avec sagesse. Son court règne fut troublé par la rivalité des Clermont et des Palizzi. Il mourut en 1355, laissant la couronne à son frère, Frédéric le Simple.

LOUIS DE TARENTE, 2e fils de Philippe, prince de Tarente, épousa en 2espagnol noces, en 1347, Jeanne, reine de Naples, sa cousine, après le meurtre d’André, 1er mari de cette princesse, meurtre auquel il avait contribué. Chassé du royaume par Louis I, roi de Hongrie, il se réfugia en Provence avec Jeanne. Le pape Clément VI ayant déclaré les deux époux innocents du crime qu’on leur imputait, ils furent rappelés par les Napolitains et ils se firent couronner en 1352. Louis mourut en 1362, sans laisser d’enfants.

LOUIS I, duc d’Anjou, 2e fils de Jean II, roi de France, né en 1339, m. en 1384, remplaça son père en qualité d’otage dans la prison de Londres, s’échappa bientôt après, battit les Anglais en Guyenne et en Languedoc, fut nommé régent pendant la minorité de Charles VI, mais ne s’occupa que de remplir ses coffres pour se mettre en état d’aller prendre possession du trône de Naples, que la reine Jeanne lui avait légué, en 1380. Il se rendit en effet en Italie, après s’être fait couronner roi de Sicile par le pape Clément VII (1382), mais il trouva le trône occupé par Charles de Duras et fit de vains efforts pour l’en chasser.

LOUIS II, duc d’Anjou, fils du précéd., né en 1377, fut couronné roi de Naples par Clément VII, en 1390, et m. en 1417, sans avoir pu se mettre en possession du royaume. Il avait pour compétiteur Ladislas, par qui il fut battu, et qu’il battit à son tour, mais sans profiter de sa victoire. À la mort de Ladislas (1415), il fut invité par Jean XXIII à revenir en Italie : il faisait ses préparatifs à cet effet, quand il mourut à Angers.

LOUIS III, duc d’Anjou, fils du précéd., né en 1403, succéda aux prétentions de son père sur le royaume de Naples, fut adopté par Jeanne II, mais fit de vains efforts pour soutenir ses droits contre Alphonse, roi d’Aragon, et, après une alternative de revers et de succès, mourut au siége de Tarente, en 1434, laissant à son frère René ses États d’Anjou et de Provence.

LOUIS, le Sévère, duc de Bavière, comte palatin, succéda à son père Othon l’Illustre en 1253, céda la Basse-Bavière à son frère Henri XIII, contribua à l’élection de Rodolphe de Habsbourg, qui en retour le nomma lieutenant de l’Empire dans les duchés d’Autriche et de Styrie, avec une partie de l’héritage du malheureux Conradin. Il m. en 1294. Son fils Louis de Bavière fut empereur sous le nom de Louis V (1314).

LOUIS DE PRUSSE, né en 1772, était fils du prince Ferdinand de Prusse, et neveu du grand Frédéric. Il fit ses premières armes lors de l’expédition prussienne en Champagne (1792), contribua en 1806 à faire déclarer la guerre à la France et commanda un corps de 9000 hommes, mais il se fit battre à Saalfeld, où il avait imprudemment attaqué un corps français supérieur en forces et y fut tué (1806).

LOUIS-GUILLAUME DE BADE. V. BADE.

IV. Personnages divers.

LOUIS DE GRENADE, dominicain, célèbre prédicateur et écrivain ascétique, né à Grenade en 1505, m. en 1588, fut le directeur de Catherine, veuve de Jean III et régente de Portugal, et refusa l’archevêché de Braga, ainsi que le chapeau de cardinal. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages, publiés à Anvers, 1572, et à Madrid, 1679, 3 v. in-f. On y remarque le Guide des pécheurs et l’Abrégé de la Doctrine chrétienne, qui ont été trad. en français.

LOUIS DE GONZAGUE (S.). V. GONZAGUE.

LOUIS D’ESPAGNE, de la maison de La Cerda, amiral de France. V. LA CERDA.

LOUIS (Ant.), chirurgien, né à Metz en 1723, m. en 1792, fut substitut du chirurgien en chef de l’hôpital de la Charité à Paris (1757), puis chirurgien-major consultant de l’armée du Ht-Rhin (1761). Il était membre de l’Académie de chirurgie et en devint secrétaire. Il a laissé, entre autres ouvrages estimés : Chirurgie pratique sur les plaies d’armes à feu, Paris, 1746 ; De vulneribus capitis, 1749 ; Lettres sur la certitude des signes de la mort, 1753 ; il a rédigé les articles de chirurgie dans l’Encyclopédie, a publié les premiers volumes des Mémoires de l’Académie de chirurgie et a prononcé de 1750 à 1792 plusieurs Éloges (publ. par Baillière en 1859). C’est lui qui eut la principale part dans la construction de la guillotine. V. GUILLOTIN.

LOUIS (Victor), architecte, né à Paris en 1735, m. vers 1810, voyagea en Italie. On lui doit les galeries qui entourent le jardin du Palais royal ; l’ancienne salle de l’Opéra (rue de Richelieu), auj. démolie ; la salle du Théâtre-Français au Palais-Royal et le Grand théâtre de Bordeaux, son chef-d’œuvre et l’un des plus beaux théâtres de l’Europe. Il en a publié la description en 1782. On accuse cet artiste de manquer quelquefois de pureté dans le style, de goût dans les détails, mais on ne peut lui refuser l’imagination.

LOUIS (le baron), ministre des finances, né à Toul vers 1755, mort en 1837, avait reçu les ordres. Partisan des idées nouvelles, il assista l’évêque d’Autun en qualité de diacre à la fête de la Fédération (1790). Il émigra néanmoins et pendant son exil étudia le système financier de l’Angleterre. Il siégea comme député dans presque toutes les assemblées législatives depuis 1815, s’y fit remarquer par sa modération et la sagesse de ses vues, fut chargé plusieurs fois du portefeuille des finances (1816, 1818, 1831) et posa les bases du crédit public. C’est lui qui créa, en 1818, les petits-grands-livres qui firent participer les départements aux avantages des placements sur l’État. Il fut fait pair de France en 1832.

LOUIS (Ordre de ST-), ordre militaire institué par Louis XIV en 1693, était destiné à récompenser le mérite militaire. Le roi en était le chef souverain et le grand maître. Pour y être admis, il fallait être catholique et avoir servi 20 ans. Les princes du sang, les maréchaux et les amiraux en faisaient partie de droit. La croix était à 8 pointes, cantonnée de fleurs de lis en or ; on y voyait d’un côté S. Louis tenant d’une main une couronne de lauriers et de l’autre une couronne d’épines, avec cette devise : Ludovicus Magnus instituit, 1693 ; de l’autre côté, une épée nue dans une couronne de lauriers liée de l’écharpe blanche avec ces mots : Bellicæ virtutis præmium. Le ruban était d’un rouge couleur de feu. Les mem-