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rieure, court de l'O. à l'E., jetant au S. E. les monts Rhodope et aboutissant, par l’Hæmi extrema (Emineh-Dagh), au Pont-Euxin. L'Hémus est très-élevé; il n'offre que peu de pas ou cols par lesquels on puisse le franchir. V. BALKAN.

HÉNARÈS, riv. d'Espagne, naît dans la chaîne ibérque, baigne Siguenza, Guadalaxara, Alcala-de-Henarès, et tombe dans la Jarama. Cours, 150 kil.

HÉNAULT (Ch. Jean François, dit le Président), né à Paris en 1685, m. en 1770, à 85 ans, était fils d'un fermier général. Nommé conseiller dès 1706, il devint en 1710 président de la première chambre des enquêtes au parlement de Paris. Peu après, la reine, qui l'affectionnait, lui donna la charge de surintendant de sa maison. Hénault s'était fait de bonne heure remarquer à la cour et dans le monde par son esprit et son amabilité; il s'exerça dans différents genres de littérature, fit d'assez bons vers, et finit par s'adonner aux recherches historiques. Il fut reçu à l'Académie française en 1723, et à celle des inscriptions en 1755. Il était lié avec les hommes les plus distingués de son temps, et se vit recherché par Voltaire. Le principal fondement de sa réputation est un Abrégé chronologique de l'Histoire de France, (1744, in-4o), souvent réimprimé, traduit dans presque toutes les langues de l'Europe, et continué par Walckenaer (1822) et par Michaud (1835). Il a aussi laissé des tragédies oubliées, quelques comédies spirituelles et des poésies légères, d'un tour facile et agréable. Sérieys a publié ses Œuvres inédites, Paris, 1806, in-8. Le baron du Vigan, son arrière-neveu, a donné ses Mémoires, 1855, in-8.

HÉNAULT, poëte du XVIIe siècle. V. HESNAULT.

HENDAYE, vge des Basses-Pyrénées (arr. de Bayonne), 456 hab. Il se fabrique, depuis 1813, dans ce village, une liqueur hygiénique dite Eau-de-vie d'Hendaye.

HÉNÈTES, Heneti, peuple de Paphlagonie, habitait primitivement entre le Sangarius et le Parthenius. Il émigra sous la conduite d'Anténor, vers 1270 ou 1180 av. J.-C., et s'établit au fond du golfe Adriatique, d'où il chassa les Euganci. V. VÉNÈTES.

HENGIST et HORSA, nom de deux frères saxons qui abordèrent vers l'an 449 à l'emb. de la Tamise, où les avait appelés Vortigern, roi des Bretons, alors en guerre avec les Pictes. Avec le secours de ces Saxons, les Bretons repoussèrent les Pictes; mais, après la victoire, les Saxons prétendirent rester dans le pays. Sur le refus de Vortigern, ils s'allièrent avec les Pictes et marchèrent contre les Bretons. Vortimer, qui avait pris la place de son père Vortigern, déposé par les Bretons, fut complètement défait en 455 au combat d'Eglesford (auj. Ailsford). Horsa, l'un des chefs saxons, périt dans le combat; mais Hengist, resté vainqueur, s'établit à Cantorbéry, et y fonda le roy. de Kent (l'un des sept de l'Heptarchie saxonne), qui comprenait les comtés actuels de Kent, Middlesex, Essex et Surrey.

HENISCH (George), Henischius, érudit, né en 1549 à Bartfelden en Hongrie, mort en 1618, fut professeur de rhétorique et de mathématiques à Augsbourg, puis bibliothécaire de la ville. On a de lui : Institutiones dialecticæ, Augsbourg, 1590; Arithmetica perfecta, l605; Præceptiones rhetoricæ, 1593; des éditions d’Hésiode, Bâle, 1580; d’Arétée, 1603; un Enchiridion medicinæ, 1573. Il a traduit le Commentaire de Procius sur la Sphère, 1609, et a donné une dissertation estimée De asse et partibus ejus. Il avait commencé, sous le titre de Thesaurus linguæ et sapientiæ germanicæ (1616, in-f.) un excellent dictionnaire, que malheureusement il ne put achever.

HENKE (H. Phil. Conrad), théologien protestant, né en 1752 à Hehlen (duché de Brunswick), mort en 1809, fut successivement professeur de théologie à Helmstædt, directeur du séminaire des prédicateurs, abbé du couvent de Kœnigslutter et vice-président du consistoire de Wolfenbuttel. Il a laissé : une Histoire de l'Église (en allemand), plusieurs fois réimprimée; Lineamenta institutionum fidei christianæ, et a rédigé les Annales de l'Histoire ecclésiastique. Ses ouvrages sont entachés de rationalisme.

HENKEL (J. Frédéric), chimiste et minéralogiste allemand, né en 1679 à Freyberg (Saxe), mort en 1744, fut conseiller des mines du roi Auguste II. On a de lui : Flora saturnisans, Leipsick, 1722; Pyritologia, histoire naturelle de la pyrite, trad. par d'Holbach et Charas, Paris, 1760; Introduction à la Minéralogie, 1747. trad. par d'Holbach, 1756.

HENLEY, v. d'Angleterre (Oxford), sur la Tamise, à 40 kil. S. E. d'Oxford; 3600 hab. Beau pont. Commerce avec Londres, surtout en drèche, farine, bois.

HENNEBERG (comté d'), anc. principauté d'Allemagne, dans le cercle de Franconie, entre la Hesse, la Thuringe, les territoires de Fulde et de Wurtzbourg, comptait env. 100 000 h. Schmalkalden, Meiningen, Ostheim, Schleusingen en étaient les places principales. — Ce comté eut d'abord des seigneurs particuliers, issus des comtes des Grabfelde; en 1583, cette maison s'étant éteinte, le comté fut possédé en commun par les diverses lignes de la maison de Saxe; en 1660, elles se le partagèrent. En 1815 la Prusse devint maîtresse de la partie appartenant à l'électorat de Saxe; le reste est possédé auj. par les ducs de Saxe-Weimar, de S.-Cobourg-Gotha et de S.-Meiningen.

HENNEBONT, ch.-l. de c. (Morbihan), sur le Blavet, à 7 kil. N. E. de Lorient; 4000 hab. Petit port, pont suspendu, église gothique. Grains, miel, cire, suif, chanvre, vins, peaux, fer, etc. Place très-forte au XIVe siècle. Charles de Blois y assiégea vainement Jeanne de Montfort en 1342. Jean de Montfort y mourut en 1345.

HENNEPIN (P.), religieux récollet, d'Ath en Hainaut, né en 1640, mort vers 1700, partit comme missionnaire pour le Canada en 1675, visita les grands lacs de ce pays, et signala le 1er le Meschacébé (Mississipi). On a de lui : Description de la Louisiane, Paris, 1683; Découverte d'un grand pays entre le Nouv. Mexique et la mer Glaciale, 1697; Nouv. Voyage, 1698 : dans ces deux derniers ouvrages, il raconte les découvertes de Lasalle, qu'il avait accompagné.

HENNEQUIN (Pierre Ant.), peintre, né à Lyon en 1763, mort en 1833, élève de David, obtint le grand prix et fut envoyé à Rome. Ardent républicain comme son maître, il courut plus d'un danger dans la Révolution. En 1814, il se réfugia en Belgique, et alla demeurer à Liége, puis à Tournay, où il devint directeur de l'Académie de dessin. Ses principaux ouvrages sont la Fédération du 14 juillet, Oreste poursuivi par les Furies (au Louvre), et un plafond du Louvre. Ses tableaux se distinguent par la pureté du dessin, le mouvement dans les figures, l'énergie du sentiment; mais la couleur en est forcée.

HENNEQUIN (Ant. Marie), avocat, né en 1786, à Monceaux près de Paris, mort en 1840, se fit de bonne heure une réputation au barreau de Paris par une élocution facile, jointe à une logique serrée. Il brilla surtout dans les procès politiques, et prêta l'appui de son talent à la cause royaliste : en 1830, il défendit le ministre Peyronnet devant la Chambre des Pairs; en 1832, il assista la duchesse de Berry après son arrestation. Il fut élu en 1834 député par la ville de Lille. Il avait été en 1821 un des fondateurs de la Société des Bonnes études. Il a fait paraître en 1824 un Choix de ses Plaidoyers, et en 1838 un Traité de Législation. — Son fils aîné, Victor Hennequin, né en 1816, mort en l854, abandonna le barreau pour les utopies socialistes, s'enthousiasma pour les doctrines de Ch. Fourier et de Considérant, les soutint dans la Démocratie pacifique, alla les prêcher dans les grandes villes de France, s'exalta au point de perdre la raison et mourut prématurément. — Gabriel Hennequin, cousin du célèbre avocat, né en 1775, mort en 1842, officier de marine distingué puis chef de bureau au ministère de la marine, a donné : l’Esprit de l'Encyclopédie, 1822, 15 vol. in-8.