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et M. d'Haussonville l’Hist. de la réunion de la Lorraine à la France, 1855.

LORRAINE (Maison de), une des plus anciennes et des plus illustres maisons souveraines de l'Europe, a pour chef Gérard, issu des ducs d'Alsace, fait duc héréditaire de Hte-Lorraine en 1048 par l'empereur Henri III. Cette maison posséda la Lorraine pendant près de 700 ans, et produisit un grand nombre de princes distingués (V. la série des ducs de Lorraine ci-dessus et les art. CHARLES, LÉOPOLD, RENÉ, etc.). Elle subsiste encore auj. et règne sur l'empire d'Autriche par suite du mariage de François III, duc de Lorraine, avec Marie-Thérèse (1745). Cette maison était partagée en un grand nombre de branches, dont les principales sont celles de Vaudemont, Mercœur, Guise, Joyeuse, Chevreuse, Mayenne, Aumale, Elbeuf, Harcourt (V. ces noms). Elle s'est alliée à presque toutes les maisons souveraines de l'Europe, notamment à celles de France et d’Écosse. V. MARIE DE LORRAINE, MARIE STUART, LOUISE, etc.

LORRAINE (Charles de), duc de Basse-Lorraine. V. CHARLES (à la série des Princes français).

LORRAINE (Claude, François, Henri, Charles de), ducs de Guise. V. AUMALE et GUISE (ducs de).

LORRAINE (Charles de GUISE, dit le Cardinal de), 2e fils de Claude de Lorraine, duc de Guise, et frère de François, duc de Guise, était né en 1525. Il fut nommé archevêque de Reims à 15 ans, et devint cardinal à 30 ans, en 1555. Il fut le principal ministre du roi François II, à qui il avait fait épouser sa nièce, Marie Stuart. Il rétablit les finances et soulagea le peuple en supprimant une partie des pensions. Pendant les querelles religieuses, il se montra impitoyable envers les Protestants, surtout après la conspiration d'Amboise (1560), tramée par eux dans le but de lui enlever l'autorité ainsi qu'à son frère François. Il essaya d'établir en France l'Inquisition; mais la constante opposition du chancelier L'Hôpital et du parlement l'en empêcha. Il assista en 1561 au colloque de Poissy, et y lutta avec éloquence contre Théodore de Bèze. Il ne parut pas avec moins d'éclat, l'année suivante, au concile de Trente. Plusieurs fois depuis il prêcha avec un grand talent contre les Calvinistes dans les principales églises de Paris. Il mourut à Avignon en 1574. On a de ce cardinal des Harangues, des Sermons et des Lettres. M. Guillemin a écrit sa Vie, 1852.

LORRAINE (Louis de), cardinal de Guise, neveu du précédent. V. GUISE.

LORREZ-LE-BOCAGE, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), à 32 kil. S. E. de Fontainebleau; 800 hab.

LORRIS, Lauriacum, ch.-l. de c. (Loiret), à 20 k. S. O. de Montargis; 1700 hab. Patrie du poëte Guillaume de Lorris. V. GUILLAUME.

LORSCH ou LAURISHEIM, Lauriacum, bourg de l'anc. évêché de Worms, auj. dans la Hesse-Darmstadt, à 12 kil. E. de Worms; 2300 h. Anc. abbaye de Prémontrés, fondée en 764, et auj. détruite, où furent inhumés plusieurs souverains de la Bavière. C'est là que Grynæus découvrit plusieurs livres de Tite-Live. On connaît sous le nom de Chronique de Laurisheim une chronique des premiers temps de notre histoire, rédigée par un moine de cette abbaye.

LOT (le), Oltis, riv. de France, naît près de Bleymard dans les Cévennes, arrose les dép. de la Lozère, de l'Aveyron, du Lot et de Lot-et-Garonne; reçoit la Truyère, la Cellé, et tombe dans la Garonne (rive droite) au-dessous d'Aiguillon, après 400 k. de cours.

LOT (dép. du), entre ceux de la Corrèze, du Cantal, de l'Aveyron, du Tarn, de la Hte-Garonne, de Lot-et-Garonne, de la Dordogne; 3984 kil. carrés; 295 542 hab.; ch.-l., Cahors. Il est formé de Quercy et d'une partie de la Guyenne, est arrosé par la Dordogne, la Cère, le Lot et la Cellé, et traversé par quelques ramifications des Cévennes et du Cantal. Pays agricole : grains, bons vins d'ordinaire, vins noirs pour mélanges, châtaignes, chanvre, tabac, truffes; élève de porcs et de volailles. Marbres, pierres meulières, pierres lithographiques, argile à creusets, etc. Commerce actif. — Ce dép. a 3 arrond. (Cahors, Figeac, Gourdon), 29 cant., 300 çomm.; il dépend de la 12e division militaire, de la cour impériale d'Agen, et a un évêché à Cahors.

LOT-ET-GARONNE (dép. de), entre ceux de la Dordogne, du Lot, de la Hte-Garonne, du Gers, des Landes, de la Gironde; 332 665 hab.; ch.-l., Agen. Il est formé d'une partie de la Guyenne (Agénois, portions du Condomois et du Bazadois), et est arrosé par la Garonne, le Lot, le Dropt, le Gers, la Bayse. Pays de plaines et de collines; sol fertile sur les bords du Lot et de la Garonne; en d'autres parties, landes et bruyères. Grains, chanvre, châtaignes, tabac, vins estimés, liège; élève de volailles. Exploitation de fer; moulins à farine, distilleries d'eau-de-vie; fruits secs, pruneaux, etc. Tanneries, papeteries, ganterie, bonneterie, filatures de laine, manuf. de toiles peintes. — Ce dép. a 4 arrond. (Agen, Villeneuve-d'Agen, Marmande, Nérac), 35 cant., 354 comm.; il appartient à la 12e division militaire, a une cour imp. et un évêché à Agen.

LOTH, neveu d'Abraham, le suivit à Haran, puis dans la terre de Chanaan, mais le quitta pour se fixer à Sodome. Battu et pris par Chodorlahomor, roi des Élamites, il fut délivré par Abraham. Lorsque le Seigneur voulut détruire Sodome, il avertit Loth de s'en éloigner avec sa famille, mais en leur défendant de regarder derrière eux. La femme de Loth, ayant enfreint cette défense, fut changée en statue de sel. Loth devint par un inceste père de Moab et d'Ammon, chefs des Moabites et des Ammonites.

LOTHAIRE I, empereur d'Occident, né Vers 795, m. en 855, était le fils aîné de Louis le Débonnaire. Associé par son père au titre d'empereur dès 817, il fut reconnu en même temps roi de France, et prit en 820 le titre de roi des Lombards. Louis ayant voulu faire de nouvelles dispositions afin de pourvoir son plus jeune fils, Charles (dit le Chauve), né depuis le partage qu'il avait fait de ses États, Lothaire suscita contre son père ses deux frères Louis (le Germanique) et Pépin, et le détrôna 2 fois (830 et 33); mais deux fois il se vit forcé de lui rendre la couronne. Resté seul empereur à la mort de Louis le Débonnaire.(840), il voulut envahir les États de ses deux frères, Charles le Chauve et Louis le Germanique; mais ceux-ci se liguèrent contre lui et le battirent à Fontenay dans l'Auxerrois (841). Par un traité que les trois frères conclurent à Verdun (843), Lothaire conserva le titre d'empereur, avec l'Italie, la Bourgogne et les provinces orientales de la France : sa capitale était Aix-la-Chapelle. Peu de jours avant sa mort il avait abdiqué pour aller s'enfermer dans l'abbaye de Prum et avait partagé ses États entre ses trois fils : Louis (II), qui eut le royaume d'Italie avec le titre d'empereur; Charles, qui eut la Provence jusqu'à Lyon; Lothaire (II), qui eut le pays nommé depuis royaume de Lorraine.

LOTHAIRE II, de Supplinbourg, empereur d'Allemagne de 1125 à 1137, était duc de Saxe et fut élu au préjudice des neveux de Henri V, Frédéric, duc de Souabe, et Conrad, duc de Franconie. Il eut longtemps à combattre ses compétiteurs, et n'en triompha qu'avec l'appui du pape et du duc de Bavière Henri le Superbe, son gendre. Il mourut en Italie, au retour d'une expédition entreprise contre Roger, roi de Sicile, en faveur du pape Innocent II.

LOTHAIRE, roi de Lorraine (855), 2e fils de Lothaire I, eut en partage le pays situé entre le Rhin et la Meuse, pays qui prit de lui le nom de Lotharingie (d'où Lorraine). Il s'allia successivement avec son frère Louis II de Germanie contre son oncle Charles le Chauve, et avec celui-ci contre Louis. Il répudia sa femme Teutberge (862), pour épouser Valdrade, qui était déjà sa concubine, et fit approuver cette union par deux conciles; mais le pape le força, sous peine d'excommunication, de reprendre sa première femme (865). Il mourut en 869, à Plaisance, en revenant de Rome, où il était allé pour fléchir le pape.