Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/281

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l'enleva à son mari et la prit pour épouse. Ambitieuse autant qu'adroite, elle mit tout en usage pour faire arriver à l'empire son fils Tibère. Néanmoins celui-ci, parvenu au trône, ne lui laissa aucune autorité. — Une autre Livie, dite Livilla, petite-fille de la précédente, et fille de Drusus (frère de Tibère), épousa son cousin Drusus, fils de Tibère. On l'accuse d'avoir empoisonné son mari, d'accord avec Séjan. Après le supplice de ce ministre, elle fut jetée dans un cachot où elle mourut de faim, l'an 33 de J.-C.

LIVINGSTON, famille anglo-américaine, originaire d’Écosse, a fourni aux États-Unis plusieurs hommes d’État distingués. W. Livingston, né en 1723 à New-York, m. en 1790, contribua par ses efforts et sa plume à établir l'indépendance de son pays, représenta au Congrès l'État de New-Jersey, et fut jusqu'à sa mort élu gouverneur de cet État. Il eut part à la rédaction de la Constitution des États-Unis (1787). On a de lui, outre divers écrits de circonstance, un poëme intitulé : Solitude philosophique. — Robert L., 1746-1813, député au Congrès, fut, avec Franklin, Jefferson et Adams, chargé de rédiger la déclaration d'indépendance, et fit ensuite partie du comité qui organisa la nouvelle république (1777). Il remplit pendant 25 ans les fonctions de chancelier, et vint en 1802 à Paris où il négocia l'acquisition de la Louisiane par les États-Unis. On a de lui un Examen du gouvernement de l'Angleterre comparé aux constitutions des États-Unis, traduit par Fabre, Paris, 1789. — Edward L., jurisconsulte, frère de Robert, né en 1764 dans la colonie de New-York, m. en 1836, se distingua comme avocat au barreau de New-York, fut nommé en 1794 représentant de cet État au Congrès, s'y prononça pour le parti démocratique, fut nommé par le président Jefferson procureur général de l'État de New-York, et par les habitants maire de la ville. Ruiné par une banqueroute, il alla s'établir comme avocat à la Nouvelle-Orléans, où il refit en peu de temps sa fortune. Élu membre de l'Assemblée de la Louisiane, il fut chargé en 1821 de rédiger les lois du nouvel État, et fit paraître dans ce but 4 codes qui forment un ensemble admirable, et que plusieurs États voisins s'empressèrent d'adopter (Code des Crimes et Peines; — de Procédure; — d'Évidence ou de Preuves; — de Réforme et de Discipline). Il fut nommé en 1829 secrétaire d’État, sous la présidence du général Jackson; en 1833 il vint en France comme ministre des États-Unis : il y poursuivit et obtint le recouvrement des sommes réclamées par son pays.

LIVIUS SALINATOR (M.), consul 219 ans av. J.-C., fit la guerre avec succès en Illyrie. Élevé de nouveau au consulat en 207, avec Claudius Nero, son ennemi personnel, il oublia sa haine pour ne songer qu'au bien de sa patrie, et aida de tout son pouvoir son collègue à vaincre Asdrubal (V. MÉTAURE). Élu plus tard censeur, il créa un impôt sur le sel, ce qui lui fit donner le surnom de Salinator, nom qui resta depuis à sa famille.

LIVIUS SALINATOR (C.), préteur en 190 av. J.-C., fut envoyé contre la flotte d'Antiochus le Grand, battit son amiral Polyxénidas, et fut fait consul en 188.

LIVIUS ANDRONICUS. V. ANDRONICUS.

LIVONIE, Liefland en allemand, Lifliandiia en russe, région de l'Europe, à l'E. de la mer Baltique, entre l'Esthonie au N., la Courlande et la Lithuanie au S., appartient auj. à la Russie et forme les trois gouvts de Riga (Livonie propre), de Revel et de Courlande. Pays plat et argileux; forêts de pins, sapins, bouleaux, aunes blancs et érables, remplies de lièvres, de renards, d'élans, d'ours et de loups. Culture négligée : blé noir, seigle, chanvre, lin, légumes. Industrie presque nulle, sauf les distilleries. — Habitée d'abord par des peuples de race Tchoude appelés Lives, cette contrée resta ignorée de l'Europe occidentale jusqu'en 1158, époque à laquelle elle fut signalée par des marchands de Brême. Les Danois essayèrent d'y introduire le Christianisme; en 1186, Meinhard, moine augustin de Segeberg, en fut nommé évêque par Urbain III, mais il fut chassé. En 1200, un autre évêque, Albert d'Apeldern, chanoine de Brême, y fonda Riga, qui plus tard devint la capitale du pays, et il y institua l'ordre des Chevaliers Porte-Glaive. Ceux-ci s'agrandirent d'abord aux dépens des Danois qui possédaient alors la Livonie. Mais, vaincus par les Lithuaniens en 1236, ils furent réduits (1237) à se fondre dans l'Ordre Teutonique. Ces nouveaux chevaliers joignirent à la Livonie, l'Esthonie, la Courlande, l'île d'Œsel, etc., et possédèrent cette contrée jusqu'au XVIe siècle, époque où ils furent obligés de l'abandonner. En 1525, Walter de Plettenberg reconstitua l'ordre de Porte-Glaive, rendit à la Livonie son indépendance et fut créé prince de l'empire. Néanmoins, la Livonie fut démembrée peu après (de 1559 à 1561) : Œsel fut vendue par son évêque au Danemark, l'Esthonie se donna au roi de Suède Éric XIV; Gotthard Kettler, dernier grand maître, garda la Courlande et la Sémigalle comme duché séculier; le reste devint province lithuanienne ou polonaise. La Russie prétendit à une part et fit la guerre pour l'obtenir; mais, après des succès variés (1563-65-70-77), la paix de Kieverova-Horka (1582) rendit à la Lithuanie les conquêtes faites par les Russes. Cette Livonie lithuanienne ou polonaise passa aux Suédois en 1660 par la paix d'Oliva. Patkoul s'efforça, mais en vain, de soustraire la Livonie au joug Suédois (V. PATKOUL). Elle fut cédée à Pierre le Grand par la paix de Nystadt (1721); et, comme la Russie a depuis acquis l'Œsel et la Courlande (1795), toute la Livonie est russe aujourd'hui. Le culte dominant est le Protestantisme : cependant il existe plusieurs églises russes et quelques-unes catholiques. Le servage a été aboli en 1824.

LIVOURNE, Liburnicus Portus, en ital. Livorno, v. d'Italie, dans l'anc grand-duché de Toscane, sur la Méditerranée, à 129 k. S. O. de Florence; 85 000 h. Évêché. Bon port, long môle; 4 forts, 2 citadelles : quartier dit Nouv.-Venise, entrecoupé de canaux et très-commerçant. Ville bien bâtie en général; belle place, une rue superbe; plusieurs monuments remarquables : théâtre; église des Grecs-Unis; synagogue, etc. Société des sciences et arts (dite Academia labronica), cabinets d'histoire naturelle, de physique, d'anatomie; bibliothèque. Industrie active : chantiers de construction; objets en corail, soieries, velours, faïence, papier, rosoglio, etc. Grand commerce avec le Levant, la France, l'Angleterre. Chemin de fer conduisant à Pise. — Livourne n'était qu'un village au milieu du XIIIe siècle; elle doit sa prospérité aux Médicis. Elle appartenait aux Génois lorsqu'en 1421 Florence la leur acheta afin d'avoir un port et de devenir une puissance maritime.

LIVRADAIS, ancien petit pays de France, dans la Basse-Auvergne, compris auj. dans le dép. du Puy-de-Dôme, au S. E., avait pour ch.-l. Ambert.

LIVRE D'OR, registre officiel où étaient inscrits en lettres d’or les noms des familles patriciennes. Gênes, Bologne, Lucques, Milan, Florence, Venise avaient chacun le leur; le plus célèbre, celui de Venise, fut établi en 1297, lors de la révolution qui donna aux nobles seuls entrée au Conseil; il fut, ainsi que celui de Gênes, détruit en 1797 dans les guerres d'Italie. — La Russie a aussi son livre d'or.

LIVRE (le GRAND-) de la Dette publique. V. cet art. dans notre Dict. univ. des Sciences.

LIVRON, v. du dép. de la Drôme, sur la r. dr. de de la Drôme, à 18 kil. S. de Valence; 3457 h. Pont magnifique. Station et embranchement sur Privas. Ville autrefois fortifiée.

LIVRY, vge du dép. de Seine-et-Oise, à 13 kil. E. de Paris, près de la forêt de Bondy; 900 hab. Anc. abbaye de l'ordre de St-Augustin, fondée en 1186, et célèbre par le séjour qu'y fit Mme de Sévigné. Tout auprès était le beau château et le parc du Raincy, auj. détruits.

LIXHEIM, v. de France (Meurthe), à 8 kil. N. E. de Sarrebourg ; 1000 hab. Jadis aux comtes palatins;