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LION-D'ANGERS (le), ch.-l. de cant. (Maine-et-Loire), à 14 kil. S. E. de Segré; 2718 hab.

LIONNE (Hug. de), ministre d'État, d'une famille noble du Dauphiné, né à Grenoble en 1611, mort en 1671. était neveu de Servien. Il fut, par la protection de Mazarin, nommé secrétaire de la reine mère, puis ambassadeur à Rome, 1655, et ministre des affaires étrangères, 1661. Il a laissé des Mémoires instructifs. C'était un habile négociateur : il eut une grande part au traité des Pyrénées (1659).

LIOTARD (J. Étienne), peintre de Genève, 1702-76, se fit un grand renom par ses pastels, ses miniatures et ses peintures en émail. Ou cite parmi ses chefs-d'œuvre, les portraits de l'empereur François I et de Marie-Thérèse, et celui de la Belle chocolatière.

LIPARI (îles), Æoliæ ou Vulcaniæ insulæ, archipel de la mer tyrrhénienne, au N. de la Sicile. On y compte 13 îles, dont 7 habitées : Lipari (Lipara), Stromboli (Strongyle), Volcano (Hiera), Ustini (Ostœodes), Felicudi (Phœnicusa), Alicudi (Ericusa), Salini (Didyme). Toutes offrent des traces volcaniques; Stromboli renferme un volcan qui fume encore. Ce sont ces volcans qui leur ont fait donner le nom Vulcaniæ; le nom d’Æoliæ est dû aux vents dont elles semblent être le séjour. La Fable faisait de ces îles la demeure d'Éole, dieu des vents. — L'île de Lipari, Lipara, primitivement Meligunis, la principale de l'archipel, a 8 kil. sur 6, et 18 000 hab., et a pour ch.-l. Lipari, ville commerçante, peuplée de 12 500 h. Évêché. Fruits et raisins exquis. — Cette île dans l'antiquité formait (avec le reste de l'archipel) un État puissant sur mer; elle fut asservie par Denys le Tyran, tomba ensuite aux mains de Carthage, et finalement passa aux Romains (256 av. J.-C.). Prise en 1340 par Robert I, roi de Naples, la ville de Lipari fut détruite en 1544 par Barberousse (Khaïr-Eddyn), mais elle fut bientôt relevée.

LIPENIUS (Martin), bibliographe, né en 1630 à Gortz dans le Brandebourg, mort en 1692, fut successivement co-recteur du gymnase de Halle, recteur et professeur au gymnase Carolin de Stettin (1672-76), puis co-recteur de l'académie de Lubeck. On a de lui : Bibliotheca realis theologica, Francfort, 1685; — juridica, 1679; — philosophica, 1682; — medica, 1679, etc.

LIPONA, anagramme de Napoli (Naples). Caroline Bonaparte, veuve de Murat, roi de Naples, avait pris le nom de comtesse de Lipona.

LIPPE (la), Luppia, riv. d'Allemagne, a sa source à Lippspring dans la principauté de Lippe-Detmold, entre en Prusse (Prov. rhénane) et tombe dans le Rhin près de Wesel, après 250 kil. de cours. — Elle a donné son nom à la seigneurie, ensuite comté de la Lippe, fief immédiat d'empire depuis la chute de Henri le Lion, et qui, grossi par plusieurs mariages, s'est subdivisé en Lippe-Detmold, Lippe-Bracke et Lippe-Schauenbourg (1613). La 2e branche s'est éteinte en 1709. L'aînée obtint le titre de prince en 1720; la dernière le reçut en 1807 en accédant à la confédération du Rhin. Sous l'empire français, la Lippe donnait son nom à un dép. dont Munster était le chef-lieu.

LIPPE-DETMOLD (Principauté de), située entre la régence prussienne de Minden, une enclave de la Basse-Hesse,le Hanovre et le comté de Pyrmont, a 1025k. carrés et 80 000 hab. capitale, Delmold. La Werra en est la rivière principale. On y trouve du fer, du sel, du plâtre; on exporte des bestiaux.

LIPPE-SCHAUENBOURG. V. SCHAUENBOURG-LIPPE.

LIPPI (Filippo), peintre, né vers 1381 à Florence, mort en 1438, fut élevé dans un couvent de Carmélites, puis employé à Naples par le roi Alphonse, et à Florence par Côme de Médicis. Son meilleur ouvrage est un Couronnement de la Vierge, à Florence. Ce peintre eut les aventures les plus romanesques. — Son fils, nommé aussi Filippo ou Filippino, fut également un peintre distingué. — Lorenzo L., de Florence, 1606-64, fut à la fois bon peintre et bon poëte. On a de lui un poème héroï-comique estimé pour le style : Il Malmantile racquistato (1676).

LIPPSTADT, v. située dans la principauté de Lippe-Detmold, sur la Lippe, à 80 kil. S. O. de Minden; 6000 h.; appartient moitié à la principauté et moitié à la Prusse. Prise par les Français en 1757.

LIPSE (JUSTE-). V. JUSTE-LIPSE.

LIPSIA, nom latinisé de LEIPSICK,

LIPTAU ou LIPTO, comitat de Hongrie (cercle en deçà du Danube), entre ceux d'Arva, de Zips, de Sohl et de Thurocz; 74 500 h.; ch.-l., St-Miklos. Or, argent, fer, antimoine; eaux minérales et thermales.

LIRE, bourg de l'ancienne Normandie (Eure), sur la Rille, à 36 kil. S. O. d'Évreux; 1700 hab. Anc. abbaye de Bénédictins.

LIRÉ, v. de France (Maine-et-Loire), à 19 k. N. O. de Beaupréau; 2265 hab. Patrie de J. Du Bellay.

LIRIA, Edeta, puis Laurona, v. d'Espagne (Valence), à 31 kil. N. O. de Valence; 10 000 hab. Ruines et inscriptions romaines. — Jadis capit. des Edetani, possédée successivement par les Romains, les Goths et les Maures, elle fut enlevée à ces derniers par Jacques le Conquérant, roi d'Aragon en 1252; elle devint enfin le ch.-l. d'un duché qui fut donné par Philippe V au maréchal de Berwick. — V. LEIRIA.

LIRIS, le Garigliano, riv. de l'Italie anc., naissait chez les Marses, passait à Frégelles, formait une partie des limites du Latium et de la Campanie, et tombait dans la mer Inférieure près de Minturnes, après avoir formé de vastes marais.

LIRON (dom Jean), bénédictin de St-Maur, né à Chartres en 1865, mort en 1749, aida Lenourry à terminer l’Apparatus ad bibliothecam SS. Patrum; mit en ordre les archives de l'abbaye de Marmoutiers et fut un des principaux collaborateurs de l’Histoire littéraire de la France, Paris, 1738 et suiv. On lui doit aussi la Bibliothèque chartraine, 1719.

LIS (ORDRE DU). V. LYS.

LISBONNE, Lisboa des Portugais, Olisippo, puis Felicitas Julia chez les anciens, capitale du Portugal et ch.-l. de l'Estramadure portugaise, sur la r. dr. du Tage, près de son embouchure; 290 000 hab. La ville, bâtie en amphithéâtre, a un aspect pittoresque et imposant : la vieille ville est laide; la nouvelle, qui est plus considérable, offre des rues droites, larges et propres. Le port, qui n'est guère qu'une rade excellente, est le seul port militaire du royaume. Nombreux ouvrages de fortification. On admire les places du Commerce et du Rocio, les rues do Ouro, Augusta et da Prata, la cathédrale, les églises St-Roch, St-Antoine, plusieurs couvents, les palais royaux d'Ajuda, de Bemposta, de Necessidades, le théâtre St-Charles, l'arsenal, etc. Lisbonne eut dès 1290 une université (transférée en 1338 à Coïmbre). Elle possède une célèbre Académie des sciences, une Académie de marine, avec observatoire, une école de construction et d'architecture navale,une Académie de fortifications, d'artillerie et de dessin, un collége de nobles, 4 bibliothèques, dont une très-riche (la Bibliothèque royale), 2 cabinets de physique, un jardin botanique; 5 théâtres et banque, fondée en 1822; plusieurs hôpitaux; l'hôpital St-Joseph est le plus important. Industrie active : bijouterie, orfévrerie, chapeaux, chocolat, eaux-de-vie et liqueurs; coutellerie, serrurerie, meubles, passementerie, rubans, savon, tabac. Fonderies de métaux, raffineries de sucre, imprimeries sur étoffes, tanneries, teintureries, etc. Presque toutes les grandes fabriques (armes, canon, poudre, cartes à jouer, porcelaine) sont au compte du gouvernement. Le commerce se fait en grand et embrasse toutes les marchandises venant du Portugal, des Açores, du Brésil, de l'Afrique et de l'Inde portugaise; exportation de citrons, oranges; vins, huiles, laines, cuirs, sel; importation de tissus en laine, coton, et fil, de bois, chanvre, café, etc. — Fondée, suivant une tradition fabuleuse, par Ulysse qui lui aurait donné son nom, mais plus probablement par les Phéniciens. Peu importante sous las Romains,