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L'insigne était une croix à 8 pointes, émaillée de pourpre et de vert alternativement, bordée d'or, anglée de 4 fleurs de lis d'or, et portant au centre, d'un côté l'image de la Vierge, de l'autre celle de S. Lazare.

LAZARISTES, congrégation fondée en 1625 par S. Vincent de Paul et approuvée par le pape Urbain VIII en 1632, fut ainsi nommée parce qu'à Paris l'ordre fut établi dans une maison qui avait appartenu à l'ordre de St-Lazare. Elle est connue aussi sous le nom de Prêtres de la Mission. Les Lazaristes vont en mission dans les pays étrangers pour y répandre le Christianisme, et se livrent à l'éducation des jeunes clercs; ils sont encore aujourd'hui chargés de l'enseignement ecclésiastique dans plusieurs diocèses.

LAZIQUE, Lazica, auj. pays des Lesghiz, portion de la Colchide, entre le Phase au N. et l'Arménie au S., est hérissée de montagnes. Les Perses et les Grecs se disputèrent vivement la possession de ce pays sous Justinien.

LAZZARONI, nom donné à la populace de Naples. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.

LÉANDRE, amant de Héro. V. HÉRO.

LÉANDRE (S.), archevêque de Séville, né à Carthagène vers 540, m. en 596, était frère de S. Isidore. Il convertit plusieurs princes visigoths, qui étaient ariens, ce qui le fit exiler par le roi Léovigilde; cependant il fut bientôt rappelé et même chargé d'instruire dans la foi catholique l'héritier du trône, Récarède. On le fête le 27 février et le 13 mars. On lui attribue la liturgie mozarabique.

LÉARQUE, fils d'Athamas. V. ATHAMAS.

LÉBADÉE, Lebadea, auj. Livadie, v. de Béotie, au S. O., près de Chéronée et de l'Hélicon. Près de là était le bois de Trophonius, célèbre par ses oracles. — V. LIVADIE.

LE BAILLEUL, vge du dép. de l'Orne, à 9 kil. N. d'Argentan; 900 hab. Berceau de la famille des Bailleul ou Baliol, qui régna en Écosse.

LE BAILLY (Ant. François), fabuliste, né à Caen en 1756, m. à Paris en 1832, fréquenta d'abord le barreau , mais l'abandonna pour les lettres. On a de lui : des Fables estimées pour leur élégance et leur bonhomie, Paris, 1784; des opéras, Corisandre, 1792; le Choix d'Alcide, 1811; Œnone, 1812; Diane et Endymion, 1814; des poésies fugitives, et quelques petits poëmes, entre autres le Gouvernement des animaux ou l'Ours réformateur, 1816.

LEBARBIER (J. J. Franç.), peintre, né en 1738 à Rouen, m. à Paris en 1826, alla en 1776 lever en Suisse des vues et dessins pour les Tableaux topographiques de la Suisse du baron de Zurlauben, et séjourna 4 ans à Rome, où il recueillit une foule de beaux dessins. On doit à cet artiste, outre une quantité prodigieuse de vignettes, plusieurs tableaux : le Siége de Beauvais, qui lui valut le titre de citoyen de Beauvais; le Siége de Nancy (à l'hôtel de ville de Nancy); Jupiter sur le mont Ida; Aristomène; l'Apothéose de S. Louis; S. Louis prenant l'oriflamme; Sully aux pieds de Henri IV.

LEBAS (Jacq. Phil.), graveur de Paris, 1707-83, a reproduit les plus belles toiles de Berghem, Wouvermans, Van Ostade, Téniers, Vernet, et a aussi gravé d'après lui-même. On cite de lui l’Enfant prodigue et David Teniers et sa famille. Il fut admis à l'Académie en 1743 et nommé en 1782 graveur du roi.

LEBAS (Phil.), conventionnel, compatriote et ami de Robespierre, né en 1766 à Frévent (Pas-de-Calais), était d'abord avocat à St-Pol. Nommé commissaire de la Convention aux armées de Sambre-et-Meuse et du Rhin, il y rendit d'importants services (1793-94). Ami de Robespierre, il le défendit au 9 thermidor, et se tua quand il vit sa cause perdue.

LEBAS (Philippe), fils du précéd., né à Paris en 1794, m. en 1860, s'est fait un nom comme helléniste et comme archéologue. Il servit dans la marine, puis dans l'armée de terre jusqu'en 1814. En 1820, il fut chargé de l'éducation du prince L. Napoléon (Napoléon III). Rentré en France en 1828, il devint professeur au collége St-Louis, maître de confér. à l'École normale, bibliothéc. de la Sorbonne. Il fut admis à l'Académie des inscriptions en 1838. On a de lui un Voyage archéologique en Grèce et en Asie Mineure (1847 et ann. suiv., in-fol.), une édition, avec traduction, de Nicetas Eugenianus, 1841, etc. Il a dirigé la publication du Dictionnaire encyclopédique de l'Hist. de France (12 vol. in-8, av. pi.), et traduit (avec Ansart) l’Atlas historique de Kruse.

LE BAS (L.-Hipp.), architecte, membre de l'Institut, né en 1782, m. en 1873; a fait le monument de Malesherbes, au Palais de justice, l'église de N.-D. de Lorette, etc. C'est lui qui a présidé à l'érection de l'obélisque de Louqsor, à Paris.

LE BATTEUX (l'abbé), né à Allend'huy, près de Reims, en 1713, mort en 1780, professa les humanités à Reims, puis à Paris, dans les colléges de Lisieux et de Navarre, et fut nommé professeur de philosophie grecque et latine au Collége de France. Il avait été reçu en 1754 à l'Académie des inscriptions, et en 1761 à l'Académie française. Ses principaux ouvrages sont : les Beaux-Arts réduits a un seul principe (l'imitation de la nature), 1746; Cours de Belles-lettres ou Principes de littérature, 1774, ouvrage encore estimé; une Traduction d'Horace, 1750; la Morale d'Épicure, 1758; les Quatre poétiques (d'Aristote, Horace, Vida, Boileau), 1771; Ocellus Lucanus et Timée de Locres, trad. du grec, 1768; Histoires des Causes premières, 1779; De l'arrangement des mots, traduit de Denys d'Halicarnasse, 1788. Il dirigea la publication des Cours d'études à l'usage des écoles militaires, 1776 et ann. suiv., 48 v. in-12.

LEBÉ (Guill.), graveur et fondeur de caractères, né à Troyes en 1525, m. à Paris en 1598, fut chargé par François I de perfectionner les caractères orientaux de H. Estienne, et par Philippe II de fondre les caractères de la belle Bible polyglotte d'Anvers. — Son fils, Guillaume II, soutint sa réputation. Il créa en 1604 un gros caractère arabe qui existe encore à l'Imprimerie impériale.

LEBEAU (Ch.), humaniste et historien, né à Paris en 1701, mort en 1778, fut successivement professeur de rhétorique aux colléges d'Harcourt, du Plessis, et des Grassins, professeur d'éloquence au Collége de France (1752); entra en 1748 à l'Académie des inscriptions et devint en 1755 secrétaire de cette académie. On a de lui une Histoire du Bas-Empire depuis Constantin, 22 vol. in-8, ann. 1757 et suiv., ouvrage bien écrit et consciencieusement rédigé, qui n'a pas été apprécié à sa juste valeur, mais qu'il était difficile de rendre intéressant (cette histoire fut terminée par Ameilhon). Lebeau écrivait parfaitement la langue latine, et excellait surtout à faire les vers latins. On a imprimé ses œuvres latines en 1782 sous la titre de Carmina et orationes. Il compléta et publia l’Anti-Lucrèce du cardinal de Polignac (1747). Il a fourni à l'Académie des inscriptions d'excellents mémoires, notamment sur la Légion romaine, et a rédigé les Éloges des académiciens morts pendant qu'il était secrétaire.

LÉBÉDAH ou LEBDA, v. d'Afrique, autrefois Leptis. V. ce nom.

LEBEDOS, v. d'Asie-Mineure, dans l'Ionie, sur la mer Égée, au N. de Colophon. Lysimaque la détruisit et en transféra les habitants à Éphèse.

LEBEUF (l'abbé J.), chanoine d'Auxerre, 1687-1760, membre de l'Académie des inscriptions, a rendu de grands services à l'histoire nationale par ses savantes et exactes recherches. Ses ouvrages les plus importants sont : Discours sur l'état des sciences dans la monarchie française sous Charlemagne, Paris, 1734; Recueil de divers écrits pour servir d'éclaircissements à l'hist. de France, 1738; Hist. d'Auxerre, 1743; Hist. de la ville et du diocèse de Paris. Quelques-uns de ses écrits, devenus introuvables, ont été réimpr. en 1843, 2 vol. in-8, par J. Pichon. M. H. Cocheris a donné une nouv. édition de l’His-