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coux, Lawfeld; et fut précepteur des quatre petits-fils de Louis XV. — Son fils, Paul Franç., 1746-1828, fut ambassadeur en Hollande et en Espagne (1776-90), et ministre du comte de Provence (1795-97). Il rentra en France en 1805 et devint pair à la Restauration. — Un des fils de celui-ci, Paul, comte de la Vauguyon, 1777-1839, combattit à Austerlitz, devint aide de camp de Murat et général de division.

LAVAUR, Vera ou Vora, ch.-l. d'arr. (Tarn), sur l'Agout, à 40 kil. S. O. d'Alby; 7077 hab. Ancien évêché (créé en 1318). Trib. de 1re inst., collége, biblioth. Éducation en grand de vers à soie; soieries. Célèbre dans la guerre des Albigeois par le massacre que Simon de Montfort fit de ses habitants, en 1121.

LAVEAUX (J. Ch. THIBAULT de), homme de lettres, né à Troyes en 1749, m. à Paris en 1827, fut d'abord maître de langue française à Bâle, à Stuttgard, à Berlin; revint en France à la Révolution, travailla à plusieurs journaux républicains, notamment au Journal de la Montagne, et fut nommé sous l'Empire inspecteur des prisons et hospices de la Seine, fonctions qu'il perdit à la Restauration. On a de lui, outre des traductions de l'allemand : Cours de langue et de littérature française, Berlin, 1784; Nouveau dictionnaire de la langue française, Paris, 1820, 2 v. in-4; Dictionnaire des difficultés de la langue, 1822, 2 vol. in-8, le meilleur de ses ouvrages; Dictionnaire synonymique de la langue française, 1826.

LAVEDAN (le), vallée de France (Htes-Pyrénées), dans l'arr. d'Argelès, a environ 50 k. de long. Villes principales : Lourdes et Campan.

LAVELANET, ch.-l. de c. (Ariége), à 27 kil. E. de Foix, sur la Touire, qui se jette près de là dans un gouffre; 2707 h. Aux env. château de Montségur.

LAVENTIE, ch.-l. de c. (Pas-de-Calais), à 20 kil, N. E. de Béthune ; 4297 hab.

LAVERNE, Laverna, déesse des voleurs et des fourbes chez les Romains.

LA VERPILLIÈRE, ch.-l. de c. (Isère), à 23 kil. K. E. de Vienne ; 1212 hab. Anc. château.

LA VICOMTERIE (Louis de), homme de lettres, né en 1732, m. en 1809, adopta avec ardeur les principes de la Révolution, fut député à la Convention, vota la mort du roi, fut membre du Comité de sûreté générale, se prononça au 9 thermidor contre Robespierre, et vécut depuis obscur, remplissant un emploi dans la régie du timbre. On a de lui : le Code de la Nature, 1788; les Crimes des rois de France, 1791 et 1833; le Peuple et ses rois, 1791; les Crimes des papes, 1792; Crimes des empereurs; Crimes des reines, etc., ouvrages empreints de l'esprit du temps.

LAVICUM, v. du Latium. V. LABICUM.

LA VIEUVILLE (Charles, marquis de), né à Paris vers 1582, m. en 1653, fut surintendant des finances en 1623, se fit des ennemis par un caractère présomptueux, fut enfermé au château d'Amboise en 1624, s'enfuit à l'étranger, rentra en France en 1628, y conspira contre Richelieu, dut s'enfuir à Bruxelles en 1631, ne revint que sous Mazarin, et obtint, en 1649, avec la direction des finances, le titre de duc et pair.

LA VILLE DIEU, ch.-l. de c. (Vienne), à 15 k. S. de Poitiers ; 425 hab. — V. VILLEDIEU.

LA VILLE DE MIRMONT (Alex. de), poëte dramatique, né à Versailles en 1783, mort en 1845, fut chef de division à l'Intérieur, puis inspecteur des prisons, et consacra ses loisirs aux lettres. On a de lui plusieurs comédies en vers, entre autres le Folliculaire (1820), qui obtint un grand succès auprès du public, mais que critiquèrent amèrement certains journalistes, qui s'y croyaient attaqués ; une Journée d'élection (1822), dont la censure défendit la représentation ; le Roman (1825), les Intrigants : cette dernière, reçue dès 1826, ne put être représentée qu'en 1831 ; et une tragédie, Charles VI, représentée en 1826, qui le fit, mais à tort, accuser de plagiat à cause de la ressemblance du sujet avec la Démence de Charles VI de Lemercier. Ses Œuvres ont paru en 1845, 4 vol. in-8.

LA VILLE HEURNOIS (BERTHELOT de), ancien maître des requêtes sous Louis XVI, agent secret des Bourbons pendant la Révolution, ourdit en 1796 avec l'abbé Brotier et de Presles une conspiration contre le gouvt républicain, fut découvert en 1797, et déporté à Sinnamary, où il mourut 2 ans après.

LA VILLETTE, anc. commune du dép. de la Seine, contiguë au mur de Paris, à l'extrémité du faubourg St-Martin, comptait en 1860 plus de 30 000 hab. Elle est auj. comprise dans Paris. Le canal de l'Ourcq y forme un beau bassin, où prennent naissance les canaux St-Martin et St-Denis. Chapellerie; savons, suif, bière, etc.; machines à vapeur, entreprises de vidanges; entrepôt d'huile, eaux de vie, etc.

LAVINIE, fille de Latinus, roi des Latins, et d'Amate, était fiancée à Turnus, roi des Rutules, lorsqu'Énée arriva en Italie. Énée obtint sa main de son père et l'épousa après avoir tué Turnus. Il bâtit en son honneur la ville de Lavinium. Après la mort d’Énée, Lavinie, craignant pour sa vie, alla se cacher dans des forêts, où elle accoucha d'un fils qu'elle nomma Sylvius. Le peuple força Ascagne, fils et successeur d’Énée, à la rappeler et à lui céder Lavinium.

LAVINIUM, auj. Patrica, v. du Latium, au S. de Rome et près de Laurente, fut bâtie, dit-on, par Énée, qui lui donna le nom de sa femme Lavinie. Elle fournit la colonie qui fonda Albe. Détruite au IXe s. par les Sarrasins.

LAVIT-DE-LOMAGNE, ch.-l. de cant. (Tarn-et-Garonne), à 18 kil. S. O. de Castel-Sarrasin; 1013 h.

LAVOISIER (Ant. Laurent), grand chimiste, né à Paris en 1743, fils d'un commerçant aisé, fut entraîné par le goût le plus vif vers l'étude des sciences naturelles, et mérita dès l'âge de 25 ans d'être admis à l'Académie des sciences (1768). Peu de mois après il obtint une place de fermier général : il sut concilier ses recherches scientifiques avec les devoirs de sa place. Il démontra en 1775 que la calcination des métaux et en général la combustion des corps est le produit de l'union de l'air respirable (oxygène) avec ces corps, et opéra par cette découverte une révolution en chimie; il reconnut en 1784 la composition de l'eau, et la prouva par des expériences directes. De concert avec Guyton de Morveau, il créa pour la chimie une nouvelle nomenclature qui devait changer la face de la science (1787). En même temps il faisait des applications utiles de ses connaissances, améliorait la fabrication de la poudre, perfectionnait l'agriculture, coopérait à l'établissement de nouvelles mesures, etc. Malgré tant de titres à la reconnaissance publique, il fut traduit en 1793 devant le tribunal révolutionnaire, par le seul motif qu'il appartenait au corps des fermiers généraux, fut condamné et exécuté le 8 mai 1794. Il avait commencé d'importants travaux que sa mort a laissés interrompus; il demanda en vain un délai de quelques jours pour achever des expériences utiles à l'humanité. On a de lui un Traité élémentaire de Chimie, 1789, et des Mém. de Physique et de Chimie, 1805. Ses Œuvres complètes ont été publiées aux frais de l'État, 1860-64.

LAVOULTE, ch.-l. de c. (Ardèche), à 20 kil. N. E. de Privas, sur le Rhône (r. dr.); 2663 hab. Église calviniste. Beau port sur le Rhône (1862). Culture de la vigne et du mûrier. Hauts fourneaux, fonderie de boulets. Grand château, jadis aux ducs de Ventadour.

LAVOUTE-CHILHAC, ch.-l. de c. (Hte-Loire), à 25 kil. S. de Brioude, sur l'Allier ; 683 hab.

LA VRILLIERE (L. PHÉLIPPEAUX, marquis de), né en 1672, m. en 1725, était ministre de la maison de Louis XIV et chargé des affaires de la religion protestante. Il fut seul conservé par le duc d'Orléans et reçut le titre de secrétaire de la Régence. Il fut remplacé en 1718 par son fils St-Florentin. Le comte de Maurepas était son gendre. — Le nom de La Vrillière est resté à une rue de Paris où était l'hôtel appartenant à la famille : l'hôtel est auj. la Banque de France.

LAW (John), fameux financier, né à Édimbourg en 1671, était fils d'un riche orfèvre. Il ne se fit d'abord remarquer que par son habileté au jeu et ses