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sur les principes de l’intelligence ou sur les causes et les origines des idées (2 vol. in-8, 1815-17, souvent réimprimés). S’éloignant de Condillac, dont il avait d’abord été le disciple pur, Laromiguière nie que tout se réduise dans l’homme à la sensation : outre la sensibilité, il admet l’activité, qui est mise en jeu par le sentiment ; il distingue 4 manières de sentir : sensation, sentiment de l’action des facultés de l'âme, sentiment de rapport, sentiment moral, et montre comment l’activité, s’appliquant à ces sentiments, en tire toutes nos idées. M. Mignet a lu à l’Acad. des Sciences morales une Notice historique sur Laromiguière, 1856. MM. V. Cousin et Saphary ont apprécié sa doctrine en sens divers.

LA ROQUE, ch.-l. de c. (Lot-et-Garonne), à 18 k. N. E. d’Agen ; 1380 hab.

LA ROQUE (André de), héraldiste, né en 1597 à Cormeilles, près de Caen, mort en 1687, s’est fait un nom par ses ouvrages sur les généalogies et le blason. Il a laissé : Histoire générale des maisons nobles de Normandie, Caen, 1654 (inachevé) ; Histoire généalogique de la maison d’Harcourt, Paris, 1662 ; Traité du blason, 1673 ; le Blason de la maison royale de Bourbon, 1626, etc.

LA ROQUE (Jean de), littérateur, né à Marseille en 1661, mort à Paris en 1745, voyagea dans le Levant, et publia : Voyage de l’Arabie Heureuse de 1708 à 1713, Paris, 1716 ; Voyage dans la Palestine, 1717 ; Voyage de Syrie, 1722, etc. On lui doit aussi la publication des Voyages de d’Arvieux. — Son frère, Ant. de La Roque, 1672-1744, obtint en 1721 le privilège du Mercure de France, et en publia 321 vol.

LA ROQUEBROU, ch.-l. de c. (Cantal), à 25 k. O. d’Aurillac ; 1365 hab.

LA ROTHIÈRE, vge du dép. de l’Aube, à 20 kil. N. O. de Bar-sur-Aube ; 200 hab. Combat acharné entre Napoléon et les alliés, 31 janv. 1814.

LARREY (Isaac de), historien, né à Lintot, près de Bolbec, en 1638, de parents calvinistes, fut obligé de sortir de France à cause de sa croyance et passa en Hollande, où il obtint le titre d’historiographe des États-Généraux. L’électeur de Brandebourg l’appela ensuite à Berlin, où il mourut en 1719. On a de lui : Histoire d’Auguste, Rotterd. (Berlin), 1690 ; l’Héritière de Guyenne ou Hist. d’Éléonore, 1691 ; Hist. d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande, 1707-13, ouvrage qu’on accuse de partialité et qui fut mis à l’Index ; Hist. de France sous Louis XIV, 1713-16, peu estimée.

LARREY (J. Dominique), chirurgien militaire, né en 1766 à Baudéan (Htes-Pyrénées), mort à Lyon en 1842, se forma sous Desault et Sabatier, fut chirurgien en chef à 28 ans, fit en cette qualité les campagnes d’Italie, d’Orient, d’Allemagne, d’Espagne, de Russie ; donna le premier l’exemple d’enlever les blessés sous le feu de l’ennemi, et fut lui-même atteint plusieurs fois, notamment à St-Jean d’Acre et à Waterloo, où il tomba entre les mains de l’ennemi ; fut à la paix nommé chirurgien en chef de la garde royale, malgré son culte bien connu pour l’Empereur, puis chirurgien en chef des Invalides et de l’hôpital du Gros-Caillou ; alla en 1841 inspecter les hôpitaux de l’Algérie, mais excéda ses forces dans ce service et mourut au retour. Il avait été nommé dès 1797 professeur au Val-de-Grâce ; membre de l’Institut d’Égypte et de l’Académie de Médecine dès leur fondation, il fut en 1829 admis à l’Institut de France. On lui doit les ambulances volantes (1793), qui permirent de donner aux blessés des secours immédiats, et qui le firent justement surnommer la Providence du soldat. Napoléon ne l’appelait que le vertueux Larrey : en 1809, après Wagram, il l’avait fait baron : il lui légua 100 000 fr. par son testament. Auteur d’innovations importantes (amputation immédiate, désarticulation de la cuisse, débridement des plaies d’armes à feu, appareils inamovibles pour fractures), Larrey a aussi laissé des écrits qui feront vivre son nom : Relation historique et chirurgicale de l’expédition d’Orient, 1803 ; Mémoires de médecine et chirurgie, 1812-31 ; Clinique chirurgicale, 1829-36. Pariset a prononcé son Éloge à l’Acad, da Médecine (1845). Une statue en bronze, œuvre de David (d’Angers), lui a été érigée au Val-de-Grâce. — Son fils, Hippolyte Larrey, né en 1808, a suivi avec honneur la même carrière : il est inspecteur général du service de santé et membre de l’Académie de Médecine.

LARRONS (îles des). V. MARIANNES.

LARROQUE (Matthieu de), ministre protestant, né en 1619 à Layrac, près d’Agen, mort en 1684, était pasteur de l’église de Rouen. C’était un homme plein d’érudition et de jugement. Il soutint une controverse avec Bossuet. On a de lui : Histoire de l’Eucharistie, Amst., 1669 ; Réponse au livre de M. de Meaux (Bossuet) sur la Communion, 1683 ; Nouveau traité de la Régale, 1685. — Son fils, Daniel de L., 1660-1731, abjura après la révocation de l’édit de Nantes. Il se fit mettre en prison pour avoir imputé à l’impéritie des ministres la famine de 1693. On a de lui une Vie de Mézeray, Amst., 1720.

LARS, mot qui signifiait roi, seigneur, chez les Étrusques. V. PORSENA et TOLUMNIUS.

LARTIUS FLAVUS (T.), consul l’an 501 av. J.-C., fut fait dictateur l’an 499 ; il est le premier.qui ait été revêtu de cette charge. Il vainquit les Fidénates, prit leur ville et se démit aussitôt du pouvoir.

LA RUE (le P. Ch. de), jésuite, né à Paris en 1643, m. en 1725, prêcha avec succès dans les provinces, à Paris et devant la cour, et fut employé à la conversion des Calvinistes des Cévennes. Il a composé des vers latins estimés (Carminum libri IV, Paris, 1668), 2 tragédies latines (Lysimachus, Cyrus), et une tragédie en vers français (Sylla) ; des Panégyriques, des Oraisons funèbres (celles du duc de Bourgogne et du maréchal de Boufflers) ; des Sermons de morale, dont les plus remarquables sont : le Pécheur mourant, le Pécheur mort et le sermon sur les Calamités publiques. On dit que l’Andrienne et l’Homme à bonnes fortunes, comédies données sous le nom de Baron, sont du P. de La Rue. On lui doit aussi des éditions estimées de Virgile et d’Horace, avec paraphrase et commentaires (dans la collection Ad usum Delphini).

LA RUE (Gervais, abbé de), archéologue, né à Caen en 1751, m. en 1835, se livra de bonne heure à des recherchés sur nos antiquités nationales. Prêtre insermenté, il se réfugia en Angleterre pendant la Terreur, explora les archives de la Tour de Londres et y découvrit une foule de poëmes et romans du moyen âge dont l’existence n’était pas même soupçonnée. De retour en France, il fut nommé professeur d’histoire à la Faculté des lettres de Caen (1808) et correspondant de l’Institut (1815). On a de lui : Mémoire sur les bardes armoricains, 1815 ; Essais sur la ville de Caen ; Recherches sur la tapisserie dite de la reine Mathilde, 1824 ; Essais sur les bardes, les jongleurs et les trouvères normands, 1834.

LARUNS, ch.-l. de c. (B.-Pyrénées), à 30 kil. S. E. d’Oloron ; 1650 h. Usines ; marbres ; eaux minérales.

LARVES. V. LÉMURES.

LA SABLIÈRE (Marguerite HESSEIN, dame de), dame distinguée par son esprit et sa bienfaisance, morte en 1693, fut un des ornements du XVIIe siècle. Elle savait la physique, l’astronomie, les mathématiques, et possédait plusieurs langues. La meilleure société se rassemblait chez elle ; elle s’est immortalisée par la protection qu’elle accorda au voyageur Bernier (qui fit pour elle son Abrégé de Gassendi), et par l’hospitalité qu’elle donna à La Fontaine. Elle inspira à La Fare une vive passion, qui fut partagée et que le poëte a chantée dans ses vers. Elle avait épousé Ant. de Rambouillet de La Sablière (1624-79), fils d’un riche financier, financier lui-même et régisseur des domaines du roi. C’était un homme d’esprit et un ami du plaisir : il composa de jolis madrigaux, publiés en 1680 par son fils, et réimprimés en 1825, dans les Petits classiques français de Ch. Nodier.

LA SALE (Ant. de), vieux romancier, né en 1398,