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(grosses toiles, calicots, étamines, etc.) ; commerce. Anc. forteresse. Patrie du poëte Rob. Garnier.

LA FERTÉ-FRÊNEL, ch.-l. de c. (Orne), à 45 kil. N. E. d’Argentan ; 478 h.

LA FERTÉ-GAUCHER, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), sur le Grand-Morin, à 15 kil. S. E. de Coulommiers ; 2119 hab. Tanneries, mégisseries ; commerce de grains. Il s’y livra en 1814 un combat entre les Français et les alliés.

LA FERTÉ-IMBAULT (Jacques d’ÉTAMPES, marquis de), maréchal de France, né en 1590, m. en 1668, se distingua au combat des Ponts-de-Cé, en 1620, aux siéges de St-Jean-d’Angély, de Montauban (1621), et surtout au combat de Veillane (1630), où, avec sa seule compagnie, il chargea et tailla en pièces 3000 ennemis ; servit dans les campagnes de Flandre, 1646-48, et fut fait maréchal en 1651. Il avait été quelque temps ambassadeur en Angleterre et rendit de grands services à son pays pendant son séjour à Londres.

LA FERTÉ-IMBAULT (la marquise de), fille de la célèbre Mme Geoffrin, se distingua comme sa mère par son esprit, mais fut aussi opposée aux philosophes que sa mère leur avait été dévouée. Mariée en 1733 au petit-fils du maréchal de La Ferté, elle resta veuve a 21 ans. Elle fut chargée, sous Mme de Marans gouvernante en titre, d’une partie de l’éducation de Mmes Clotilde et Élisabeth, sœurs de Louis XIV.

LA FERTE-MACÉ, ch. de c. (Orne), à 19 kil. E. de Domfront ; 6475 hab. Grande industrie : toiles de coton, rubans de fil, ouvrages de buis, teintureries.

LA FERTÉ-MILON, v. du dép. de l’Aisne, sur l’Ourcq, à 25 kil. N. O. de Château-Thierry ; 2000 hab. Beau château. Patrie de J. Racine.

LA FERTÉ-ST-AUBIN, jadis la FERTÉ-NABERT, Firmitas Naberti, ch.-l. de c. (Loiret), sur le Cosson, à 19 kil. S. d’Orléans ; 2203 hab.

LA FERTÉ-SENNETERRE. V. ST-NECTAIRE.

LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE, ch.-l. de c. (Seine-et-Marne), à 19 kil E. de Meaux (22 par ch. de fer) ; 4102 hab. Pierres meulières ; filature de laine. Commerce de blé, bois, charbon.

LA FERTÉ-SUR-AMANCE, ch.-l. de c. (Hte-Marne), à 30 kil. E de Langres ; 580 hab. Station.

LA FERTÉ-SUR-AUBE, Firmitas ad Albulam, v. de la Hte-Marne, à 32 kil. O. de Chaumont ; 1000 h. Combat entre les Français et les alliés en 1814.

LA FERTÉ-SUR-GROSNE, v. du dép. de Saône-et-Loire, à 11 kil. S. de Châlons ; 500 hab. Abbaye célèbre, une des 4 filles de Cîteaux. V. CÎTEAUX.

LA FERTÉ-VIDAME, ch.-l. de c. (Eure-et-Loir), à 36 kil. S. O. de Dreux ; 975 hab. Château.

LA FEUILLADE (Franç. d’AUBUSSON, vicomte de), maréchal de France, issu de la famille du grand maître d’Aubusson, fut un des plus zélés serviteurs de Louis XIV. Il fit avec distinction la campagne de Flandre (1651-54), alla, après la paix des Pyrénées, servir sous Montécuculii contre les Turcs, avec un corps de volontaires levés à ses frais ; accompagna Louis XIV en 1674 dans la conquête de la Franche-Comté ; prit Salins (1674), emporta, l’épée à la main, le fort St-Étienne qui défendait Besançon, fut fait maréchal en 1675, gouverneur du Dauphiné en 1681, et mourut en 1691. Courtisan flatteur, il avait fait ériger à ses frais, en 1686, sur la place des Victoires, à Paris, une magnifique statue de Louis XIV debout, couronné par la Victoire, et tenant à ses pieds quatre esclaves enchaînés, qui représentaient autant de nations vaincues ; cette statue, détruite en 1792, a été remplacée en 1821 par la statue équestre qu’on voit auj. sur la même place, et qui est l’œuvre de Bosio. — Son fils, Louis de La Feuillade, fut aussi maréchal (1724), mais il était loin d’égaler son mérite. Il se laissa battre en Piémont par le prince Eugène.

LAFFÉMAS (Barthélémy de), valet de chambre de Henri IV et contrôleur général du commerce, né en 1545 à Beausemblant (Dauphiné), m. vers 1612, s’efforça de ranimer l’agriculture et le commerce. On a de lui : Les Trésors et richesses pour mettre l’État en splendeur, Paris, 1598 ; Remontrances sur l’abus des charlatans, pipeurs et enchanteurs, 1601 ; Preuve du plant et profit des mûriers, 1603 ; Lettres de la feu royne mère comme elle faisoit travailler aux manufactures ; Hist. du commerce de France, 1606. — Son fils, Isaac de Laffémas, 1589-1650, avocat au parlement, conseiller d’État et lieutenant civil en 1638, fut tout dévoué au cardinal de Richelieu, ainsi qu’à Mazarin. Il a laissé, comme Laubardemont, une mémoire exécrée.

L’AFFICHARD (Thomas), auteur médiocre, né en Bretagne en 1698, m. à Paris en 1753, a donné un grand nombre de pièces qui furent jouées aux Français, aux Italiens, à l’Opéra-Comique, et dont plusieurs avaient été composées en société avec Panard, d’Orville et Gallet. On en a recueilli quelques-unes sous le titre de Théâtre de l’Affichard, 1746.

LAFFITTE (Jacques), né en 1767, m. en 1844, était fils d’un pauvre charpentier de Bayonne. Il vint jeune à Paris, entra en qualité de commis chez le banquier Perregaux, obtint la confiance de son patron, qui se l’associa, augmenta bientôt l’importance de la maison, fut nommé en 1814 gouverneur de la Banque, vint au secours de l’État obéré dans les moments difficiles qui suivirent l’invasion, reçut de Napoléon, partant pour l’exil, un dépôt de plusieurs millions, qu’il conserva religieusement, fit partie en 1815 de la Chambre des Représentants, puis de celle des Députés, fut réélu en 1817 par tous les colléges de Paris ; vota constamment, sous la Restauration, avec l’opposition ; eut la part la plus active à la révolution de Juillet (1830), et fut le premier à déférer au duc d’Orléans la lieutenance du royaume, puis la couronne ; accepta, au début de la révolution, le portefeuille des finances, devint président du conseil au 3 novembre 1830, et se montra favorable au mouvement, mais fut bientôt débordé, et se vit, après le sac de l’archevêché, obligé de se retirer (3 mars 1831). Dès lors, mécontent de la marche du gouvernement, il rentra dans l’opposition pour n’en plus sortir. J. Laffitte avait éprouvé, soit pendant son ministère, soit depuis, des pertes immenses qui le forcèrent à liquider sa maison de banque et à vendre son hôtel ; une souscription nationale racheta cet hôtel pour le lui conserver. Rendu à la vie privée, il reconstitua sa maison sous la dénomination de Banque sociale, et la vit de nouveau prospérer. Bienfaisant et généreux, J. Laffitte ouvrait sa bourse à toutes les infortunes, aidait l’industrie de ses capitaux, encourageait les lettres et les arts : aussi jouit-il d’une immense popularité. Une de ses 3 filles épousa le prince de La Moskowa. Outre ses Discours et Opinions, il avait rédigé des Mémoires, qui sont restés inédits, la publication en ayant été retardée par des contestations judiciaires.

LAFIN. V. BIRON (Ch. de).

LAFITAU (le Père), jésuite missionnaire, né à Bordeaux, mort en 1740, fut employé pendant plusieurs années dans les missions du Canada. Il a publié : Mœurs des sauvages américains, comparées aux mœurs des premiers temps, 1723 ; Histoire des découvertes et des conquêtes des Portugais dans le Nouveau-Monde, 1733. — Un autre Lafitau, P. Franç., parent du précéd., 1685-1764, fut évêque de Sisteron. Il a écrit contre les Jansénistes, et publié la Vie de Clément XI, l’Histoire de la constitution Unigenitus, 1737, Vie et mystères de la Ste Vierge, 1759.

LA FLÈCHE, Flexia, ch.-l. d’arr. (Sarthe), sur le Loir, à 40 kil. S. E. du Mans ; 6490 hab. Beau collége, fondée en 1603 par Henri IV et donné par lui aux Jésuites ; ce collége devint en 1764 une École militaire ; le Prytanée militaire de St-Cyr y fut transporté en 1808 ; le titre de Prytanée, remplacé en 1815 par celui de Collége militaire, a été rétabli en 1853. Toiles, étamines, chapellerie, huile de noix, etc. — La ville tire son nom d’une flèche qui fut placée au XIIe s. sur la tour de St-Tnomas. Patrie de l’astronome Picard, du mécanicien J. Sauveur.

LA FLOTTE, v. du dép. de la Charente-Inf., sur