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Il refusa, selon quelques historiens, la dignité de consul, qu'Auguste lui offrait. Il reste un seul fragment de lui, dans les Pandectes.

LA BERGERIE (J. B. ROUGIER de), agronome, né en 1759 à Bourgueil en Touraine, m. en 1836, a donné, entre autres ouvrages : Hist. de l'agriculture française, 1815; Hist. de l'agriculture des Gaulois, 1829; — des Grecs, 1829; — des Romains, 1834.

LABÉRIUS (DEC. JUNIUS), chevalier romain, auteur de Mimes, fut contraint par César à paraître sur la scène pour y jouer dans une de ses propres pièces. Il mourut 10 mois après le meurtre de César, l'an 43 av. J.-C. Macrobe nous a conservé le prologue de la pièce qu'il joua devant le dictateur (il y déplore avec dignité son abaissement). Les fragments de Labérius ont été recueillis par H. Étienne, Paris, 1564, et par L. F. Becher, Leips., 1787.

LABIAU, v. des États prussiens (Prusse), sur la Deine, à 50 kil. N. E. de Kœnigsberg; 3650 h. Un traité y fut conclu en 1656 entre la Suède et l'électeur de Brandebourg : la Suède cédait à l'électeur la Prusse orientale et l'Ermeland.

LABICUM ou LAVICUM, v. du Latium, voisine de Rome, entre Préneste et Tusculum, est auj. Colonna.

LABIENUS (Tit.), chevalier romain, tribun du peuple l'an 63 av. J.-C., pendant le consulat de Cicéron, servit avec distinction sous César dans les Gaules, mais abandonna ce général dès qu'il eut passé le Rubicon, et se rangea du parti de Pompée. Il combattit à Dyrrachium et à Pharsale, suivit Caton en Afrique, puis passa en Espagne auprès des fils de Pompée, et périt à la bataille de Munda (45). — Quintus L., son fils, fut envoyé près d'Orode, roi des Parthes, pour en obtenir des secours en faveur de Brutus, se retira chez ce prince après la bataille de Philippes, et commanda quelque temps les Parthes contre les Romains; il fut vaincu et pris par Ventidius, lieutenant d'Antoine.

LA BILLARDIERE (Julien HOUTON de), botaniste, né en 1755 à Alençon, m. en 1834, fut reçu docteur en médecine en 1780 et suivit d'Entrecasteaux dans son expédition à la recherche de La Pérouse. On lui doit : Description des plantes de Syrie; Hist. des plantes de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Calédonie; Voyage à la recherche de La Pérouse. Il était de l'Académie des sciences.

LABLACHE (Louis), célèbre chanteur, né en 1794 à Naples, d'un père français, m. en 1858, débuta en 1812 à Naples, comme buffo, parcourut successivement les villes de Messine, Palerme, Milan (1817), Venise, Turin, Vienne (1824), accueilli partout avec une faveur croissante, et vint enfin se fixer à Paris en 1830. Pendant plus de 25 ans il y fut sans rival aux Italiens. Lablache possédait une voix de basse d'une puissance et d'une souplesse merveilleuses. Sa science musicale, son goût parfait et en même temps la rondeur et la bonhomie de son jeu, tout contribuait à en faire un artiste consommé. Les pièces où il a été le plus applaudi sont la Sémiramide, Il Matrimonio segreto, l’Élixir d'Amore, la Gazza ladra, Cenerentola, I Puritani, Norma, etc.

LA BLETTERIE (J. Ph. René de), oratorien, né à Rennes en 1696, m. à Paris en 1772, enseigna l'histoire ecclésiastique au séminaire de St-Magloire, à Paris, puis fut nommé professeur d'éloquence au collége de France, et admis à l'Académie des Belles-Lettres en 1742. On lui doit : la Vie de l'empereur Julien, 1735 et 1746, ouvrage assez impartial; une Histoire de Jovien, avec la traduction des Césars et du Misopogon de Julien, 1748; des traductions des Annales de Tacite, 1708, des Mœurs des Germains et de la Vie d'Agricola, 1755, et quelques Dissertations.

LA BOÉTIE (Étienne de), écrivain du XVIe siècle, né en 1530 à Sarlat (Dordogne), se fit remarquer par sa précocité : à seize ans il avait traduit plusieurs ouvrages grecs. Il fut nommé conseiller au parlement de Bordeaux dès l'âge de 22 ans. Il mourut jeune, en 1563. Montaigne, dont il avait gagné l'amitié, a fait son éloge dans son chapitre de l'Amitié (Essais, I, 27), et a publié, plusieurs de ses écrits (traductions des Œconomiques d'Aristote, de la Mesnagerie de Xénophon, de Divers opuscules de Plutarque, des Vers latins et français, etc.). Son ouvrage le plus remarquable, celui qui lui valut l'amitié de Montaigne, c'est son Discours sur la servitude volontaire, où il s'élève avec hardiesse contre les abus du pouvoir absolu. Ses Œuvres complètes ont été publiées par L. Feugère, Paris, 1846.

LA BORDE (Benjamin de), né en 1734, était le 1er valet de chambre et le favori de Louis XV et devint fermier général après la mort de ce prince. Il cultiva les beaux-arts et les lettres, mit en musique plusieurs opéras de Quinault et de Marmontel et fit imprimer somptueusement plusieurs ouvrages. On a de lui : Essai sur la musique ancienne et moderne; Voyage pittoresque de la France; Histoire abrégée de la mer du Sud; Mémoires historiques sur Raoul de Coucy. Il périt en 1794, victime de la Révolution.

LA BORDE (H. Franç., comte de), général distingué, né à Dijon en 1764, m. en 1833, entra au service en 1783, commanda une division au siége de Toulon (1793), où il prit d'assaut sur les Anglais les deux plus importantes redoutes, fit toutes les campagnes de l'Empire, se distingua surtout en Portugal, occupa Braga, Oporto, Lisbonne, et fut blessé à Rolica; commanda en Russie une division de la jeune garde et fut blessé de nouveau à Dresde. Chargé par Louis XVIII du commandement de la 10e division militaire, il fut un des premiers, après le retour de l'île d'Elbe, à reconnaître l'Empereur. Il avait été fait comte dès 1809; il fut nommé par Napoléon dans les Cent-Jours chambellan et pair de France. Il fut banni en 1815.

LABORDE (Alex. L. Joseph, comte de), né à Paris en 1773, m. en 1842, était issu d'une famille du Béarn et avait pour père J. Joseph de Laborde, riche financier espagnol qui s'établit en France, où il fut anobli, et qui périt en 1794 sur l'échafaud révolutionnaire. Après avoir passé sa jeunesse en Autriche, il rentra en France dès 1797, accompagna en Espagne Lucien Bonaparte, envoyé en ambassade près de Charles IV, visita le pays en amateur éclairé des arts, publia à son retour le Voyage pittoresque et historique de l'Espagne (1807-1820, 4 vol. in-fol.), ouvrage magnifique qui absorba, une grande partie de sa fortune; fut attaché au Conseil d'État et chargé de plusieurs missions, eut part en 1814 à la capitulation de Paris comme adjudant-major de la garde nationale, fut élu député en 1822, défendit à la tribune les idées libérales, contribua à la révolution de 1830 et fut un instant préfet de la Seine. Attaché depuis comme aide de camp à la personne du roi Louis-Philippe, il était en même temps questeur de la Chambre des députés. Alexandre de Laborde fut un des propagateurs de l'enseignement mutuel. Il était depuis 1813 de l'Académie des inscriptions; il fut élu en 1832 membre de l'Académie des sciences morales. Outre des ouvrages de circonstance, on lui doit : Itinéraire descriptif de l'Espagne, 1808-et 1827; Voyage pittoresque en Autriche, 1821; les Monuments de la France classés chronologiquement, 1832-36. Son Éloge a été lu à l'Académie des inscriptions par M. Guigniaut (1861). — Son fils, M. Léon de Laborde (1807-1869), s'est fait connaître par d'intéressantes recherches sur l'histoire de l'art, de la gravure, de l'imprimerie, et sur les bibliothèques. Il a publié : les Grandes habitations françaises au XVIIe siècle; Voyages dans l'Arabie Pétrée, 1830, — en Asie Mineure et en Syrie, 1837; les Ducs de Bourgogne, Études sur les lettres, les arts et l'industrie pendant le XVe s., 1849-51; la Renaissance des arts à la cour de France, Études sur le XVIe siècle, 1850; Notice des émaux, bijoux, etc., exposés au Louvre, 1853; Athènes aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, 1855. Il remplaça son père à la Chambre des députés et à l'Académie des inscriptions.

LABOUAN (c.-à-d., en malais, port), îlot de la