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Kourdistan, coule au N. et à l’E. ; sépare l’Irak-Adjémi de l’Aderbaïdjan, et se perd dans la mer Caspienne près de Recht. Cours, 500 kil.

KIZIL-ARSLAN (Othman), souverain de l’Aderbaïdjan de 1166 à 1171, était de la dynastie des Atabeks. Il se souleva contre le sultan seldjoucide Togrul III, et régna quelque temps à Hamadan ; mais il fut trahi et mis à mort par ses officiers.

KIZLIAR, v. de Russie. V. KISLAR.

KLAGENFURTH, v. des États autrichiens (Carinthie), ch.-l. du cercle de son nom et de toute la Carinthie, à 72 kil. N. O. de Laybach, sur le Glan ; 14 500 hab. Résidence du prince évêque de Gurk ; tribunaux. Château impérial ; place ornée des statues de Marie-Thérèse et de Léopold I ; ruines romaines. Société d’agriculture, lycée, bibliothèque, etc. Draps fins, soieries, mousselines ; céruses, etc. Klagenfurth était jadis fortifiée ; les Français la prirent en 1797 et 1809 et en rasèrent les fortifications. — Le cercle de Klagenfurth ou de Carinthie inf. compte 200 000 hab.

KLAPROTH (Martin Henri), chimiste, né en 1743 à Wernigerode, m. en 1817, était professeur de chimie à Berlin, membre de l’Académie des sciences de cette ville et associé de l’Institut de France. Il a fait faire de grands progrès à la minéralogie par ses découvertes, et surtout par ses moyens particuliers d’analyse : on lui doit la découverte de l’urane, du titanium et de la zircone. Outre un grand nombre d’écrits insérés dans le Journal de physique, les Annales de chimie, le Journal des mines, etc., il a rédigé un système minéralogique basé sur les principes constitutifs des minéraux ; un Dictionnaire de chimie, en commun avec Wolff, 4 vol. in-8 (trad. en franç. par Bouillon-Lagrange et Vogel, 1810). Ses Mémoires sur la chimie ont été recueillis et trad. en franç. par Tassaert, Paris, 1807.

KLAPROTH (H. Jules), orientaliste, fils du préc., né à Berlin en 1783, m. à Paris en 1835, se livra d’abord à l’étude de la chimie et de la physique, puis s’adonna à l’étude des langues orientales ; accompagna en 1805 l’ambassade envoyée par la Russie en Chine ; revint en 1807 avec une ample moisson de livres chinois, mandchoux, mongols et japonais ; fut chargé par l’Académie de St-Pétersbourg d’explorer le Caucase (1808-1810), fut nommé en 1812 professeur de langues asiatiques à Vilna, mais se vit empêché par la guerre de prendre possession de sa chaire, et vint en 1815 se fixer à Paris, dont il fit sa patrie adoptive. On a de lui : Asia polyglotta ou Classification des peuples de l’Asie d’après leurs langues, Paris, 1823 ; Mémoires sur l’Asie, 1824-28 ; Tableau historique, géographique, etc. du Caucase, 1827 ; Tableaux historiques de l’Asie, 1826 ; Chrestomathie mandchoue, 1828 ; Nouveau Mithridate ou Classification de toutes les langues connues, etc. Son Voyage au Caucase, publié en all. à Halle, 1812-14, parut à Paris en franç. en 1823.

KLATTAU, v. des États autrichiens (Bohême), ch.-l. de cercle, à 108 kil. S. O. de Prague, 6500 hab. Gymnase de Bénédictins. Aux env., eaux minérales.

KLAUSENBOURG. V. KOLOSVAR.

KLAUSTHAL, v. des États prussiens, ch.-l. de capitanat, à 75 kil. S. E. de Hanovre ; 10 000 hab. Rues plantées d’arbres. Conseil supérieur et école des mines, hôtel des monnaies. Forges, clouteries, taillanderies. Riches mines d’argent (entre autres celles de Dorothea, Caroline et Neue-Benedikte). — Le capitanat de Klausthal comprend presque tout le Haut-Harz ; il a 35 kil. sur 12, et 30 000 hab.

KLÉBER (J. B.), général français, né à Strasbourg en 1753, était fils d’un maçon. Il étudia l’architecture, puis embrassa la carrière des armes. Il entra d’abord au service de l’Autriche ; mais, désespérant d’avancer, il revint en France en 1783, et vécut à Béfort d’une petite place d’inspecteur des bâtiments. Il s’engagea en 1792 dans un bataillon de volontaires, et s’éleva rapidement aux premiers grades. Il se signala au siège de Mayence sous Custine ; fut de là envoyé dans la Vendée, avec le titre de général de brigade ; résista avec 4000 hommes à 20 000 Vendéens au combat de Torfou, décida la victoire à Cholet, et, malgré quelques échecs, finit, de concert avec le général Marceau, par anéantir l’armée vendéenne au Mans et à Savenay (1793). L’horreur qu’il manifesta pour les mesures sanguinaires prises alors contre les Vendéens le fit condamner à un exil, d’où il fut bientôt tiré par le besoin qu’on avait de ses talents. Nommé général de division à l’armée de Sambre-et-Meuse, il contribua puissamment à la victoire de Fleurus (1794), battit l’ennemi à Marchiennes, prit Maestricht et dirigea le blocus de Mayence. En 1795, il força le passage du Rhin, battit le prince de Wurtemberg à Altenkirchen, et le prince de Wartensleben à Friedberg (1796). Néanmoins il tomba dans la disgrâce du Directoire et quitta l’armée (1797). Tiré de sa retraite par Bonaparte qui partait pour son expédition d’Égypte, il eut la plus grande part aux victoires du mont Thabor et d’Aboukir, et fut jugé digne du commandement en chef lorsque Bonaparte revint en France (1799). Voyant son armée réduite à un état de détresse déplorable, il avait consenti à signer la convention d’El-Arich (1800) mais l’amiral anglais ayant refusé de la ratifier si les Français ne se rendaient prisonniers, il reprit les armes, battit à Héliopolis une armée turque dix fois plus nombreuse (19 mars 1800), et soumit de nouveau l’Égypte révoltée. Il s’occupait à consolider cette conquête et allait conclure la paix avec les Turcs, lorsqu’il fut assassiné au Caire par un Turc fanatique (juin 1800). L’abandon de l’Égypte, qui suivit bientôt, montra toute la grandeur de la perte que la France avait faite. Kléber n’était pas moins remarquable par les avantages du corps que par le courage et les qualités de l’âme : il avait une taille élevée, un port majestueux. Son Éloge funèbre fut prononcé en Égypte par Fourier, et à Paris par Garat. Strasbourg lui a élevé une statue de bronze en 1840.

KLEEBERG, bourg du Bas-Rhin, à 6 kil. S. O. de Wissembourg et à 40 kil. S. E. de Deux-Ponts ; 800 hab. Château qui a été le berceau de la dynastie des rois de Suède de la maison de Deux-Ponts (Charles-Gustave, Charles XI et Charles II). V. SUÈDE.

KLEFEKER (Jean), magistrat, né en 1698 à Hambourg, m. en 1775, est auteur d’un ouvrage curieux intitulé : Bibliotheca eruditorum præcocium, 1717, et d’une Collection des lois de Hambourg, 1765-73, 12 vol. in-8 (continuée par Chr. Anderson, 1783-1801).

KLEIN (Jean Théodore), naturaliste, né en 1685 à Kœnigsberg, m. en 1759, était secrétaire du sénat de Dantzick. Ses principaux ouvrages, écrits en latin, sont : Histoire des Échinodermes ou Oursins, Dantzick, 1734 ; — des Poissons, 1740 ; — des Oiseaux, 1750. Ce naturaliste manquait de méthode.

KLEIN (Ern. Ferd.), jurisconsulte, né à Breslau en 1743, m. en 1810, coopéra à la rédaction du code prussien (1780), puis devint directeur général de l’Université de Halle, juge au tribunal suprême, enfin secrétaire d’État au département de la justice. Il a laissé : Annales de la législation dans les États prussiens, en allemand, Berlin, 1788-1807, 24 vol. in-8 ; Principes du droit pénal allemand et prussien, 1799 ; Système du droit civil prussien, 1801.

KLEIN (Bernard), compositeur, né en 1794 à Cologne, mort en 1832, a composé une foule de sonates pour le piano, des chants religieux, des oratorios estimés, un opéra de Didon, etc.

KLEINHARTS. V. CLÉNART.

KLEIST (Christian de), poète allemand, né en 1715 à Zeblin près de Kœslin en Poméranie, prit du service en Danemark, puis en Prusse sous Frédéric II, et mourut en 1759, des blessures qu’il avait reçues a la bataille de Kunersdorf. Profitant des loisirs que lui laissait la guerre, il publia un premier recueil de poésies en 1756 et un second en 1758. Son meilleur poème, le Printemps, a été traduit en français par Hubert, 1766, par N. Beguelin, 1781, et par A. Sar-