Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

écrits, un Éloge de la ville de Moukden, que le P. Amiot a traduit en français, Paris, 1770.

KHIMARIOLI (monts), ou DELLA CHIMERA, petite chaîne de la Turquie d’Europe, à l’O., s’étend parallèlement au canal d’Otrante, dans le sandjakat de Delvino jusqu’à celui d’Avlone, et se termine par le cap Linguetta. Elle répond aux monts Acrocérauniens des anciens.

KHIOUNG-TCHEOU, v. et port de Chine, dans l’île d’Haïnan, sur la côte N., à 250 kil. S. O. de Canton ; 200 000 hab. Temples nombreux, collèges, bibliothèque. Commerce avec Macao, le Tonquin, la Cochinchine, Singapour, etc.

KHIVA, v. forte du Turkestan, capit. du khanat de Khiva, près du Djihoun, à 560 k. N. E. d’Asterabad ; env. 10 000 hab. Citadelle, 30 mosquées, medresseh ou collège. Commerce assez actif. Grand marché d’esclaves. — Le khanat s’étend entre la mer d’Aral et les steppes de Kirghiz au N., le Djihoun à l’E., la Boukharie au S. E. et des déserts stériles et sablonneux à l’O. et au N. O. ; 500 000 hab. (Araliens, Karakalpaks, Turcomans et Tartares mahométans, dont 100 000 esclaves). Ce khanat est le plus vaste du Turkestan ; mais il ne renferme presque que des déserts. Les habitants commercent par caravanes avec Orenbourg, Astrakhan, la Perse et l’Afghanistan. — Ce pays faisait autrefois partie du Kharizm (V. ce mot). Pierre le Grand voulut en vain le conquérir. Depuis 1802, le khanat de Khiva s’est beaucoup agrandi sous Mohammed-Rachim et sous son fils Rehman-Kouli-Khan. Les Russes étendirent leur domination, en 1854, jusqu’aux portes de Khiva, dont le Khan devint leur vassal. Après une vaine tentative de résistance, le Khan accepta ce vasselage par le traité du 25 août 1873.

KHODAVANDKIAR, anc. sandjak de la Turquie d’Asie (Anatolie), au S. de la mer de Marmara, avait pour ch.-l. Brousse, et répondait à la partie mérid. de l’anc. Bithynie, à la partie occid. de la Phrygie Épictète et à une petite portion de la Mysie orient.

KHODJEND, Alexandria ultima, Alexandreschata ? v. du Turkestan, dans le khanat de Khokhan, à 50 kil. N. de Khokhan, sur le Sir-Daria, r. g. ; 60 000 hab. Commerce avec les Boukhares et les Russes en soie, brocarts, toiles peintes, etc.

KHOÏ, Artaxata ? v. de Perse (Aderba-idjan), à 130 kil. N. O. de Tauris ; 25 000 hab. Fortifiée à l’européenne. Industrie et commerce actifs. Chah Ismaïl fut défait dans les environs de Khoï en 1514 par le sultan Sélim I. La ville moderne ne date que du règne de Kérim-Khan.

KHOKHAN, ou KHOKAND, v. du Turkestan, capit. du khanat de Khokhan, à 270 kil. N. E. de Samarcand, non loin du Sir-Daria ; 400 mosquées ; caravanséraïs ; vaste château et hautes murailles ; quelques anciens monuments. Drap, toiles de coton, étoffes de soie, brocarts, etc. Gengis-Khan fit de cette ville sa résidence principale, et Tamerlan y donna, pour le mariage de ses petits-fils, une fête où se trouvèrent réunis 500 ambassadeurs de peuples soumis. — Le khanat de Khokhan, partie de l’anc. Scythie en deçà de l’Imaüs, est borné au N. par les Kirghiz noirs, au S. par la Boukharie et le khanat de Hissar, à l’E. par le Kachgar. Il a 560 k. sur 200, et 3 000 000 d’hab. Les Russes s’en sont emparés de 1866 à 1875.

KHOLMOGORY, petite v. de Russie, anc. capit. de la Biarmie ou Permie. V. PERMIE.

KHONDEMIR (BEN-HOMAMEDDYN), historien persan du XVe siècle, fils de Mirkhond, vivait à Hérat, et m. vers 1530. Il fut, comme son père, protégé par l’émir Aly-Chyr, qui lui confia la garde d’une bibliothèque. Il composa deux ouvrages importants : Khélassé-al-Akbar (Quintessence de l’histoire), abrégé chronologique qui va depuis la création jusqu’à l’an 471, et Habyb-al-Seïar (l’ami des biographies), qui s’étend jusqu’à l’an 1523. Ce dernier est le plus estimé.

KHOPER, riv. de la Russie d’Europe, naît dans le N. du gouvt de Saratov, traverse ceux de Voronèje et des Cosaques du Don, et tombe dans le Don, r. g., après un cours de 750 kil.

KHORAÇAN, ou KHORASSAN, Parthiène, Margiane et partie de l’Arie des anc., contrée de la Perse, entre le Mazandéran à l’O., le khanat de Balkh à l’E., celui de Boukhara au N., l’Irak-Adiémi et le Sedjistan au S. : 880 kil. sur 450 ; 1 900 000 hab., Perses, Afghans, Tartares, Uzbeks, Turcomans, peuplades nomades. On distingue : le Khoraçan persique, à l’O. ; places principales : Mesched, Nichabour, Kélat, Kabouchan ; et le Khoraçan afghan, dit aussi royaume d’Hérat, à l’E. (V. HÉRAT). Montagnes qui se détachent de l’Hindou-Koh et courent du S. E. au N. E. Déserts immenses, lacs ; quelques parties fertiles à l’O., pâturages. Soieries, tissus de coton, superbes tapis, armes à feu et sabres renommés. Mines de turquoises et de rubis. Le Khoraçan est exposé aux incursions des hordes pillardes du Nord. Ce pays était autrefois une des provinces les plus florissantes de la Perse ; mais les incursions continuelles des Tartares l’ont rendu presque désert.

KHORREMABAD, Corbiena, v. de Perse (Khousistan), ch.-l. du Louristan, près de la Kerka, à 110 k. S. O. d’Hamadan. Résidence d’un khan.

KHORSABAD, Vge désert de la Turquie d’Asie, à 20 kil. N. E. de Mossoul. M. Ch. Botta, consul de France, y découvrit en 1843 les restes d’un vaste palais couvert de bas-reliefs et d’inscriptions cunéiformes, qui paraît avoir appartenu à l’antique Ninive. Une partie de ces précieuses antiquités, dessinées sur place par M. E. Flandin, a été en 1845 transportée en France et déposée au Louvre. V. NINIVE.

KHOSREW-PACHA, né en Circassie vers 1769, m. en 1855, fut d’abord esclave et s’éleva par son mérite aux plus hautes dignités. Gouverneur de l’Égypte après le départ des Français (1801), il administra ce pays jusqu’au moment où l’insurrection des Mamelouks soulevés par Méhémet-Ali l’obligea de l’abandonner (1803). Après avoir été successivement capitan-pacha, gouverneur de Constantinople, grand séraskier, il fut nommé grand visir et aida puissamment le sultan Mahmoud dans les réformes qu’il projetait. Malgré ses revers à la tête des armées et les accusations continuelles de ses ennemis, Khosrew resta en faveur jusqu’à la mort de Mahmoud (1839). Il fut sans cesse en rivalité et en lutte avec Mehémet-Ali.

KHOSROU. V. CHOSROÈS.

KHOTAIS, v. de Russie. V. KOTATIS.

KHOTIN, v. de Russie. V. CHOCZIM.

KHOUANS, c.-à-d. frères, nom donné dans l’Afrique du N. aux membres de plusieurs associations secrètes dont l’objet est à la fois politique et religieux. La plupart des soulèvements des indigènes de l’Algérie ont été provoqués par les Khouans.

KHOU-KHOU-NOOR (c.-à-d. lac bleu), lac de l’empire chinois, situé par 37° lat. N. et 96° long. E., a 110 k. sur 45, et est entouré de hautes montagnes d’où sortent le Hoangho, le Thalouen, le Menam-Kong, etc. Il a donné son nom à ces montagnes, ainsi qu’au pays environnant.

KHOULM ou KHOULOUM, v. du Turkestan, sur le Khoulm, affluent du Djihoun, à 56 kil. E. de Balkh ; 8000 maisons ; 2 châteaux forts. Chevaux.

KHOURREM, c.-à-d. favorite. V. ROXELANE.

KHOUSISTAN, Susiane et pays voisins, prov. de la Perse occidentale, entre le Kourdistan au N., l’Irak-Adjémi au N. E., le Fars à l’E., le golfe Persique au S., l’eyalet de Bagdad à l’O. ; 400 kil. sur 310 ; 900 000 h. (Kourdes et Loures) ; ch.-l., Chouster. Villes principales : Dizfoul, Khorremabad. Le Khousistan comprend, avec le Khousistan propre (anc. Susiane), le Louristan (Elymaïde) et le territoire d’Ahouaz (pays des Uxiens). C’était jadis la prov. la plus riche et la plus peuplée de la Perse ; auj. elle est presque déserte.

KHOVARESM. V. KHARIZM.

KIAKHTA, v. et fort de la Russie d’Asie (Irkoutsk), à 200 k. S. E. d’Irkoutsk, sur les frontières de Chine ;