Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

JUNG-FRAU (c.-à-d. la jeune fille), mont. des Alpes Bernoises (Suisse), sur les limites des cantons de Berne et du Valais ; 4180m de hauteur.

JUNGIUS, Joachim Junge, savant allemand, né à Lubeck en 1587, m. en 1657, enseigna les mathématiques à Rostock, puis devint recteur de l'école de St-Jean à Hambourg. Il combattit le Péripatétisme, tenta de ramener ses contemporains à l'étude de la nature, et donna lui-même les meilleurs exemples. Il a publié : Geometria empirica et Logica Hamburgensis, et a laissé plusieurs manuscrits dont une partie a été détruite par un incendie. J. Vaget, son disciple, en a publié quelques-uns qui roulent sur la physique et la botanique. Leibnitz faisait le plus grand cas de Jungius et l'égalait presque à Descartes. Guhrauer a écrit sa Vie, Breslau, 1846, et Leips., 1850.

JUNG STILLING, mystique. V. STILLING.

JUNIN, vge de la république du Pérou, au N. E. de Lima ; 300 hab. Bolivar y battit les Espagnols le 6 août 1824. — Junin a donné son nom à un dép. du Pérou, qui avait pour ch.-l. Huanuco.

JUNIUS, nom d'une célèbre famille de Rome, qui prétendait descendre d'un des compagnons d'Énée. — Un membre de cette famille, Marcus Junius, épousa une fille de Tarquin l'ancien et fut père de Junius Brutus. V. BRUTUS.

JUNIUS (Adrien), en hollandais der Jonghe (le jeune), érudit du XVIe siècle, né à Hornen 1512, m. en 1575, se rendit habile dans les langues, les lettres et la médecine, exerça longtemps la médecine à Harlem, et fut appelé à Copenhague comme 1er médecin du roi ; mais, ne pouvant s'habituer au pays, il revint brusquement à Harlem. Il y fut nomme recteur des écoles. On a de lui : Lexicon græco-latinum, Bâle, 1548; De anno et mensibus, 1553; Nomenclator omnium rerum, 1555, souvent réimprimé; des traductions du grec, des poëmes latins, des lettres, etc.

JUNIUS (François), érudit, né à Heidelberg en 1589, m. à Windsor en 1677, alla en 1620 se fixer en Angleterre, et fut pendant 30 ans bibliothécaire du comte d'Arundel. On a de lui un Traité sur la peinture des anciens, Amst., 1637 ; une édit. du Manuscrit d'Argent, paraphrase des évangiles gothiques, Dordrecht, 1665, un Glossaire de cinq langues septentrionales, publié par Lye, Oxford, 1745, etc.

JUNIUS, pseudonyme sous lequel se cacha l'auteur de Lettres politiques d'une virulence extrême, publiées à Londres de 1769 à 1772 dans le Public Advertiser, et qui étaient dirigées contre le ministère de lord North. On n'en connaît pas encore certainement le véritable auteur: on a nommé Burke, lord Sackville, Hamilton, Philip Francis, Hugh Boyd, Glover, lord Temple, lord Grenville, W. H. Bentinck, le libraire Almon, qui en était l'éditeur. On penche auj. pour Ph. Francis, secrétaire de lord Chatam et membre du Parlement, m. en 1818. Les meilleures éditions de ces lettres sont celles de Londres, 1796, 1812, et d’Édimbourg, 1822. Elles ont été traduites en français en 1791 et en 1823, par J. T. Parisot.

JUNIUS BRUTUS, pseudonyme. V. LANGUET.

JUNIVILLE, ch.-l. de c. (Ardennes), à 15 kil. S. E. de Réthel; 1600 hab.

JUNON, reine des dieux, fille de Saturne et de Rhée, sœur et femme de Jupiter, dont elle eut Vulcain, Hébé, auxquels on ajoute quelquefois Lucine. Elle était aussi mère de Mars; mais elle le conçut seule, piquée de ce que Jupiter avait seul produit Minerve. On attribue d'ordinaire à cette déesse un caractère fier et jaloux et des haines implacables. Irritée de ce que le berger troyen Pâris lui avait préféré Vénus en adjugeant à celle-ci la pomme d'or, elle excita la guerre de Troie et s'acharna à la perte de cette malheureuse ville. Elle persécuta continuellement les nombreuses maîtresses de son époux, Io, Latone, Callisto, Sémélé, Alcmène, ainsi que les fruits de leurs amours, surtout Hercule. Jupiter, irrité de ses reproches continuels, la fit un jour suspendre avec une chaîne d'or entre le ciel et la terre. Junon était particulièrement honorée à Samos, à Argos, à Olympie, à Carthage et à Rome. On la regardait comme présidant aux mariages et aux accouchements. Le paon, type de la beauté et de l'orgueil, lui était consacré. On la représente assise sur un trône, le diadème sur la tête et le sceptre à la main; un paon est à ses côtés, et, derrière elle, Iris, sa messagère, déploie les couleurs de l'arc-en-ciel. Ses surnoms les plus ordinaires étaient ceux de Lucina et Pronuba. — On appelait Junons des génies particuliers qui étaient comme les anges gardiens des femmes.

JUNOT (Andoche), duc d'Abrantès, général français, né à Bussy-le-Grand (Côte-d'Or), en 1771, d'une famille aisée, partit comme volontaire à l'époque de la Révolution, et se fit remarquer, au siège de Toulon (1793) par sa valeur impétueuse; fut emmené en Égypte par le général Bonaparte comme aide de camp, se distingua surtout au combat de Nazareth, fut, à son retour, nommé général de division (1801), puis commandant et enfin gouverneur de Paris (1804). Mis en 1807 à la tête de l'armée dirigée contre le Portugal, Junot s'empara facilement de ce pays et en fut nommé gouverneur, avec le titre de duc d'Abrantès. Mais il n'était pas à la hauteur de sa position, et, en 1808, après avoir été défait à Vimeiro par Wellesley (depuis lord Wellington), il dut signer la capitulation de Cintra, et abandonner sa conquête. Cet échec lui attira la disgrâce de Napoléon; néanmoins, il prit part à la guerre d'Espagne (1810), à celle de Russie (1812), et fut nommé gouverneur des provinces Illyriennes. Mais sa raison s'égara tout à coup et il fut obligé de revenir en France où il mourut en 1813. — La duchesse d'Abrantès, sa femme, a écrit des romans et des Mémoires. V. ABRANTÈS.

JUNQUERA (val de la), Juncaria, vallée de la Navarre, à 8 kil. S. E. de Pampelune, entre Muez et Salinas-de-Oro. Position militaire importante. Ordogno, roi des Asturies, et Garcia, roi de Navarre, y furent défaits en 921 par Abdérame III.

JUNQUIÈRES (J. B. de), poëte burlesque, né a Paris en 1713, m. en 1786, était lieutenant de la capitainerie des chasses de Senlis. On a de lui : l'Élève de Minerve ou le Télémaque travesti, poëme, 1759; Épître de Grisbourdon à Voltaire, 1756 ; Caquet-Bonbec ou la Poule à ma tante, 1763, etc.

JUNTE, en espagnol junta, c.-à-d. réunion. Ce nom ne fut d'abord donné en Espagne qu'au conseil du commerce et des mines et au conseil d'administration des tabacs ; mais il a été étendu depuis aux divers conseils administratifs et aux assemblées politiques des provinces. En 1808, les juntes se-mirent à la tête de l'insurrection contre les Français : outre les juntes provinciales, il y avait une junte centrale, chargée d'organiser la résistance.

JUNTES (les), en italien Giunta, famille d'imprimeurs italiens qui tenaient le 1er rang après les Manuce. Philippe Junte, né à Florence en 1450, y exerça son art de 1497 à 1517. Il obtint le premier du pape Léon X un privilège de 10 ans pour l'impression des auteurs grecs et latins. Après sa mort, ses héritiers paraissent avoir formé une société : car de 1518 à 1530 les livres de cette imprimerie portent cette formule : Apud Juntas. Depuis 1531, ils ne portent plus que le nom de Bernard, un des fils de Philippe. — Deux branches de la famille des Juntes s'établirent au commencement du XVIe siècle, l'une à Venise, l'autre à Lyon.

JUPILLE, Jobii Villa, v. de Belgique (Liège), à 2 kil. E. de Liège; 2500 hab. Aux env., mines de houille. C'est à Jupille que mourut Pépin d'Héristal.

JUPIN, nom donné par nos vieux poëtes à Jupiter.

JUPITER, en grec Zeus, le dieu suprême, le père et le maître des dieux et des hommes pour les Grecs et les Romains, était fils de Saturne et de Rhée. Saturne n'ayant obtenu de son frère Titan la cession du trône qu'à la condition de ne point élever d'enfants mâles, Jupiter devait être dévoré en naissant par son propre père; mais il fut sauvé par la ruse