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l'an 95. Josèphe a écrit l’Histoire de la guerre des Juifs contre les Romains, en 7 liv., ouvrage dont Titus faisait le plus grand cas; cette histoire fut rédigée d'abord en syriaque, puis mise en grec par l'auteur même. On a en outre de lui les Antiquités judaïques en 20 livres : c'est l'histoire des Juifs jusqu'à la prise de Jérusalem; sa propre Vie; deux livres Contre Apion, adversaire des Juifs; un Éloge des sept Macchabées martyrs ; tous ces ouvrages sont écrits en grec. La clarté et l'élégance de Josèphe l'ont fait surnommer par S. Jérôme le Tite-Live de la Grèce, mais sa véracité est suspectée. Les OEuvres de Josèphe ont été réunies par Sig. Havercamp, avec la trad. lat. de J. Hudson, Amst., 1726, 2 vol. in-fol., et réimprimées par G. Dindorf, dans la Bibliothèque grecque de F. Didot. Elles ont été trad. en franc, par Arnaud d'Andilly, Amst., 1681, 5 vol. in-12; par le P. Joachim Gillet, Paris, 1756, 4 vol. in-4; et par l'abbé Glaire, 1846, in-4. M. Isambert en a laissé une traduction manuscrite.

JOSÉPHINE (Marie Joséphine Rose TASCHER DE LA PAGERIE), impératrice des Français, née en 1763, à la Martinique, m. en 1814, fut mariée dès l'âge de 15 ans au vicomte de Beauharnais, dont elle eut deux enfants, Eugène et Hortense. Après avoir vu son mari traîné à l'échafaud, elle fut elle-même incarcérée, et ne dut sa liberté qu'à Tallien. Elle ne tarda pas à prendre un grand ascendant sur son libérateur, puis sur le directeur Barras. Dans une audience qu'elle eut du général Bonaparte pour lui demander une grâce, elle lui inspira le sentiment le plus tendre, et bientôt elle consentit à l'épouser (1796). Elle partagea la haute fortune de son époux. Devenue impératrice, elle n'usa de son pouvoir que pour faire le bien, et se fit universellement aimer; on lui reprochait seulement une prodigalité peu réfléchie. Napoléon,n'ayant point d'enfant de son union avec elle, crut devoir divorcer : Joséphine supporta avec résignation cette séparation cruelle (1809). Elle vécut depuis, soit au château de Navarre, dans le département de l'Eure, soit à la Malmaison, où elle mourut, peu après la chute de l'Empereur. Son corps fut déposé dans l'église de Rueil. Cette princesse unissait à la beauté et à une extrême bonté une grâce irrésistible. L'Histoire de l'imp. Joséphine a été écrite par J. d'Aubenas, 1859; ses Lettres ont été publiées en 1827 et 1833. Une statue lui a été érigée à Fort-de-France (Martinique) en 1856.

JOSEPHINOS. V. AFRANCESADOS.

JOSEPPIN (LE), Joseph Cesari, dit il Giuseppino, peintre italien, né en 1560 à Arpino, m. à Rome en 1640, était fils d'un peintre d'enseignes, et fut d'abord au service des peintres qui travaillaient aux embellissements du Vatican. Ceux-ci, ayant reconnu en lui d'heureuses dispositions, le présentèrent à Grégoire XIII, qui lui fit donner des leçons de peinture. 11 devint bientôt un des plus habiles artistes de Rome ; Clément VIII le nomma directeur des travaux de St-Jean de Latran. Il avait une facilité prodigieuse; mais, par cette facilité même, il contribua à propager le faux goût. Parmi ses tableaux, on distingue une Ascension; une Madone dans le ciel; une Bataille entre les Romains et les Sabins; Diane et Action ; une Nativité; l’Enlèvement d'Europe, et Adam et Ère chassés du paradis terrestre (au Louvre). Ses derniers ouvrages sentent la négligence et ne valent pas les premiers.

JOSIAS, roi de Juda, fus et successeur d'Amon, fut placé sur le trône l'an 639 av. J.-C., à peine âgé de 8 ans. Il régna sagement, renversa les autels des faux dieux, et fit réparer le temple : c'est alors que le grand prêtre Helcias retrouva dans les décombres l'exemplaire original de la loi de Moïse. Josias périt : dans une bat. qu'il livrait, à Mageddo, contre Néchao, roi d’Égypte, 608 av. J.-C.

JOSQUIN DESPREZ, compositeur français, appelé de son temps le Prince des musiciens, né vers 1450 à Condé ou à Cambray, m. en 1531, alla se former en Italie; fut attaché comme chanteur à la chapelle pontificale, passa plusieurs années à Ferrare, où il jouit de la protection du duc Hercule I, puis vint se, fixer à Paris, où Louis XII le nomma son 1er chanteur. Il a laissé un grand nombre de messes, de motets, de chansons, qui ont été recueillis, soit à Venise, par Oct. Petrucci de Fossombrone, 1503 et 1513, soit à Paris, par Nic. Duchemin, 1553, et par Rob. Balard, 1572. Sa musique se fait remarquer par la liberté et la facilité; ses chansons ont de la grâce et sont empreintes d'un caractère de malice spirituelle et de verve plaisante.

JOSSE (S.), Jodocus, fils de Juthaël, roi de Bretagne, et frère de Judicaël, quitta la cour pour la vie religieuse, et alla dans le Ponthieu, où il fonda plusieurs monastères. Il mourut vers 668. L'Église l'honore le 13 décembre.

JOSSE, marquis de Moravie, acheta de Wenceslas, son cousin, le duché de Luxembourg, et le revendit au duc d'Orléans, frère de Charles VI. Après la mort de Robert, successeur de Wenceslas (1410), Josse fut élu par quelques électeurs empereur d'Allemagne; mais il mourut trois mois après.

JOSSELIN, ch.-l. de c. (Morbihan), à 12 kil. N. O. de Ploërmel; 2879 h. Collège. Cette ville était jadis le ch.-l. du comté de Porrhoët. Elle avait un château où mourut le connétable de Clisson en 1407. C'est aussi aux environs de Josselin, dans la lande de My-Voie, que se livra en 1351 le combat des Trente.

JOSSELIN, sire de Courtenay, accompagna en Palestine Baudouin II, son cousin, reçut de lui la principauté de Tibériade (1115) et lui succéda dans le comté d'Édesse (1118). Il mourut en 1131, après s'être signalé par une foule d'actions héroïques. — Son fils, Josselin II, lui succéda à Édesse; mais, aussi lâche que son père était brave, il se laissa dépouiller par les Turcs; emmené captif à Alep, il y mourut en 1149. — Josselin III, fils du préc., fut fait prisonnier par les Turcs en 1165, et ne fut racheté qu'en 1175 par Baudouin IV, son beau-frère.

JOSUÉ, chef du peuple hébreu, né en Égypte, succéda à Moïse dans le commandement l'an 1605 av. J.-C, et introduisit les Juifs dans la Terre-Promise. Il passa le Jourdain à pied sec, s'empara de Jéricho en faisant tomber les murs de la ville au son de la trompette, et vainquit, à Gabaon, Adonisédec, roi de Jébus, ainsi que 4 autres rois chananéens qui s'étaient ligués avec lui : pendant le combat que leur livra Josué, Dieu arrêta le soleil pour prolonger la journée et lui permettre d'achever sa victoire. Josué mit six ans à conquérir le pays de Chanaan, en fit le partage entre les 12 tribus et mourut à 110 ans, l'an 1580. On a dans la Bible un livre qui porte son nom et qui renferme son histoire.

JOTAPATE, v. de Palestine (Nephtali), en Galilée, au S. Josèphe y soutint un siège contre les Romains.

JOTAPIEN, général romain, se fit proclamer empereur en Syrie à la mort d'Alexandre-Sévère, dont il se disait parent ; il fut défait et tué en 249.

JOUAN (golfe de), petit golfe de la Méditerranée, sur la côte S. E. du dép. du Var, est séparé, à l'E., de la rade d'Antibes, par une presqu'île, et à l'O., du golfe de Napoule par le cap de la Croisette. C'est dans ce golfe que Napoléon I débarqua le ler mars 1815.

JOUARRE, Jovara (Jovis ara) ou Jodrum, v. du dép. de Seine-et-Marne, à 19 kil. E. de Meaux, et à 2 kil. S. de la Ferté-sous-Jouarre; 2700 bab. Fours à plâtre, comm. de grains et de bois. Un monastère y avait été fondé en 630 par Adon, frère de S. Ouen.

JOUBERT (Barth. Catherine), général français, né en 1769 à Pont-de-Vaux (Ain), s'enrôla en 1791, servit avec la plus grande distinction en Italie et fut, après des prodiges de valeur, nommé général de brigade sur le champ de bataille de Loano, en 1795. Il seconda puissamment le général en chef Bonaparte, dans la campagne de 1796, à Montenotte, à Millesimo, à Mondovi, à Rivoli; commanda lui-même un corps d'armée en l798, révolutionna le Piémont, et obtint d'abord de grands