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prov. de même nom, à 31 kil. S. O. de Stockholm, entre 3 lacs; 5000 hab. Commerce, industrie; sources minérales. Un traité de paix y fut signé en 1809 entre la Suède et le Danemark. — La prov., entre celles de Linkœping, d'Elfsborg et de Calmar, compte env. 165 000 hab.

JONSIUS (Jean), savant allemand, né en 1624 à Flensbourg (Holstein), mort en 1659, enseigna quelque temps à Kœnigsberg et à Francfort-sur-le-Mein. On a de lui : De scriptoribus historiæ philosophicæ, publié par Dora, Iéna, 1716 : c'est un tableau de toutes les sectes anciennes et modernes tracé avec exactitude ; et des dissertations De ordine librorum Aristotelis, De historia peripatetica, etc.

JONSON (Benjamin), dit vulg. Ben-Jonson, l'un des meilleurs poètes dramatiques anglais, né à Londres, en 1574, d'un pauvre ecclésiastique protestant, fut successivement dans sa jeunesse maçon, soldat, puis comédien ; il eut peu de succès comme acteur, et quitta la scène à 24 ans pour se faire auteur. Encouragé par Shakespeare, il composa un grand nombre de pièces de genres très-divers, qui pour la plupart eurent du succès; il obtint en 1616 le titre de poète lauréat. Il mourut en 1637, dans un état de misère qu'il devait à son inconduite. On écrivit sur son tombeau ce bref panégyrique : O rare Ben Jonson. On a de lui des tragédies, entre autres Séjan, Catilina; des comédies en grand nombre, parmi lesquelles on remarque Volpone (le Renard), la Femme taciturne, l'Alchimiste; des farces, des épigrammes, etc. Il brillait par l'esprit, mais il se fit beaucoup d'ennemis par son humeur satirique. Il publia lui-même en 1616 une édition de ses œuvres, 4 vol. in-fol. La plus complète est celle de W. Gifford, Londres, 1816, 9v. in-8.

JONSTON (Jean), naturaliste et médecin, né en 1603 à Sambter près de Lissa (Posnanie), d'une famille originaire d’Écosse, mort en 1675 en Silésie, visita toute l'Europe et écrivit des ouvrages de genres très-divers, entre autres des Histoires des Poissons, des Oiseaux, des Insectes, des Quadrupèdes, des Arbres, etc., en latin, Hambourg, 1650, 2 vol. in-fol., et une Histoire universelle civile et ecclésiastique, Leyde, 1633, qui fut condamnée à Rome. — V. JOHNSTON.

JONZAC, ch.-l. d'arr. (Charente-Inf.), sur la Seugne, à 30 kil. S. E. de Saintes; 2750 hab. Trib. de 1re inst. Fabriques de gros lainages; commerce de grains, eaux-de-vie, bestiaux, volailles estimées. Anc. châtellenie, qui avait été donnée par Charlemagne à l'abbaye de St-Germain des Prés de Paris.

JOPPÉ, v. de Palestine (Dan), est auj. Jaffa.

JORAM, roi d'Israël de 887 à 877 av. J.-C, fils d'Achab et frère d'Ochosias, ne se signala que par son impiété. Il fut en guerre avec les Syriens. Assiégé dans Samarie par Ben-Adad, leur roi, il était sur le point de se rendre, lorsque les troupes ennemies, saisies d'une terreur panique, se dispersèrent tout à coup. Il fut blessé au siège de Ramoth de Galaad : pendant qu'il se faisait soigner à Jezraël, Jéhu se déclara contre lui et le tua d'un coup de flèche.

JORAM, roi de Juda de 880 à 877 av. J.-C, fils de Josaphat,se signala, comme le Joram d'Israël, par son impiété et se couvrit de crimes. Il épousa l'impie Athalie qui l’entraîna au mal, et, par les conseils de cette reine cruelle, il fit mettre à mort ses propres frères, ainsi que la plupart des grands du royaume. Les Iduméens, les Philistins, les Arabes l'attaquèrent tous à la fois et mirent ses États à feu et à sang. Il périt d'une maladie horrible. La sépulture lui fut refusée.

JORAT, petite chaîne des Alpes, dans la Suisse, s'étend au N. du lac Léman, sur une longueur de 65 k. Elle forme la ligne de partage entre les eaux du lac Neuchâtel et celles du lac de Genève.

JORDAENS (Jacques), peintre de l'école flamande, né en 1594 à Anvers, m. en 1678, fut élève de Van Ort et de Rubens. Il avait une grande vigueur de coloris, une entente parfaite du clair-obscur, et beaucoup de facilité pour le travail ; mais il se borna le plus souvent à l'imitation servile de la nature : il n'a rien d'idéal. On a souvent attribué à Rubens un de ses plus grands tableaux, Jésus-Christ au milieu des docteurs. Le Louvre possède de cet artiste les Quatre Évangélistes, le Roi boit, le Concert de famille, les Vendeurs chassés du temple, etc. On cité encore de lui Pan à table chez le paysan (à Munich); Bacchus ivre servi par les Bacchantes (à Dresde), etc. Il a gravé lui-même quelques-uns de ses tableaux.

JORDAN (Camille), homme politique, né à Lyon en 1771, m. en 1821, prit part au soulèvement de Lyon contre le régime de la Terreur, émigra jusqu'au 9 thermidor, fut nommé en 1796 au Conseil des Cinq-Cents, et fit à cette assemblée un rapport célèbre sur la liberté des cultes ; fut proscrit après le 18 fructidor, rentra en France en 1800, se livra sous l'Empire à des études de littérature et de philosophie; fut élu en 1816 membre de la Chambre des Députés, puis appelé au Conseil d'État, mais ses opinions libérales l'en firent exclure en 1819. Il siégea depuis sur les bancs de l'opposition, et se montra toujours zélé partisan d'une sage liberté. On a de Camille Jordan des Discours politiques, publiés en 1826, et un grand nombre de brochures de circonstance, notamment l’Histoire de la conversion d'une dame parisienne, Paris, 1792, allégorie où il combat l'église constitutionnelle, le Vrai sens du vote national sur le consulat à vie, 1802, etc. Il a traduit quelques morceaux de Schiller et de Klopstock.

JORDANE, peintre italien. V. GIORDANO (Luc).

JORNANDÈS, historien du VIe siècle, Goth de nation, était notaire du roi des Alains, il quitta sa profession pour embrasser le Christianisme, et fut, à ce qu'on prétend, évêque de Ravenne ou de Crotone. Il a écrit: De Gothorum origine et rebus gestis, histoire qui va jusqu'au règne de Vitigès, et un abrégé chronologique de l'histoire universelle, intitulé : De regnorum successione. Le 1er de ces deux ouvrages, important malgré ses lacunes et malgré la barbarie du style, a été publié, avec Cassiodore, par Guill. Fournier, Paris, 1558, et trad. en fr. par Drouet de Maupertuis, 1703, et par Savagner, 1842 (dans la collection Panckoucke); le 2e, à peu près insignifiant, a été publié par B. Rhenanus, Bâle, 1531, in-fol., et trad. également par Savagner. On trouve les deux ouvrages dans les Monumenta Germaniæ de Pertz.

JOSABETH, femme du grand prêtre Joad, était fille de Joram, roi de Juda. V. JOAD.

JOSAPHAT, roi de Juda de 904 à 880 av. J.-C., fut un des princes les plus pieux et les plus sages du roy. de Juda. En récompense il fut délivré miraculeusement par le Seigneur des attaques des Ammonites et des Moabites, et put soumettre au tribut les Philistins et les Arabes. L'Écriture ne lui reproche que de s'être allié à Achab pour faire la guerre au roi de Syrie, et d'avoir marié Joram son fils à Athalie, fille de Jézabel. — La Vallée de Josaphat était voisine de Jérusalem, entre cette ville à l'E. et la mont, des Oliviers à l'O.; elle était arrosée par le torrent de Cédron. Selon une tradition consacrée par un passage de Joël (ch. III, v. 2), c'est dans cette vallée qu'aura lieu le jugement dernier. Du reste, l'expression du prophète est amphibologique, le mot Josaphat signifiant en hébreu le Jugement de Dieu.

JOSEPH, fils de Jacob et de Rachel, né à Haran (Mésopotamie) en 1745 av. J.-C., m. en 1635 (2113-2003 suivant l’Art de vérifier les dates), était l'objet de la prédilection de son père. Ses frères, jaloux de lui, le livrèrent à des marchands ismaélites, qui eux-mêmes le vendirent à Putiphar, un des principaux officiers de Pharaon, roi d’Égypte. Putiphar le mit à la tête de sa maison, et lui témoigna la plus grande confiance. Mais bientôt Joseph, ayant refusé de répondre aux désirs criminels de l'épouse de Putiphar, se vit accusé par cette femme d'avoir voulu la séduire, et son maître abusé le fit mettre en prison. Là Joseph, inspiré par la sagesse divine, expliqua les songes de deux prisonniers qui étaient enfermés avec lui (le pannetier et l'échanson du roi),