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(1587). La fin de son règne fut troublée par des conspirations.

JEAN, roi de Danemark et de Suède (nommé Jean II en Suède), succéda en Danemark, dès 1481, à Christian I son père, partagea le duché de Holstein avec Frédéric son frère, et tenta vainement de soumettre les Dithmarses. En Suède il monta sur le trône après Sténon Sture (1497), mais les Suédois se révoltèrent contre lui et chassèrent de Stockholm sa femme, Christine de Saxe (1501). Jean régna en Danemark jusqu’en 1513.

JEAN SANS PEUR, duc de Bourgogne, porta d’abord le titre de comte de Nevers et se signala d’abord à la tête d’une armée de Croisés, mais fut battu à Nicopolis (1396). Il succéda à son père Philippe le Hardi en 1404, à l’âge de 33 ans. Il hérita de sa haine contre la maison d’Orléans, qui disputait à celle de Bourgogne le gouvt de la France pendant la démence de Charles VI. En 1407 il fit assassiner dans Paris le duc Louis d’Orléans, et devint par là maître absolu ; mais aussi il donna par ce meurtre le signal de la guerre civile des Bourguignons et des Armagnacs. Chassé de Paris en 1413, par suite des excès que les Cabochiens commettaient en son nom, il y rentra en 1418, y fit d’horribles massacres, s’empara de la personne du roi, usurpa toute l’autorité, et favorisa, par les troubles qu’il excitait, les conquêtes des Anglais en France (V. HENRI V). Mais il ne tarda pas à être mécontent de ses alliés et se rapprocha du Dauphin (depuis Charles VII). Attiré par ce prince à une conférence sur le pont de Montereau, il y fut assassiné en représailles du meurtre qu’il avait commis lui-même sur le duc d’Orléans (1419) : on impute ce meurtre à Tanneguy-Duchâtel, favori du Dauphin. Une bravoure et une hardiesse à toute épreuve caractérisaient le duc Jean : il dut son surnom au maintien ferme qu’il conserva devant le sultan Bajazet, qui l’avait fait prisonnier à la bataille de Nicopolis (1396). Il déploya aussi une grande bravoure contre les Liégeois révoltés (1408).

JEAN, ducs de Bretagne. — JEAN I, 1237-1286, et JEAN II, 1286-1305, n’ont rien fait de remarquable. — JEAN III, le Bon, régna de 1312 à 1341. Il maria Jeanne de Penthièvre, sa nièce, fille d’un frère aidé, à Charles de Blois, et lui assura sa succession malgré les prétentions de Jean de Montfort : il prépara par là de sanglantes querelles (V. CHARLES DE BLOIS, JEANNE DE PENTHIÈVRE). — JEAN IV, de Montfort, frère du préc., eut pour compétiteur Charles de Blois, que Jean III avait nommé son héritier. Il s’était déjà assuré par les armes la plus grande partie de la Bretagne, lorsque la cour des pairs de France adjugea ce duché à Charles de Blois, 1341. Jean se rendit au duc de Normandie, que Philippe de Valois avait envoyé contre lui à la tête d’une armée, et resta 4 ans prisonnier au Louvre. En 1345, il s’échappa et rejoignit Jeanne de Flandre, son épouse, qui avait continué la guerre, mais il mourut peu après (1345), laissant la Bretagne au pouvoir de son ennemi. — JEAN V, le Vaillant, fils du préc., fut élevé à la cour d’Édouard III, roi d’Angleterre, dont il épousa la fille. Il attaqua Charles de Blois et le vainquit à Auray (1364). Le roi de France Charles V le reconnut alors pour souverain légitime ; mais, peu après, Jean ayant traité avec les ennemis de la France, Charles V fit entrer une armée en Bretagne. Jean, après des succès divers, devint de bonne foi l’ami de la France. Il eut de violentes querelles avec le connétable Olivier de Clisson, qui voulait donner sa fille à l’héritier de Charles de Blois. Il mourut en 1399. — JEAN VI, fils du préc., fut déclaré majeur à 15 ans (1414). Sous Charles VI, il entra dans le parti des Armagnacs, puis il fit alliance avec le duc de Bourgogne, accéda ensuite à la Ligue du Bien public, et favorisa les Anglais dans leurs entreprises contre la France. Charles VII, encore dauphin, se vengea de Jean en favorisant le duc de Penthièvre, son compétiteur. Celui-ci l’attira dans un piège (1419) et le retint 5 ans prisonnier. Inconstant et faible, Jean VI s’allia tour à tour avec Charles VII et avec Henri VI, roi d’Angleterre. Il mourut en 1442.

JEAN DE FRANCE, duc de Berry. V. BERRY.

JEAN D’ARMAGNAC. V. ARMAGNAC.

JEAN DE GAUNT, prince anglais, tige de la maison de Lancastre V. LANCASTRE et DEUX-ROSES.

JEAN DE SOUABE, neveu d’Albert I. V. ALBERT I.

JEAN, électeurs de Brandebourg et de Saxe. V. BRANDEBOURG et SAXE.

JEAN, duc de Lorraine. V. LORRAINE.

IV. Personnages divers.

JEAN DE GISCHALE, Juif du 1er siècle de notre ère, fut d’abord chef de brigands, puis, se retira à Gischale, sa ville natale, et voulut assassiner Josèphe (l’historien), qui y commandait. Chassé de Gischale, il y revint cependant lorsque cette ville fut assiégée par les Romains, et exhorta les habitants à une défense vigoureuse. Après la prise de cette ville, il se réfugia à Jérusalem et se souilla de crimes pendant le siége de cette ville par Titus. Celui-ci, l’ayant fait prisonnier (70), le condamna à mourir en prison.

JEAN, secrétaire de l’emp. d’Occident Honorius, usurpa le pouvoir à la mort de ce prince (423), se rendit maître de l’Italie, des Gaules et de l’Espagne. Valentinien III l’attaqua avec des forces considérables, l’assiégea dans Ravenne, et, l’ayant pris par trahison, le mit à mort (425).

JEAN LE SCOLASTIQUE, patriarche de Constantinople de 564 à 578, natif d’Antioche, est regardé comme le créateur du droit ecclésiastique : il publia le 1er une collection des Constitutions ecclésiastiques, et plus tard le Nomocanon (accord du droit civil et du droit ecclésiastique). Ces deux ouvrages se trouvent dans la Biblioth. Juris canonici, Paris, 1661.

JEAN LE JEÛNEUR, patriarche de Constantinople en 595, prit le titre de patriarche œcuménique (c.-a-d. universel), malgré les protestations du pape Grégoire le Grand.

JEAN PHILOPON, grammairien d’Alexandrie du VIIe siècle, mort vers 660, avait, dit-on, obtenu d’Amrou, général d’Omar, la conservation de la bibliothèque de cette ville ; mais Omar la fît brûler. Il avait tant de goût pour l’étude qu’on l’appelait l’ami du travail (philos, ami ; ponos, travail). On a de lui un Traité de l’Éternité du monde (Venise, 1537), où il combat Proclus ; 7 livres sur la Cosmogonie de Moïse (Vienne, 1630), qui sont comme le complément de l’ouvrage précédent, et des Commentaires sur quelques ouvrages d’Aristote, les Analytiques, la Physique, la Métaphysique, le Traité de l’âme, Venise, 1534 et 1536.

JEAN DE MILAN, poëte latin du XIe s., a mis en vers les aphorismes de l’école de Salerne. V. SALERNE.

JEAN ITALUS, ainsi nommé à cause de son origine italienne, philosophe byzantin du XIIe s., excellait dans la dispute. Il jouit de la faveur de l’empereur grec Alexis Comnène, remplaça Michel Pselius dans le titre de Philosophe en chef (hypatus), forma un grand nombre de disciples et laissa plusieurs ouvrages, la plupart restés manuscrits.

JEAN DE SALISBURY, Joannes Sarisberiensis, moine anglais du XIIe s., né à Salisbury (Wiltshire), vers 1110, vint de bonne heure en France, étudia sous Abélard à Paris, et visita l’Italie où il se lia avec le pape Adrien IV. De retour dans sa patrie, il s’attacha à Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry, dont il devint le secrétaire. Il accompagna ce prélat dans son exil et chercha un asile en France. Après la fin tragique de Th. Becket, il fut nommé évêque de Chartres par Louis le Jeune, 1176. Il mourut dans son diocèse en 1180. Il passait pour être l’homme le plus instruit de son temps. On a de lui : Policraticus (Leyde, 1639) trad. par Mézeray, 1640), sorte de mélanges où il traite de politique, de morale, de philosophie ; Metalogicus (Paris, 1610), où il prouve l’utilité des lettres et des arts ; des Vies de S. Anselme, de Thomas Becket, et des Lettres fort cu-