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JEAN I, roi de Castille et de Léon, succéda à son père, Henri II, en 1379, à l'âge de 21 ans, et mourut en 1390. Il fit sans succès la guerre au Portugal pour placer son fils sur le trône de ce pays auquel il avait droit par sa mère (V. ci-après JEAN I, roi de Portugal). Il fut surnommé Père de la patrie pour sa générosité et sa justice. — JEAN II, roi de Castille et de Léon, fils de Henri III, né en 1404, mort en 1453, fut proclamé roi à 22 mois, sous la régence de Ferdinand, son oncle, fit avec succès la guerre aux rois d'Aragon et de Navarre, et aux Maures de Grenade, protégea les lettres et contribua à la restauration de la littérature espagnole. Il fut père de la célèbre Isabelle et de Henri IV (dit l'Impuissant).

JEAN I, roi d'Aragon, succéda à son père Pierre IV en 1387, et mourut en 1395, à l'âge de 44 ans, haï et méprisé de ses sujets. — JEAN II, roi d'Aragon et de Navarre, fils de Ferdinand le Juste, monta en 1425 sur le trône de Navarre par son mariage avec Blanche, fille de Charles le Noble, et en 1458 sur celui d'Aragon, après la mort d'Alphonse le Magnanime, son frère aîné. Jean fut longtemps en guerre avec son propre fils, don Carlos, prince de Viane, à qui Blanche, sa mère, avait laissé en mourant la couronne de Navarre (1441). En 1462 il s'allia avec Louis XI pour dépouiller aussi Blanche, sa fille aînée, qui avait hérité des droits de don Carlos sur la Navarre. Les Catalans, révoltés de la conduite de Jean à l'égard de ses enfants, offrirent successivement la couronne à don Pèdre, infant de Portugal, et à René d'Anjou. Celui-ci fut soutenu par l'astucieux Louis XI, et envoya son fils combattre le roi d'Aragon. La mort des principaux combattants mit fin à la lutte : Jean II mourut en 1479 et transmit sa couronne à son fils Ferdinand le Catholique

JEAN I, roi de Navarre (1316). V. ci-dessus JEAN I (le posthume), roi de France. — JEAN II, roi de Navarre de 1425 à 1479. V. ci-dessus JEAN II, roi d'Aragon. — JEAN III, D'ALBRET, roi de Navarre, fils d'Alain, sire d'Albret, épousa en 1484 Catherine de Navarre, sœur et héritière de François-Phœbus, et fut couronné roi de Navarre en 1494. Mais ce prince n'avait aucune énergie; attaqué en 1510 par Ferdinand le Catholique, il s'enfuit lâchement, et perdit la Hte-Navarre, qui fut réunie à la couronne de Castille (1512). Il ne conserva que le Béarn et mourut en France en 1516, laissant un fils, Henri II, roi titulaire de Navarre, dont la fille, Jeanne d'Albret, fut mère d'Henri IV, roi de France.

JEAN I, le Grand, roi de Portugal, fils naturel de Pierre I, né en 1357, était grand prieur de l'ordre d'Avis, quand mourut son frère, Ferdinand (1383). Il s'empara du pouvoir et se fit proclamer roi (1385), au préjudice de Béatrix, fille unique de Pierre, qui avait épousé Jean I, roi de Castille. Ce dernier prit les armes contre lui, et fut vaincu à la bataille d'Aljubarrota (1385). En 1415 Jean I fit une expédition contre les Maures d'Afrique, et leur prit Ceuta. Sous son règne les Portugais, exhortés par l'infant don Henri, se livrèrent avec succès à la navigation : ils découvrirent les îles de Madère et du Cap-Vert, les Canaries, les Açores, et les côtes de la Guinée. Il mourut en 1433. — JEAN II, le Parfait, fils d'Alphonse V, né en 1445, monta sur le trône en 1481, et mourut en 1495. Il fit condamner à mort le duc de Bragance, beau-frère de la reine, et tua de sa main Viseo, frère de cette princesse, qui tous deux conspiraient, 1483 et 84. Son attention se porta ensuite vers les découvertes: en 1484, Diego Cam découvrit les roy. de Bénin et du Congo : en 1486, B. Diaz explora le cap des Tempêtes, auquel Jean II donna le nom de cap de Bonne-Espérance ; mais ce prince eut le tort de rejeter les offres de Christophe Colomb. — JEAN III, né en 1502, succéda à son père Emmanuel en 1521 et mourut en 1557. Il établit en 1526 l'Inquisition à Lisbonne. En 1531 un tremblement de terre fit périr 30 000 personnes, et un débordement du Tage fit d'affreux ravages; il s'efforça de réparer ces calamités. Comme ses prédécesseurs, il favorisa le commerce, et ses navigateurs découvrirent le Japon en 1542. Jean fut aussi le protecteur des lettres; il rétablit l'Université de Coïmbre, et appela, pour la diriger, le célèbre André Gouvea. — JEAN IV, chef de la dynastie de Bragance, né en 1604, était d'abord duc de Bragance, et descendait du roi Jean I, par Alphonse, fils naturel de ce prince. Depuis 1580 les rois d'Espagne étaient maîtres du Portugal; en 1640, à la suite d'une conspiration adroitement conduite par Pinto, secrétaire du duc, et par la duchesse de Bragance, Louise de Guzman, le Portugal recouvra son indépendance et Jean fut proclamé roi. Il déjoua plusieurs conspirations, battit les Espagnols à Montijo, près de Badajoz, en 1644, et resta maître absolu du Brésil en 1654, ayant vaincu les Hollandais qui le lui disputaient. Il mourut en 1856, laissant la couronne à son fils Alphonse, sous la régence de sa veuve, Louise de Guzman. — JEAN V, né en 1689, roi de 1706 à 1750, prit le parti de l'Autriche contre Louis XIV dans la guerre de la succession d'Espagne, et se fit battre par les Français. Après le traité d'Utrecht (1713), il resta paisible dans ses États, qu'il administra sagement. — JEAN VI, 2e fils de Pierre III et de la reine Marie 1re, né en 1767, m. en 1826, fut nommé régent du royaume en 1792, lorsque sa mère fut tombée en démence. Attaqué en 1807 par les armées françaises, il se retira avec la famille royale au Brésil, colonie portugaise, et y prit le titre d'empereur. Il fut proclamé roi du Portugal en 1816 à la mort de sa mère, mais il ne revint dans ce pays qu'en 1821. Il se vit contraint à son arrivée de sanctionner une constitution proposée par les Cortès ; mais il l'abolit deux ans après. Pendant qu'il était en Portugal, le Brésil se déclara indépendant, et ne lui laissa que le vain titre d'empereur. Jean VI était un prince bon, mais faible, dominé par la reine et le marq. de Chaves. Il laissa 2 fils, don Pedro (Pierre IV), et don Miguel, célèbres par leur inimitié.

JEAN DE LUXEMBOURG, dit l'Aveugle, roi de Bohême, fils de l'empereur Henri VII, né en 1295, fut élu en 1310 roi de Bohême par les seigneurs de ce pays, qui s'étaient révoltés contre le duc de Carinthie, leur souverain. Il conquit ensuite la Silésie sur les Polonais (1327). Nommé en 1331 vicaire de l'empereur Louis V en Italie, il s'empara rapidement de Crémone, Parme, Pavie et Modène; mais il s'arrêta à la sollicitation du pape Jean XXII, qui lui offrait à lui-même la couronne d'Italie. Louis V, instruit de sa trahison, fit soulever la Bohême contre lui. Jean revint précipitamment, battit ses ennemis, et agrandit encore ses États de la Moravie. En 1346 il mena des secours à Philippe de Valois, attaqué par les Anglais, et fut tué à la Bataille de Crécy, en combattant vaillamment : depuis quelques années il était aveugle. L'un de ses fils lui succéda en Bohême et devint empereur sous le nom de Charles IV.

JEAN I ou JEAN-ALBERT, roi de Pologne, 2e fils de Casimir IV, né en 1459, m. en 1501, succéda à son père en 1492. Il était ami des lettres et de la paix, et son règne fut peu fécond en événements.

JEAN II ou JEAN-CASIMIR. V. CASIMIR V.

JEAN III ou JEAN SOBIESKI. V. SOBIESKI.

JEAN, roi de Bulgarie. V. JOANICE.

JEAN I, roi de Suède de 1216 à 1222, fils de Sverker le Jeune et successeur d'Eric X, entreprit avec peu de succès une expédition dans l'Esthonie pour y propager le Christianisme. Il mourut sans postérité. — JEAN II. V. ci-après JEAN, roi de Danemark. — JEAN III, fils de Gustave Wasa, né en 1537, m. en 1592, détrôna Eric XIV son frère en 1568, termina la guerre commencée sous le règne précédent contre le Danemark, et essaya, mais vainement, d'anéantir le Luthéranisme dans ses États (1570-1580). Il fit ensuite la guerre à Ivan Vasiliévitch, remporta sur lui plusieurs avantages et signa la paix en 1583. Il fit nommer Sigismond, son fils, roi de Pologne